PSYCHOPATHOLOGIE ME 2 BES AMEPS Ltudiant sera capable
PSYCHOPATHOLOGIE ÈME 2 BES AMEPS
L’étudiant sera capable : - de définir et illustrer le champ d’action de la psychopathologie - de définir les notions de santé mentale et de normalité -de situer sommairement les différents courants de pensée, les thérapies existantes et les diverses approches de la maladie mentale -
de décoder le vocabulaire de base en santé mentale et l’utiliser comme outil de travail et non comme une étiquette qui enfermerait la personne - de repérer le sens des termes utilisés par les autres acteurs présents dans les équipes disciplinaires - de découvrir la valeur du symptôme et développer une prise de distance entre la manifestation de celui-ci et l’identification d’une maladie mentale
- de définir, au travers d’études cliniques, les principaux troubles psychiques relevant des névroses et psychoses, au point de vue des mécanismes psychopathologiques et de leur origine * dégager de cette description, les conséquences sur la fonction éducative et sur les attitudes à prendre * aborder les différentes approches d’aide et de soins, y compris les nouvelles options d’interventions
- d’aborder la notion de souffrance personnelle et de souffrance d’autrui - de définir la notion de transfert et contretransfert pour éclairer le processus relationnel dans la relation éducative ( attachement, développement, …)
Capacités terminales Pour atteindre le seuil de réussite, l’étudiant sera capable, tout en respectant les règles et usages de la langue française - de définir, décrire des notions, des concepts et des processus relatifs aux cours d’expression orale et écrite de psychopathologie et de psychopédagogie - d’utiliser de façon critique et argumentée des notions, concepts et processus abordés au cours pour analyser des situations relevant du champs
Professionnel de l’éducateur spécialisé - Pour déterminer le degré de maîtrise, il sera tenu compte des critères suivants : *La précision descriptions et de l’analyse *La capacité de l’étudiant à expliciter les éléments sur lesquels repose sa vision d’une situation professionnelle *la capacité à faire des liens entre les différentes activités d’enseignement. -
Définition de la psychopathologie Branche de la psychologie qui a pour objet l’étude comparée des processus normaux et pathologiques de la vie psychique* § *Le Petit Larousse
Notion de normalité (cf bergeret) « Le véritable « bien portant » n’est pas simplement quelqu’un qui se déclare comme tel, ni surtout un malade qui s’ignore, mais un sujet conservant en lui autant de fixations conflictuelles que bien des gens, et qui n’aurait pas rencontré sur sa route des difficultés internes ou externes, supérieures à son équipement affectif héréditaire ou acquis, à ses facultés défensives et adaptatives, et qui se permettrait un jeu assez souple de ses besoins pulsionnels, de ses processus primaire et secondaire sur des plans tout aussi personnels que sociaux en tenant un juste compte de la réalité, et se réservant le droit de se comporter de façon apparemment aberrante dans des circonstances exceptionnellement « anormales »
Ou encore. . . Un être humain se trouve dans un état normal, quels que soient les problèmes profonds, quand il arrive à s’arranger avec ceux-là et à s’adapter à lui-même comme aux autres, sans se paralyser intérieurement dans ses conflits obligatoires, ni se faire rejeter (hôpital, asile, prison etc) par les autres, malgré les inévitables divergences encourues dans les relations avec eux.
La notion de structure(cf. Bergeret) Le psychisme est comme un bloc de minéral sous forme cristallisée, lorsqu’il se brise, il ne peut le faire que selon les lignes de force (et de rupture) pré-établies. Le sujet de structure névrotique ne peut développer qu’une névrose et le sujet de structure psychotique ne peut développer qu’une psychose
Décompensation d’une structure Une structure se décompense quand les facteurs internes ou externes de conflictuation ne se trouvent plus équilibrés par un jeu efficace et non perturbateur des mécanismes variés de défense et d’adaptation
Une structure est définie par : - un certain type de conflit - un certain type d’angoisse - des mécanismes de défense - une relation d’objet
Les structures psychotiques Caractéristiques Angoisse archaïque de morcellement ou de destruction posant la mort et le travail de la mort au cœur de la problématique psychotique Rupture ou menace de rupture avec le réel. Le malade est envahi par sa fantasmatique qui efface les limites entre le réel et l’imaginaire
Expression directe de la pulsion, notamment, dans le réel et sur le corps Inaccession ou graves perturbations dans l’accession à la symbolisation Relation duelle de type primitif sans accès à la triangulation oedipienne
Production du psychotique: - récits incohérents et juxtaposition de thèmes sans lien logique entre eux, avec contamination, confabulation - fréquence des thèmes de destruction, des thèmes agressifs et sadiques - importance des figures et thèmes de mort - préoccupation sur la naissance avec souvent indifférenciation des sexes et des générations
Psychose infantile : Relation duelle , symbiose avec la mère Confusion moi/non moi Confusion Je/tu/il : parle de lui à la 3ème personne Expression directe de la pulsion Non accès à la symbolique et par conséquent absence ou perturbation du langage Préoccupations liées à l’oralité Angoisse de morcellement, d’éclatement
Schizophrénie: - Dialectique Moi/non moi - Mécanisme de défense : déni - Relation symbiotique avec la mère - Angoisse de morcellement Le schizophrène espère que c’est la réalité qui va changer et non ses besoins, pour satisfaire de manière totale et instantanée, la pulsion prégénitale à dominance orale Le langage est au service de la pulsion agressive
La paranoïa Mécanisme de défense : la projection Expression de la pulsion agressive Projection du mauvais vers l’extérieur et retournement « je le hais » devient « c’est lui qui me hait » « Puisqu’il me hait, je le hais »
Le hasard, l’imprévu ne sont pas admis dans l’univers paranoïque qui désire reposer avant tout sur la logique. Le paranoïaque a besoin de l’adhésion de son objet à son système, il ne peut se sentir complet qu’à ce prix.
