Politique budgtaire leffet multiplicateur Le modle IS LM
Politique budgétaire : l’effet multiplicateur
Le modèle IS - LM Equilibre sur le marché des B&S : Equilibre sur le marché de la monnaie : I(i) = S(Y) La décroissance de l. S : M/P = L 1(Y) + L 2(i) (avec P fixe) ↑i ⇒ ↓I ⇒ ↓Y (effet multiplicateur) ⇒ ↓S La croissance de LM : ↑Y ⇒ ↑L 1 ⇒ excès de demande de monnaie ⇒ hausse du ‘prix’ de la monnaie (↑i) ⇒ ↓L 2
Les pentes de IS et de LM LM IS i 1 LM 1 i 0 IS 1 i 0 LM i 0 IS 0 Y LM verticale - L dépend exclusivement de Y (motif de transaction) - La politique budgétaire est inefficace (effet d’éviction pur) LM 0 IS 0 Y LM horizontale - Toute augmentation de M est intégralement absorbée par la thésaurisation (trappe à liquidité) - La politique monétaire est inefficace Y IS verticale - I ne dépend pas du taux d’intérêt - I dépend des variations de la demande (accélérateur) - la politique monétaire est inefficace
Le modèle IS – LM - BP Zone d’excédents Equilibre sur le marché des B&S : LM I(i) = S(Y) BP ie IS Zone de déficits Ye Equilibre sur le marché de la monnaie : M/P = L 1(Y) + L 2(i) Equilibre de la balance des paiements (BP) : BP(Y, i) = BTC (Y) + BCX (i) = 0 La décroissance de l. S : Cependant : ↑i ⇒ ↓I ⇒ ↓Y (effet multiplicateur) ⇒ ↓S 1) Multiplicateur + faible qu’en économie fermée => IS est + pentue 2) IS peut se déplacer vers la droite si les X augmentent La croissance de LM : ↑Y ⇒ ↑L 1 ⇒ excès de demande de monnaie ⇒ hausse du ‘prix’ de la monnaie (↑i) ⇒ ↓L 2 La croissance de BP : ↑Y ⇒ ↑IM ⇒ déficit de BTC ⇒ Equilibre de BP ssi ↑i (excédent de BCX)
La mobilité des capitaux : la pente de BP BP LM im BP LM i IS Ye Mobilité parfaite des capitaux (BP horizontale) - Le taux d’intérêt est égal au taux mondial IS Ye Immobilité des capitaux (BP verticale) -La balance des paiements est réduite à BTC (BCX = 0) - Seul Y influence la BP : BP(Y) = BTC (Y)
Les variations du taux de change : les déplacements de BP LM BP 2 BP 0 BP 1 ie IS Ye Appréciation (↑e) => déplacement de BP vers la gauche (BP 2) Dépréciation (↓e) Þ déplacement de BP vers la droite (BP 1)
Changes fixes et mobilité des capitaux (1) => inefficacité de la politique monétaire LM 0 LM 1 BP A ie B IS Ye Achat de ⇒ déficit de BCX monnaie ↑M ⇒ ↓i ⇒ dépréciation ⇒ domestique ⇒ ↓M (retour en A) ⇒↑I ⇒ ↑Y (point B) sur le marché et ↑IM ⇒ déficit de BTC des changes
Changes fixes et mobilité des capitaux (2) => efficacité de la politique budgétaire LM B ie’ A ie LM’ BP C IS 1 IS 0 Ye ↑G ⇒ ↑i ⇒ excédent de BCX (point B) ⇒ ↑Y et ↑IM ⇒ déficit de BTC ⇒ appréciation Ye’ Vente de monnaie domestique sur le ⇒ marché des changes ⇒ ↑M ⇒ ↑Y (point C)
Changes flottants et mobilité des capitaux (1) => efficacité de la politique monétaire LM 0 ie’ LM 1 A ie B C IS Ye ⇒↑I ⇒ ↑Y (point B) et ↑IM ⇒ déficit de BTC IS’ Ye’ ⇒ déficit de BCX ↑M ⇒ ↓i BP BP’ ↑EX (IS à IS’) ⇒ dépréciation ⇒ ↑Y (point C) ⇒ ↓BP (BP à BP’)
