prsente Les incroyables gamins chanteurs des annes 1970
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Les incroyables gamins chanteurs des années 1970…
Quelques semaines avant la Noël 1970 les radios et les télévisions françaises diffusèrent une chanson style pop, intitulée «Noël 1970» , qui condamnait non seulement la guerre au Vietnam, mais toutes les guerres. Cette chanson très rythmée était interprétée par des gamins de la banlieue de Paris, au nom étrange des Poppys…
En quelques semaines seulement cette chanson éditée et gravée sur un 45 tours par les disques Barclays se vendit à 600, 000 exemplaires! Du jamais vu! Ces gamins avaient enfoncé les grandes vedettes de l’heure par le nombre de ventes en si peu de temps…
C’est cette chanson de Noël au style contestataire qui a tout déclenché. Alors que les enfants chantent habituellement la douceur et la paix de Noël, les Poppys ont choisi de dénoncer la politique internationale qui compromet la paix dans le monde.
Mais qui étaient donc ces « poppys » et qui était ce Jean Amoureux, leur directeur musical? Comment ces gosses avaient-ils pu atteindre un aussi grand succès du jour au lendemain?
L’histoire commence en 1946, au lendemain de la guerre, alors qu’un jeune musicien, Jean Amoureux, fonde les Petits Chanteurs d’Asnières, en banlieue de Paris…
Il s’agit d’une simple chorale d’enfants, comme il en existe alors des centaines en France, mais 24 ans plus tard, en 1970, une occasion exceptionnelle va favoriser la manécanterie d’Asnières…
François Bernheim, qui a fait son service militaire avec Jean Amoureux, est directeur artistique des disques Barclays. Le grand patron, Eddy Barclay, cherche des gamins pour interpréter des chansons pop, antiguerre, à la limite de la contestation…
Sans vraiment trop y croire au début, Jean Amoureux choisit 17 gamins parmi les 80 qui composent sa manécanterie. Il choisit surtout des garçons issus de milieux pauvres et difficiles, afin dira-t-il plus tard, qu’ils puissent vraiment entrer dans la « peau » de leurs chansons.
Et c’est ainsi que naissent les poppys, à l’automne de 1970. Ce nom a été suggéré par Eddy Barclay lui-même. Il exprime littéralement le style « pop » du répertoire de ces gamins contestataires qui vont connaître un succès mondial foudroyant!
La chanson « Il faut une fleur pour faire le monde » s’inscrit dans la foulée du Peace and Love des années 1960 et se vend à 450, 000 exemplaires en France seulement!
Non, je ne veux pas faire la guerre! C’est le leitmotiv qui colle à toutes les chansons des Poppys. Les mouvements pacifistes à travers la planète reprennent ces chansons. Les Poppys font le tour de la terre…
Des chansons comme « Jésus Révolution » , « Ghandi ou Jésus-Christ » ou encore « Liberté, liberté » prennent résolument des allures de contestation universelle. Les Poppys remettent en question la politique et la religion. Jamais des enfants ne sont allés aussi loin…
La chanson « Non, non, rien n’a changé » vend 1, 200, 000 exemplaires! Dans plusieurs pays, notamment la Hollande et l’Allemagne, les ventes des Poppys dépassent celles des Beatles!
La chanson « Isabelle je t’aime » vend un demi million d’exemplaires en quelques semaines. C’est le délire!
Tous les pays, toutes les télévisions, toutes les radios réclament les Poppys. En deux ans, le groupe visite 18 pays d’Europe. En 1973 c’est la tournée au Japon et en Amérique.
Des dizaines de groupes sont fondés dans la foulée des Poppys; les Fils du soleil en Belgique, les New Age Boys aux Etats-Unis, les Ninos del Amor en Espagne… Aucun de ces groupes n’arrivera à la cheville des Poppys de France!
Les puristes de la chanson pour enfants s’indignent; les dirigeants des manécanteries traditionnelles crient au scandale; le clergé s’émeut; rien n’arrête les Poppys. Le titre « Des chansons pop » se vend à 400, 000 exemplaires, de quoi faire l’envie des Petits Chanteurs de Vienne et de la Croix de Bois!
La chanson « Septembre Noir » prend le parti des pauvres et des opprimés à travers la planète et dénonce la guerre du Vietnam. Puis « Décembre blanc » reprend le thème de la paix et de la non-violence.
Rien ne semble pouvoir arrêter le groupe. Pourtant les Poppys commencent à s’essouffler un peu. Les voix muent; il faut former de nouveaux chanteurs, trouver des solistes…Et puis la guerre du Vietnam vient de prendre fin. Il faudra trouver un nouveau sujet de contestation…
En 1974 les Poppys commencent à prendre un nouveau virage. On voit apparaître des chansons moins contestataires et davantage tournées vers l’espoir, comme « La vie c’est si joli » ou encore « Rêve ta vie » . Le vent de la contestation s’estompe…
Les Poppys se sont même réconciliés avec les Américains. Ils lancent un album consacré à des chansons humoristiques sur le Far West. L’Amérique devient soudainement plutôt sympathique. On est loin de la contestation des débuts. Alors même les Poppys, ces intouchables, rent dans le rang…
Rien ne sera plus jamais comme avant. Le phénomène des Poppys tire à sa fin. Le groupe n’hésite pas à le reconnaître. L’album « Tout est du bluff » paru en 1974 marque la fin d’une incroyable aventure…
Sauf quelques apparitions sporadiques avec des « anciens » dont la voix a mué, les Poppys cessent leurs activités en 1975. Leur aventure aura duré tout près de cinq ans.
Durant leur courte existence, ils ont vendu 5 millions de disques! Aucun des enfants n’a touché un cachet, ce qui a suscité des amertumes et même une enquête…Récemment les Petits Chanteurs d’Asnières ont formé un nouveau groupe de Poppys au sein de la manécanterie, mais l’esprit n’y est plus…
Des anciens Poppys ont fondé une amicale et se retrouvent, occasionnellement, pour rappeler de bons souvenirs. Ils ont créé un site internet où des admirateurs aux cheveux blancs leur adressent des messages touchants. Les Poppys ne sont plus, mais leur souvenir reste très vivant.
Love, Lioubov, Amour Interprété par les Poppys – Disques Barclay - 1971 Création Florian Bernard Tous droits réservés – 2003
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