Semaine de la Langue Franaise et de la

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Semaine de la Langue Française et de la Francophonie 17 – 24 mars 2005

Semaine de la Langue Française et de la Francophonie 17 – 24 mars 2005 Les 10 (+ 1) mots et leur apparition en français Dossier réalisé par Hiltrud Gerner, Odile Guignot, Françoise Henry, Martine Moulin et Jean-Loup Ringenbach. (Equipe du Moyen Français et du Français Préclassique) ATILF 44, avenue de la Libération - BP 30687 - 54063 Nancy Cedex Téléphone : 03 83 96 21 76 - Télécopie : 03 83 97 24 56 - www. atilf. fr - contact@atilf. fr

Les 10 (+1) mots et leur apparition en français • ondelette • variation •

Les 10 (+1) mots et leur apparition en français • ondelette • variation • complexité • élémentaire • cristal • miroir • desenchevêtrement • rayonnement • hélice • icône • + ordinateur

ONDELETTE Poésie du XVIe siècle et sciences du XXe Ronsard n’est pas le père

ONDELETTE Poésie du XVIe siècle et sciences du XXe Ronsard n’est pas le père de la compression d’images

Littérature Mathématique, physique et informatique Quel or ondé en tresses s’allongeant Frapoit ce jour

Littérature Mathématique, physique et informatique Quel or ondé en tresses s’allongeant Frapoit ce jour sa gorge nouvelette, Et sus son col, ainsi qu’une ondelette Flotte aux zephyrs, au vent alloit nageant? Les différentes régions du matérieu excitées par l’onde laser rayonnent des ondelettes à fréquence 2 w. La Recherche, n° 86, 1978, p. 125 Ronsard, Les Amours, CXII (1552) C’est toi qui dis mile fois As relavé les beaus dois De ma douce Cassandrete, Dedans ta douce ondelette Ronsard, Odes V, A la fonteine Bélerie (1553) diminutif poétique « mignard » La compression DCT du format JPEG analyse l’image par blocs de 8 par 8 pixels ce qui produit un effet de mosaïque […]. La compression par ondelettes ne présente pas cet effet de mosaïque indésirable. Il est donc possible de compresser des images par ondelettes avec un taux de compression élevé tout en conservant une bonne qualité picturale. Rapport ? www. techno-science. net : Dossiers/Multimédia/La compression d’images numériques, 4 août 2004

En poésie, ondelette fait immédiatement penser à Ronsard (1524 -1585). L’emploi de ce terme

En poésie, ondelette fait immédiatement penser à Ronsard (1524 -1585). L’emploi de ce terme s’inscrit dans un courant, très vivant au XVIe s. , de recours aux diminutifs, nombreux et fort appréciés à l’époque, recours qui n’est pas nouveau à cette époque, mais qui y prend une grande extension. Pour en revenir à nos petites ondes, la vie du diminutif a suivi l’évolution de la gloire de Ronsard : au XVIe et jusqu’au début du XVIIe s. , d’autres poètes reprennent le mot, dans des contextes parfois très similaires (Tahureau, Belleau, Vauquelin, Grevin, Jamyn, Garnier, Montreux, Auvray) ; puis la gloire de Ronsard pâlit et s’efface et ondelette tombe aux oubliettes. Ondette : apparaît aussi chez Ronsard et ses imitateurs, mais moins souvent que ondelette.

quelques autres passages de Ronsard (1) Mais les rivages babillars, L’oisiveté des prez mignars,

quelques autres passages de Ronsard (1) Mais les rivages babillars, L’oisiveté des prez mignars, Les fonteines argentelettes, Qui attrainent leurs ondelettes Par un petit trac mousselet Du creux d’un antre verdelet, (…) Furent cause de telle amour. Livret de folastries, IV, 19 -28 [tous les passages de Ronsard sont extraits des Œuvres complètes, éd. Paul Laumonier, Paris, Didier, tome V, 1968]

quelques autres passages de Ronsard (2) Toutefois, ains que mes yeus Quitent le beau

quelques autres passages de Ronsard (2) Toutefois, ains que mes yeus Quitent le beau jour des cieus, Je vous pri, ma fontelete, Ma doucelete ondelete, Je vous pri n’obliés pas Des le jour de mon trepas Contre vos rives de dire, Que Ronsard desus sa lire N’a vôtre nom dedaigné : Et que Cassandre a baigné Sa belle peau doucelete Dans vôtre belle ondelete. Odes V, A la fonteine Bélerie, vers 185 -196

Quelques exemples en -elet, -elette Argentelet, blondelet, brunelet, doucelet, mignardelet, mousselet, nouvelet, sotelet, tendrelet,

Quelques exemples en -elet, -elette Argentelet, blondelet, brunelet, doucelet, mignardelet, mousselet, nouvelet, sotelet, tendrelet, verdelet, vermeillet. Angelette, fontelette, larmelette, montelet, ourselet, vergelette. Amelette Ronsardelette, Mignonnette, doucelette, Treschere hostesse de mon corps, Tu descens là bas foiblette, Pasle, maigrelette, seulette, Dans le froid Royaume des mors … (A son ame, Les derniers vers, éd. P. Laumonier, t. XVIII, p. 182) Estant chose asseurée et notoire que les mots qu’on appelle diminutifs tiennent le premier lieu en mignardises, je les prie [les Italiens] ne trouver mauvais si je dis que nous en avons meilleure provision qu’eux (Henri Estienne, La précellence du langage françois 1579, éd. Ed. Huguet, Paris, A. Colin, 1896, p. 96)

Jacques TAHUREAU (1527 -1555) Ce front hautain, ce nez, de double ranc Tant bien

Jacques TAHUREAU (1527 -1555) Ce front hautain, ce nez, de double ranc Tant bien uny de trescheres perlettes, Ces crins épars en vagues ondelettes, Ce chaut baiser qui me suce le sang, […] Me font mourir, vivre : pleurer et rire : […] Sonnetz, odes, et mignardises amoureuses de l’admiree (1554), CXII dans Poésies complètes, éd. Trevor Peach, Droz, 1984, p. 383.

Remy BELLEAU (1528 -1577) Passant par les forests obscures, […] Où les Ombres sur

Remy BELLEAU (1528 -1577) Passant par les forests obscures, […] Où les Ombres sur les fleurettes, Au murmure des ondelettes, Heureusement trompent les temps Dessous les faveurs d’un Printemps. La Bergerie, II. Jornee, Tombeau de Madame Loyse de Rieux (1572) dans Œuvres complètes, éd. A. Gouverneur, Paris, A. Franck, 1867, tome II, p. 269.

Jean VAUQUELIN DE LA FRESNAYE (1536 -1607) Ouir, Mon Toinet, le Zephire, Aux ramelets

Jean VAUQUELIN DE LA FRESNAYE (1536 -1607) Ouir, Mon Toinet, le Zephire, Aux ramelets sifler et bruire, Voir l’onde claire d’un etang Batre et batre de flanc en flanc, Et voir l’argentine ondelette D’une mousseuse fontenette, Dedans son gazouillant canal, Caquetante rouller aval, Hé n’est-ce pas un doux murmure, Des plus plaisants de la Nature ? (Idil. 58) Idillies et pastorales, dans Les Poesies diverses, Caen, Charles Macé, 1605.

