Mmoires collectives et politiques urbaines Lgende des illustrations
Mémoires collectives et politiques urbaines Légende des illustrations : La mémoire une « force productive » dans la fabrication et le renouvellement du territoire ? Stéphane Valognes Université de Caen / IUT Alençon stephane. valognes@unicaen. fr - trace d’un monument provisoire en mémoire des victimes de l’esclavage, Nantes, 2001, photo S. Valognes - démolition de la barre ABC, cité Balzac, Vitry sur Seine, février 2007, image Conseil Général du Val de Marne. - Statue commémorative sur le site d’une ancienne usine sidérurgique, 2001, photo S. Valognes
0 uverture (1) : abus de mémoire et d’oubli… n n n Dans son ouvrage La mémoire l’histoire l’oubli, le philosophe français Paul Ricoeur (1913 -2004) écrit en 2000, «je reste troublé par l’inquiétant spectacle que donnent le trop de mémoire ici, le trop d’oubli ailleurs, pour ne rien dire de l’influence des commémorations et des abus de mémoire – et d’oubli » Citation extraite de La mémoire l’histoire l’oubli, éditions du Seuil, 2000, p. 1. DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 2
Ouverture (2) par l’actualité n n n « anniversaire de mai 1968 » Commémoration du 11 septembre Des « passés qui ne passent pas » (Vichy, guerre d’Algérie) Multiplication des « lieux de mémoire » Tourisme de mémoire : enjeu d’aménagement du territoire et activités économiques
Objectifs de la séquence : enjeux académiques et professionnels n n cerner les notions de mémoire collective, de lieu de mémoire et leurs traductions et usages dans les politiques urbaines contemporaines Prendre conscience de l’importance de la thématique des mémoires locales comme enjeu de connaissance et d’action dans le cadre des politiques publiques et des politiques urbaines analyser des positionnements d’acteurs dans des configurations locales des mémoires collectives et pouvoir réutiliser ces notions le cadre du stage de mission de DUT Des stages de DUT impliquant des dimensions mémorielles (mémoire d’un quartier, « Maison de la mémoire » d’un pays ou d’un territoire) sont régulièrement effectués DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 4
Concepts, notions clés, auteurs n n n Mémoire collective Lieu de mémoire Maurice Halbwachs, Pierre Nora, Paul Ricoeur… DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 5
Plan du cours n n n Première partie : Maurice Halbwachs et l’invention de la notion de mémoire collective Deuxième partie : des lieux de mémoire aux mémoires en lutte Troisième partie : études de cas DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 6
Première partie Maurice Halbwachs et l’invention de la mémoire collective
Plan de la première partie n n 1) Maurice Halbwachs et la sociologie en France 2) « On se souvient avec les autres » 3) Mobilité et sélectivité des mémoires 4) Aldo Rossi et la prolongation de la thèse de M. Halbwachs DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 8
Première partie Maurice Halbwachs et l’invention de la notion de mémoire collective n n n Maurice Halbwachs, est un sociologue de l’école de Durkheim, influencé par le philosophe Henri Bergson (auteur notamment de Matière et mémoire). Il occupe une place importante dans la sociologie française de la première moitié du 20 e siècle. Ses études sur les classes sociales (structures de la consommation de la classe ouvrière, spécificité des classes moyennes) établissent un pont entre le courant durkheimien de la fin du 19 e siècle et les tendances qui se développent après la seconde guerre mondiale Maurice Halbwachs tente d’arracher le concept de mémoire à une interprétation psychologique, en inscrivant la mémoire (du latin memoria, souvenir) dans un cadre collectif. DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 9
