Runion prpare avec Monique Livre Martine Galibert et

Réunion préparée avec Monique Lièvre, Martine Galibert et Gérard Hubert. 1. Étymologie / Définitions 2. Notions / Concepts / Prises de vue : Orgueil, fierté, vanité et amour-propre. 3. Questions / Discussion : 3 questions, 20 mn environ par question. 4. En guise de conclusion

Étymologie et définitions § Étymologie § Définitions : Ambition est un mot du XIII e siècle qui vient du latin ambitio, de ambire, entourer, briguer les suffrages. Larousse sur internet : - Désir ardent de posséder quelque chose, de parvenir à (faire) quelque chose : Avoir l'ambition de réussir. - Désir ardent de gloire, d'honneurs, de réussite sociale : Un homme dévoré d'ambition. - Prétention de réussir quelque chose : Je n'ai pas l'ambition de résoudre cette énigme. Synonymes : Convoitise, prétention, aspiration, but, souhait, visée, vœu. Contraires : Humilité, modestie. Dictionnaire philosophique d’André Comte-Sponville : C’est la passion de réussir, tournée surtout vers l’avenir et l’action. L’ambition porte moins sur ce qu’on est (comme l’orgueil) ou fait (comme le zèle) que sur ce qu’on sera ou fera. C’est un goût immodéré pour les succès à venir. Encore faut-il qu’elle se donne au moins les moyens nécessaires à sa réalisation : c’est ce qui distingue l’ambitieux du rêveur puis du raté. Passion prospective, mais actuelle et active.

Notions / Concepts / Prises de vue Orgueil, fierté, vanité et amour-propre A. Orgueil : « L’orgueil consiste à avoir de soi, par amour une meilleure opinion qu’il n’est juste. » Dit Spinoza. Tout orgueil ne serait-il qu’illusoire et par définition injuste ? B. Fierté : « C’est le sentiment, qui se croit légitime, de sa propre supériorité, ou en tout cas de sa propre valeur, en tant qu’elle excède la moyenne ou qu’elle serait méritée. » Ecrit ACS. Si la fierté se situe entre la dignité et l’orgueil, n’est-elle pas plus proche de celui-ci ? C. Vanité : « C’est une admiration de soi fondée sur l’admiration qu’on croit inspirer aux autres. » Ecrivait Bergson. Plein du vide de soi, la vanité ne serait-elle pas de l’orgueil poussé jusqu’au ridicule ?

Notions / Concepts / Prises de vues Orgueil, fierté, vanité et amour-propre (suite) D. Amour-propre : Rousseau distinguait l’amour de soi-même de l’amour-propre : Ø « L’amour de soi-même est un sentiment naturel qui porte tout animal à veiller à sa propre conservation, et qui, dirigé dans l’homme par la raison et modifié par la pitié, produit l’humanité et la vertu. » Ø « L’amour-propre n’est qu’un sentiment relatif, factice, et né dans la société, qui porte chaque individu à faire plus de cas de soi que de tout autre, qui inspire aux hommes tous les maux qu’ils se font mutuellement, et qui est la véritable source de l’honneur » (De l’honneur ou de la soif d’honneurs ? ) Entre l’amour vertueux de soi-même et celui vicieux de l’amour-propre, où se situe la limite ? Le piège de l’amour-propre ne consisterait-il pas à n’aimer l’autre que pour soi ? Si fierté, orgueil et vanité apparaissent comme des pièges d’intensité croissante de l’amour-propre et de l'ego, corrélativement ne le sont-ils pas aussi de l’ambition ?

QUESTIONS 1. L’ambition est-elle nécessaire à l’action ? 2. L’amour-propre est-il le nerf de l’ambition ? 3. L’ambition est-elle plutôt positive?

1. L’ambition est-elle nécessaire à l’action ? Animation Monique Lièvre Quels types de désir sous-tendent l'ambition ? L'ambition est-elle une marque de puissance ou d'impuissance ? Pourquoi agit-on : quels types de désir peuvent animer l'action ?

1. L’ambition est-elle nécessaire à l’action ? 1. Ambition : espérance ou puissance ? § L'ambition ne consiste-elle pas à désirer ardemment : ü Posséder quelque chose ou parvenir à faire quelque chose d'une façon générale ü Ou, plus spécifiquement, atteindre : la gloire, les honneurs, la réussite sociale ? § Désirer ce qu'on n'a pas ou ce qu'on n'est pas, autrement dit espérer (fut-ce en agissant), n'est-il pas le propre de l'ambition ? L'ambition ne procéderait-elle pas davantage du désir-manque (Platon), de l'espérance et de l'avoir plutôt que du désir-puissance (Spinoza), puissance de jouir ou de se réjouir de l'être ? 2. Action : espérance ou puissance ? § Pour Spinoza, le conatus, c’est l'effort (pas nécessairement conscient) qui consiste pour tout être à persévérer dans son être, autrement dit, c'est sa puissance d’exister et/ou de résister notamment à la mort. § Comment un être capable d'intention pourrait-il persévérer autrement qu'en agissant ? § Or, comment pourrait-on agir efficacement autrement qu'en agissant sur ce qui dépend de soi ? § N'y a-t-il pas là toute la différence entre l'action signe de puissance et l'espérance signe d'impuissance au sens où l'on n'espère que ce qui ne dépend pas de soi ? Si l'espérance, notamment de la réussite, est un mobile récurrent de l'action au sens de Platon (désir-manque), pour Spinoza, agir n'est-ce pas avant tout désirer ce que l’on fait, ce qui n'est plus de l’espérance (signe d'impuissance) mais de la volonté (signe de puissance) ? N'est-ce pas le besoin de réussite qui fait que l'ambition pousse à l'action ? Mais qui pourrait prétendre que l'ambition soit strictement nécessaire à l'action, dès lors qu'on peut agir pour le seul plaisir de faire, d'exister ou d'aimer ?

