Limpressionniste Berthe Morisot 1841 1895 Cliquez chaque vue
L’impressionniste Berthe Morisot (1841 -1895) Cliquez à chaque vue Au musée d’Orsay (Paris)
Berthe Morisot (1841 -1895) est un peintre impressionniste qui a exercé son art avec audace et modernité parmi les peintres d’avant-garde de l’époque. Le musée d’Orsay a réuni 75 œuvres de cette femme dont 37 toiles proviennent de collections privées, 12 de musées français et 26 de musées étrangers. 2
Berthe, troisième et dernière fille de la famille, naît à Bourges le 14 janvier 1841 au sein d’une familles aisée. Son père est alors Préfet et ouvert aux arts, tout comme sa jeune femme. Muté à Paris, le père choisit un grand appartement, dans les beaux quartiers de Paris, près du Trocadéro. Les trois filles apprennent alors la musique et la peinture comme il se doit dans ce monde de la haute bourgeoisie. Edma et Berthe – mais non l’ainée Yves qui vient de se marier - suivent les cours particuliers du peintre Geoffroy Alphonse Chocarne, vite secondé par Joseph Benoît Guichard qui les introduit en 1858 alors au Louvre où elles copient les classiques. Mme Morisot surveille au loin les séances. Guichard s’est aperçu de leur talent : « Mon enseignement ne va pas leur donner de petits talents polis ; elles vont devenir des peintres. Vous rendez-vous compte de ce que cela veut dire ? Dans votre milieu bourgeois, ce serait une révolution, je dirais presque une catastrophe. » Phrase prémonitoire ! 3 Henri Fantin-Latour, jeune peintre, aborde les jeunes filles au Louvre et revient un peu plus tard accompagné d’Edouard Manet, peintre connu qui a déjà scandalisé le milieu artistique. Celui-ci les trouve « charmantes » et sur un ton léger lance cette phrase : « dommage qu’elles ne soient pas des hommes ! » .
Berthe Morisot est née dans un milieu « austèrement bourgeois » selon Renoir mais intéressée à l’Art. Jeune femme volontaire, exposant ses œuvres (plus de 400 tableaux alors qu’elle décède assez jeune). Technique audacieuse et énergique décrivant, chez la femme, la mode, la toilette, le travail et la détente dans un cadre lumineux, poétique et parfois mystérieux. 4
Depuis 1869, sa sœur Edma est mariée à Adolphe Pontillon, officier de marine, muté à Lorient. Berthe va la retrouver. Elle peint « vue du petit port de Lorient » , tableau que Edouard Manet considère comme un chef d’œuvre. 5
Elle la peint de nouveau devant le berceau de sa fille Blanche. La tendresse de la mère est magnifiquement représentée. Edma, enceinte, accepte de poser pour sa sœur. 6
Berthe continue, seule, à peindre, non dans un atelier, mais dans un coin du salon de ses parents. Toutefois, comme Corot qui lui a donné ses conseils, elle peint à l’extérieur « sur le motif » se déplaçant avec son matériel et termine son œuvre chez ses parents. A partir de 1864, elle présente ses toiles au Salon. 7
En 1873, Berthe séjourne à Maurecourt chez Edma et elle la peint, jouant à cache-cache avec sa petite fille. Puis, elle la fait poser dans l’herbe pour « la lecture » . 8
Toujours Edma et ses enfants 9
Edouard Manet est un dandy qui, bien que marié, aime les femmes (il sera atteint de syphilis). Il est fasciné par la beauté sombre de Berthe et lui demande de poser pour lui. Elle aussi est attirée par cet homme plein de charme et à l’humour facile. Elle se prête au jeu. Elle pose mais elle ne se dénude point. Il la peint 12 fois, ce qui révèle chez lui une grande admiration pour cette beauté brune aux yeux verts. Berthe est représentée assise, appuyée à la rambarde 10
Il est possible qu’elle ait accepté, à 33 ans, de se marier avec Eugène Manet, lui-même peintre, moins connu que son frère aîné, et surtout beaucoup plus réservé, afin de garder un lieu privilégié avec Edouard. Elle ne renonce pas pour autant à son art : « Je n’obtiendrai (mon indépendance) qu’à force de persévérance et en manifestant très ouvertement l’intention de m’émanciper » avait-elle écrit en 1871. Mariée, elle continue à signer ses toiles de son nom de jeune fille. Eugène cesse de peindre, pose pour sa femme et intervient pour elle dans les différentes expositions et salons. Il s’occupe également de l’éducation et l’instruction de leur petite Julie qui vient au monde en 1878. 11
Berthe Morisot entre les deux hommes qu’elle estime 12
En 1874, elle participe à la première exposition « impressionniste » et est la seule femme à côté de Monet, Renoir, Cézanne et Pissarro. Toutefois, il faut qu’elle s’impose. Renoir – qui peint si bien la chair, les robes et les sourires des femmes – « trouve qu’une femme qui peint, c’est ridicule » . Une phrase d’elle, écrite sur un mur couleur d’huitre, rappelle ce qu’elle pouvait penser de sa place parmi ces hommes : « Je ne crois pas qu’il y ait jamais eu un homme traitant une femme d’égale à égale et c’est tout ce que j’aurais demandé car je sais que je les vaux » . 13
