Lucques Ville fortifie de Toscane Lucques Lucques est

Lucques, Ville fortifiée de Toscane Lucques

Lucques est une ville italienne d'environ 89 000 habitants, chef-lieu de la province du même nom, située en Toscane, (Italie). Elle fut autrefois, avant la réalisation de l'unité italienne, une ville libre puis la capitale de la principauté souveraine puis duché de Lucques (1815 -1847). Elle se trouve non loin de la mer Tyrrhénienne, plus exactement à une vingtaine de kilomètres de la côte ligure (mer Ligure). C'est une ville fortifiée avec un grand nombre de monuments historiques, principalement des églises, mais aussi des villas et des palais comme le palais Pfanner et son célèbre jardin. En 1989, elle reçoit le Prix de l'Europe. La cité tire sa prospérité du commerce de la soie, qui devient florissant à partir du XIe siècle et rivalise avec les soies byzantines. À pied ou à vélo, Lucques est agréable pour se pavaner.

Après la mort de Mathilde de Toscane, en 1161, l’empereur Frédéric Barberousse concède à Lucques le statut de commune. Elle devient une république indépendante pour plus de cinq siècles. Dante y passe une partie de sa vie en exil. En 1494, Lucques accueillit le roi de France Charles VIII qui menait son armée contre Naples. Elle lui accorda un prêt de dix mille ducats d’or. Il invita les marchands lucquois à s’installer en France et à venir aux foires de Lyon où s'installèrent de nombreuses compagnies lucquoises qui y apportèrent l'industrie de la soie. Lucques doit son succès à ses banques et au commerce des tissus. Elle parvient à maintenir son indépendance malgré les guerres qui ravagent régulièrement l'Italie. Lucques demeure une république indépendante jusqu'à la conquête par les Français en 1799. Napoléon Ier en fit une principauté pour sa sœur Élisa Bonaparte Baciocchi. Lucques tient sa richesse de la sériciculture. Elle a élevé des vers à soie pour faire de la soie.

Une rue de Lucques. Vue générale.

Les fortifications de Lucques sont l'exemple le plus significatif en Europe de l'application des principes du tracé à l'italienne, un système de fortification nouveau censé résister à l'artillerie, mis en place entre 1504 et 1645 autour de la ville. Reprises en 1589 par le condottiere Alexandre Farnèse, elles sont articulées en 12 courtines et 11 bastions et enserrent totalement la ville historique accessible par les trois portes initiales : la Porta San Pietro, la Porta Santa Maria et la Porta San Donato. Elles ne furent jamais, dans le contexte des expansions territoriales du grand-duché de Toscane, mises à l'épreuve du feu. Les désastreuses inondations dues aux crues du Serchio en 1805 furent l'unique épreuve qu'elles permirent de combattre. Au XIXe siècle, le chemin de ronde devint accessible au public comme parcours piétonnier : il représente aujourd'hui le principal circuit citadin, la passeggiata delle Mura.

Fossé , bastion à orillon et mur d’escarpe.

Un boulevard circulaire d'une longueur de 4 km les borde à l'extérieur, entre centre historique et nouveaux quartiers de la ville.

La porta Sant'Anna fut ouverte en 1910, appelée par les Lucquois Buco di Sant'Anna (le trou de Sainte Anne) pour la distinguer des portes historiques comme l'encore plus modeste porta san Jacopo ouverte en 1940. Porte San Pietro. La porte St Donat vue de l’intérieur.

Salle d’art sacré. Le musée de la villa Guinigi. Immaculée Conception – St Eustache et St Biagio de Vasari. Crucifix peint par Berlinghiero Berlinghieri.

La Tour Guinigi a été construite, par la famille du même nom, au cours du XIVème siècle. Cette riche famille de marchands a souvent été à la tête de la ville. Elle a fait ériger cette tour pour surplomber les autres 250 tours appartenant aux familles riches de la ville. Elle est très originale car, sur son toit, se trouve un jardin suspendu et ses chênes, plantés depuis des siècles. devenue un symbole de la ville.