Jacques GREVIN (1538 -1570) O ma petite ondelette, Ma petite fontainette, Tout le soulas

Jacques GREVIN (1538 -1570) O ma petite ondelette, Ma petite fontainette, Tout le soulas de Cler-mont, Fontaine du Pied-du-mont, Ode X, A la fontaine du Pied-du-mont, p. 180 Ores il se courboit au travers d’un ruisseau, Embrassant d’un costé le prochain arbrisseau, Pour jusque en l’autre bord avecque sa houlette, Desraciner une herbe au fond de l’ondelette. Pastorale, Les pasteurs Collin, Jaquet, Tenot, p. 195 L’Olimpe, Paris, Robert Estienne, 1560.

Amadis JAMYN (1540 -1593) Divin troupeau de vous Nymphes meslees Dans le courant des

Amadis JAMYN (1540 -1593) Divin troupeau de vous Nymphes meslees Dans le courant des claires ondelettes, Vous qui dansez sous les clairtez brunettes Des astres beaux, par les nuicts estoilees Les œuvres poetiques, livre IIII, Au Soleil, Paris, Mamert Patisson, 1579, p. 170 r°

Robert GARNIER (1544 -1590) Le doux sommeil le prend entre mille fleurettes, Au bruit

Robert GARNIER (1544 -1590) Le doux sommeil le prend entre mille fleurettes, Au bruit d’une fontaine et de ses ondelettes, Qui gargouillent autour, ou d’un coudre mouëlleux, Ou d’un saule qui fend son chemin graveleux. Hippolyte, Acte III (1585).

Nicolas de MONTREUX (1561 -1608) Je veux baiser ses joües vermeillettes, Et ses cheveux

Nicolas de MONTREUX (1561 -1608) Je veux baiser ses joües vermeillettes, Et ses cheveux trussez par ondelettes : O que je voy de beautez en un lieu, Dignes vrayment d’estre cheries d’un Dieu. Athlette pastourelle ou fable bocagère, Paris, G. Beys, 1587, p. 20 v°. Et le ruisseau, qui coulloit de la fontaine estoit enflé d’avantage, et plus superbe en ses flots, et en ses ondelettes qu’auparavant que le pasteur fust arrivé, et qu’il eust laissé pleuvoir tant de larmes de ses humides yeux, dans la fontaine (…). Le premier livre des Bergeries de Juliette, Lyon, Jean Veyrat, 1592, p. 208.

Jean AUVRAY (vers 1580 -1661) Cesse Hymen ton Odelette, Ceste mignarde ondelette M’entraine au

Jean AUVRAY (vers 1580 -1661) Cesse Hymen ton Odelette, Ceste mignarde ondelette M’entraine au fil de ses eaux, Son doux murmure m’abuse Satyres, Epithalame incertain dans Le Banquet des muses, 1636, p. 83. Vainqueur, il semble alors une mole ondelette Dont le cristal roulant sur des petits cailloux Nous provoque au sommeil par son murmure doux. Satyres, Les guerriers volontaires dans Le Banquet des muses, 1636, p. 178.

Quelques informations complémentaires La théorie des ondelettes est récente puisqu’elle date pour l’essentiel des

Quelques informations complémentaires La théorie des ondelettes est récente puisqu’elle date pour l’essentiel des années 80. Elle constitue une synthèse entre • des travaux anciens en Mathématique théorique (Haar, Calderon, Zygmund, …) • des résultats récents en Mathématique (Y. Meyer, I. Daubechies, S. Mallat, …) • des idées nouvelles en Physique et en Traitement du signal (Grossman, Morlet, …) Aujourd’hui, cette théorie est devenue un outil très performant pour l’étude de nombreux problèmes : elle est un complément indispensable à l’analyse de Fourier. Son succès dans les dernières années est principalement dû à son utilisation dans de nombreux domaines appliqués. (Michel Misiti, Ondelettes et applications = www. ec-lyon. fr )

De Fourier aux ondelettes : du XIXe au XXe siècle Apparue dans la seconde

De Fourier aux ondelettes : du XIXe au XXe siècle Apparue dans la seconde moitié du XXe siècle, l’analyse par transformation en ondelettes s’avère être un outil complémentaire à l’analyse de Fourier datant du début du XIXe siècle. Ces deux méthodes forment actuellement une paire incontournable pour le traitement du signal et le nombre d’applications pour lesquelles la transformée en ondelettes est utilisée ne cesse de croître. On peut citer : la reconnaissance vocale, le traitement et la compression d’images, l’identification d’empreintes digitales, le filtrage, la détection, etc. Jean-Christophe BARRIERE, Les ondelettes appliquées à l’analyse des signaux geomagnétiques, examen probatoire soutenu le 2 juin 2000 au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris, p. 4 = www. cnam. fr/instrumesure/OP/Paris/1999 Barriere. pdf)

Roland PRAT, L’Optique, Paris, Seuil, 1965 Soit […] une source lumineuse ponctuelle S qui

Roland PRAT, L’Optique, Paris, Seuil, 1965 Soit […] une source lumineuse ponctuelle S qui donne naissance à un faisceau lumineux dont la surface d’onde Σ […] est sphérique […] ; et ont même amplitude. On considère alors, d’après le principe de Huygens-Fresnel, que chaque point de la surface d’onde peut être pris comme une source fictive qui donne naissance à une onde sphérique. Par suite, on peut, pour calculer l’éclairement en un point M de l’écran où l’on observe le phénomène, faire abstraction de la source S et ne plus considérer que la surface d’onde Σ. Toutes les ondelettes émises par cette surface envoient chacune dans la direction du point M une vibration dite diffractée dont l’amplitude est inversement proportionnelle à la distance parcourue […] et la phase dépend du chemin optique correspondant […]. (p. 80)

Correspondances français-anglais Français : Anglais : onde wave ondelette wavelet

Correspondances français-anglais Français : Anglais : onde wave ondelette wavelet

ONDE 2 ONDE 1 « Modification se produisant à la surface de l’eau, consistant

ONDE 2 ONDE 1 « Modification se produisant à la surface de l’eau, consistant en une alternance de soulèvements et d’abaissements qui donnent l’illusion d’un déplacement » analogie « Modification de l’état physique d’un milieu quelqconque se propageant à la suite d’une perturbation initiale » « L’eau » ONDELETTE XVIe s. Définitions reprises au Trésor de la langue française ONDELETTE XXe s.