Première partie Maurice Halbwachs et l’invention de la notion de mémoire collective n n S’opposant à une conception psychologique qui voit l’ensemble des fonctions par lesquelles l’homme conserve et organise ses souvenirs, les identifie et les situe dans le passé, M. Halwachs écrit « On est assez étonné lorsqu’on lit les traités de psychologie où il est traité de la mémoire, que l’homme y soit considéré comme un être isolé. Il semble, que pour comprendre nos opérations mentales, il soit nécessaire de s’en tenir à l’individu, et de sectionner d’abord tous les liens qui le rattachent à la société de ses semblables. Cependant c’est dans la société que normalement, l’homme acquiert ses souvenirs, qu’il se les rappelle, et, comme on dit, qu’il les reconnaît et les localise » (in Les Cadres sociaux de la mémoire, 1925). DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 10
Première partie Maurice Halbwachs : « on se souvient avec les autres » n « Tout souvenir, si personnel soit-il, même ceux des événements dont nous seuls avons été témoins, même ceux des pensées et de sentiments inexprimés, est en rapport avec tout un ensemble de notions que beaucoup d’autres que nous possèdent, avec des personnes, des groupes, des lieux des dates, des mots et formes du langage, avec des raisonnements aussi et des idées, c’est à dire avec toute la vie matérielle et morale des sociétés dont nous faisons ou nous avons fait partie » DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 11
Première partie La mémoire collective et l’espace n Pour Halbwachs, « les divers quartiers à l’intérieur d’une ville, e les maisons à l’intérieur d’un quartier, ont un emplacement fixe et sont aussi attachés au sol que les arbres et les rochers, une colline ou un plateau. Il en résulte que le groupe urbain n’a pas l’impression de changer tant que l’aspect des rues et des bâtiments demeure identique, et qu’il est peu de formations sociales à la fois plus stables et mieux assurées de durer. Paris et Rôme, par exemple, malgré les guerres, les révolutions, les crises, semblent avoir traversé les siècles sans que la continuité de leur vie ait été un seul moment interrompue » (la mémoire collective, p. 197). DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 12
Première partie Maurice Halbwachs et l’invention de la notion de mémoire collective n Comme le souligne Anne Raulin, dans Anthropologie urbaine (Armand Colin, 2001), « l’espace urbain ne peut s’appréhender sans faire référence au temps : temps objectif, matérialisé dans les monuments par exemple, mais aussi temps subjectif, tramant la relation entre le citadin, son quartier et sa ville, constitutif de sa signification » (p. 143) DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 13
Première partie La mémoire collective est mobile et sélective n Comme l’indique Maurice Halbwachs, « La mémoire collective reconstruit ses souvenirs de façon à ce qu’ils s’accordent avec les idées et préoccupations contemporaines. Mais elle se heurte à des résistances : vestiges matériels, textes écrits, aussi bien qu’à ce qui a pris forme de rites et d’institution » , in La topographie légendaire des évangiles en terre sainte, étude de mémoire collective, Presses Universitaires de France, 1941 , p. 192. DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 14
Première partie Exemple de la recomposition et du caractère sélectif / rétrospectif des souvenirs n Lors d’une enquête de terrain sur la fermeture d’une usine sidérurgique de la région de Caen (S. Valognes), un ancien chef d’équipe passé par l’école d’apprentissage de l’usine indiquait d’emblée au début de l’entretien, en 1992, que ses parents avaient fait une « bêtise » en ne l’obligeant pas à suivre les cours d’une école privée orientée vers les métiers du tertiaire, attiré qu’il était par la « récompense » que constituait la petite somme d’argent versée chaque mois aux élèves de l’école technique d’apprentissage de la SMN. Il considère que « maintenant, il obligerait ses enfants à prendre une voie qui lui semble correcte » . L’expérience passée du travail au sein de l’univers SMN est réinterprétée négativement.
