Soins infirmiers aux patients diabtiques SCHLIFFER ANGLIQUE INFIRMIRE
Soins infirmiers aux patients diabétiques SCHLIFFER ANGÉLIQUE, INFIRMIÈRE 10 FEVRIER 2020
Plan Introduction Rappels Cas concrets et rôle infirmier Conclusion
Introduction On parle très souvent « du diabète » , mais on devrait parler « des diabètes » Il en existe de nombreux types L’ADA (l’American Diabetes Association) recense plus d’une dizaine de familles de diabètes Nous parlerons ici des deux formes les plus courantes
Rappels Le diabète est une maladie chronique En France, environ 3, 2 millions de personnes sont diagnostiquées diabétiques. De nombreux diabétiques ignorent qu’ils le sont. Il existe de nombreux types de diabète dont les deux formes principales sont : - Le diabète de type I (insulinodépendant) : DT 1 10% - le diabète de type II (non insulinodépendant) : DT 2 90%
Cas concret n° 1 M. K. , 66 ans, est marié. Il a deux enfants et est moniteur de secourisme à la retraite. Il pèse 81 kg pour 1, 71 m et est parfaitement autonome. Il est admis en service de médecine pour rééquilibre de son diabète et bilan de complications (Hb. A 1 C 11%). Dans ses antécédents, on peut noter un DT 2 depuis 5 ans (traité depuis quelques semaines par antidiabétiques oraux (ADO) et une dyslipidémie. Il a apporté dans ses affaires son appareil glycémique personnel. Au cours de l’hospitalisation, le médecin prescrit une injection de Victoza 0, 6 mg au repas du soir.
Rôle IDE À l’admission, installation et information du patient. Lui expliquer le déroulement de son hospitalisation : - Contrôles glycémiques plusieurs fois par jour (pré/post prandiales +/- minuit) - BU et microalbuminurie des 24 h - prise de sang avec bilan lipidique, hémoglobine glycquée (Hb. A 1 C) - surveillance constantes : TA et poids, état cutané - éducation thérapeutique du patient (ETP) : évaluation des connaissances, apprentissage injection, consultation UPS (unité prévention pour la santé) et diététique - fond d’œil - consultation angiologue et cardiologue
Glycémie capillaire : doigts propres, éviter la pince et la pulpe des doigts. « objectif glycémique » selon chaque patient Microalbuminurie : présence d’une quantité anormale de protéines dans les urines Hémoglobine glycquée (Hb. A 1 C) : 6 à 7% : bon équilibre / 7, 5 à 8% équilibre médiocre / 8 à 13% mauvais équilibre ETP : Selon l’OMS, l’éducation thérapeutique du patient vise à aider les patients à acquérir ou à maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique.
L’alimentation du diabétique Les besoins énergétiques de chaque patient sont calculés en fonction de leur poids idéal. Il est important d’avoir une alimentation équilibrée et variée Quelques grands principes : - pas plus de 2 càs d’huile par jour privilégier les bonnes graisses (mono et polyinsaturées et les poissons gras) - éviter les aliments riches en sucres ou en lipides - réduire la consommation d’alcool. De l’eau à volonté - privilégier les céréales complètes - fibres à chaque repas : fruits et légumes cuits et mixés (soupes, purées, compotes)
Cas concret n° 2 Mme L. , 93 ans, est admise pour pneumopathie d’inhalation. À l’admission, la patiente est porteuse d’une gastrostomie, d’un CVP sur lequel coule 1 L de glucidion/12 h et d’une sonde urinaire. Mme L. est grabataire et porte un change complet. Elle est très somnolente et est encombrée. Un nécessaire d’aspiration est installé en chambre et la patiente est laissée à jeûn. Parmi ces nombreux ATCD, on note un DT 2 traité sous ADO au domicile À la tournée glycémies du matin (7 h 30), glycémie = 0, 52 g/L
Rôle IDE En cas d’hypoglycémie : Si patient conscient : resucrage par voie orale. Il dépend du moment de la journée où l’hypoglycémie se produit. Si patient inconscient ou dans l’incapacité d’avaler : glucagon en IM ou glucosé 30% en IV. Prévenir le médecin, transmissions écrites et orales Chercher la cause de l’hypoglycémie ?
Cas concret n° 3 Mme B, 84 ans, est admise pour nécrose de trois orteils du pied droit. Son diabète est très déséquilibré. Elle est actuellement traitée par ADO et par insuline (Lantus 28 UI le soir). On peut noter dans ses ATCD, l’amputation mi-mollet de sa jambe gauche, conséquence de son artérite. Mme B. est très anxieuse. Son pied a été vu par le chirurgien qui vient de lui annoncer une autre amputation. Elle a également eu une écho cœur ce jour. L’attente a été très longue et le personnel un peu brusque. Mme B. revient en pleurs. À la tournée glycémique de 17 h 30, glycémie 5, 40 g/L
Rôle IDE Écouter la patiente, calmer l’anxiété. Lui (ré)expliquer les risques si l’on opère pas Glycémies + injections d’insuline adapter les doses Enquête alimentaire : quelle est la cause de l’hyperglycémie? Prévenir le médecin. Transmissions écrites et orales Réfection du pansement Surveillance de l’état cutané et de l’évolution soins du pied diabétique!!!
