Lextrme pauvret dans le monde 12 Source Banque
L’extrême pauvreté dans le monde (1/2) (Source : Banque mondiale, inegalites. fr) Le nombre de personnes vivant sous le seuil d’extrême pauvreté (1, 90 dollar par jour et par personne) dans le monde a diminué d’un peu plus d’un milliard en trente ans, passant de 1, 9 milliard en 1984 à 736 millions en 2015, selon les estimations de la Banque mondiale. Une évolution d’autant plus impressionnante que, dans le même temps, la population mondiale est passée de 4, 5 à 7, 4 milliards d’individus. Le taux d’extrême pauvreté a été divisé par près de quatre : 10 % de la population mondiale vit aujourd’hui avec moins de 1, 90 dollar par jour, contre 39 % en 1984. C’est quatre fois moins.
L’extrême pauvreté dans le monde (2/2) (Source : Banque mondiale, inegalites. fr)
Carte de la pauvreté dans le monde (moins de 1$ par jour, 2011. Source : Banerjee and Duflo (2011), Poor economics)
Taux de pauvreté relative (seuil de 50%) (Source : https: //data. oecd. org/fr/inequality/taux-de-pauvrete. htm )
Nombre de pauvres en France (Source : INSEE – Observatoire des inégalités) La pauvreté a fortement progressé à partir de 2008 avec l’accentuation des difficultés économiques liées à la crise financière. Entre 2008 et 2012, le nombre de pauvres, au seuil à 50 % comme à 60 %, a augmenté de près de 800 000. Le taux de pauvreté à 50 % s’est élevé de 7, 4 à 8, 5 %, celui à 60 % de 13, 2 à 14, 2 %. Depuis 2012, le taux et le nombre de pauvres stagnent. Cette stagnation est trompeuse, car elle résulte en partie de l’extension de la crise aux couches moyennes. Le niveau de vie médian de 2016 est du niveau de 2011. Or le seuil de pauvreté est calculé en fonction du niveau de vie médian.
Le taux de pauvreté en France (Source : INSEE – Observatoire des inégalités)
L’Indice de pauvreté multidimensionnelle En 2018, pour 105 pays 1. 3 mds de personnes vivent dans une pauvreté multidimensionnelle 1. 3 mds de personnes au moins 33% des indicateurs indiquent une déprivation en termes de santé, d’éducation et de niveau de vie.
Au-delà de la pauvreté : la vulnérabilité (Source : Rapport sur le Développement Humain, PNUD, 2014, p. 22) « La vulnérabilité, ce n'est pas la même chose que la pauvreté. Ce n'est pas le fait d'être dans le manque ou dans le besoin, mais d'être sans défense, de vivre dans l'insécurité et d'être exposé aux risques, aux chocs et au stress. » —Robert Chambers
La désaffiliation sociale (Robert Castel) (Source : Castel R. (1995), La Métamorphose de la question sociale)
Indice de développement humain ajusté aux inégalités (IDHI) (Source : Rapport sur le Développement Humain, PNUD, 2014, p. 203) • IDHI = IDH réduit par les inégalités en termes de revenu, de santé et d’éducation = IDH s’il n’existe aucune inégalité = écart (en %) par rapport à l’IDH (vu comme le niveau potentiel de développement humain) • En 2013, en moyenne pour 134 pays : IDHI (0. 582) = IDH (0. 728) - ‘perte’ due aux inégalités (20, 0%)
IDHI : réductions de l’IDH dues aux inégalités Norvège : - 5. 6% Etats- Unis : - 15. 3% Chine : - 22. 3% France : - 9. 1% Namibie : - 43. 5%
IDHI : les progrès en termes de santé et d’éducation compensés par la croissance des inégalités de revenus (Source : Rapport sur le Développement Humain, PNUD, 2013, p. 22)
Les inégalités de revenus depuis 1900 (Source : F. Alvaredo (2011) « Inequality over the past century » , Finance et Développement, Septembre 2011)
Part du décile supérieur dans le revenu national aux Etats-Unis (Source : OCDE (2017), « L’actionnariat institutionnel commun et son impact sur la concurrence » ) Remarque : Le graphique suggère la causalité suivante dans la période récente : augmentation des participations horizontales => affaiblissement de la concurrence => hausse des inégalités. Les participations horizontales renvoient à l’actionnariat commun (fonds d’investissement diversifiés) qui favoriserait une hausse des prix dans certains secteurs (collusion tacite non prise en compte par les autorités de la concurrence)