Changes flottants et mobilité des capitaux (2) => (relative) inefficacité de la politique budgétaire LM BP’ BP B C ie’ ie A IS 1 IS 0 IS 1’ Ye Ye’ ↑G ⇒ ↑i ⇒ excédent de BCX (point B) ⇒ ↑Y et ↑IM ⇒ déficit de BTC ↓EX ⇒ appréciation ⇒ ↓Y (point C) ⇒ ↑BP
IS-LM-BP : synthèse des effets des politiques conjoncturelles (cas d’une politique de relance) Immobilité des capitaux Changes fixes Politique budgétaire Politique monétaire Relativement inefficace Efficace Inefficace (déficit de BTC + que compensé par excédent de BCX => appréciation, nécessitant une hausse de M) (déficits de BTC et de BCX => dépréciation, nécessitant une contraction de M) Relativement inefficace Efficace (déficit de BTC => dépréciation, nécessitant une contraction de M) Relativement efficace Changes flottants Forte mobilité des capitaux (déficits de BTC => dépréciation => hausse de X) Relativement efficace (déficit de BTC => (déficits de BTC et de BCX (déficit de BTC + que dépréciation => hausse de compensé par excédent => dépréciation => hausse X) de BCX => appréciation => baisse de X)
De l’équilibre IS – LM à la courbe de demande agrégée ↑P ⇒ ↓M/P ⇒ excès de demande de monnaie ⇒ ↑i ⇒ ↓I ⇒ ↓Y Source : Epaulard Anne et Pommeret Aude, Introduction à la macroéconomie, Paris, La Découverte « Repères » , 2002
La courbe d’offre globale est croissante P OGLT OG OGCT YN Y Cas intermédiaire (OG) ↑P ⇒ ↓w/P ⇒ Hausse de la demande de travail ⇒ ↑Y (Hausse de la production offerte) Cas extrêmes Rigidité des prix ( P = 0) Court terme (OGCT) Flexibilité parfaite des prix et des salaires ( w/P = 0) Long terme (OGLT)
Fonctions d’offre globale et effets d’une relance de la demande Source : Epaulard Anne et Pommeret Aude, Introduction à la macroéconomie, Paris, La Découverte « Repères » , 2002
Du modèle IS – LM au modèle OG – DG Equilibre keynésien Théorie de la préférence pour la liquidité Courbe IS Courbe LM Source : Mankiw G. , Macroéconomie. Modèle IS-LM Courbe de demande globale Courbe d’offre globale Modèle OG - DG
Effets à court terme (B) et à long terme (C) d’un choc de demande négatif DG se déplace vers la gauche, contractant l’activité et augmentant le chômage à court terme. Avec le temps, les prix baissent, ramenant l’économie à l’équilibre de pleinemploi. P OGLT B P 2 A OGCT C DG 1 DG 2 Y
Effets à court terme (B) et à long terme (A) d’un choc d’offre négatif Le choc pétrolier déplace OG vers le haut, entraînant une chute de l’activité et une montée du chômage. Avec le temps, les prix baissent, ramenant l’économie à l’équilibre de pleinemploi. P OGLT B OGCT 2 OGCT 1 A AD Y 2 Y
Politique budgétaire : délai de réaction et risque de procyclisme (Source : Sloman J. , Principes d’économie, Pearson ) Tracé (a) : cycle conjoncturel sans intervention de l’Etat. Tracé (b) : cycle atténué grâce à une politique contra-cyclique : effet récessif en phase 2 et effet expansionniste en phase 4. Tracé (c) : délai de réaction trop long => effet procyclique de la politique budgétaire.
