Marie mre de Jsus Marie de Magdala comme

Marie, mère de Jésus, Marie de Magdala, comme la Samaritaine, la femme courbée, la femme disciple au pied de Jésus, sans oublier Marthe, Phœbé, Lydie, Priscille et bien d’autres ont joué un rôle crucial dans la transmission du message de Jésus et dans l’histoire de la Bible. Malheureusement, on a tu leur ministère et accordé peu d’importance à leur rôle dans l’expansion du christianisme. Ces femmes présentées dans les évangiles et dans les Actes des Apôtres de même que Sara, Myriam, Débora, Esther, Ruth, Agar, et d’autres du Premier Testament ont avantage à être connues. Elles sont des femmes de foi qui ont su marcher sur des « chemins peu fréquentés » pour répondre à ce qui les animait profondément, à ce qu’elles percevaient comme un appel de Dieu à marcher vers une terre inconnue. Elles sont des femmes d’une grande liberté intérieure à l’écoute de leur intelligence et de leur cœur pour tenter de comprendre ce que Dieu attend vraiment d’elles comme contribution à son projet pour l’humanité. Leur mission a été reconnue par la communauté des croyants et des croyantes de telle sorte qu’elle a même été transmise aux générations futures à travers la Bible pourtant écrite dans un contexte patriarcal.

Marie, mère de Jésus, on en parle peu dans les Évangiles. Nous la connaissons comme celle qui a dit oui, une femme plus que soumise et dans l’ombre de son fils. Mais on n’a pas toujours insisté sur le sens réel de sa soumission, soit « être à l’écoute de » ce que Dieu a comme désir pour elle à travers son projet pour l’humanité. Marie, c’est une femme qui s’affirme, qui se tient debout, qui dit oui au projet de Dieu. C’est par elle que Jésus a été éduqué, rappelons-nous. Soumise à la volonté de Dieu, oui elle l’est, mais sa soumission implique des prises de position et des actions très engageantes.

Il a suffit que Jésus vienne visiter son passé et sa vie privée actuelle, de toute la densité de son « moi » libre et bienveillant, et elle n’a plus été seule, murée dans le non-dit. En lui parlant vrai, de l’intérieur de sa vie à elle, il a libéré en elle la parole vraie, qui ouvre les portes de ses concitoyens. Elle se sent désormais en lieu sûr, porteuse des paroles de cet être intensément vivant qui, en parlant avec elle, l’a introduite « dans la vérité » . Une réalité, comme si Jésus mettait des mots sur ce qui se passe entre eux : Tu vois bien que « moi je suis » puisque je te parle; comment te sentirais-tu rejointe dans ton être intérieur si je n’étais pas animé de ce « moi » indestructible qui a sa source en Dieu, le « Parlant » , qui me fait et te fait parler vrai?

Marie Madeleine a été guérie d’une maladie qui menaçait sa vie; l’allusion aux sept démons (Lc 8, 2; ) fait davantage référence à une maladie qui a failli terrasser Marie de Magdala. Rien dans ce passage biblique peut laisser présupposer une quelconque dimension de sexualité. Nommée en premier dans la liste de femmes accompagnant Jésus laisse présager qu’elle pouvait jouir d’une certaine révérence et donc d’une autorité à l’instar des Douze. Les femmes apparaissent donc comme des disciples à part entière. Marie Madeleine sera la première à qui Jésus apparaît le jour de sa Résurrection et c’est elle qu’Il enverra annoncer aux Douze qu’Il est ressuscité.

À présent, voilà Jésus réfugié chez Marthe, efficace à lui offrir un abri, un temps et un espace de repos, qui fait ce qu'il faut. Et voilà que Jésus renverse tout: Marthe prend soin de Jésus et Marie écoute, mais la bonne part revient à Marie. Elle est entièrement absorbée. Marthe en tout cas voit sa soeur écouter la parole de Jésus croit Marthe capable d'abandonner toutes les conventions et toutes les contraintes intérieures pour rejoindre sa soeur et la rencontrer autour de la Parole. Il lui fait entièrement confiance. En toute amitié, il lui suggère de retrouver confiance, de ne pas se laisser déborder par les soucis et de le rejoindre dans ce temps de pause.

