SOCIOLOGIE DE LA FAMILLE AMEPS La famille est

SOCIOLOGIE DE LA FAMILLE AMEPS

La famille est un phénomène social qui prend des formes très diverses. Notions essentielles � Le ménage : c’est l’ensemble des occupants d’une résidence principale qu’ils aient ou non des liens de parenté. Un ménage peut donc être composé d’une seule personne (un ou une célibataire, par exemple) ou de plusieurs ( un couvent ou une caserne ). Le critère de définition du ménage est un critère économique puisqu’il s’agit du budget commun.

� � Définition de l’INSEE Dans un sens comptable étroit, « la famille est composée - soit d’un couple, marié ou non, de personnes de sexes différents ou non, et accompagnés ou non d’enfants, lesquels peuvent être nés d’une précédente union (ce qui forme dans ce dernier cas une famille recomposée) - soit d’un parent seul avec au moins un enfant non marié (c’est une famille monoparentale)

� Un ménage n’est pas toujours une famille, il est constitué de l’ensemble de personnes qui vivent dans le même foyer même si elles n’ont aucune relation de parenté. � Pour former une famille ( au sens étroit), il faut non seulement vivre ensemble mais aussi avoir des liens de parenté : on parle alors de « famille nucléaire »

� Si les individus n’ont que des liens de parenté, mais qu’ils ne vivent pas ensemble, on parlera de « famille au sens large » , appelée encore « parentèle » .

Parenté : - Le Lien socialement reconnu ( mariage, concubinage, qu’il soit légitimé ou non) qui unit les conjoints est appelé « alliance » - Le lien socialement reconnu ( enfants reconnus à la naissance, adoption, …) qui unit les ascendants à ses descendants est appelé « filiation » - On peut considérer un troisième type de lien appelé « germanité » , qui unit frères et soeurs

L’alliance � � � Le mariage dans les sociétés traditionnelles Claude Lévi-Strauss : « Dans toutes les sociétés humaines, la création d’une nouvelle famille a pour condition absolue l’existence préalable de deux autres familles , prêtes à fournir qui un homme, qui une femme, du mariage desquels naîtra une troisième famille , et ainsi de suite indéfiniment. (…) Une famille ne saurait exister s’il n’y avait d’abord une société : pluralité de familles qui reconnaissent l’existence de liens autres que la consanguinité, et que le processus naturel de filiation, et ne peut suivre son cours qu’intégré au procès social de l’alliance

Différentes règles organisent l’alliance dans la société traditionnelle � � � Elles sont variables selon les objectifs que chaque société souhaite atteindre : - Pour favoriser les échanges sociaux entre groupes, on peut obliger un individu à trouver son conjoint à l’extérieur du groupe social (village, famille, clan, tribu): c’est la règle d’exogamie - Pour renforcer la cohésion sociale d’un groupe, on peut à l’inverse obliger un individu à trouver son conjoint à l’intérieur de son groupe social (aristocratie, groupes religieux, castes) : c’est la règle d’endogamie

� � - Pour faciliter la transmission d’un patrimoine ou le rendre plus important, on peut même recourir aux « mariages arrangés » grâce auxquels les parents utilisent l’union pour atteindre leurs propres objectifs économiques ou sociaux Le mariage « n’est pas, n’a jamais été , ne peut être une affaire privée » Lévi-Strauss. Il reste motivé par des préoccupations d’ordre culturel et économique.

� � Dans les sociétés traditionnelles, la richesse est un principe d’échange matrimonial (soit l’épouse est dotée par sa famille, soit l’époux est tenu de donner un bien à sa femme ou à son beau-père) Dans les cas extrêmes, les Nuers du Soudan n’hésitent pas à célébrer « des mariages fantômes » . Lorsque le dernier descendant d’une lignée meurt sans avoir eu d’enfants, il épouse à titre posthume une femme qui va concevoir des enfants avec un géniteur tiers , et ceux-ci seront les enfants du mort.