Part de la croissance des revenus captée par les groupes de revenus (1975 -2007) Source : World Top Income Database Bottom 90% Top 10 -1% Top 1% 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% Et a ts -U ni s da na eum ya Ca Un i lie ra Ro él -Z le ve l Au st an de e èg No rv lie Ita ce an Fr ne ag Es p de Su è l ga Po rtu Da ne m ar k 0% No u Notes : - Revenus avant prélèvements et transferts (hors pensions et allocations chômage), hors revenus du capital - A partir de décembre 2015, la WTID (World Top Income Database) est devenue la WID (World Wealth and Income Database) marquant l’élargissement de l’objet de cette base de donnée (Alvaredo et al. (2017))
Part du revenu détenue par le top 1% des revenus (Source : World Top Income Database) 2012 1981 20% 15% 10% 5% d Po e rtu ga l Ja po n Ita Au lie st ra l Es ie pa gn e Fr an c No e rv èg No Fin e uv el lan de le -Z él an de Su Da ède ne m a Pa rk ys -B as Irl an ss e Su i da na ne Ca m ag Un i le e- Al um ya Ro Et a ts -U ni s 0% Revenus avant prélèvements et transferts (hors pensions et allocations chômage), hors revenus du capital (sauf Allemagne)
Croissance des revenus et inégalités 1978 -2015 (Source : Alvaredo F. , Chancel L. , Piketty T. , Saez E. et Zucman G. (2017), « Global inequality dynamics: new findings from WID World » , NBER Working Paper Series, n° 23119, February 2017. Groupes de revenus Chine Etats-Unis France Ensemble de la population 811% 59% 39% Bottom 50% 401% -1% 39% Middle 40% 779% 42% 35% 1294% 115% 44% dont Top 1% 1898% 198% 67% dont Top 0, 1% 2261% 321% 84% dont Top 0, 01% 2685% 453% 93% dont Top 0, 001% 3111% 685% 158% Top 10% Croissance totale du revenu par tête (revenus avant impôts et transferts, sauf pensions et allocations chômage) sur la période 1978 -2015. Commentaires : - Chine : croissance très forte des revenus des plus aisés (x 14 pour le Top 10%) et forte pour les moins aisés (x 5 pour le Bottom 50%) => croissance des inégalités « much more acceptable » . - Etats-Unis : forte croissance des revenus des plus aisés (x 3 pour le Top 1%) et stagnation pour la moitié de la population située dans le bas de la distribution. - France : les inégalités dans la croissance des revenus ne concernent principalement que le très haut de la distribution, « only for very high and numericaly relatively negligible groups » .
Interview de Branco Milanovic (Vidéo BFM Business, La librairie de l’éco, 15 février 2019)
La courbe de l’éléphant sur la période 1980 -2016 (https: //wid. world/fr/accueil/ )
La contradiction centrale du capitalisme : r > g (Piketty) (https: //sciencemag. org/content/344/6186/838. full )
Le modèle de Solow et la courbe de Kuznets (Stiglitz (1969) (Source : Bourguignon F. (1998) « Equité et croissance économique : une nouvelle analyse ? » . In: Revue française d'économie, volume 13, n° 3, 1998. pp. 25 -84. )
La concentration des richesses (Source : Alvaredo F. , Chancel L. , Piketty T. , Saez E. et Zucman G. (2017), « Global inequality dynamics: new findings from WID World » , NBER Working Paper Series, n° 23119, February 2017. ) Part de la richesse détenue par le Top 1%
Evolution du patrimoine net des Français (1997 -2017) (Source : Xerfi. Canal, vidéo 3: 30, 12/03/2018)
L’origine de la fortune des milliardaires en 2014 (Source : Freund C. et S. Oliver (2016), « The Origins of the Superrich: The Billionaire Characteristics Database » , Perterson Institute for International Econonomics, February 2016) 120% 100% 5. 9 33. 3 80% 33. 3 15. 8 20 25. 9 15. 8 40% 66. 7 64. 7 63. 2 20% 0% 53. 8 40 32. 1 Héritage Portugal (0, 2%) Allemagne Suède (1, 1%) (5, 1%) Créateurs d'entreprise 25 63 64 36. 2 51. 2 37. 1 Corée du Sud Grèce (0, 2%) (1, 6%) 23. 7 29. 8 9. 3 27. 7 74. 1 19. 1 26. 8 11. 3 37. 2 15. 4 60% 21. 3 Espagne France (2, 6%) Italie (2, 1%) (1, 6%) 40. 1 30. 4 TOTAL MONDE 28. 9 18. 5 Etats-Unis Japon (1, 6%)Royaume-Uni Chine (9, 2%) Russie (6, 7%) (30, 2%) (2, 8%) Propriétaires et dirigeants d'entreprises (non créateurs) Position de pouvoir Secteur financier 2, 6% des milliardaires dans le monde résident en France : plus de la moitié sont des héritiers (contre 30% au niveau mondial) et 37% sont des créateurs d’entreprise (contre 28% au niveau mondial). Aux Etats-Unis (30% des milliardaires dans le monde), 26, 8% des milliardaires appartiennent au secteur de la finance.