La maniaco-dépression _ Alternance de périodes de dépression sévère et de périodes maniaques Dépression : dépréciation fondamentale, tristesse, pessimisme foncier, absence de tout élan vital, effondrement psycho-moteur, ralentissement de la parole et du geste, idéation lente, introjection du mauvais objet
Phase maniaque : Sentiment de toute puissance « tout est possible » Agitation psycho-motrice, fuite des idées, débit verbal et gestuel augmenté, comportement en dehors des contraintes de la réalité, dettes, prises de risques etc.
Les structures névrotiques Caractéristiques - angoisse en jeu : angoisse de castration - perturbations et altérations qui, dans la tentative de résolution du conflit, porteront sur le Moi et non sur la réalité - existence d’un compromis névrotique se situant entre le Moi et le Ca, supposant la formation de symptômes qui seront l’expression du désir sous une forme dissimulée
Accession au symbolique permettant les apprentissages de base et surtout expression symbolique du conflit Etablissement de relations de type triangulaire sur le mode oedipien. Désir de maintenir l’autre dans une situation où il ne se trouve ni trop loin, ni trop près.
La névrose obsessionnelle Stades anal et phallique L’isolation est le 1 er symptôme. Stérilisation de l’affectivité, la pensée se substitue aux actes, disparition de la spontanéité. La pensée = écran entre lui et les autres Il se retire, il regarde. Froideur des gestes, absence d’émotivité, sexualité pauvre qui ne peut s’exprimer que dans un contexte sadomasochiste Par contre, au niveau de la parole : langage ordurier, traitant de la sexualité de manière désaffectisée
Contrôle obsédant Tout se passe comme si l’obsessionnel, après s’être retiré à bonne distance, plantait sa tente en vérifiant toutes les issues, toutes les fuites possibles, d’où le caractère obsessionnel de ses préoccupations, les thèmes d’ordre, de précision, toutes sortes de vérifications. Ce conflit sexuel de la névrose se situe au niveau génital de l’oedipe même si les aptitudes défensives conduisent à emprunter des voies régressives (anales)
Hystérie d’angoisse Angoisse de voir la pensée se réaliser : recours à des écrans phobiques Mécanisme de défense : déplacement et évitement Ex : phobie des serpents, des araignées, etc.
Hystérie d’angoisse Séduction et avidité affective, besoin d’attirer l’attention sur soi, dépendance affective, manque de contrôle, coquetterie, provocation, érotisation de la relation, attitude d’offre, puis de retrait. La proximité avec l’autre ne peut durer longtemps, la moindre réponse à cette « offre et demande » entraîne la rupture immédiate
En résumé : Dans la névrose, le conflit se situe entre le Moi et les pulsions, la notion de réalité est préservée tandis que dans la psychose, un déni porte sur toute une partie de la réalité.
La dépression Le syndrome dépressif majeur se manifeste par un ou plusieurs épisodes. Cet épisode dépend à la fois du fonctionnement psychologique et de facteurs neurochimiques. Il est diagnostiqué par les critères du DSM IV et correspond à l'épisode dépressif de la CIM 10 :
Définition du mot Episode dépressif majeur : présenter au moins cinq symptômes sur neuf qui durent depuis au moins deux semaines : 1. Humeur dépressive, 2. diminution de lintérêt et du plaisir, 3. perte dappétit et de poids dau moins 5 % par mois, 4. insomnie ou hypersomnie (plus rare), 5. agitation ou retard au niveau psychomoteur,
6. fatigue et perte dénergie, 7. sentiment de culpabilité ou manque de valorisation de soi, 8. trouble de concentration, 9. pensée de mort et de suicide.
On distingue trois types d'états dépressifs : -> L'état dépressif mélancolique (dépression majeure) : forme typique et grave de la dépression. Les sujets ne présentent souvent qu'un seul épisode de ce type ; parfois, les accès se répètent (maladie dépressive). Les symptômes précédemment décrits sont très marqués avec un risque suicidaire important qui apparaît n'être que le seul recours pour le malade. Les accès dépressifs mélancoliques peuvent se répéter dans le temps et alterner avec des périodes d'agitation, c'est la psychose maniaco-dépressive.
