Situation initiale Je suis tomb dans la biomthanisation
Situation initiale : Je suis tombé dans la biométhanisation dès la fin de mes études d’ingénieur en 1977, d’abord dans des projets de développement en Afrique, ensuite en Belgique et au Maroc, toujours dans un but de production d’énergie. Dans les années 80, le marché de la biométhanisation s’est effondré avec la chute du prix de l’énergie. La valeur énergie que peut produire la fermentation anaérobie étant réduite, pour réduire les coûts, le secteur s’est orienté vers une augmentation de la taille des installations, en partie aussi pour des raisons de rhéologie qui imposaient une dilution de l’alimentation des digesteurs. La taille « économique » ainsi atteinte par les installations est très grande, peu compatible avec une implantation urbaine, et elle implique des coûts élevés en stockage et en transport : -En stockage parce que la production de digestat est continue et son utilisation agricole est saisonnière
Méthanisation classique Méthanisation Qays
Innovation : C’est ici que le résultat de plusieurs années de réflexions et d’essais apporte sa contribution. L’innovation consiste à permettre de fermenter l’alimentation (presque) sans dilution grâce à un procedé de brassage “passif” dans le digesteur, par des alternances de montée en pression et de détente du biogaz produit. Les avantages sont : -des installations plus compactes, plus simples et plus efficaces -produisant énergie et digestat -utilisant pendant toute l’année l’énergie produite à la fois pour générer de l’électricité et de la chaleur -la chaleur étant utilisée pour sécher le digestat, qui peut ainsi être stocké, transporté et utilisé à moindre coût. Des essais en laboratoire m’ont permis de valider le système de brassage par le gaz, auquel un brevet européen a été délivré. Un essai pilote sur un digesteur de 3 m 3 a permis une pré-validation sur déchets d’élevage de bovins.
Mise en place : Parallèlement, et indépendamment de ces développements, on constate que les villes sont productrices nettes de matière organique secondaire et importatrices nettes d’amendements organiques, avec un coût dans chaque sens. Pouvoir transformer à l’intérieur des villes ces matières organiques secondaires en engrais/amendement organique serait évidemment un bénéfice direct, sans compter les perpectives d’un emploi ancré dans le tissu urbain. J’affirme que le procédé que j’ai mis au point permet d’envisager le recours à la biométhanisation en conditions urbaines. Pour en convaincre les acteurs de la valorisation des matières organiques secondaires, de l’économie circulaire et des circuits courts, l’installation de démonstration de 3 m 3 que j’avais utilisée pour des essais sur déchets d’élevage a été transportée et est en cours de remontage à la Ferme du Parc Maximilien à Bruxelles en vue de vérifier les performances du procédé.
Acteurs ressources : La mise en place d’une opération de démonstration de ce système de micro-biométhanisation en Région de Bruxelles-Capitale n’aurait pas été possible sans le partenariat et le soutien de la Ferme du Parc Maximilien qui met à disposition l’espace, les locaux, de la matière première, du personnel pour l’alimentation et la maintenance de l’installation, et même le financement de ces opérations. Une de ses préoccupations est de devoir jeter le vieux pain apporté par les riverains, mais qui malheureusement est impropre à l’alimentation des animaux de la ferme. La microbiométhanisation lui a paru être une piste intéressante. Cette installation vient par ailleurs compléter l’éventail de technologies qu’elle présente au public dans un but didactique et pédagogique, comme un élevage d’abeilles, du compostage, de l’aquaponie, un élevage de larves de mouche capables de transformer rapidement et facilement en aliment pour les poules et autres du vieux pain, des épluchures, etc.
Freins, barrières : Les freins et barrières au développement de cette technologie – et d’ailleurs de toutes les technologies de valorisation des matières organiques secondaires dans la chaîne alimentaire sont à la fois d’ordre réglementaire et d’ordre pécuniaire. Pour de louables et compréhensibles préoccupations de protection de la santé publique (crise de la vache folle, crise de la dioxine, récemment crise du fipronil), la réinjection de matières organiques secondaires (fumiers, lisiers, déchets végétaux, de cuisine) dans la chaîne alimentaire fait l’objet d’une extrême suspicion dans le cadre des Directives européennes et, par ricochet, de la part des autorités nationales ou régionales des pays de l’UE. En l’état, ces barrières interdisent le recours à la plupart des technologies à la base de l’économie circulaire, qui par ailleurs est soutenu par les mêmes instances. D’autre part, pour qu’une technologie s’implante, il faut qu’elle puisse nourrir ses acteurs. Les relevés de performances qui seront réalisés sur l’installation pilote donneront une meilleure idée de la rentabilité du procédé, qui dépend aussi d’autres paramètres tels que le coût de la collecte, le prix de vente du digestat séché et le soutien à la production d’énergie verte (certificats verts)…
Qays Biométhanisation
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