Première partie La ville comme « lieu de la mémoire collective » (Aldo Rossi) n n Dans L’architecture de la ville, ouvrage abondamment lu et débattu dans les milieux architecturaux et urbanistiques, l’architecte italien Aldo Rossi (1931 -1997) prolonge la thèse de Maurice Halbwachs, en faisant de la ville « le lieu de la mémoire collective » Aldo Rossi écrit que « en élargissant la thèse de Halbwachs, je voudrais dire que la ville elle-même est la mémoire collective des peuples ; et comme la mémoire est liée à des faits et à des lieux, la ville est le locus de la mémoire collective. Ce rapport entre le locus et les habitants devient par conséquent l’image prédominante, l’architecture, le paysage ; et de même que les faits s’inscrivent dans la mémoire, des faits nouveaux se développent dans la ville. C’est dans ce sens éminemment positif que les grandes idées traversent l’histoire de la ville et lui donnent sa forme. » n Aldo Rossi, L’architecture de la ville, 1966, éditions In Folio, p. 179.
Deuxième partie : Des « lieux de mémoire » (P. Nora) à la concurrence mémorielle
Deuxième partie Des « lieux de mémoire » aux mémoires en luttes n n L’historien Pierre Nora se lance à partir du milieu des années 80 sur la base d’un séminaire tenu à l’EHESS dans une grande entreprise éditoriale visant à sonder la densité de mémoire historique de ce qu’il nomme les « lieux de mémoire » , pour reprendre le titre de la série d’ouvrages édités (éditions Gallimard). Il s’agit de sonder et d’évaluer la mémoire historique en tant qu’elle est mémoire de la France, de la République, de la nation, incorporée dans l’espace urbain et le territoire. Sont ainsi « visités » le Sacré Cœur, Notre-Dame de Paris, le Panthéon, l’exposition coloniale de 1931… DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 18
Deuxième partie Des « lieux de mémoire » aux mémoires en luttes n L’expression lieu de mémoire fait son entrée dans le domaine public, dans le dictionnaire le Grand Robert : « unité significative, d’ordre matériel ou idéel dont la volonté des hommes ou le travail du temps a fait un élément symbolique d’une quelconque communauté » n n Comme le souligne l’historien Patrick Garcia, la coïncidence n’est pas fortuite qui a fait paraître Les Lieux de mémoire en un temps où le sentiment de la perte de l’histoire le dispute au culte souvent maniaque des vestiges du passé. De l’aveu de Pierre Nora, la série d’ouvrages Les lieux de mémoire peut apparaître comme le symptôme d’une mutation de la conscience historique associant notamment l’effacement du monde rural au recul de la puissance française. Depuis quelques années, floraison de pratiques mémorielles liées à la disparition de branches industrielles, à la recomposition du monde rural, aux controverses sur l’histoire coloniale de la France DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 19
Deuxième partie Des « lieux de mémoire » aux mémoires en luttes n n n Développement des écomusées et du « tourisme de mémoire » Nouvelles pratiques commémoratives liées à la « disparition » de la classe ouvrière Demande de groupes sociaux spécifiques autour de commémorations réparatrices et reconnaissant les torts perpétrés (esclavage, séquelles de l’histoire coloniale, immigration) Exemple du film Indigènes Controverses dans l’espace public et les DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques médias urbaines 20
Deuxième partie Critiques vis à vis du « tout commémoratif » n n La sociologue québecoise Régine Robin écrit dans La mémoire saturée (Stock, 2003) « Mémoire collective, devoir de la mémoire, travail de la mémoire, abus de la mémoire, etc. À la limite, on ne parle plus que de cela, on n’écrit plus que sur ce sujet. Quand il n’est pas directement question de « mémoire » , c’est la commémoration qui vient au premier plan de l’actualité, le patrimoine, les « journées du patrimoine » , toutes les formes de muséification du passé. Le passé vient nous visiter en permanence, à l’échelle mondiale. (…). Au-delà des usages qui peuvent être faits du passé, celui-ci vient aussi nous revisiter à notre insu. Il fait alors grincer les temps et jouer des décalages dont nous sommes faits. Nombre de fantômes, de doubles, d’objets, de visages, d’emblèmes continuent à nous hanter et à déterminer avec une passion parfois incommensurable nos trajectoires intellectuelles, nos prises de position, nos affrontements qui peuvent si les circonstances s’y prêtent, aller jusqu’à la guerre »