VARIATION Ce mot fort ancien est attesté dès 1314 dans la notice étymologique du

VARIATION Ce mot fort ancien est attesté dès 1314 dans la notice étymologique du Trésor de la Langue Française sous le sens : « Changement, modification qui affecte qqc. »

Exemple 1 : « Ceste dame portee en un curre moult riche que IIII

Exemple 1 : « Ceste dame portee en un curre moult riche que IIII [quatre] lyons traient. Ce curre segnefie la variacion et le instabilité des richesces du monde et de dame Fortune » ( Evrart de Conty, Le livre des eschez amoureux moralisés, ca 1400, édition Guichard-Tesson & Roy) Exemple 2 : « Je veux icy entasser aucunes façons anciennes que j’ay en memoire, les unes de mesme les nostres, les autres differentes, afin qu’ayant en l’imagination cette continuelle variation des choses humaines, nous en ayons le jugement plus esclaircy et plus ferme » (Michel de Montaigne, Essais, livre I, chap. XLIX, 1592, édition Villey et Saulnier, tome 1, p. 297)

Le terme variation est également attesté assez tôt dans des domaines techniques : astronomie

Le terme variation est également attesté assez tôt dans des domaines techniques : astronomie marine

1. Astronomie : Variation de la lune : « Inégalité du mouvement de la

1. Astronomie : Variation de la lune : « Inégalité du mouvement de la lune. » Exemple : Jamais la mere de la lune ne lui peust faire de robe, sinon de resueil [filet] , dit la fable, parce que les mailles de ce tissu l’allongent et accourcissent selon la variation de cet astre : de là les taches de son orbe, adjoustent les conteurs. (Camus Jean-Pierre, Homélies des États généraux, 1615, page 208. )

2. Marine : Variation de l’aiguille de la boussole. « Dérivation de l’aiguille de

2. Marine : Variation de l’aiguille de la boussole. « Dérivation de l’aiguille de la boussole qui, au lieu de regarder droit vers le nord, décline plus ou moins vers l’est ou l’ouest. » Exemple : « Or vostre derniere m’a bien estoné de cette estrange variation de l’aiguille au fretum davidis, et l’on nous mande desja de Montpellier que Castelfranc, l’ayant treuvée de 8 degrez 46 il y a 40 ans, elle n’y est plus maintenant que de 2 degrez et 16. » (Mersenne Le Père Marin, Correspondance, tome 9, 1640, page 311)

COMPLEXITÉ Ce terme n’est pas attesté dans la langue ancienne. Il apparaît pour la

COMPLEXITÉ Ce terme n’est pas attesté dans la langue ancienne. Il apparaît pour la première fois en 1755 dans le sens « Qualité de ce qui est complexe, diversifié, difficile à saisir par l’esprit »

Exemple : « La partie la plus imparfaite de la Philosophie, étoit la Morale,

Exemple : « La partie la plus imparfaite de la Philosophie, étoit la Morale, tant à cause de la complexité embarrassante de ses idées, que par l’instabilité de ses principes, par l’irrégularité de sa méthode qui ne peut rien réduire en démonstration. » (Morelly, Code de la nature, Par-tout (sic), chez le vrai sage, 1755, page 13)

Par contre, l’adjectif COMPLEXE au sens de « Qui contient en soi plusieurs éléments

Par contre, l’adjectif COMPLEXE au sens de « Qui contient en soi plusieurs éléments divers » apparaît dès 1564 : « Une complixe querelle. » (Marcouville, Traité mémorable, 65 recto dans Revue d’Histoire Littéraire de la France, tome 6, page 464)

Quant au substantif COMPLEXE au sens de « Qualité de ce qui est complexe,

Quant au substantif COMPLEXE au sens de « Qualité de ce qui est complexe, diversifié, difficile à saisir par l’esprit. » nous constatons qu’il est synonyme de COMPLEXITÉ : Exemple : « Il la rend [la doctrine de la grâce] dans tout son complexe, d’autres diraient dans toute son inintelligibilité » (Sainte- Beuve, Port-Royal, tome 4, page 202. )

Élémentaire : du monde aux particules « À l’origine, étaient la terre, l’eau, l’air

Élémentaire : du monde aux particules « À l’origine, étaient la terre, l’eau, l’air et le feu, qui formaient, selon les Anciens, notre Univers. Empédocle d’Agrigente (490 -435 avant notre ère) déclara même que la totalité du monde s’expliquait par l’existence de ces quatre éléments (. . . ) les physiciens ont petit à petit mis à jour les composants élémentaires de cette matière, qui constituent tous les éléments de l’Univers » (À la poursuite des particules élémentaires, Le Journal du CNRS, février 2005, p. 29)

Sens de elementaire dans les textes du Moyen ge et en français préclassique: «

Sens de elementaire dans les textes du Moyen ge et en français préclassique: « Qui appartient à un des quatre éléments (la terre, l’eau, l’air et le feu) »

Le mot est attesté pour la première fois chez Evrart de Conty (Maître régent

Le mot est attesté pour la première fois chez Evrart de Conty (Maître régent de la Faculté de Médecine de Paris en 1357 – mort en 1405) 1400 Elementaire region / Monde elementaire : « Région située entre la terre et le ciel de la Lune et contenant en sphères concentriques les quatre éléments de la physique ancienne » : Et ceste partie est des philosophes appellee elementaire region pour ce qu'elle contient les. IIIJ. elemens qui sont matiere general et commune de toutes les choses dessus dictes qui se font par Nature. (EVRART DE CONTY, L'Harmonie des sphères. H. P. -H. , page 3). . . et telle que toute la Terre n'est ou regard de lui [du ciel] fors aussy que le centre d'un cercle selon les philosophes, et est de grant vertu et puissance inestimable en tant qu'il ordonne et mesure toutes les choses qui sont cy dessoubz ou monde elementaire et les transmue toutes. (EVRART DE CONTY, L'Harmonie des sphères. H. P. -H. , page 6). 1426 Elémentaire, c'est à dire de la nature des Élémens. (LA HAYE, Poëme sur la grande Peste de 1348, page 195)

Rabelais (vers 1483 ou 1494 – 1553) Nous en avions bien aultresfoys refusé de

Rabelais (vers 1483 ou 1494 – 1553) Nous en avions bien aultresfoys refusé de bon argent de ceulx de Londres en Cahors, sy avions nous de ceulx de Bourdeaulx en Brye, qui les vouloient achapter [les cloches] pour la substantificque qualité de la complexion elementaire que est intronificquée en la terresterité de leur nature quidditative pour extraneizer les halotz et les turbines suz noz vignes (Gargantua, 1542, page 168 )

Pontus de Tyard (1521 -1605) Toutefois nous, sans autre esgard, entretenons noz pensées d'une

Pontus de Tyard (1521 -1605) Toutefois nous, sans autre esgard, entretenons noz pensées d'une creance, que le Soleil, la Lune, Saturne, Jupiter et les autres corps celestes (confessez de plus temperée, belle et genereuse matiere, que nostre Terre, ny autre partie Elementaire) sont deserts et inhabitez. (Mantice : discours de la vérité de Divination par Astrologie, 1587, page 106)