Les effets néfastes des politiques d’offre en situation de trappe à liquidité (Source : d’après Artus (2015), « Les graves inconvénients des taux d’intérêt très bas (des trappes à liquidité) : les trois paradoxes » , Flash Economie, 6 juillet 2015 – N° 560, Natixis) Forte baisse des salaires et des prix Hausse de l’épargne (paradoxe de l’épargne) Baisse de la production Baisse de la demande Baisse de l’investissement Baisse de l’inflation Hausse des taux d’intérêt réels Hausse de la dette en termes réels Forte flexibilité des marchés des B&S et du travail (paradoxe de la flexibilité) Hausse de l’offre de biens et services (paradoxe de l’effort) Rigidité à la baisse des taux d’intérêt nominaux (trappe à liquidité) Conclusion : « Lorsque les taux d’intérêt nominaux butent sur la contrainte de positivité, la vertu (épargne, hausse de l’offre, flexibilité) devient vice. Il faut donc, dans cette situation, accompagner les politiques d’offre par des politiques de soutien de la demande. » (Artus)
Politique conjoncturelle : le consensus contemporain (jusqu’à la crise de 2008 ? ) Source : Krugman et Wells, Macroéconomie, 2009 Macroéconomie classique Macroéconomie keynésienne Monétarisme Consensus contemporain Une politique monétaire expansionniste peut-elle aider à lutter contre les récessions ? Non Pas réellement Oui, sauf dans des circonstances spéciales (trappe à liquidité) Une politique budgétaire expansionniste est-elle efficace pour lutter contre les récessions ? Non Oui (en acceptant une certaine inflation) Non (chômage naturel) Non (chômage d’équilibre) La politique monétaire et/ou la politique budgétaire peut-elle réduire le chômage à long terme ? La politique budgétaire devrait-elle être utilisée de manière discrétionnaire ? Non Oui Non, sauf dans des circonstances spéciales (risque de procyclisme) La politique monétaire devrait-elle être utilisée de manière discrétionnaire ? Non Oui Non Encore en débat (règle ou discrétion ? )
Dette publique / PIB en Grande-Bretagne (Source : Antipa P. , « Comment la politique budgétaire affecte le niveau des prix : les enseignements d’un passé pas si lointain » , Rue de la Banque, 2015, Banque de France)
Le ratio Dette gouvernementale / PIB (Source : Reinhart C. , Reinhart R. et Rogoff K. (2012), « Public Debt Overhangs: Advanced-Economy Episodes Since 1800, Journal of Economic Perspective) Champ : Dette gouvernementale nette ; 22 économies avancées, 48 économies émergentes ; 1900 -2011
Les flambées dettes publiques et leurs modes de résolution (Source : Reinhart C. M. et M. B. Sbrancia (2015), « The Liquidation of Government Debt » , IMF Working Paper)
Déficit public et Dette publique aux Etats-Unis depuis 1940 6 (déficit du gouvernement fédéral et dette fédérale brute, % du PIB) 4 140 120 2 100 0 1945 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1979 1984 1989 1994 1999 2004 2009 2014 -2 80 -4 60 -6 40 -8 20 -12 Source : Office of Management and Budget 0
Déficit public et Dette publique en France (déficit et dette des APU au sens de Maastricht, % du PIB, INSEE) 120 0, 0 -1, 0 100 -2, 0 80 Plancher à -3% -3, 0 Plafond à 60% 60 -4, 0 -5, 0 40 -6, 0 20 -7, 0 16 20 14 20 12 20 10 20 08 20 06 20 04 20 02 20 00 20 98 19 96 19 94 19 92 19 90 19 88 19 86 19 84 19 82 19 19 19 80 -8, 0 78 0
Variations du solde des APU et du solde structurel en France (variation des soldes d’une année sur l’autre en points de pourcentage) 2 0 Progression du solde des APU (rouge) et du solde structurel (bleu) 1 -1 -2 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 0 -3 -1 -4 -2 -3 Variation du solde structurel (points) Variation solde effectif (points) -5 Détérioration du solde des APU (rouge) et du solde structurel (bleu) -6 Solde effectif (% PIB, axe droit) -4 Source : d’après INSEE (variation du solde des APU), FMI-WEO (variation du solde structurel) -7