Deuxième partie « Comme si le passé neigeait sur nous » n La bobine de l’histoire est en permanence rembobinée (rewinded) en accéléré. Il ne faudrait pas qu’elle s’efface avant d’avoir été placée sur un nouveau support, lui-même encore plus fragile. « C’était comme si le passé neigeait sur nous » , écrit Jean-Christophe Bailly. Oui, la neige du passé à Stalingrad, la neige de la Kolyma, des plaines d’Allemagne, de Pologne et de Russie, la neige des forêts de Birkenau à la lisière du camp, la neige des milliers de débris et la poussière qui tombaient de l’effondrement des tours du World Trade Center ; la neige des confins, des frontières invisibles et brouillées, la neige des bandes magnétiques qui s’effacent et des logiciels obsolètes, la neige des cheveux de Krapp, le personnage de La Dernière Bande de Samuel Beckett, qui écoute les enregistrements qu’il a faits de lui-même à trente ans de distance et qui n’en revient pas ; la neige des mémoires blessées, précaires, des passés impensés, insensés, qui nous habitent à notre insu et qui font retour. C’est comme si le passé neigeait sur nous » . n Régine Robin, La mémoire saturée, Stock, 2003, pp. 16 -23.
Troisième partie : Études de cas Analyse de politiques urbaines et situation de stage GUT CS Gestion urbaine
Etudes de cas La mémoire de l’esclavage à Nantes et à Bordeaux n n n Deux ports négriers au 18 e siècle Déprise industrielle et portuaire (transfert des installations vers l’aval) Deux politiques publiques municipales différenciées, des revendications dans l’espace public (monument, commémorations…) DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 24
La mémoire de l’esclavage à Nantes et à Bordeaux Il faut distinguer les traces du passé (comme les mascarons) des marques d’aujourd’hui comme le nom du restaurant « le nez grillé » Légendes : en haut, à gauche, mascarons, visages africains sculptés dans la pierre des hôtels particuliers de l’Ile Feydeau (Nantes), quartier assigné à être l’ancien quartier des armateurs négriers, en bas, restaurant « le Nez grillé » , quai de la Fosse (Nantes), photos S. Valognes. A droite ancienne publicité bordelaise pour le rhum Négrita. DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 25
La mémoire un enjeu politique A l’occasion des municipales nantaises de mars 2008, les listes s’affrontent sur l’opportunité ou non d’un Mémorial dédié à l’abolition de l’esclavage, annoncé sous la précédente mandature de Jean. Marc Ayrault. Photo et article extrait des pages nantaises de maville. com
La société Métallurgique de Normandie 1917 -1995 En haut à gauche : vue d’ensemble du site dans les années 50. En bas à gauche, dernier défilé dans l’usine en démolition. A droite, extrait du journal interne SMN, années 60. GU Mo 32 sociologie DUT CS Mémoires collectives et politiques urbaines 27
La Société Métallurgique de Normandie n n n La smn « invitée » du forum de la Fnac de Caen Activité sidérurgique de 1917 à 1993 démantèlement des installations sidérurgiques en 1993 -1995 Travail de mémoire sur le plan culturel pendant et après la fermeture de l’usine Aménagement autonome d’un lieu de mémoire en 2001 par d’anciens salariés Avec l’arrivée de NXP semiconductors, centre R&D, recherche d’un passage de témoin industriel, avec invitation d’anciens sidérurgistes DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 28
Mémoires plurielles de la SMN Différences d’appréciation sur le passé du site entre un « grand architecte » (ici en 1996, à la une du journal de d’agglomération en 1996) et d’anciens salariés, inaugurant une stèle commémorative en 2001. DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques 29
Mémoires plurielles de la SMN Le site SMN aujourd’hui rebaptisé « Campus technologique Effiscience » : le grand réfrigérant, trace officielle du passé industriel et bâtiments « high tech » Photo : S. Valognes
« Saint-Lo retrouvé » : destruction et travail de mémoire Un « travail de mémoire » autour de la destruction de Saint-Lo par les bombardements alliés lors de la bataille de Normandie a été entrepris par l’association Saint. Lo retrouvé, avec le soutien de la municipalité à partir de 2000. Extrait du site http: //urbanites. free. fr/? type=index
Exemple de stage de mission DUT : évaluation de la construction de lien social à travers le travail de mémoire à Saint-LO n n n Analyse de la démarche intergénérationnelle de l’association « Saint-Lo retrouvé » et de son impact sur le lien social à Saint-Lo Organisation d’une conférence sur une possible reproductibilité de la démarche dans une ville voisine Étude sur la reproductibilité de la démarche Travail d ’évaluation mené par des entretiens, un travail de consultation d’archives, d’organisation d’événements Repris du mémoire de DUT de Chloé Borgnon, diplômée 2005.