La place de l’Amphithéâtre est édifiée sur les restes d'un ancien amphithéâtre romain (IIe – Ier siècle av. J. -C. ), ce qui détermine sa forme elliptique fermée. La place fut créée au Moyen ge, à cette époque elle était appelée parlascio, terme qui désignait le lieu où se tenaient les réunions des citoyens. Elle fut progressivement remplie de constructions d'utilisation très différentes comme des dépôts, poudrière, prison… Au XIXe siècle, il fut décidé de libérer l'espace de l'arène des petites constructions qui s'y pressaient et de lui rendre sa forme circulaire. Le nouvel espace urbain fut utilisé pour les marchés citadins. Aujourd'hui, la place est surélevée d'environ 3 mètres par rapport à l'arène romaine.

Le Dôme de Lucques est la cathédrale de la ville de Lucques. Elle est en grande partie de style roman toscan du XIe siècle au XIIIe siècle et présente de remarquables façades de marbre blanc et de couleurs finement sculptées et marquetées. Elle est dédiée à saint Martin de Tours. Fondée au VIe siècle, la cathédrale est reconstruite au XIe siècle. L'édifice actuel fut consacré en 1070 et achevé au XIIIe siècle par une large reconstruction. L'intérieur a été refait aux XIVe et XVe siècles. Elle mesure 84 m de long par 27 m de large et 27, 50 m de hauteur. La façade est asymétrique (à cause du campanile voisin, préexistant). Le campanile est en brique à la base, et en marbre dans les parties hautes.

Détail de la façade. Martin partage son manteau avec un pauvre. Le cœur. La voute. La nef centrale.

Le tempietto , kiosque octogonal en marbre réalisé en 1484 par Matteo Civitali et le Volto Santo ( « saint visage » ), abrite un crucifix byzantin en bois de cèdre du XIIIe siècle, qui attirait au Moyen ge de nombreux pèlerins qui le croyaient sculpté par un disciple du Christ, saint Nicodème et sa face par un ange.

Une salle latérale abrite le tombeau d'Ilaria del Carretto , de Jacopo della Quercia, finement sculpté vers 1405.

Le musée national du palais Mansi est une pinacothèque. Il est situé Via Galli Tassi dans un palais acquis par la famille Mansi en 1616.

Le palais Pfanner est construit dans la seconde moitié du XVIIe siècle, en 1667, par la famille Moriconi. Il est surtout remarquable par son jardin à l'italienne qui se veut inspiré de celui de Boboli du palais Pitti de Florence, aménagé par l'architecte Filippo Juvarra au XVIIIe siècle.

Le palais Pfanner.

St Michel. D'abord église San Michele du VIIIe siècle, l'église actuelle, à laquelle furent annexés successivement un hôpital et un monastère, fut reconstruite par le pape Alexandre II en 1070, en même temps qu'avaient lieu les travaux du Dôme de Lucques.

La Basilique San Frediano est une des plus anciennes églises de Lucques, située sur la place homonyme, elle est de style roman. Cette église actuelle date de 1112 et elle fut consacrée en 1147. L'église était moins élevée qu'aujourd'hui et les ornementations de mosaïques du gable date du XIIIe siècle.

L’ autel. La chaire.

Cette mosaïque représente l'Ascension de Christ.

La chartreuse de Farneta est un monastère de moines ermites chartreux. Datant du XIVe siècle , les bâtiments furent agrandis pour accueillir au XXe les moines de la Grande Chartreuse chassés de leur monastère en 1903. Le petit cloître et la salle capitulaire sont adjacents à l'église, tandis que les cellules des moines - en fait des maisonnettes de trois pièces - entourent le grand cloître.

Le Palazzo Ducale , appelé aussi Palazzo della Provincia, est un des palais historiques de la ville de Lucques. Le palais, par ses grandes dimensions, domine le côté ouest de la piazza Napoleone et doit son aspect actuel à Bartolomeo Ammannati qui, en 1578, restructure la partie gauche jusqu'au portail central.

La villa royale de Marlia est une demeure napoléonienne. Elle a été la résidence d'été de la princesse de Lucques, Élisa Bonaparte, sœur de l'empereur Napoléon Bonaparte. Entourée d'un grand parc, la villa est le résultat des interventions de seize propriétaires. En 1806, la villa est achetée 500 000 (peut-être même 700 000) francs en pièces d'argent.

Photos et textes viennent du net. Musique : Villa Lobos : Bachianas Braseil – Laurindo Almeida. Novembre 2019.