2. L’amour-propre est-il le nerf de l’ambition ? Animation Martine Galibert et Gérard Hubert Qu'est-ce que l'amour-propre ? Se confond-il avec l'amour de soi-même ? Toute ambition n'est-elle pas l'expression d'un manque ?

2. L’amour-propre est-il le nerf de l’ambition ? 1. Amour-propre ? § Ne convient-il pas de distinguer l'amour de soi-même de l’amour-propre, comme Rousseau le faisait ? § L'amour de soi-même (l'amour de soi sous son propre regard), ne serait-il pas une condition nécessaire de la puissance d'exister de tout être, afin qu'elle puisse s'exprimer dans la joie ? § L'amour-propre (l'amour de soi sous le regard de l'autre), en revanche, en assujettissant l’amour de soi au regard de l’autre, ne l'en rendrait-il pas du même coup dépendant ? § Comment en effet, le désir d’être aimé, approuvé, admiré; l’horreur d'être détesté ou méprisé ou même simplement ignoré, pourrait-il ne pas être un obstacle à la joie de vivre ? § L’amour-propre n'est-il pas d’autant plus pernicieux ou pathétique souvent ceux qui en dépendent donnent beaucoup pour gagner l’amour des autres. Parce qu'il reviendrait à n'aimer l'autre que pour soi ou à ne s'aimer soi que pour l'autre, l'amour-propre, fut-il pathétique, n'est-il pas, sinon de l'orgueil, du moins de l'égocentricité ? Toute morale ne consisterait-elle pas, entre autre, à contrecarrer l'amour-propre ? 2. Ambition ? § Plutôt que du désir-puissance (Spinoza), puissance de jouir ou de se réjouir de l'être, § L'ambition ne procéderait-elle pas davantage du désir-manque (Platon), de l'espérance et de l'avoir, comme nous l'avons dit en réponse à la 1 ere question ? Désirer ce qu'on n'a pas ou ce qui n'est pas, n'est-il pas le propre de l'ambition ? D'où pourrait bien provenir le manque qui paraît animer le désir propre à l'ambition, si ce n'est de l'ego centré sur le désir d'être aimé, approuvé ou admiré, autrement dit de l'amour-propre ?

3. L’ambition est-elle plutôt positive ? En quoi l'ambition est-elle plutôt négative ? En quoi est-elle plutôt positive et, le cas échéant, à quelles conditions ?

3. L’ambition est-elle plutôt positive ? 1. Plutôt négative ? § Mue par le désir-manque et / ou par l'amour-propre, l'ambition n'est-elle pas plutôt négative ? § En effet, quand nous désirons ce qui manque et qui ne dépend pas de nous, notre désir n'est-il pas qu'un espoir, toujours accompagné de crainte et de frustration ? § Si au contraire nous désirons ce qui est ou ce qui dépend de nous, notre désir n'est-il pas plus amour (désirer ce qui est) ou volonté, donc action (désirer ce qui dépend de nous, donc le faire) qu'espoir ? Mue par le désir-manque et / ou par l'amour-propre, l'ambition n'est-elle pas plus négative que le désir comme puissance de jouir et de se réjouir de ce qui est, ou de ce que l'on fait ? 2. Plutôt positive ? § Même si l'ambition n'est pas absolument nécessaire à l'action (dès lors qu'on peut agir pour le seul plaisir de faire, d'exister ou d'aimer), qui pourrait douter que l'ambition ne soit un puissant mobile à l'action ? § Autrement dit, plutôt que ne rien faire, ne vaut-il pas mieux être ambitieux si ça nous pousse à l'action ? § Animé le plus souvent par son égocentricité, l'ambitieux ne devrait-il pas tout particulièrement veiller à ce que ses actes ne contreviennent pas à la morale, autrement dit ne nuisent à quiconque ? A condition que les actions qu'elle sous-tend ne nuisent à quiconque, puissant mobile à agir, l'ambition n'est-elle pas à ce titre plutôt positive ? Même si l'ambition n'est pas de l'ordre de la sagesse de l'amour et de l'action, hors ce "royaume", ne vaut-il pas mieux être ambitieux, à condition d'être moral, plutôt que de n'avoir aucun désir d'agir ?

" L'homme n'est ni ange ni bête, mais, qui veut faire l'ange, fait la bête" Disait Pascal. Faute d'être sage, plutôt que ne rien faire, ne vaut-il pas mieux être ambitieux et agir tout en veillant à rester moral ? Faute de réussir totalement sa vie, ne vaut-il pas mieux réussir dans la vie de façon morale, que ne rien réussir du tout ?

Prochaines réunions q MDS Agde de 18 h 30 à 20 h : • " Rêve " : mardi 25 juin • " Infini " : mardi 8 octobre • " Etre-avoir " : mardi 12 novembre • " Métaphysique ": mardi 10 décembre q MAM Béziers de 18 h 30 à 20 h : • " Résistance : puissance ou désobéissance ? ": mercredi 12 juin • " Nos sens nous disent-ils la vérité ? " : mercredi 2 octobre Informations et documents sont disponibles sur : http: //www. cafe-philo. eu/

L’Atelier théâtre de POMEROLS Section Adultes présente Samedi 18 mai à 21 heures Salle des fêtes de Pomérols