Ici, c’est son autre sœur, Yves Gobillard, et sa fille Paule, chez leurs parents rue Franklin, près du Trocadéro. On aperçoit le dôme des Invalides et le Champs de Marne encore vierge de toute construction. Le tableau représente Marie Boursier, une cousine d’Edouard et d’Eugène Manet à Fécamp. 14
Toile peinte à Cowes, port de l’Ile de Wight. Elle écrit à sa sœur Edma : « j’ai commencé quelque chose dans le sittingroom avec Eugène ; ce pauvre Eugène te remplace mais c’est un modèle moins complaisant ! » . Ce dernier, un peu morose, « était pris de spleen » et ne voulait pas sortir. 15
Cowes, port de l’Ile de Wight, est très à la mode à cette époque. Berthe essaye d’en capter l’atmosphère : « c’est difficile ; les gens vont et viennent sur le quai sans qu’on puisse les saisir ; les bateaux également ; c’est un mouvement et une vie extraordinaires, mais impossible d’en reproduire l’atmosphère ! » . 16
On ne sait pas qui est le jeune garçon sortant d’un champ de blé à Gennevilliers, non loin de Paris. La famille Manet avait des propriétés agricoles dont elle tirait ses revenus. Au loin, on aperçoit la fumée des usines d’Asnières. 17
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Edmond Duranty, romancier et critique d’Art, écrit : « ce qu’il nous faut, c’est la note spéciale de l’individu moderne, dans son vêtement, au milieu de ses habitudes sociales… avec un dos, nous voulons que se révèle un tempérament, un âge, un état social. » . Edmond Duranty précise que « notre existence se passe dans les chambres ou dans la rue » et qu’il faut la mettre en évidence. La femme à sa toilette fait penser aux toiles de Fragonard. 20
De 1876 à 1894, Berthe Morisot peint une vingtaine de toiles représentant des femmes à leur toilette ou bien se levant d’un lit. Elle révèle toute leur intimité car elle connaît bien ces scènes. 21
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Cette toile a été achetée par Giuseppe de Nittis, peintre de renom, protégé de la Princesse Mathilde, cousine de Napoléon III, puis ensuite acquise par l’Etat en 1894 grâce à l’intervention de Stéphane Mallarmé, ami de Berthe Morisot. 23
La mode des tableaux de Berthe Morisot n’est pas celle des grands couturiers : elle montre les robes élégantes des cousettes portées néanmoins par les jeunes femmes de la haute bourgeoisie parisienne. 24
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En représentant son mari et sa fille, Berthe Morisot modifie la place assignée traditionnellement aux hommes et aux femmes de son temps. Ici, c’est l’épouse qui peint et le mari qui pose. 27
Ce tableau a été peint durant l’été 1882 à Bougival dans le jardin d’une maison de location. 28 Cette toile a été peinte au Bois de Boulogne
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« Romanciers modernes, peintres modernes m’ennuient. Je n’aime que la nouveauté extrême ou les choses du passé. A vrai dire, une seule exposition m’amuse : celle des Indépendants. Et j’adore le Louvre » . Berthe Morisot notait beaucoup de choses dans ses petits carnets. Elle était une grande lectrice et copiait des passages de textes qui la marquaient. On y trouvait quelques phrases de Baudelaire, des frères Goncourt, d’Emile Zola mais aussi de Montaigne et de La Bruyère. 30
Femmes au travail 31
Femmes au travail 32
Femmes au travail 33
L’enfance 34
L’enfance 35
L’adolescence 36
L’adolescence 37
La musique 38
La musique 39
La musique 40
Stéphane Mallarmé a offert à Julie un lévrier 41
1841 1852 1857 1858 1860 1863 1864 1868 Chronologie Naissance de Berthe à Bourges. La famille se déplace à Limoges, Paris, Caen et Rennes. Ses parents s’installent avec leurs deux filles Edma et Berthe dans le quartier de Passy à Paris. Les deux jeunes filles, ne pouvant être inscrites aux Beaux-Arts, étudient la peinture successivement avec deux peintres : G. A. Chocarne et J. B. Guichard. Elles se rendent au Louvre pour copier les Grands Maîtres. Berthe rencontre Camille Corot qui lui suggère de peindre en plein air. Elle choisit comme professeur François Oudinot, ancien élève de Corot. Elle reçoit également les premières leçons de sculpture avec Aimé Millet. Elle décide de présenter ses œuvres tous les ans au Salon mais elles ne sont pas acceptées d’emblée. La première ne sera accrochée qu’en 1867. Berthe rencontre Edouard Manet. Elle reconnait son génie mais accepte mal sa manière désinvolte de traiter les femmes. Pourtant, elle pose pour lui (12 portraits en peu de temps). 1869 1873 42 Sa sœur Edma est mariée à Adolphe Pontillon, officier de marine, muté à Lorient. Berthe va la retrouver. Elle peint « vue du petit port de Lorient » , tableau que Edouard Manet considère comme une chef d’œuvre. Berthe séjourne à Maurecourt chez Edma où elle peint « Cache-Cache » que Manet lui achète. Elle fait poser sa sœur dans l’herbe : « la lecture » et sa toile est reconnue comme faisant partie des toiles impressionnistes (ombrelle tronquée, juxtaposition des touches).