L'état dépressif réactionnel : il survient à la suite d'un traumatisme psychique important (décès d'un proche, séparation. . . ), d'une maladie grave. . . Parfois le sujet n'a pas toujours conscience du traumatisme initial. Cet état dépressif peut apparaître à distance de l'événement causal et/ou être réactivé lors de la survenue d'événements similaires, même dans son entourage. Les symptômes dépressifs sont moins marqués, avec tristesse, pleurs, troubles du sommeil, parfois colère ou repli sur soi. . . ; cependant, cette manifestation ''normale'' de chagrin peut se prolonger anormalement vers une maladie dépressive.
L'état dépressif névrotique ou névrose dépressive : cet état dépressif est le plus fréquent. Les symptômes sont moins marqués que dans l'état dépressif majeur mais sont de longue durée. Il correspond à la décompensation d'une personnalité névrotique due à l'anxiété non maîtrisée que lui provoque sa névrose. L'élément déclenchant est souvent situationnel ; des conflits de personnalité sont également souvent rencontrés. Les plaintes physiques y sont importantes.
La dépression masquée L'état de dépression masquée concerne les personnes dont la tristesse et le ralentissement psychomoteur sont masqués par une symptomatologie corporelle. Des troubles végétatifs, hors système nerveux central, apparaissent : troubles cardia-vasculaires, troubles digestifs, troubles gastro-génitaux, troubles génito-urinaires,
troubles musculaires ou osseux, acouphènes, vertiges, céphalées, algies faciales.
Une dépression masquée sans plainte dépressive La dépression masquée n'est pas toujours diagnostiquée comme telle, car les personnes qui en sont atteintes ne se plaignent que de troubles physiques qu'aucun examen médical ne vient corroborer. Ces personnes se plaignent de leurs troubles physiques qui accaparent leur énergie et concentrent tous leurs efforts.
Dépression masquée : une maladie déroutante Dans la plupart des cas, les patients atteints de dépression masquée : ne se plaignent pas de la qualité de leur existence, et il est difficile de leur faire aborder le sujet de leur vie intime.
« La maladie mentale » et les écoles de pensée Ne confondons pas « maladie mentale » et « déficit mental » Des personnes ont une activité intellectuelle intacte, une bonne mémoire et font preuve d’intelligence mais manifestent des troubles du comportement qui relèvent de la « maladie mentale »
Le courant neurobiologique «Toutes les folies, toutes les déviances sont dues à une altération moléculaire repérable dans le cerveau» Approche médicamenteuse de la psychiatrie
Le courant psychodynamique « Théorie de l’appareil psychique » Freud et le monde psychanalytique Se base sur le caractère singulier et unique de chaque individu. Place importante de l’inconscient et du transfert dans la relation thérapeutique
Le courant sociologique met l’accent sur les dérives sociales qui poussent les individus à devenir fous. Ce n’est pas l’individu qui est fou « tout seul » , mais c’est la société, le groupe ou sa famille qui l’utilisent comme stabilisateur social. Il est le « bouc émissaire » d’un système plus vaste. cf Watzlawick et l’école de Palo Alto
Quel compromis possible entre - une perspective qui considère le trouble mental comme un déficit structurel ou fonctionnel rémissible par l’administration de médicaments venant suppléer au manque d’une substance Et - une perspective considère le trouble mental comme l’expression somatique et comportementale d’une difficulté d’existence
La place du symptôme Le symptôme peut représenter un moyen d’existence une façon de se faire exister, reconnaître auprès de l’Autre. Eliminer le symptôme à tout prix « pour le bien du patient » peut être dangereux tant que le sujet n’a pas pu se re-définir ou se définir autrement.
Symptômes et diagnostic Par ailleurs, une prise de distance s’impose entre l’apparition d’un ou plusieurs symptômes et le diagnostic d’une maladie mentale. Il peut arriver que l’on ait recours à des symptômes tantôt psychotiques tantôt névrotiques sans pour autant être « malade mental » . Le diagnostic tiendra compte de l’association simultanée et de la persistance dans le temps de certains symptômes récurrents au cours de la décompensation. ( Cfr DSM 4)
Perspectives d’intervention - mettre en place un dispositif relationnel pour accompagner la personne dans ses démarches et tentatives de séparation d’avec ce qui l’insupporte. Il ne s’agit pas de savoir pour le sujet ce qu’il convient de faire et le tirer vers le but que l’on s’est fixé pour lui mais bien d’accompagner le savoir du patient « se laisser instruire par le sujet plutôt que l’éduquer »
Attention ! Influences culturelles La manière d’appréhender la folie et les maladies mentales en général, varie en fonction des cultures et des époques. Chaque individu se fixe ses propres normes de vie , il importe donc à l’éducateur de garder à l’esprit qu’une certaine souplesse s’impose. Il s’agit de se remettre en question au quotidien pour faire preuve d’une réelle empathie dans son rapport à l’Autre.
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