Mthodes qualitatives La MARP Dr Mbengue msmbengue 8gmail

Méthodes qualitatives: La MARP Dr Mbengue msmbengue 8@gmail. com L 1 DD UADB

Introduction • Au cours des 60, le constat selon lequel les technologies introduites en milieu rural ne prenaient pas en compte les savoirs locaux a été fait. Et, de plus en plus de chercheurs étaient persuadés de l’inadaptation de leurs méthodes de recherche en milieu rural, les paysans ne maîtrisant pas les procédures de travail mises à leur disposition. • Il s’en est suivi une mauvaise gestion de la logistique qui avait des conséquences sur la production. • Partant de ce constat, d’autres chercheurs ont essayé vers les années 70 de trouver des solutions aux problématiques que connaît le monde rural.

Suite /introduction • C’est ainsi que Robert Chambert va proposer des procédés et des raccourcis actifs pour répondre aux besoins du monde paysan. Ses propositions approfondies par d’autres chercheurs vont donner naissance au Rapid Rural Apprecial et MARP en français (méthode active de recherche participative). • Dans les 80 jusqu’à nos jours grâce aux concours des Organismes et des jeunes chercheurs, la MARP est vulgarisée et très usitée dans la recherche dans les pays en voie de développement.

I- les types de MARP • Il existe 4 types de MARP: - La MARP exploratoire - La MARP thématique - La MARP d’évaluation - La MARP de planification

1 - La MARP exploratoire Comme son nom l’indique, elle permet de faire une exploration, une découverte d’un groupe, d’une communauté, d’un village, d’un milieu exotérique. La découverte suppose des discussions informelles avec des personnes ressources (chef de quartier, Imam, présidents des ASC, les retraités, sous-préfet, agent d’autres services…).

2 - La MARP thématique • Elle part d’un aspect de la MARP exploratoire, un seul problème est considéré et pris en compte au cours de la découverte: - la fécondité, -la mortalité, - les conflits entre agriculteurs et éleveurs, - rapports de genre…

3 - La MARP d’évaluation • Elle permet d’évaluer, de mesurer l’impact dune action, d’un projet ou d’un programme et les résultats obtenus. • C’est un levier essentiel qui aide à accentuer et mutualiser les efforts dans un domaine particulier jugé prioritaire dans une communauté donnée.

4 - La MARP de planification • Elle permet de faire la programmation des actions d’un projet. • A partir des connaissances du milieu il est facile de comprendre à quelle période de l’année il est opportun d’organiser par exemple une mobilisation sociale, une campagne de sensibilisation, etc.

II- Les principes de la MARP La MARP a onze principes: 1 - la participation populaire on fait la MARP avec les populations de tous les âges et sexes et de toutes CSP (femmes, hommes, jeunes, adultes, Vieux, les chômeurs…). C’est le partenariat qui est recherché. Le chercheur doit faire l’effort d’aller vers les ressources. 2 - la flexibilité c’est une forme de souplesse qui exige du chercheur d’aller trouver les gens au moment où ils sont disponibles pour discuter et travailler avec eux. 3 - l’interdisciplinarité il faut créer la complémentarité entre personnes de spécialité différente: sociologues, historiens, géographes, économistes, anthropologues…

Suite 4 - la triangulation C’est le fait de poser une même question à trois personnes différentes l’objectifs étant de recouper une information, exemple nous pouvons poser une question à l’imam, au chef de village, au président de l’association des jeunes. 5 -le processus itératif C’est le va et vient, le retour sur les mêmes questions pour avoir la confirmation des informations recueillies.

Suite 6 -l’interaction Les populations d’une communauté interagissent, il appartient au chercheur de faire ressortir la nature de ces interactions, les intérêts et les difficultés. 7 -l’apprentissage Il faut accéder aux savoirs locaux et croire que les populations ont un savoir. Avec la MARP on découvre toujours le savoir de l’autre

Suite 8 - le savoir traditionnel Il a une force et une grande importance dans le cadre d’une recherche. Il permet de comprendre ce qui paraît insensé et incompréhensibles sans explications. Chez les Manding par exemple, la première femme peut demander à l’homme de cher une seconde épouse. 9 -l’ignorance optimale Il ne faut pas montrer aux populations que l’on connaît tout, il faut garder une certaine humilité.

Suite 10 - innovation Le chercheur ne doit pas éluder les autres méthodes qui peuvent lui faire comprendre la réalité du milieu d’étude. Il doit avoir une ouverture d’esprit, cher à adopter des stratégies pertinentes dans la collecte d’informations 11 - les biais de sexe, de politesse, de raison Au moment de la recherche le chercheur doit maîtriser certaines pratiques sociales et culturelles du milieu: exemple dans certaines zones on ne salut pas les femmes, on enlève les chaussures avant d’entrer dans une case, il faut aller aussi dans le lieu en fonction de la disponibilité des paysans…. .