1874 Elle se rend à Fécamp, chez les Manet, et elle peint en compagnie d’Eugène, frère d’Edouard, qu’elle épouse en décembre. Elle a 33 ans. 1875 Voyage de noces à l’Ile de Wight en Angleterre puis vente aux enchères à l’hôtel Drouot des œuvres des artistes contemporains (Renoir, Monet, Silsey) et sa seule toile présentée « jeune femme au miroir » atteint les 480 francs. 1876 Le marchand d’art Paul Durand-Ruel, installé aussi à Londres, présente lors d’une exposition 3 de ses toiles. 1878 Naissance de sa fille Julie 1883 Décès d’Edouard Manet. Installation de la famille dans un hôtel particulier qu’elle fait construire dès 1881 non loin du bois de Boulogne. 1884 Berthe Morisot organise, avec son époux, une rétrospective des œuvres d’Edouard Manet à l’Ecole des Beaux-Arts et elle achète 8 toiles de son beau-frère. 1885 Instauration des dîners du jeudi soir dans son hôtel particulier. Degas, Monet, Renoir, Mallarmé, Caillebotte et Puvis de Chavannes sont toujours présents. 1886 Elle présente ses toiles au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Premières expositions de ses œuvres par Durand-Ruel aux Etats Unis. Plusieurs achats de ses toiles par des collectionneurs américains. 1887 Elle participe à une exposition de la Revue Indépendante où figurent Seurat et Signac. 1889 Elle aide Monet dans le lancement d’une souscription pour offrir à l’Etat français l’Olympia d’Edouard Manet. 1890 Elle participe à une exposition à New-York, au Woman’s Art Club grâce à Mary Cassatt. Elle loue une maison à Mézy, près de Juziers, en bordure de Seine pour y travailler. 1892 Décès d’Eugène. Stéphane Mallarmé accepte d’être le tuteur de Julie. Elle se retire à Juziers au château du Mesnil acheté en 1891. Elle quitte son hôtel particulier trop chargé de souvenirs avec Eugène et s’installe dans un appartement non loin. 1894 Sa toile « jeune femme en toilette de bal » est acquise par le musée du Luxembourg à Paris. 1895 Elle décède d’une grippe après avoir soigné Julie. 43
Il y a longtemps que je n’espère rien et que le désir de glorification, après la mort, me paraît une ambition démesurée. La mienne se borne à vouloir fixer quelque chose de ce qui passe. Oh quelque chose ! La moindre des choses ! Eh bien, cette ambition-là, est encore démesurée ! Une attitude de Julie, un sourire, une fleur, un fruit, une branche d’arbre, une seule de ces choses me suffirait. Fin Deux ans avant son décès, Berthe Morisot écrit à son grand ami Stéphane Mallarmé : « votre phrase ‘je travaille et m’applique à vieillir’ est absolument moi. Si vous parliez toujours à ma place ! Je ne suis pas mécontente de moi et j’ai tort de le dire car cela me portera malheur » . 33 44
Photos de la réalisatrice à l’exception de quelques reproductions prises sur le net (mentionnées sur les vues) Ce diaporama est à usage non commercial Il ne doit pas être publié Il est adressé gratuitement par courrier électronique aux amis des amis Il ne doit pas être modifié Aucune de ses vues ne doit en être extraite Merci de respecter ces consignes La réalisatrice : Cath ou l’Oiseau de Feu Le musée d’Orsay permettait la prise de photos sans flash. Ses diaporamas sont hébergés sur les sites de Léo et Joéline http: //www. imagileonation. com/oiseau-de-feu. ws www. chezjoeline. com Et sur le sien http: //www. chez-cath. fr/ Musique : Le Bal du Siècle d’A. Rieu « funiculi-funicula »
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