Pontus de Tyard (1521 -1605) . . . ainsi que nous en resentons quatre

Pontus de Tyard (1521 -1605) . . . ainsi que nous en resentons quatre en cestuy nostre Monde, d'où nous voyons reluire les convexes superfices du dehors de ces Mondes, comme ceux qui vivent en eux voyent (possible) luire le nostre, qui leur semble une Estoille par rayonnement de la Sphere de nostre Elementaire feu, ou diaphanite claire de l'air qui nous enceint et embrasse alentour. (Mantice : discours de la vérité de Divination par Astrologie, 1587, page 107)

Cristal De l’épée d’Olivier au DVD nouvelle génération Première attestation vers 1100 En quête

Cristal De l’épée d’Olivier au DVD nouvelle génération Première attestation vers 1100 En quête du cristal parfait Ço dist Rollant : "Cumpainz, que faites vos ? (. . . ) les substrats de nitrure de gallium (Ga. N), un semi-conducteur qui possède un En tel bataille n'ai cure de bastun ; ensemble unique de propriétés optiques, Fers e acers i deit aveir valor. électriques et chimiques [permettra la U est vostre espee, ki Halteclere ad num fabrication] des diodes laser de la nouvelle D'or est li helz e de cristal li punz. génération de DVD qui contiendront ("D’or est la garde et de cristal le pommeau") jusqu’à six fois plus d’informations que les versions actuelles (. . . ): « pour qu’une (Chanson de Roland, vers 1360 -1364) diode laser soit performante (. . . ) il faut d’abord que le substrat, le matériau qui sert de support, soit un cristal de très haute qualité « (En quête du cristal parfait, Le Journal du CNRS, novembre 2004, page 15)

CRISTAL "Matière dure et transparente" Objet en cristal : 1418 . . . au

CRISTAL "Matière dure et transparente" Objet en cristal : 1418 . . . au bout d'en hault [du reliquiaire] a un critail ront, où sont des reliques de saint Marcial, apostre (Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI, publ. par L. Douët-d'Arcq. - Paris, 1864, t. 2, page 295). Verre taillé pour lunettes : c. 1386 -1389 Et devant ses yeulx [la vieille] avoit deux lunetes de cristal, qui estoient encorporees et atachees a ses yeulx, car pour ce qu'elle avoit tant regarde les estoilles elle avoit aussi comme perdu la veue. (PHILIPPE DE MEZIERES, Le Songe du vieil pelerin. Ed. by G. W. Coopland. - Cambridge, 1969, t. 1, page 596). Cristal photonique : 2004 En optique, un cristal photonique peut être obtenu par une alternance de couches minces de deux matériaux à indice de réfraction différent. (Printemps des sciences 2004) (http: //www. ulb. ac. be/inforsciences/printemps 2004/files/math_phy 3_scapp. pdf)

CRISTAL "Matière liquide" • 2004 Les cristaux liquides qui habitent nos écrans : "Ce

CRISTAL "Matière liquide" • 2004 Les cristaux liquides qui habitent nos écrans : "Ce cristal liquide appartient à la famille dite « smectique » , capable de réagir à une impulsion électrique en un millionième de seconde contre un millième pour les cristaux liquides classiques. De quoi assurer une fluidité précieuse pour le film du soir" (Le Journal du CNRS, septembre 2004, page 43)

CRISTAL « Ce qui est lumineux et transparent comme le cristal" 1493. . .

CRISTAL « Ce qui est lumineux et transparent comme le cristal" 1493. . . dessus le quel ciel en est ung autre qui est de cristal par sus le quel est le ciel imperial ou quel est le trosne de dieu (Le Compost et kalendrier des bergiers. C. , f° 59 v°)

Cristallin : "Qui est transparent comme le cristal" Ciel cristallin/sphère cristalline. "Neuvième sphère du

Cristallin : "Qui est transparent comme le cristal" Ciel cristallin/sphère cristalline. "Neuvième sphère du ciel, celle qui contient les eaux, située en dessous de l'empyrée, sphère du feu et séjour de Dieu, et au-dessus des huit sphères qui portent les planètes et les étoiles fixes" Pour ceste cause fu ceste. IXe. espere des anciens en grec appellee aplanos, c'est a dire sanz erreur (. . . ) Les autres aussi l'appellent l'espere cristaline ou le ciel cristalin, non pas pour ce qu'il soit de dure matiere et solide come cristal, maiz pour sa luminosité et sa grant transparance et uniformité (EVRART DE CONTY, Le Livre des eschez amoureux moralisés, G. T. R. , 1400, page 45)

Cristallin : "Qui est transparent comme le cristal" MÉDECINE. Humeur cristalline. "Le cristallin de

Cristallin : "Qui est transparent comme le cristal" MÉDECINE. Humeur cristalline. "Le cristallin de l'oeil" 1372 Car se il y a pou de humeur cristaline, ou se elle est trop perfonde, et l'umeur blanche fault ou est troublee, et l'umeur de la cocte noire qui est sus la prunelle est plus forte que les autres, les yeux seront de noire couleur (CORBECHON, Le Traité des couleurs de Barthélémi l'Anglais (XIIIe s. ) trad. par Corbechon 1372 ; [Publ. par] Michel Salvat. In : Les Couleurs du moyen âge, page 374) c. 1450 -1500 . . . il reçoit l'espece de la chose visible qui va jusques a l'umeur cristalline ou est la premiere mutacion des couleurs (GORDON Bernard de, La Pratique de maistre Bernard de Gordon qui s'appelle Fleur de lys en medecine. - Lugduni, 1495. III, 1).

MIROIR Au Moyen- ge, pas besoin de photos ni d’appareils-photos (numériques ou pas), le

MIROIR Au Moyen- ge, pas besoin de photos ni d’appareils-photos (numériques ou pas), le miroir est là, sympathique… Deus mireoirs fist Papirus ; (. . . ) Et [il furent] fait par tel nigromancie Que ce fu trop belle mestrie, Car, quant il venoit en agree Que ens se miroit Ydoree, Elle y veoit son ami chier, Papirus, pour li solacier, Et Papirus otretant bien Veoit Ydoree ens ou sien. FROISSART, L’Espinette amoureuse (éd. A. Fourrier), c. 1369, page 128. [Trad. : Papirus fit deux miroirs ; (…) et ils furent faits avec un tel art de magicien que ce fut très belle œuvre, car quand Ydoree avait envie de se mirer dedans, elle y voyait son cher ami Papirus, pour la réjouir, et Papirus également voyait Ydoree dans le sien]

MIROIR …ou moins sympathique Qui se mire en un miroir de nuit, pour aussy

MIROIR …ou moins sympathique Qui se mire en un miroir de nuit, pour aussy vray que euvangile, il y voit le Mauvais… Les Evangiles des Quenouilles (éd. M. Jeay), c. 1466 -1474, page 103.