La dynamique de la dette publique (rappels)
À quel niveau la dette publique devient-elle dangereuse ? (Source : Ragot X. , Thimann C. et N. Valla, « Taux d’intérêt très bas : symptôme et opportunité » , Note du CAE, n° 36, Décembre 2016) En théorie, la dette publique d’un pays s’apprécie au regard de sa soutenabilité à long terme. Toutes choses égales par ailleurs, un taux d’intérêt plus faible améliore la soutenabilité à long terme des finances publiques. Dans ce contexte, des dépenses supplémentaires d’investissement se justifient, surtout si elles améliorent les perspectives de croissance à long terme ou si elles permettent de réduire les dépenses publiques à venir grâce à des gains de productivité. Toutefois, les mesures de soutenabilité sont fragiles car elles reposent sur des hypothèses discutables sur longue période. Par ailleurs, un État peut voir sa situation brutalement se dégrader suite à une crise économique ou à la réalisation d’un risque hors bilan. Enfin, un ratio élevé d’endettement accroît le risque d’une crise auto-réalisatrice, la panique des créanciers se trouvant validée ex post via la hausse des taux d’intérêt. De nombreux travaux empiriques montrent que le risque de défaut souverain et d’attaques spéculatives s’accroît selon le niveau de dette rapporté au PIB, même si l’endettement public est loin d’être l’unique déterminant du risque de défaut souveraina. Il est toutefois difficile d’identifier le seuil d’endettement à ne pas franchir : il dépend des perspectives de croissance (également fonction du taux d’endettement)b, mais aussi de la répartition de la dette entre résidents et nonrésidents, entre secteur bancaire et non bancaire, de la monnaie dans laquelle est libellée, de la juridiction dans laquelle a été émise et de sa maturité moyennec. Jusqu’à présent, la dette publique française a été considérée comme relativement « sûre » par les marchés. Toutefois elle présente trois sources de fragilité : elle est détenue en grande partie par des non-résidents, elle résulte en partie de dépenses courantes passées non financées plutôt que d’investissements et elle est libellée en euros sans possibilité de monétisation (interdite par le Traité de Maastricht). Le fait que la dette publique française s’approche désormais de 100 % de PIB – un seuil psychologique pour les marchés – doit donc inciter à la prudence. […] a Voir Corsetti G. , K. Kuester, A. Meier et G. Müller (2013) : « Sovereign Risk, Fiscal Policy, and Macroeconomic Stability » , Economic Journal, vol. 123 et Hilscher J. et Y. Nosbusch (2010) : « Determinants of Sovereign Risk: Macroeconomic Fundamentals and the Pricing of Sovereign Debt » , Review of Finance, vol. 14, n° 2. b Voir Checherita-Westphal C. et P. Rother (2012) : « The Impact of High Government Debt on Economic Growth and its Channels: An Empirical Investigation for the Euro Area » , European Economic Review, vol. 56, n° 7, pp. 1392 -1405 ; Romero-Avila D. et Strauch R. (2008) : « Public Finances and Long-Term Growth in Europe: Evidence from a Panel Data Analysis » , European Journal of Political Economy, vol. 24, n° 1, pp. 172 -191 ; Panizza U. et A. F. Presbitero (2014) : « Public Debt and Economic Growth: Is There a Causal Effect? » , Journal of Macroeconomics, n° 41, pp. 21 -41. c Voir Ostry J. D. , A. R. Ghosh et R. Espinoza (2015) : « When Should Public Debt Be Reduced? » , IMF Staff Discussion Note, n° SDN/14/10.