Les formes de l’union en France contemporaine � - Mariage : forme d’union la plus codifiée(c-à-d organisée par des règles strictes, encadrée par de nombreuses normes). Il doit être célébré par un officier d état civil et seul un juge peut prononcer sa rupture par le divorce. Des conditions strictes portant sur l’âge, (le sexe), et l’absence de parenté des futurs conjoints sont exigées. En contrepartie, il offre aux mariés de larges droits ainsi qu’une protection du conjoint en cas de séparation

� Le concubinage : est beaucoup plus souple car il n’est qu’une union de fait reposant sur l’existence d’une vie commune plus ou moins stable. Risque de problèmes en cas de décès (héritage, pension, etc. ). Il peut y avoir différentes raisons pour lesquelles le couple ne veut pas s’engager juridiquement par le mariage: mieux se connaître, la volonté de ne pas mélanger la relation affective avec des obligations légales, l’impossibilité de se marier ( empêchement du code civil, divorce en cours. . )

� Le PACS : peut être créé par une simple déclaration d’un contrat auprès du tribunal d’instance et la simple volonté d’un des deux conjoints suffit à y mettre fin. (héritage moins lourdement taxé, …)

Les règles d’alliance matrimoniales � � La règle universellement répandue est l’alliance légitime (reconnaissance consacrée du groupe envers un événement) d’un homme et d’une femme préalable à toute procréation. La principale forme d’alliance est le mariage, qui se définit comme l’union stable d’un homme et d’une femme résultant d’une déclaration publique reçue en forme solennelle, en vue de la création d’une famille socialement reconnue.

Les règles du mariage consistent en interdictions et en prescriptions � � La forme la plus courante de règle négative est la prohibition de l’inceste Définition du nombre de conjoints : Dans certaines sociétés, le mariage est strictement monogame. ( Un homme ne peut avoir simultanément plusieurs femmes)Dans d’autres, la polygamie est autorisée, soit sous la forme rare de polyandrie(femme mariée à plusieurs hommes comme au Tibet ou dans certaines îles du Pacifique) soit sous la forme plus courante de polyginie (un homme marié avec plusieurs femmes comme dans les pays musulmans ou en Chine)

� � Choix du conjoint : les alliances imposées aux futurs époux permettent à la famille de se diversifier, de se renforcer L’étendue de la famille : dans la famille conjugale, où seuls sont regroupés les parents et les enfants, la grandeur du groupe dépend du nombre d’enfants. Dans la famille consanguine ou clan, sont regroupées plusieurs familles conjugales unies par des liens de consanguinité. L’étendue de la famille s’accroît encore lorsque plusieurs clans s’unissent en tribu

� � L’attribution du pouvoir dans la famille : Ce pouvoir peut être dévolu soit à l’homme le plus âgé (famille patriarcale), soit à la femme la plus âgée ( famille matriarcale) , soit à un conseil formé par des personnes les plus âgées ( famille géroncratique).

La filiation � La filiation est la reconnaissance sociale de liens entre individus qui descendent les uns des autres. Si toute société reconnaît la filiation, certaines lui accordent plus d’importance que d’autres et toutes ne la définissent pas de la même manière.

Dans les sociétés traditionnelles � Dans les sociétés matrilinéaires, (trobiandais dans le Pacifique occidental, Indiens Hopi dans l’Arizona), seul le lien mère-enfant est reconnu, et c’est le frère de la mère ( l’oncle maternel) qui élève les enfants et détient l’autorité sur eux. Le mari n’a qu’un rôle de géniteur et les enfants de sa sœur n’ont pas de lien de parenté avec les enfants de sa femme : ils pourraient donc se marier entre eux(alors qu’ils seraient cousins dans notre propre société)

� � La filiation est dite patrilinéaire lorsque seuls sont reconnus les parents du côté du père. Elle est dite indifférenciée quand la parenté est transmise des deux côtés. Chez nous trois types de filiation sont reconnus: La filiation légitime ( enfants nés des parents mariés), naturelle (couple non marié) et adoptive

Essai de définition de la famille � La famille est un groupe de personnes réunies par des liens de parenté et dotées d’une personnalité collective avec un ressenti de solidarité morale et matérielle destiné à favoriser leur survie tout d’abord, mais aussi leur développement social et affectif.