MIROIR Mais où sont donc mes lunettes ? … Cestui [Evax, roy d’Arabie] composa

MIROIR Mais où sont donc mes lunettes ? … Cestui [Evax, roy d’Arabie] composa plusieurs livres, l'un de astrologie et ung autre des pierres precieuses, moult singullier en mectres, que l'on dit Lapidaire, lequel il envoya et desdya à Neron l'empereur, ensemble ung mirouer d'esmeraulde pour conforter la veue. SIMON DE PHARES, Recueil des plus celebres astrologues, c. 1494 -1498, f° 80 r°.

MIROIR …mes jumelles ? [Virgile] Fist ung mirouer ouquel on veoit les ennemis de

MIROIR …mes jumelles ? [Virgile] Fist ung mirouer ouquel on veoit les ennemis de Romme de longue distance. SIMON DE PHARES, Recueil des plus celebres astrologues, c. 1494 -1498, f° 70 v°.

MIROIR …mon télescope ? Cestui [Haly, filz de Hameth] fut maistre d'un nommé Esculapius,

MIROIR …mon télescope ? Cestui [Haly, filz de Hameth] fut maistre d'un nommé Esculapius, filz d'un nommé Appolo, le tiers memoré, qui puis fut très speculatif et trouva l'art de faire les mirouers, pour mieulx veoir les estoilles et esclipses… SIMON DE PHARES, Recueil des plus celebres astrologues, c. 1494 -1498, f° 29 r°.

À propos de Dés. En. CHEVÊTRement Chevestre, enchevestrer, enchevestrement et autres dans la langue

À propos de Dés. En. CHEVÊTRement Chevestre, enchevestrer, enchevestrement et autres dans la langue ancienne

CHEVESTRE (chevêtre) : un licou… Encement, se ma beste est en m’estable, et mon

CHEVESTRE (chevêtre) : un licou… Encement, se ma beste est en m’estable, et mon sergent li a ataché si haut son chevestre, quant ele se cuide couchier ou voutrer, le chevestre qui haut est l’estrangle, et meurt. Assises de Jérusalem, I, 615 [XIIIe s. ], éd. Beugnot, Paris, 1842 -3.

… Si prist les VI bourgoys par les chevestres et les livra à la

… Si prist les VI bourgoys par les chevestres et les livra à la royne [d’Engleterre], et quitta de mort tous ceulx de Calais pour l’amour d’elle, et la bonne dame fist revestir et aisier lesdis VI bourgoys. Jean LE BEL, Chronique [1358], éd. Viard et Déprez, Paris, 1905, t. 2, p. 167. ms XVe s. BN

Chevestrer, enchevestrer ‘mettre un licou’ De deux bois ayant fait sa charrue à un

Chevestrer, enchevestrer ‘mettre un licou’ De deux bois ayant fait sa charrue à un bœuf, Ou pour l’asne encor rude, et rebelle au joug neuf Tors à cordes de paille et avec hards flechçibles Le collier chevestrant les attelle paisible. M. SCÈVE, Microcosme, Lyon, J. de Tournes, 1562, l. I, p. 24. Nature a empreint aux bestes le soing d’elles et de leur conservation. Elles vont jusques là de craindre leur empirement, de se heurter et blesser, que nous les enchevestrons et battons, accidents subjects à leurs sens et experience. MONTAIGNE, Essais, l. II, ch. XXXVII, [1592], éd. Villey et Saulnier, 1965, p. 767.

(se) Dechevestrer ‘(s’) enlever le licou’ L’un des asnes, qui avoit grand soif, s’estant

(se) Dechevestrer ‘(s’) enlever le licou’ L’un des asnes, qui avoit grand soif, s’estant deschevetré, estoit sorty de l’estable et alloit fleurant par tout s’il trouveroit par fortune de l’eau. BOCCACE, Le Décaméron, trad. Antoine Le Maçon, éd. F. Dillaye, Paris, 1882 -4, V, 10.

Idée de ‘lien de servitude, empêtrement, mélange désordonné’ matériel, physique psychologique

Idée de ‘lien de servitude, empêtrement, mélange désordonné’ matériel, physique psychologique

Il dit, je me suis resolu de me tenir comme bridé, j’ay mis un

Il dit, je me suis resolu de me tenir comme bridé, j’ay mis un chevestre, j’ay barré ma bouche, afin de ne sonner mot. Jean CALVIN, Sermon sur le livre de Job, 71 Bref on ne voit Noble ni Citoyen, Qui bien observe en son fait le moyen. Et mesme encor semblable est la folie De ceux qu’Amour de son chevestre lie… VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, Satyres françoises, l. V, A messire Claude de Sanzay, dans Les diverses poesies, Caen, Charles Macé, 1605, p. 403.

Votre promesse est doncques captieuse pour nous enchevestrer dans vos rets. Estienne PASQUIER, Les

Votre promesse est doncques captieuse pour nous enchevestrer dans vos rets. Estienne PASQUIER, Les Recherches de la France, livre III [1596]. Le monde ne pouvant souffrir un gouvernement legitime, et se monstrant tant et plus rebelle, surtout quand il est question de porter le joug du Seigneur, ploye toutesfois le col aiseement et volentiers sous les vaines traditions des hommes, et s’en laisse enchevestrer. CALVIN, Commentaires sur la concordance ou harmonie composée des trois évangelistes [1561], p. 328.

Le bien parler ne gist pas seulement à user de termes et mots bien

Le bien parler ne gist pas seulement à user de termes et mots bien françois, ni à degorger mille petites folies et vaines raptasseries de paroles sans propos, mais à dire des choses desquelles […] nous en puissions avecques le plaisir rapporter quelque fruit et instruction, ce qui n’advient aucunement à ceus qui se rompent le cerveau à des choses tant legieres et frivoles comme de faire l’amour ; et à celle fin qu’il ne t’en reste aucun doute, je te monstrerai de toutes les sortes de harengues avecques le gouvernement de ceux qui s’enchevestrent à tel joug. Jacques TAHUREAU, Premier dialogue du Democritic remonstrant au Cosmophile [1565], éd. Max Gauna, Droz, 1981, p. 47 -48.

Enchevestrement Faut qu’il [le chartier] couche en l’estable pour le danger des maladies, enchevestremens,

Enchevestrement Faut qu’il [le chartier] couche en l’estable pour le danger des maladies, enchevestremens, et querelles de ses bestes Charles ESTIENNE, L’agriculture et maison rustique, Paris, Jaques du Puis, 1564, p. 29 v°.

(se) Desenchevestrer Sonnet LVIII. J’auray tousjours en haine la fenestre, Par qui amour tant

(se) Desenchevestrer Sonnet LVIII. J’auray tousjours en haine la fenestre, Par qui amour tant de coups me rua, Quand de quelqu’un aumoins ne me tua, Que beau mourir faict quand la vie est dextre. Mais le tarder en la prison terrestre Me donne ennuy, qui plus de vertu ha, Quand mon esprit, lequel s’esvertua A tant l’aimer ne s’en desenchevestre. … Toutes les euvres vulgaires de Françoys Petrarque, trad. Vasquin Philieul, l. I, Avignon, Barthelemy Bonhomme, 1555, p. 59.

