Sacha Distel 1933 2004 Le 22 juillet 2004

Sacha Distel 1933 - 2004

Le 22 juillet 2004, Sacha Distel est décédé des suites d’une longue maladie. Il était né le 29 janvier 1933, à Paris, fils d’un ingénieur chimiste russe, réfugié en France après la révolution communiste, et d'une Française juive.

Sacha fut un vrai gamin du music hall. Sa mère, née Ventura, était pianiste et sœur de Ray Ventura, gloire des années 1930. Celui-ci considérait Sacha comme son fils et il l’introduisit très jeune dans les coulisses du spectacle. La guerre interrompt une enfance insouciante et le prive de la présence maternelle. Arrêtée par les Allemands en 1942, la mère de Sacha ne retrouvera son fils qu'à la Libération.

«Tout petit, je suis tombé dans la marmite musicale» , aimait-il dire à ses amis. «J'ai commencé à 14 -15 ans, sous l'influence d'Henri Salvador qui jouait alors dans l'orchestre de mon oncle Ray Ventura. Déjà, tout gamin, je voulais être chanteur» .

Au début de sa carrière, Sacha Distel s'est illustré par ses talents de guitariste, qui lui ont valu d'être classé en tête de liste de la revue Jazz Hot et du référendum des critiques dans les années 50. A cette époque, en plus de composer ses premières chansons, il jouait régulièrement dans des orchestres de jazz.

Il a aussi fait les manchettes des journaux lors de sa liaison avec Brigitte Bardot. Il a interprété nombre de succès populaires dont Scoubidou, La Belle Vie, Le Soleil de ma vie (en duo avec Brigitte Bardot), Toute la pluie tombe sur moi, Un incendie à Rio ou encore Monsieur Cannibale.

Neveu du célèbre Ray Ventura, créateur avec son orchestre d’innombrables gros succès de l’entre-deux-guerres, dont bien sûr «Tout va très bien Madame la marquise» , Sacha Distel a grandi ainsi dans l’ombre de son oncle, dans le milieu du music-hall. Puis il a fait des études classiques et a appris le solfège et le piano. C’est Henri Salvador qui lui a enseigné la guitare.

Au lycée, le jeune Sacha s’initie au jazz. La légende affirme qu’il aurait eu un déclic en assistant à un concert de Dizzy Gillespie, à Paris. Nous sommes alors à un tournant de l’après-guerre, en 1948, au moment où les esprits se libèrent, surtout à Saint. Germain, et découvrent des musiques venues d’outre. Atlantique. C’est à cette époque Sacha a fait un disque de jazz avec le grand Lionel Hampton.

Grâce à son oncle Ray Ventura, Sacha Distel a pu entreprendre un stage dans l’édition musicale, à New York, à l’âge de 25 ans, puis, revenu en France, il devint l’accompagnateur de Juliette Gréco et de Sarah Vaughan.

Puis, en 1958, c’est la déferlante Scoubidou. Le disque remporte un succès énorme. Distel sera même invité au prestigieux show d’Ed Sullivan. Mais Scoubidou va surtout désormais l’identifier à la variété et à la chanson de charme. Dans la foulée, juste avant la vague yéyé, il aligne d’autres succès comme «Oh quelle nuit» !, ou «Mon beau chapeau» .

La popularité et le charisme de Sacha Distel en font alors une vedette de télé idéale. Dès 1962, il se retrouve à la tête d’une émission, Guitares et copains, qui deviendra très vite, et cela jusqu’en 1972, le Sacha Show. L’audience est énorme et tous les chanteurs de l’époque y défilent.

Pour Sacha Distel, ce programme devient évidemment un tremplin. Rien d’étonnant à ce que chacun de ses disques se vende ensuite à des milliers d’exemplaires. Les succès comme «Scandale dans la famille» , «Monsieur Cannibale» et «Incendie à Rio» , se suivent sans discontinuer. En parallèle, le chanteur a épousé en 1963 l’exchampionne de ski Francine Bréaud, qui lui donnera deux fils.

Autre événement de taille, Sacha Distel connaîtra une renommée planétaire avec une chanson de 1964, «La belle vie» , qui sera reprise dans le monde entier, notamment par Frank Sinatra, sous le titre de The Good Life. On en dénombre aujourd’hui près de 300 versions.

Dans les années 70, la chanson (Toute la pluie tombe sur moi) s’installe en Angleterre en tête des hit-parades. Au Royaume-Uni, Sacha Distel représente le charme français et y anime même des shows télévisés. Tout cela sans oublier sa carrière française, ponctuée de succès, dont un duo en 1973 avec Brigitte Bardot, Le Soleil de ma vie.

Tout réussit à ce charmeur! La chanson «Scoubidou» composée à la va-vite pour combler un trou de cinq minutes dans un récital donné en décembre 1958, à Alger, est devenue un succès mondial. Dès lors l'image du play-boy chevalier servant s'est estompée pour laisser place à celle du chanteur à succès.

En 1983, dans un album intitulé «Ma guitare and all that jazz» , Sacha rend hommage à quelques-uns de ses maîtres comme Django Reinhardt. En 1985, il anime et produit encore une émission télé, La Belle Vie.

Puis, avant d’être ringardisé par l’arrivée de nouveaux courants musicaux, Sacha réalise un vieux rêve. Il rend hommage à son oncle, Ray Ventura, en 1993, en reprenant ses plus grands succès dans un album. Pour l’occasion, Henri Salvador, Stéphane Grappelli et Michel Legrand l’accompagnent.

En avril 2003, Sacha Distel avait fait un retour inattendu avec le double album «En vers et contre vous» , composé d'un disque de reprises de classiques du music-hall américain interprétés en duo avec Liza Minnelli et d'un autre de nouveaux titres qui lui avaient valu le prix du meilleur créateur-interprète de la chanson française décerné par la Sacem. Un retour aux sources pour cet amoureux du jazz et grand admirateur de Frank Sinatra.

En 1973 Sacha Distel partit pour les Antilles Françaises. Il y demeura tout près d’un an. «J’avais besoin de changer d’air et de refaire mes énergies» avait-il confié à ses amis et à ses proches.

A son retour d'autres voyages le conduisent aux Etats-Unis où il se produit à New York et Atlantic City. S'il dédaigne un peu la France, cela ne l'empêche pas de retrouver Brigitte Bardot pour une adaptation dans la langue de Molière du «soleil de ma vie» , le succès planétaire de Stevie Wonder.

En 1985, Sacha fait de nouveau la manchette lorsqu'il est victime, aux côtés de l'actrice Chantal Nobel, l'héroïne du feuilleton télévisuel «Châteauvallon» , d'un accident au volant de sa Porsche, dans la Nièvre. Il est légèrement blessé mais sa passagère en ressort handicapée à vie.

Voici l’une des dernières photo de Sacha Distel. Il était déjà très malade et il savait que ses jours étaient comptés. . .

Des scoubidous Paroles et musique: Sacha Distel Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2004 info@florimage. ca

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