Nous la connaissons comme l’épouse d’Abraham que les trois grandes religions monothéistes, soit le judaïsme, l’islam et le christianisme, reconnaissent comme leur père dans la foi. Mais il ne faut pas oublier que Sara est notre « Mère dans la foi » . Elle a une mission que Dieu lui confie en partenariat avec Abraham. « Je la bénirai mère de nations et de rois. » (Gn 17, 16), dira le Seigneur à Abraham. Elle finira par croire que « rien n’est impossible à Dieu » , comme il est dit ailleurs (Lc 1, 37). Elle fera cette expérience, à savoir qu’au moment où Dieu a un projet pour nous, il n’a pas toujours notre logique. Comme Marie plus tard, elle a dit oui. Et elle a ri de bon cœur à l’annonce d’une impossible naissance.

Dans le récit d’Exode 2, il est intéressant d’observer le rôle de Myriam. À la suite d’un ordre du pharaon, tous les enfants mâles sont exécutés en les jetant au fleuve (Ex 1, 22). Si la mention de la sœur de Moïse en Ex 2, 1, correspond à Myriam, le futur libérateur d’Israël est sauvé des eaux par sa sœur qui, par une discussion avec la fille du pharaon, dirige le nouveau-né vers une nourrice qui n’est autre que la propre mère de Moïse! Myriam deviendra prophétesse et bien des années plus tard, c’est la femme rassembleuse et semeuse de joie qui se manifeste. Ici Myriam prenant un tambourin, entraînant toutes les femmes derrière elle, chante la gloire de Dieu en l’honneur de la sortie d’Égypte du peuple d’Israël guidé par Moïse et grâce à Dieu, libéré de l’esclavage.

Débora, l’ « abeille » , comme son nom l’indique, évoque sans doute un esprit d'initiative et un bon sens d'organisation. Débora est prophète et juge d'Israël, à qui le peuple reconnaît l’intelligence et la capacité de discerner et d’éclairer. Le prophète en Israël est quelqu’un qui parle au nom de Dieu, secoue les individus et les groupes pour leur rappeler le chemin qu’ils doivent prendre quand ils se sont fourvoyés. Et c'est ce que fait Débora. Dieu la choisit pour faire connaître son projet à son peuple, Israël, pour l'encourager à le réaliser et à dénoncer aussi tout ce qui pouvait l'entraver. Elle fît convoquer tout Israël pour délivrer le peuple de l’oppression des Cananéens. (Jg 4 -5)

ESTHER Une reine juive des Perses qui eut le courage d’approcher le roi Assuérus sans être convoquée et provoqua la fin d’Amman le persécuteur. (Est 5)

Rahab Une prostituée de Jéricho, accueillit les espions envoyés par Josué, leur fit une leçon de théologie et les aida à s’enfuir. (Jos 2)

Agar Égyptienne, servante de Saraï femme d’Abram; une femme errante dans le désert qui retrouva son fils Ismaël qu’elle croyait mourant. Celui-ci deviendra le père d’un grand peuple. (Genèse 21, 15 -21)

Ruth Une Moabite qui en restant fidèle à sa belle-mère, épousa Booz et devint l’aïeule de David. (Ruth 4)

Elle fût accusée injustement d’adultère, s’en remit à Dieu qui rétablit la vérité et fit justice grâce au jeune Daniel. (Daniel 13)

Anne Une femme stérile qui s’adressa à Dieu au sanctuaire de Siloé et conçut un fils auquel elle donna le nom de Samuel. (1 Samuel 1)

Vasthi Une femme libre qui refusa de se soumettre à l’ordre du roi son époux, «pour montrer aux peuples et aux ministres sa beauté» . (Esther 1, 11)

Jésus de Nazareth a tenté pendant sa vie de créer de nouvelles relations de réciprocité entre les personnes, en particulier entre les femmes et les hommes. Pour nous, chrétiennes et chrétiens, c'est une invitation faite aux femmes et aux hommes de poursuivre en partenariat la construction d'une société égalitaire fondée sur la justice sociale, l'égalité, la liberté, l'amour et la tendresse. [Patrice Perreault, bibliste. ] Création : Danielle Brouillette daniellebrouillette@cgocable. ca Texte : biblistes et divers auteurs spirituels Musique : Michel Pépé « L’Appel de la grâce » Revisité mars 2016