CHEVESTRE chevestrer enchevestrer enchevêtrer enchevestrement enchevêtrement deschevestrer desenchevestrer désenchevêtrer désenchevêtrement

CHEVESTRE chevestrer enchevestrer enchevêtrer enchevestrement enchevêtrement deschevestrer desenchevestrer désenchevêtrer désenchevêtrement

RAYONNEMENT Le mot rayonnement n’apparaît qu’au XVIème siècle, dans son sens physique, chez Pontus

RAYONNEMENT Le mot rayonnement n’apparaît qu’au XVIème siècle, dans son sens physique, chez Pontus de Tyard, seul auteur qui l’utilise, d’ailleurs, pour la période préclassique 15001650. [Notre monde] leur semble une Estoille par rayonnement de la Sphere de nostre Elementaire feu… TYARD Pontus de, Mantice. Discours de la vérité de Divination par Astrologie (éd. S. Bokdam), 1587, page 107. Je ne croi qu'ils entendent les regards estoilliers estre autre chose, que le rayonnement de leurs lumieres, ou le jet de leurs raiz l'un contre l'autre. TYARD Pontus de, Mantice. Discours de la vérité de Divination par Astrologie (éd. S. Bokdam), 1587, page 126.

HÉLICE ELYCE ELICE

HÉLICE ELYCE ELICE

Architecture ionique : Jean Martin 1547 Les Helices ou vrilles en facon de Cartoches,

Architecture ionique : Jean Martin 1547 Les Helices ou vrilles en facon de Cartoches, se doivent rencontrer au mylieu du chapiteau, et estre droictement mises aplomb de la Rosace qui sort contre le front du tailloer: et toutes semblables soient formees aussi grandes que l'espoisseur dudict tailloër. Ce faisant, et suyvant teles symmetries, les chapiteaux Corinthiens auront leurs L’Architecture de Vitruve, traduit mesures convenables. par J. Martin, livre IV, chap. I (www. chass. utoronto. ca/~wulfric/vitr uve/)

Astronomie : Jean Martin 1547 L’Architecture de Vitruve, traduit par J. Martin, livre IX,

Astronomie : Jean Martin 1547 L’Architecture de Vitruve, traduit par J. Martin, livre IX, chap. VI (www. chass. utoronto. ca/~wulfri c/vitruve/) LE Septentrion que les Grecz nomment Arctos ou Helicé, et nous l'Ourse majeur, a un Gardien derriere elle, appelle Bootes ou Arctophylax, duquel la Vierge n'est gueres loing.

… et Du Bartas 1581 Et toy, Pere eternel […] Pourvuoy moy de bateau,

… et Du Bartas 1581 Et toy, Pere eternel […] Pourvuoy moy de bateau, d’Elice, et de pilote, Afin que sans peril de mer en mer je flotte Guillaume de Saluste Sieur du Bartas, La Sepmaine ou Creation du monde (Le cinquiesme jour de la sepmaine), éd. K. Reichenberger, p. 111.

Et les corps chutent en suivant la rotation terrestre ? Or pendant que vous

Et les corps chutent en suivant la rotation terrestre ? Or pendant que vous lirez ce discours, j'en prepareray d'autres de la cheute des corps pesans, afin de faire voir l'espece d'helice qu'ils descriroient en tombant jusques au centre de la terre, si elle se mouvoit d'occident en orient dans l'espace de vingt-quatre heures. Le Père Marin MERSENNE, Correspondance (1633), éd. Tannery et de Waard, tome 3, p. 562.

HELICE à la fin du XVIIe siècle d’après Antoine FURETIÈRE Dictionnaire universel contenant généralement

HELICE à la fin du XVIIe siècle d’après Antoine FURETIÈRE Dictionnaire universel contenant généralement tous les mots françois tant vieux que modernes, et les termes de toutes les sciences et des arts, La Haye-Rotterdam, 1690

HELICE. adj. & subst. fem. Terme de Geometrie & d'Architecture. C'est une ligne tracée

HELICE. adj. & subst. fem. Terme de Geometrie & d'Architecture. C'est une ligne tracée avec inclination & en forme de vis autour d'un cylindre, qui est toûjours également distante de son axe. Un escalier en helice est composé de marches gironnées qui sont attachées les unes sur les autres autour d'une piece de bois, ou d'une pierre cylindrique qui sert de noyau. Cette ligne differe de la spirale, en ce que la spirale est une ligne descrite en forme de vis autour d'un cone qui s'approche continuellement de son axe. La vis d'Archimede n'est autre chose qu'un tuyau posé sur un cylindre en forme d'helice. ….

HELICE, en termes de Medecine, se dit de tout le circuit de l'oreille de

HELICE, en termes de Medecine, se dit de tout le circuit de l'oreille de l'homme, comme qui diroit tour ou tortis. HELICE, est aussi un nom qu'on donne à une Constellation du Ciel, qui est la grande Ourse, à cause qu'on la voit toûjours tourner autour du Pole dans un petit cercle. Elle a 35. estoiles, selon Ptolomée, dont il y en a 27. qui composent sa figure, & 8. qui sont au dehors. Bajerus n'en compte que 32. mais Quepler dit y en avoir observé 56. Il y en a sept principales de la seconde grandeur en forme de chariot : ce qui l'a fait appeller de ce nom par le peuple.

ICÔNE Dans les textes en ancien français, icône (écrit ycoine, ichoine ou en variante

ICÔNE Dans les textes en ancien français, icône (écrit ycoine, ichoine ou en variante ancone, anscone) désigne exclusivement une peinture religieuse représentant le Christ, la Trinité, la Vierge Marie ou un saint, en usage chez les Chrétiens d’Orient (Proche Orient, Grèce). Plusieurs textes se rapportent à la prise de Constantinople par les Croisés en 1204, lors de la Quatrième Croisade. Dans le Miracle de l’image Nostre Dame de Sardenai, il est question d’une icône miraculeuse de la Vierge Marie, réalisée à Jérusalem et rapportée par un moine de Constantinople à une sainte femme de Damas, retirée dans un ermitage à Sardenai (Saïdnaya en Syrie).