Soins des pieds Au moment de la toilette : Laver et examiner les pieds chaque jour. Donner un miroir à une personne qui le fait seule. Utilisez de l’eau tiède et un savon doux (type Marseille). Eviter les bains de pieds prolongés, maximum 5 mn. Utilisez un gant non agressif pour la peau. Séchez les pieds soigneusement très doucement. N’oubliez pas les espaces interdigitaux avec une serviette propre ou une compresse (Couper et limer les ongles au carré, les laisser un peu longs. Utiliser une pierre ponce pour les hyperkératoses, à faire dans l’eau). Masser les talons pour éviter les fissures. Mettez de la crème hydratante afin de conserver le taux d’hydratation et de maintenir la souplesse mais pas entre les orteils car la peau deviendrait trop moite.
Soins des pieds Des chaussures qui respectent l’anatomie du pied, Souples, fermées et légères. Achetées en fin de journée. Vérifier l’intérieur des chaussures avant de les enfiler ! Avec des chaussettes adaptées (coton ou laine, absorbantes et antitranspirantes, attention aux coutures et à l’élastique). Les changer tous les jours ! Un bon état nutritionnel est indispensable pour la cicatrisation Pratique de la marche pour améliorer la circulation du sang, port de chaussures, bas et chaussettes adéquats en faisant attention à ne pas se blesser. Ne pas marcher pieds nus, présences de lésions même mineures : activité physique régulière !!!
Soins des pieds A la moindre plaie, consulter immédiatement un médecin Pour prendre en charge rapidement l’infection Attention : la consommation de tabac retarde la cicatrisation
Cas concret n° 4 M. C, 17 ans, DT 1 depuis ses 9 ans est admis au service de soins continus pour acidocétose. Il présente une glycémie à 5, 30 g/L, une polyurie, une glycosurie +++, une acétonurie ++++, des vomissements, des douleurs abdominales et une haleine fruitée « de pomme reinette » . Il est porteur d’un capteur glycémique et d’une pompe à insuline ablatée à son arrivée aux urgences. CVP déjà en place Il a avec lui son lecteur glycémique personnel
Rôle IDE Laisser le patient à jeûn Surveillance glycémique par 2 h Hydratation IV +++ Insulinothérapie au PSE selon prescription Surveillances EVA, TA, FC, SAT, diurèse, T°, BU Essayer de trouver la cause de l’acidocétose
Cas concret n° 5 Mme A. , 58 ans, est hospitalisée pour rectorragies. Elle est mariée et a 3 enfants. Elle pèse 80 kg pour 1, 65 m (IMC = 29, 41) Dans ses ATCD, on peut noter une HTA traitée, et un syndrome dépressif suite au décès de son père, il y a quelques années, d’une crise cardiaque. Celui-ci était diabétique depuis de nombreuses années. Au bilan sanguin d’admission, on découvre un DT 2. Le médecin du service le lui annonce. Mme A. reste silencieuse un long moment puis dit : « je ne mange jamais sucré de toute manière, je ne peux pas être diabétique et je me sens très bien, je n’ai aucun symptôme. Non, vraiment c’est impossible!!! »
Rôle IDE Mme A. est dans le Déni ! phases de deuil !! Diabète = maladie chronique = traitement = contraintes = complications écouter la patiente, la faire verbaliser ses craintes, ses doutes, ses peurs. La rassurer. La soutenir pour l’aider à aller de l’avant, vers l’acceptation et la reconstruction. L’orienter vers une psychologue si besoin Bilan (identique à un déséquilibre du diabète) avec : glycémies capillaires, BU et microalmuminurie, bilan lipidique et Hb. A 1 C, FO, écho cœur, consultations UPS et dièt, surveillance TA, poids, état cutané ETP ++ : apprendre à Mme A. à vivre AVEC son diabète. Donner une carte de diabétique, lui apprendre les signes de l’hyper et de l’hypoglycémie…
En résumé Pour bien vivre AVEC son diabète : Maintenir un bon équilibre glycémique éviter l’alcool, le tabac traiter immédiatement les infections avoir une alimentation équilibrée et une activité physiques régulière Faire suivre son diabète par un médecin ! Hospitalisation programmée si besoin !
Conclusion Le diabète est une maladie complexe qui a de nombreuses facettes. Les progrès médicaux et l’amélioration de nos « conditions » de vie, font du diabète une maladie chronique. Notre hygiène de vie fait qu’il y a de plus en plus de diabétiques et cette croissance n’est pas prête de changer. Importance de l’ETP : même si le diabète est chronique, on peut VIVRE AVEC, avoir une vie normale à condition de savoir gérer sa maladie
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