Une dette publique élevée contraint la politique monétaire pour préserver la soutenabilité (Source : Artus P. (2016), « Quelles leçons depuis la crise pour le keynésianisme, Flash Economie, 8 avril 2016)
Croissance et Dette publique : l’erreur de Reinhart et Rogoff (2010 a, b) Dette publique / PIB Inférieur à 30% Entre 30% et 60% Entre 60% et 90% Supérieur ou égal à 90% Reinhart et Rogoff (2010 a) 4. 1% 2. 9% 3. 4% -0. 1% Reinhart et Rogoff (2010 b) 4. 1% 2. 8% -0. 1% Herndon, Ash et Pollin (2013) 4. 2% 3. 1% 3. 2% 2. 2% Lecture : En moyenne, pour 20 pays avancés sur la période 1946 -2009, lorsque le ratio Dette publique /PIB est supérieur à 90%, le taux de croissance annuel moyen du PIB (réel) est de -0. 1% selon Reinhart et Rogoff (2010 a, b) et de +2. 2% selon Herndon et al. (2013) Source : Herndon, Ash and Pollin, « Does High Public Debt Consistently Stifle Economic Growth? A Critique of Reinhart and Rogoff » , University of Massachusetts Amherst, Workingpaper Series n° 322, April 2013.
Dette publique : pas d’effet sur la croissance économique à moyen terme Pas d’effet de seuil de la dette publique sur la croissance à 5, 10 ou 15 ans Dette publique > 90% du PIB => Croissance négative 1 an après Source : Percatori, Sandri et Simon (2014), « Debt and Growth: Is there a magic threshold? » (Working paper du FMI)
Grèce : données macroéconomiques (%) (Source : OCDE) 30 1 er Plan d’aide (mai 2010) 2 e Plan d’aide (fev 2012) 3 e Plan d’aide (août 2015) 200 25 20 15 10 100 5 0 50 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 -5 10 15 20 0 Besoin de financement des APU, % PIB (droite) Dette des APU, % PIB (dr. ) Croissance du PIB réel (gauche) Taux de chômage (g. ) Dépenses des APU, % PIB (dr. ) Recettes fiscales totales, % PIB (dr. ) Balance des opérations courantes, % PIB (g. ) Taux d'intérêt à long terme (g. ) -50
Finances publiques de la Grèce (mds d’€) (Source : Eurostat) 400 2007 2008 2009 2010 2011 1 er Plan d’aide (mai 2010) 350 2012 2013 2014 2015 2016 2017 400 3 e Plan d’aide (août 2015) 2 e Plan d’aide (fev 2012) 350 300 232, 7 242, 0 237, 5 250 226, 0 207, 0 200 191, 2 180, 7 178, 7 177, 3 176, 5 200 180, 2 150 100 50 50 0 2007 2008 2009 2010 -50 2011 2012 2013 2014 2015 - 50 Dépenses totales APU Capacité-Besoin de financement APU PIB, mds d'euros, prix courants Recettes totales APU Dette brute des administrations publiques, prix courants
« Les leçons de la croissance portugaise : de la rigueur à la relance » (Source : Xerfi. Canal, vidéo 04: 21, 26/11/2018)
La rupture du trend de croissance après 2008 : quelles interprétations ? (Source : Fatas A. et L. H. Summers (2018), « The permanent effects of fiscal consolidations » , Journal of International Economics) Des prévisions d’évolution du PIB (World Economic Outlook du FMI) révisées à la baisse en 2008 et en 2010 (Etats-Unis, graph gauche), en 2011 et en 2017 (zone euro, graph droite). Deux interprétations de la rupture du trend : 1) Une interprétation ‘classique’ liée à des changements structurels affectant l’offre : ralentissement de la productivité, vieillissement démographique. 2) L’interprétation suggérée par Fatas et Summers (2018) : un effet d’hystérèse des politiques budgétaires d’austérité. L’étude économétrique des auteurs montre « qu’une part significative des évolutions du PIB effectif et potentiel est le résultat direct des consolidations budgétaires et fiscales mises en œuvre au cours de la période 2009 -2011. »