A l’aïe de Dieu fu desconfiz l‘emperere Morchufles et dut estre pris ses cors

A l’aïe de Dieu fu desconfiz l‘emperere Morchufles et dut estre pris ses cors domaines ; et pardi son gonfanon impirial et une ancone qu’il faisoit porter devant lui, ou il se fioit mult, il et li autre Gré : en cele ancone ere Nostre Danme formee. (environ 1208, VILLEHARDOUIN, La Conquête de Constantinople, éd. E. Faral, Paris, Les Belles Lettres, 1973, § 228) [Traduction Faral : Avec l’aide de Dieu, l’empereur Morchufle* fut défait et il faillit lui-même être pris ; et il perdit son gonfanon impérial et une icône qu’il faisait porter devant lui, en laquelle il avait grande foi, lui et les autres Grecs : sur cette icône était représentée Notre Dame. (* Alexis V Doukas Murzuphle, Empereur de Constantinople, 1140 -1204). ]

Li empereres s’en vait a l’Amiro, entre lui et sa gent ; et Griu

Li empereres s’en vait a l’Amiro, entre lui et sa gent ; et Griu li vont encontre (. . . ), et aportent les ancones, et li font polucrone. (1209 -1216, Henri de VALENCIENNES, Histoire de l'empereur Henri de Constantinople, éd. J. Longnon, Paris, Geuthner, 1948, § 663) [Traduction : L’Empereur s’en va à Halmyros, lui et ses gens ; les Grecs viennent à sa rencontre (. . . ), ils portent des icônes et lui souhaitent longue vie. ]

Quant Morchofles le seut, si fist monter bien dusques a . iiij. m. hommes

Quant Morchofles le seut, si fist monter bien dusques a . iiij. m. hommes a armes, et fist porter l'ansconne avec lui, un ymage de Nostre Dame que li Griu apeloient ensi, que li empereeur portent avec aus quant il vont en bataille; et si grant fianche ont en chel ansconne que il croient bien que nus qui le port en batalle ne puet estre desfis. (1216, Robert de CLARI, La Conquête de Constantinople, éd. Ph. Lauer, Paris, Champion, 1974, p. 65) [Traduction : Quand Murzuphle le sut, il fit monter jusqu’à 4000 hommes armés, et il fit porter l’icône avec lui, une image de Notre Dame que les Grecs appelaient ainsi, que les Empereurs portent avec eux lorsqu’ils vont au combat ; ils ont une telle confiance en cette icône qu’ils croient vraiment que personne ne peut être vaincu s’il la porte avec lui au combat. ]

Quant li Griu virent que li Franchois les desconfissoient si, si se commenchent il

Quant li Griu virent que li Franchois les desconfissoient si, si se commenchent il a esmaier, si tornent il en fuies. Et nos Franchois les acueillent, si en ochisent molt, et molt en retinrent et mout y waaingnierent; et cachierent l'empereur Morchofle largement demie liwe, qu'il le cuidoient tous dis prendre, et si le hasterent et lui et chiaus de se compaingnie que il laierent caïr l'ansconne et sen capel emperial et l'ensengne et l'ansconne, qui toute estoit d'or et toute carkie de rikes pierres precieuses, et estoit si bele et si rike que onques si bele ne si rike ne fu veue. (1216, Robert de CLARI, La Conquête de Constantinople, éd. Ph. Lauer, Paris, Champion, 1974, p. 66)

[Traduction : Quand les Grecs virent que les Français les mettaient en déroute, ils

[Traduction : Quand les Grecs virent que les Français les mettaient en déroute, ils commencèrent à prendre peur et s’enfuirent. Nos Français les poursuivirent et en tuèrent un grand nombre, ils firent beaucoup de prisonniers et amassèrent un grand butin ; ils poursuivirent l’Empereur Murzuphle sur une bonne demie-lieue, dans l’intention de le capturer, et le pressèrent tant, lui et son escorte, que ceux-ci laissèrent tomber l’icône et sa couronne impériale et l’enseigne, et l’icône, qui était toute en or et ornée de riches pierres précieuses, était si belle et si riche que nul n’en avait jamais vue de pareille. ]

Dame, fait il, en ce saint lieu Ici me plaist a demourer Por servir

Dame, fait il, en ce saint lieu Ici me plaist a demourer Por servir et pour honourer La mere Dieu tout mon aage, Qui pour s’ycoine et por s’ymage A ja tante merveille faite. (environ 1225, Gautier de COINCI, Les Miracles de Nostre Dame, éd. V. F. Koenig, Genève, Droz, t. 4, 1970, p. 392) [Miracle De l’ymage Nostre Dame de Sardanei Traduction : Madame, dit-il, il me plaît de demeurer en ce saint lieu pour servir et honorer toute ma vie la Mère de Dieu, qui a accompli une si grande merveille pour son icône. (Sardenai ou Sardanei : Saïdnaya, ville de Syrie, au nord de Damas, où se trouve un couvent grec orthodoxe abritant une icône miraculeuse représentant la Vierge Marie)]

De toutez pars grans genz akeurent Qui enclinent et qui aeurent Et honeurent la

De toutez pars grans genz akeurent Qui enclinent et qui aeurent Et honeurent la sainte ycoinne Qui tant est sainte et tant ydoinne Et tantes genz sane et garist Que toz li mons s’en esbarist Et toz li monz s’en esmerveille. (environ 1225, Gautier de COINCI, Les Miracles de Nostre Dame, éd. V. F. Koenig, Genève, Droz, t. 4, 1970, p. 394) [Miracle De l’ymage Nostre Dame de Sardanei Traduction : De toutes parts accourent les gens en foule, ils s’inclinent et adorent et vénèrent la sainte icône, qui est si sainte et si efficace, et apporte santé et guérison à tant de gens que tout le monde s’en étonne et s’en émerveille. ]

 S'est l'hymage ycoine apielee Et croist et forme cascun jour En car, çou

S'est l'hymage ycoine apielee Et croist et forme cascun jour En car, çou sevent li plusiour. (environ 1243, Philippe MOUSKES, Chronique rimée, éd. F. de Reiffenberg, Bruxelles, 1836 -1838, vers 10987, d’après F. GODEFROY, Dictionnaire de l’ancienne langue française, au mot former)

ORDINATEUR • • Dans les textes anciens, du XVe au XVIIe siècles, ordinateur désigne

ORDINATEUR • • Dans les textes anciens, du XVe au XVIIe siècles, ordinateur désigne : celui qui institue un sacrement religieux, une loi celui qui ordonne l’ensemble de la création, l’univers (Dieu) celui qui organise un ensemble, une institution, une affaire (un administrateur, un intendant, un trésorier) celui qui prescrit une ordonnance (un médecin)

Jhesucrist (. . . ) estoit le nouvel instituteur et ordinateur d'icelluy [baptesme] (1491,

Jhesucrist (. . . ) estoit le nouvel instituteur et ordinateur d'icelluy [baptesme] (1491, La Mer des Histoires, éd. 1491, II, 68 a dans Romanische Forschungen, t. 32, p. 117, cité dans le Trésor de la Langue Française)

Or sus, soit contre ma volonté vostre commandement accompli; mais pourquoy contre ma volonté,

Or sus, soit contre ma volonté vostre commandement accompli; mais pourquoy contre ma volonté, si c'est une regle generale que les loix ne lient jamais celuy qui les a faictes et ordonnees ? Je me conformeray doncques en cecy non à vostre commandement, mais bien au privilege commun des roys et princes, lesquels pour estre les premiers ordinateurs de leurs loix se donnent loy de n'y obeyr. (1564, Estienne PASQUIER, Lettres familières, 1613, II, V, À Monsieur de Marillac, éd. D. Thickett, Genève, Droz, 1974, p. 46)