Opérations de démolition reconstruction et mémoire collective Un travail d’accompagnement culturel et mémoriel est souvent effectué par les bailleurs sociaux lors de la démolition reconstruction de barres et de tours de quartiers sensibles. On trouvera de nombreuses fiches d’expérience, relatant les écueils et les apports de ce type de travail sur le site de documentation de la politique de la ville http: //i. ville. gouv. fr/
Tourisme, mémoire et insertion : exemple de mission de stage DUT n n Étude de faisabilité d’un chantier d’insertion dans une commune des Deux-Dèvres de 2500 habitants Objectif : restauration d’un moulin A cette première mission, s’ajoute l’exploration de la mémoire locale et l’idée d’adjoindre un musée au moulin restauré Repris du mémoire de DUT de Elsa Pouhet. Brunerie, diplômée DUT cs GU 2006.
Une typologie des supports de la mise en mémoire Formes héritées Documents d’archives Traces (vestiges, ruines) objets immeuble Marques (monuments / mémoriaux Documents mémoriels : films, livres Extrait de Vincent Veschambre, Patrimonialisation, démolition, mise en mémoire, HDR, Université d’Angers, 2007. Traces marquées Formes produites aujourd’hui
Conclusion n n n Ne pas oublier que l’on part du présent et de ses préoccupations, quand on étudie la mémoire collective : donc nécessité d’objectiver le rapport du présent au passé (nostalgie, souffrance actuelle, fuite du présent par exemple) Accepter la pluralité et la diversité Importance de la pluralité des sources et des méthodes, à confronter : entretiens, photographies, archives, monuments, forme urbaine Les vestiges ou les traces, ne sont pas forcément synonymes d’une mémoire active, c’est à dire d’un récit actuel sur le passé, les traces peuvent être inactives, elles ont besoin d’une appropriation active et sociale pour signifier quelque chose aux agents et aux groupes sociaux La mémoire ne constitue pas forcément un « patrimoine » , c’est à dire quelque chose à transmettre, articulé à des dispositifs monumentaux ou culturels La mémoire en tant que récit singulier est à distinguer de l’histoire, science sociale
Bibliographie sommaire n n Cahiers français, La mémoire entre histoire et politique, n° 303, 2001. Maurice Halbwachs, La mémoire collective, 1950 (1997, édition critique), Albin Michel. n n Travail de mémoire et requalification urbaine, éditions de la DIV, 2007. Cahiers Espaces, Tourisme de mémoire, n° 80, 2003. Stéphane Valognes, « Nantes, Bordeaux et la mémoire de l’esclavage » , Hommes & migrations, n° 1237, 2002. n Stéphane Valognes, «De l’espace usinier aux nouveaux territoires urbains» , Strates [En ligne], Numéro 11. 2004 - Jeune recherche, la vitalité d'un laboratoire. http: //strates. revues. org/document 408. html n Vincent Veschambre, patrimonialisation, démolition, mise en mémoire, HDR, université d’Angers, 2007. n Paul Ricoeur, La mémoire l’histoire l’oubli, Seuil, 2000. n DUT CS GU Mo 32 sociologie Mémoires collectives et politiques urbaines 37
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