Les quatre dogmes de la doctrine monétaire avant la crise de 2008 (Source : Aglietta M. (2013), "III / Politique monétaire : nouveaux territoires, nouveaux horizons". Dans : CEPII éd. , L’économie mondiale 2014 (pp. 41 -59). Paris: La Découverte. ) Il y a donc eu un naufrage intellectuel de la doctrine monétaire en vigueur depuis les années 1980 et codifiée par le ciblage de l’inflation dans les années 1990. Rappelons-en le principe : un objectif : la norme d’inflation ; un instrument : le taux d’intérêt directeur des banques centrales, suffisent à établir la stabilité macroéconomique. Le support théorique de cette affirmation se trouve dans la conjonction de l’hypothèse de neutralité de la monnaie et de l’efficience de la finance. Lorsque la norme d’inflation est atteinte, elle ancre les anticipations des agents économiques. La stabilité de l’inflation garantit la neutralité de la monnaie. La finance, devenue efficiente grâce à la libéralisation financière, réalise l’allocation optimale des ressources. La croissance atteint son potentiel et l’emploi son optimum représenté par le taux de chômage « naturel » . L’économie ne peut être perturbée que par des chocs « réels » exogènes qui sont résorbés par un ajustement guidé par la règle dite de Taylor qui est le modus operandi du ciblage flexible de l’inflation. La BRI [Borio, 2012] a identifié les dogmes qui la supportent et qui ont été réfutés par la crise : – la stabilité des prix est une condition suffisante de la stabilité macroéconomique ; – la stabilité des prix est séparable de la stabilité financière, donc la politique monétaire ne doit avoir aucune part dans cette dernière ; – le taux court piloté par la Banque centrale est l’instrument pertinent unique de la politique monétaire ; – les banques centrales n’ont à s’occuper que de l’économie domestique. Les taux de change flexibles guidés par les écarts de taux d’intérêt rendent le monde entier stable.
Le multiplicateur budgétaire aux Etats-Unis (Source : Auerbach A. J et Y. Gorodnichenko (2010), « Measuring the output responses to fiscal policy » , NBER, August 2010) Note : les zones grisées représentent les récessions. Les lignes bleues en pointillés représentent un intervalle de confiance à 90%. La ligne noire en gras représente la valeur du multiplicateur budgétaire.
Le multiplicateur budgétaire : fort en période de récession, faible en période d’expansion Etudes économétriques Valeur du multiplicateur Remarques Riear-Crichton D. , Vegn C. A. et Vuletin G. (2014) 2, 3 en période de récession et 29 pays de l’OCDE. Effets mesurés lorsque les dépenses publiques après 4 semestres. augmentent (jusqu’à 3, 1 en cas de récession sévère) Auerbach A. J. et Y. Gorodnichenko (2010) 1, 5 -2, 0 en période de récession, 0, 5 en période d’expansion Etats-Unis. Effets mesurés après 20 trimestres. Jusqu’à 3, 5 en période de récession, 0 en période d’expansion Panel de pays de l’OCDE. Effets mesurés après 2 ans Auerbach A. J. et Y. Gorodnichenko (2012) Canzoneri M. , Collard F. , Dellas H et B. Diba (2011) “By and large, the estimated responses are consistent with the oldstyle Keynesian view: Excess capacity is associated with larger government spending multipliers and smaller effects on prices. ” 2, 0 -3, 0 en période d’expansion (pour un accroissement des dépenses publiques de 1%), inférieur à 1 en période d’expansion. Estimations reposant sur un modèle où les contraintes de financement s’accroissent en période de récession.