Une notion plus ou moins large � � La grandeur de la famille, c-à-d le nombre des individus qui en font partie, peut se définir par le degré de parenté auquel est relié la notion d’inceste, mais aussi par le degré de parenté auquel s’arrête le ressenti de solidarité Dans les sociétés traditionnelles, les familles englobent des dizaines de ménages ayant des fonctions diversifiées avec un patrimoine commun qui leur est attribué.

� Dans la Rome antique, le terme familia renvoyait à l’ensemble de la famille au sens moderne élargie au reste de la maisonnée, dont les esclaves � Dans les sociétés modernes, la famille s’est progressivement restreinte à un seul degré de parenté ou d’alliance.

Les sociologues ont recensé différents types de famille � � La famille indivise : regroupe dans un même lieu l’ensemble des personnes liées par le sang ou le mariage (grands-parents, enfants). La famille souche : se caractérise par un regroupement de plusieurs générations, mais avec un seul couple par génération. Il s’agit d’un groupe basé sur un bien, un patrimoine qui fait vivre la famille( une terre) et pour éviter la dispersion de ce patrimoine, il ne peut y avoir qu’un seul héritier à chaque génération, les autres enfants devant partir. .

� � La famille nucléaire : réunit dans le même foyer les parents et les enfants non mariés. La famille recomposée : désigne communément une famille comprenant un couple et un ou plusieurs enfants dont l’un, au moins, est l’enfant biologique d’un seul des deux conjoints. La question du lien de parenté est alors posée : qui est enfant de qui ? Qui a quels droits et quels devoirs à l’égard de qui? Qui est censé se comporter comment à l’égard de qui ? (problèmes de relations beauxparents/beaux-enfants, rapports quasi frèressœurs)

� La famille monoparentale : désigne les noyaux familiaux composés par un ou plusieurs enfants avec un seul parent. Le ou les enfants n’ont pas nécessairement été conçu au sein d’un mariage. Le parent monoparental peut être veuf, séparé, divorcé ou célibataire � La famille multigénérationnelle multilocale : désigne les relations familiales étroites entre des générations vivant en ménages séparés ; chaque génération a son ménage mais elles sont unies par des liens d’affection et de solidarité

La famille vu sous l’angle systémique � � � Une famille est un ensemble de personnes ayant entre elles des relations dynamiques, des interactions et ayant des contacts avec le monde extérieur. Une famille est donc un système que l’on peut subdiviser en sous-systèmes (parents, enfants, . . ) La famille est elle-même sous-systèmes d’autres systèmes

� � Le système familial n’est pas statique, il change tout le temps, tout au long de son existence et passe par des phases critiques (moments de crise) qui lui permettent d’évoluer. Un système familial qui n’évolue pas devient dysfonctionnel. Toute évolution d’un des membres de la famille entraîne des changements dans l’ensemble du système familial.

� � � Entre chaque sous-système, il faut que les frontières soient nettes et claires La première différenciation sera la différenciation entre sous-système parents et sous-système enfants Si les frontières sont claires, les enfants ne risquent pas d’être parentifiés c-a-d remplacer un parent, soit auprès de la fratrie, ou auprès de l’autre parent dans l’inceste par exemple)

� � Si les frontières intra-familiales ne sont pas claires, on peut arriver à une problématique psychique de « mariage mère/fils ou père/fille avec des difficultés à s’ouvrir aux autres pour quitter la famille. Dans certains cas, l’enfant n’est pas libre de grandir à son rythme et doit endosser un rôle de parent ou de conjoint qui est trop lourd à porter : symptômes

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