On a, depuis vostre partement, imprimé nostre Pulce de Poitiers, avec tant de diligence

On a, depuis vostre partement, imprimé nostre Pulce de Poitiers, avec tant de diligence qu'il ne fut rien fait de gaillard à nos Grands jours de Poitiers que l'on ne l'y ait compris, et en a-t-on fait deux livres (. . . ). Je ne sçay qui en a esté l'ordinateur (car le libraire ne me l'a voulu dire), mais je croy que cela vient de la boutique de mes Dames Des Roches (1583, Estienne PASQUIER, Lettres familières, 1613, VII, XII, À Monsieur Loysel, éd. D. Thickett, Genève, Droz, 1974, p. 103)

C’est un degré pour parvenir à l’ignorance de Dieu, que de vouloir nier sa

C’est un degré pour parvenir à l’ignorance de Dieu, que de vouloir nier sa providence immense . . . et. . . priver. . . le pere et ordinateur de l’univers de ses operations ordinaires. (1586, Pierre LE LOYER, Discours et Histoire des Spectres, éd. 1605, VI, 1, dans E. HUGUET, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle, Paris, 7 vol. , 19251967)

De grand Politique, et un peu calviniste que j’estoy, je devins grand et conjuré

De grand Politique, et un peu calviniste que j’estoy, je devins grand et conjuré ligueur, comme je suis à present directeur et ordinateur des affaires secrets et importants de l'estat de la saincte Union : ne plus ne moins que le benoist sainct Paul, qui de persecuteur des chrestiens, fut faict vaisseau d’election. (1593 -1594, Satyre Menippée, Harangue de Monsieur de Lyon, éd. Ch. Labitte, Paris, 1841, p. 88)

Ce bien tellement rangé et ordonné ne peut estre sans un souverain bon et

Ce bien tellement rangé et ordonné ne peut estre sans un souverain bon et sage ordinateur, et provident. ON, 1603, n, e rs (avant Oeuvres, éd. 1635, I, 9 dans E. HUGUET, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle, Paris, 7 vol. , 1925 -1967)

Doutant qu’on y vouloit faire entrer l’Evesque de Cassano, comme maistre et ordinateur de

Doutant qu’on y vouloit faire entrer l’Evesque de Cassano, comme maistre et ordinateur de la secretairerie (1605, Les Ambassades et Négociations de l‘Illustrissime et Révérendissime Cardinal du Perron, Paris, 1623, p. 406 d’après le Fonds Barbier)

Il est certain que l'ancienneté faisoit marcher sous une mesme cadence l'estat de medecin,

Il est certain que l'ancienneté faisoit marcher sous une mesme cadence l'estat de medecin, chirurgien et d'apoticaire. Le grand Hippocrat et ses successeurs exercerent tous les trois ensemble. Maintenant ce sont diverses fonctions. Je lairray le chirurgien à part, et parleray seulement du medecin et de l'apoticaire. Le medecin est l'ordinateur, l'apoticaire, l'adoperateur. En ceste police, je vous veux representer un medecin le plus parfait et accomply que sçauriez desirer (environ 1610, Estienne PASQUIER, Lettres familières, 1613, XIX, XVI, À Monsieur Tournebus, éd. D. Thickett, Genève, Droz, 1974, p. 316)

Le roy est pardessus la loy, il se peut dispenser de la loy, comme

Le roy est pardessus la loy, il se peut dispenser de la loy, comme celle de laquelle il est ordinateur. (avant 1615, Estienne PASQUIER, Plaidoyé pour le duc de Lorraine (I, 1081) dans E. HUGUET, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle, Paris, 7 vol. , 19251967)

Car il fut ordonné que nul Thresorier ou Officier du Roy n’auroit la charge,

Car il fut ordonné que nul Thresorier ou Officier du Roy n’auroit la charge, direction et maniement de ces deniers, mais que les trois Estats commettroient certains personnages bons, honnestes et solvables, pour en estre les ordinateurs, selon les instructions qui leur en seroient prescrites. Estienne PASQUIER, Recherches 1615, (avant de Les la France, II, 7, éd. M. -M. Fragonard et F. Roudaut, Paris, Champion, t. 1, 1996, p. 402).

De là vient que celuy qui estoit ordinateur de ces deniers, fut aussi appellé

De là vient que celuy qui estoit ordinateur de ces deniers, fut aussi appellé Thresorier de France. (avant 1615, Estienne PASQUIER, Les Recherches de la France, II, 8, éd. M. -M. Fragonard et F. Roudaut, Paris, Champion, t. 1, 1996, p. 410).

Messire Eustache du Lys, evesque de Nevers et ordinateur dudit couvent de la Visitation

Messire Eustache du Lys, evesque de Nevers et ordinateur dudit couvent de la Visitation Saincte Marie. (1623, Arch. des Notaires de Nevers, Minutes Taillandier dans F. GODEFROY, Dictionnaire de l’ancienne langue française, Paris, 10 vol. , 1880 -1902)

Quelques exemples du mot ordinateur employé comme adjectif : Ils confessoint qu’il [Dieu] estoit

Quelques exemples du mot ordinateur employé comme adjectif : Ils confessoint qu’il [Dieu] estoit une essence architectrice et ordinatrice, sans laquelle rien ne pourroit avoir effect, et qui sans cesse accompagnoit de sa vertu l’ouvrage continuel de la nature. (1585, Pierre de DAMPMARTIN, De la connaissance et merveilles du monde et de l'homme, Paris, 1585 , f° 21 r°)

La nature universelle ordinatrice de toute chose produite du chaos (1551, Pontus DE TYARD,

La nature universelle ordinatrice de toute chose produite du chaos (1551, Pontus DE TYARD, Traduction des Dialogues d’Amour de LÉON L’HÉBREU, II, p. 201 dans E. HUGUET, Dictionnaire de la langue française du seizième siècle, Paris, 7 vol. , 1925 -1967)

Ainsi plus on remonte dans l'origine des êtres organisés, et plus on se persuade

Ainsi plus on remonte dans l'origine des êtres organisés, et plus on se persuade qu'ils ont préexisté à leur premiere apparition (. . . ) Nous ne saurions donc nous faire aucune idée de l'état primitif des êtres organisés ; je parle de cet état que je conçois qu'ils tiennent de la main même de celui qui a tout ordonné dès le commencement. Les faits nous conduisent à admettre une telle préordination ; mais ils ne nous en découvrent point la maniere. L'insuffisance de toutes les solutions purement méchaniques, est un nouveau motif de recourir à un arrangement préétabli. Pourquoi ferions-nous de vains et ridicules efforts pour nous passer de l' être ordinateur ? (1764, Charles BONNET, Contemplation de la nature, dans Oeuvres, Neuchâtel, t. 4, 1781, p. 267)