Les taux directeurs de la Fed depuis 1979 (Source : hedgeye. com)
Volcker -5 Greenspan Bernanke Yellen 20 15 10 5 0 Powell 19 6 19 1 6 19 3 6 19 5 6 19 7 6 19 9 7 19 1 7 19 3 7 19 5 7 19 7 7 19 9 8 19 1 8 19 3 8 19 5 8 19 7 8 19 9 9 19 1 9 19 3 9 19 5 9 19 7 9 20 9 0 20 1 0 20 3 0 20 5 0 20 7 0 20 9 1 20 1 1 20 3 1 20 5 17 Taux des fonds fédéraux (bleu) et Taux d’inflation (rouge) 25
Taux directeurs : Bd. F puis BCE, Fed, Bo. E, Bo. J Taux directeur de la Bo. E (Banque d'Angleterre) Taux directeur de la Fed (federal funds) Taux directeur de la Banque de France, jusqu'en 1998 (Pensions sur appel d'offre) Taux directeur de la BCE, à partir de 1999 (Opérations principales de Refinancement) Taux directeur de la Bo. J (Banque du Japon) 9 7 5 3 июл-18 июл-17 июл-16 июл-15 июл-14 июл-13 июл-12 июл-11 июл-10 июл-09 июл-08 июл-07 июл-06 июл-05 июл-04 июл-03 июл-02 июл-01 июл-00 июл-99 июл-98 июл-97 июл-96 июл-95 июл-94 июл-93 июл-92 июл-91 -1 июл-90 1
La règle de Taylor (1993) Taux directeur de la BC Poids accordé à la lutte contre l’inflation Poids accordé à l’activité économique Output gap r* est le taux d’intérêt réel d’équilibre : A l’équilibre : d’où : Les paramètres retenus par Taylor (1993) pour représenter le comportement de la Fed de 1987 à 1992 :
Taux de la Fed et Taux de Taylor (1985 -2012) Taux des Fonds Fédéraux Taux de Taylor (Formule de 1993) Source : Réserve Fédérale des Etats-Unis et Federal Reserve Bank of New-York
Taux d’intérêt et Taux de Taylor des 12 pays de la ‘zone euro’ (1979 – 2003) (Taux d’intérêt à 3 mois) Taux d’intérêt de Taylor Taux d’intérêt observé Source : Mésonnier et Renne (2004), Banque de France
Taux d’inflation moyen (1960 -1990) et degré d’indépendance des BC Source : Blanchard et Cohen (2010), Macroéconomie, Pearson ?
Déséquilibres des transactions courantes (% du PIB de la zone euro) Source : Pappadà F. , « L’ajustement externe de la zone euro et les variations du taux de change réel : le rôle de la distribution de la productivité des entreprises » , Rue de la Banque, 2015, Banque de France.
Les politiques d’austérité budgétaire en Europe vues par Aglietta « [C]’est l’endettement privé qui engendre le cycle financier. Le mûrissement de la crise financière n’a absolument rien à voir avec des problèmes de finances publiques. La dette publique a bondi après que la crise est devenue systémique (…). Il est évident que pour compenser le désendettement privé dans une récession financière, il faut une politique d’expansion budgétaire forte. Or celle-ci est entravée si le niveau de dette publique est déjà élevé lorsque le cycle financier est à son sommet ; la récession financière est alors plus profonde et plus longue, la reprise plus lente. » Alors qu’éclate la crise grecque, c’est « la décision simultanée des gouvernements européens de faire le choix de l’austérité budgétaire au pire moment – alors qu’il fallait soutenir la demande pour que le secteur privé se désendette et qu’il fallait résoudre au plus vite les fragilités bancaires – qui a été la cause du profond marasme dont le coût social est gigantesque. Les leçons de l’histoire ont été oubliées. Les pays de la zone euro ont rejoué le destin tragique du bloc or de 1933 à 1936. » Source : Aglietta M. (2014), « Dette publique et politique monétaire dans la zone euro » , in CEPII, L’économie mondiale 2015, Repères, La Découverte.
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