Quand la ville retrouve son fleuve LE NOUVEAU

Quand la ville retrouve son fleuve… LE NOUVEAU PARC URBAIN DES BERGES DU RHÔNE A LYON (ouverture partielle le 9 mai 2007) photographies et textes par Jean-Paul BARRUYER 12 mai 2007

Entre les Lyonnais et le fleuve Rhône, c’est une vieille histoire d’amour. Mais depuis de nombreuses années déjà, les relations s’étaient sérieusement détériorées. La responsabilité en incombait à l’automobile qui dégradait chaque jour davantage la qualité de la vie urbaine. Alors, on a décidé de dépolluer cet immense parking aérien de 2000 voitures (relogées dans deux parkings souterrains) en végétalisant la rive gauche du Rhône pour la rendre aux piétons, poussettes, joggeurs, vélos et autres planches à roulettes. Le résultat est surprenant, un aménagement d’exception, unique en Europe dans l’hypercentre d’une grande métropole ! C’est ainsi qu’après deux ans et demi de travaux est né un immense parc urbain de 10 hectares, s’étirant comme un long ruban de jardins du nord au sud sur 5 kilomètres de bas ports, du Parc de la Tête d’Or à celui de Gerland, réconciliant ainsi la ville avec son fleuve qui en est son identité. Une vaste réalisation où alternent pelouses, bassins, arbres et pistes en pierre ou en bois, qui chemine sur trois arrondissements avec passage obligé sous pas moins de onze ponts ! Rien n’a été oublié : Piste cyclable, détente avec chaises longues en bois, jeux pour enfants, piste de skate, jeux de boules, bassins, fête le jour comme la nuit autour de péniches-bars-restaurants (29 bateaux amarrés dont 14 péniches d’habitation), 22. 000 m² d’espaces verts (dont une prairie de 6. 000 m²). L’ensemble des berges est sous vidéosurveillance et la nuit un éclairage original est assuré par des pieux lumineux avec mur de digue teinté en bleu. Un vaste chantier qui a nécessité le déblaiement de 50. 000 m 3 de terre, la pose de 900. 000 pavés et galets, et la plantation de 350 arbres (toute la végétation a été choisie pour résister aux crues et inondations), pour un budget total de 44 millions d’euros (73% pour le Grand Lyon, 14% pour la Ville de Lyon et 13% pour la Région Rhône-Alpes) après, il est vrai, un très fort dérapage par rapport aux prévisions initiales. « C’est un lieu exceptionnel, un endroit apaisé, qui embellit la ville, offre de multiples activités et permet de se rassembler » , s’enflamme Gérard Collomb, le maire de Lyon, qui y voit une réalisation emblématique de son mandat. D’ailleurs, devant l ’enthousiasme unanime des Lyonnais, il n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin : Il songe déjà s’attaquer aux berges de la rive droite de la Saône !

Avant, il y avait un immense parking à voitures gris et triste, à perte de vue… Alors, on a gratté un peu et sous les pavés on a trouvé la plage…

Il y a presque autant de monde au balcon qu’en bas…

Ici, c’est le domaine des modes de déplacement doux, sur 5 kilomètres…

Rhône, mon joli Rhône, dis-moi qui est la plus belle ? …

La plage, comme si l’on y était…

Sous les ponts de Lyon, on se sent devenir amoureux…

Le petit bassin devant… Le grand bassin derrière…

En attendant le complet développement des arbres, on se contentera de cette belle oasis de fraîcheur…

Ici, on est au pays de la convivialité…

Belle allure, cet alignement d’immeubles ! Pas mal non plus, cette promenade en gradins au bord de l’eau ! Imaginez un peu dans quelques années quand ces arbres auront été remplacés par des palmiers, pour cause de changement climatique… Vous voyez à quoi je fais allusion ? … Enfin, vous avez deviné… Mais oui, cela pourrait ressembler à Cannes !!! Mais en plus fonctionnel : Les yachts accosteraient directement au pied des marches, juste devant l’hôtel Hitachi…

Allez, hop ! On déroule le beau tapis rouge jusque au Palais des Festivals que l’on aperçoit au fond… Ne trouvez-vous pas qu’il a tout de même une architecture autrement plus « classe » que l’horrible bunker de béton cannois ? … On peut toujours rêver mais, avouez, ce serait justice rendue à la ville où a été inventé le cinéma !!!…

Douce rêverie au bord de l’eau…

Lyon retrouve ses brumes et son romantisme…

Ce jour-là, au bord de l’eau, il faisait chaud, même très, très chaud… Le soleil devenait accablant, au point que j’ai fini par en voir de toutes les couleurs : Une Schtroumpfette, des martiens, …

Quand on ne cesse de vous répéter que le bonheur est dans le pré !…

Ah ! Si l’on pouvait larguer les amarres…

Car certains retrouvent le pied marin en songeant déjà à des horizons lointains…

Sa Majesté le Rhône règne ici en maître de cérémonie…

Allez, laissez tomber votre mauvais esprit, ce n’est pas ce que vous croyez, c’est tout simplement un doux rêveur, les mains dans les poches et le regard errant sur l’eau, envoûté par cette architecture métallique insolite…

Belle terrasse, avec vue imprenable…

Enfin, un couple qui a tout compris : Qu’il est doux de ne rien faire quand la ville s’agite autour de vous !!!…

C’est bien connu, l’entretien d’une péniche ce n’est pas une sinécure, mais le résultat est toujours à la hauteur…

Ce qui n’exclut pas de délicieux moments…

Le 9 mai 2007 a été inaugurée la section de 2, 4 kilomètres comprise entre le pont Morand (6 e arrt) et le pont Gallieni (7 e arrt), en attendant l’ouverture totale au public de l’ensemble des Berges sur 5 kilomètres, par prolongement au nord jusqu’au Parc de la Tête d’Or et au sud jusqu’au Parc de Gerland, prévue pour octobre 2007 au plus tôt. Il faudra aussi patienter jusqu’en juillet 2007 pour pouvoir profiter des pelouses en cours d’enracinement, protégées du public par de disgracieuses barrières. J’ai craint un moment, devant le désir des concepteurs de plaire à tout le monde, que ne soit aménagée une piste de jeu saharienne à l’usage des propriétaires de 4 X 4, ces grands enfants rêveurs qui, les « pauvres » , ne disposent jusqu’à présent que des trottoirs de la ville pour mener à bien leurs aventures exotiques. Quand on sait tout l’ « amour » que je leur porte, j’ai été grandement soulagé quand j’ai appris qu’il n’en était rien… Mais, sincèrement, amis Lyonnais, aimeriez-vous voir revenir un parking à voitures ? … Jean-Paul BARRUYER

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