III- les outils de la MARP Ils sont au nombre de douze 1 -la revue des données secondaires Il faut avoir des données de manières informelles en visitant les services, rencontrer des personnes ressources, faire une lecture de documents, avoir si possible une carte du milieu. C’est en quelque sorte l’état des connaissances qui met à l’aise le chercheur et lui permet d’aller plus vite.

Suite 2 - le profil historique Repères Événements 1902 arrivée de l’administration coloniale 1910 ouverture de l’école 1919 famine 1952 incendie 1959 construction du foyer des jeunes 1962 grande circoncision du Village 1968 ouverture de la route

Suite 3 - l’entretien semi-structuré Le chercheur arrive sur le terrain avec un guide d’entretien qui résume les thèmes te les sous-thèmes. Il s’agit d’écouter attentivement l’interlocuteur, lui laisser la liberté de parole même si il sort du cadre imposé.

Suite 4 - les diagrammes - Le diagramme de Venn GIE Mosquée Case de santé sous-préfecture poste

Suite/ D V Il identifie toutes les structures et organisations sont présentes dans le village. Il permet d’explorer les interactions entre ces différentes organisations aussi bien au niveau interne qu’au externe Ce diagramme a l’avantage de pouvoir révéler les problèmes d’ordre organisationnel ou relationnel.

suite - le diagramme de flux (polarisation) POSTE DE SANTÉ École GPF Sous-préfecture Service de l’élevage

Suite Ce diagramme est la matérialisation des relations de partenariat qu’entretiennent le milieu d’étude avec les populations voisines. Il peut aussi montrer les relations qui existent entre ces différentes structures.

Suite 5 - le transect

Suite Le transect est une coupe transversale du milieu, il donne l’opportunité d’étudier et de connaître le relief, la végétation, les sols, la faune. Il nous renseigne d’une manière générale sur les potentialités et les richesses du milieu d’étude. 6 - les cartes Elles constituent le langage graphique Les cartes sociales nous renseignent sur le plan du quartier, du village tel que aperçu par les population. Les croquis du terroir aident à mieux voir la disposition des champs par exemple.

Suite 7 - les calendriers d’occupation ou saisonniers Activités cérémonies voyage binage janvier février mars avril mai juin mois

Suite Les calendriers d’occupations ou saisonniers sont des repères qui permettent de comprendre les changements temporels au cours de l’année, les activités agricoles, pastorales, commerciales, les périodes fixées pour les cérémonies, etc. La connaissance des activités prévues par une communauté facilite au chercheur de mieux planifier son travail de terrain. Il peut aussi s’adapter plus facilement aux réalités observées et a vivre durant la période de l’enquête.

Suite 8 - la classification préférentielle Électricité Marché Garage École Dispensaire

Suite • C’est la représentation sur une pyramide les besoins d’une communauté par ordre de priorité. • Le problème le plus important est consigné à la base de la pyramide.

Suite 9 - le tableau de priorisation et des solutions Contraintes Solutions Paludisme Moustiquaires imprégnées Pauvreté des sols Achat et distribution d’engrais Eau Puits avec pompe, forages….

Suites 10 - l’arbre à problèmes C’est la matérialisation sur le sol les problèmes de la communauté, les causes, les conséquences …. le tout sous la forme d’un arbre. - Le tronc correspond au problème ( mortalité) - les racines ----les causes du problème (hygiène dans l’alimentation, insalubrité, ignorance) - les feuilles -------les conséquences ( taux élevé de la mortalité des enfants de -5 ans) - Les fruits ---- les solutions ( construction d’une case de santé)

Suite 11 - la classification selon le niveau des richesses individus Case Champ Électricité Potage Charrue bétails 1 + + - - - + 2 - - + - - - 3 + + - - 4 - + + + 5 - - + + - - 6 + + - -

Suite Dans une communauté les richesses ne sont pas distribuées de façon égalitaire, Certains possèdent des biens qui leur permettent de vivre convenablement, alors d’autres groupes sociaux sont vulnérables et vivent dans des conditions difficiles. Dans un projet de soutien axé sur la pauvreté, ces derniers peuvent faire l’objet d’un accompagnement de la part d’une ONG ou des pouvoirs publics.

Suite 12 - Outils de programmation Actions Populations cibles Acteurs en appui Échéances Construction d’une case de santé population rurale - Médecin - Infirmiers - Matrones De janvier à juillet de la même année Mobilisation sociale Femmes et jeunes - Commune, - ICP, - Communicateur traditionnel - Chef religieux Mois de Mars

Suite et fin il s’agira de construire un chronogramme, un tableau de formalisation des actions, un tableau de priorisation des actions. D’établir une corrélation entre actions, acteurs en appui, population et date de réalisation

Conclusion • La MARP est une approche qualitative destinée aux populations rurales. Très usitées par les ONG et les projets de développement, elle trouve sa pertinence dans sa dimension participative, active et l’immersion du chercheur dans le milieu d’étude. • Elle se base sur des principes simples et des outils propres à faciliter la collecte abouties d’informations probantes sur la problématique en question. • En Dd, une telle méthode est un acquis pour les futurs chercheurs, décideurs.