La croissance des inégalités dans les pays émergents (Source : rapport Oxfam 2014)
Croissances de la productivité et de la rémunération du travail : le décrochage depuis les années 1970 (Etats-Unis) (Source : Stansbury A. et Summers L. (2018), « On the link between US pay and productivity » ) “Pay growth for middle class workers in the US has been abysmal over recent decades – in real terms, median hourly compensation rose only 11% between 1973 and 2016. At the same time, hourly labour productivity has grown steadily, rising by 75%. ”
La part des salaires dans la valeur ajoutée en France (Source : Canry N. (2014) « Que nous enseigne l’analyse de la répartition primaire des revenus ? » , Ecoflash, mai 2014) Part salariale dans la VAB des SNF estimée au coût des facteurs, France, 1952 -2012. Données de l’INSEE, comptes nationaux
Parts des intérêts, dividendes et bénéfices non distribués dans l’EBE en France (Source : Canry N. (2014) « Que nous enseigne l’analyse de la répartition primaire des revenus ? » , Ecoflash, mai 2014) Intérêts nets versés, dividendes nets versés et bénéfices non redistribués rapportés à l’EBE des SNF, France, 19852012. Données de l’INSEE, comptes nationaux
Taux marginal maximum d’imposition sur le revenu (Source : Piketty T. (2015), « Putting Distribution Back at the Center of Economics: Reflections on Capital in the Twenty-First Century » , Journal of Economic Perspectives)
Indicateur d’inégalité avant et après impôts : France vs. Us (1990 -2015) (Source : Bozio A. et al. (2018), « Trois décennies d’inégalités et de redistribution en France (1990 -2018), Note du Laboratoire sur les inégalités mondiales. « [L]a plus faible inégalité des revenus disponibles en France par rapport aux Etats. Unis ne s’explique pas par une plus forte redistribution fiscale, mais par une plus faible inégalité avant impôt. »
L’Indice d’inégalité de genre Rangs en 2011 (146 pays) Suède (1) France (10) Corée (11) Royaume Uni (34) Chine (35) Etats-Unis (47) Russie (59) Niger (144) Yemen (146)
Le patrimoine des Français (1995 – 2015) (Source : Xerfi. Canal, décembre 2015) « Fin 1995, le patrimoine net des Français s’élève à 3 400 milliards d’euros, c’est en moyenne 147 000 euros pour chaque ménage. Vingt plus tard, il atteint 10 300 milliards, soit 352 000 euros environ par foyer. Bien sûr, il faut tenir compte de l’inflation. Mais en 20 ans, la valeur réelle de la richesse nette a tout de même progressé de 4, 5% par an. »
La répartition du patrimoine mondial (Source : Oxfam, « Une économie au service des 1% » , 18 janvier 2016)
Un système fiscal moins redistributif (Source : FMI (2015), Causes and consequences of Income inegality) Lecture : Entre le début des années 1960 et la fin des années 2000, le taux marginal supérieur d’imposition a diminué de près de 50 points aux Etats-Unis. Dans le même temps, la part du revenu captée par le top 1% a augmenté de près de 10 points.
François Bourguignon, La mondialisation de l’inégalité ► Voir l’interview (32 mn)
Ruissellement ? ( « Quand les gros maigrissent, les maigres meurent » (Lao Tseu)) - voir Giraud G. (2017), « Le mythe du ruissellement économique » , La Croix, 01/08/2017 - une critique de la thèse du ruissellement (trickle down economics) se trouve également dans une note du FMI de Juin 2015 intitulée « Causes and Consequences of Income Inequality: A Global Perspective »
Inégalités et immobilité sociale (Source : rapport Oxfam 2014 p. 55)
Les périodes longues de croissance forte sont d’autant plus rares que les inégalités de revenu sont fortes (Source : Berg et Ostry (2011), « Inequality and Unsustainable Growth: Two Sides of the Same Coin? » , IMF Staff discution note)
L’innovation à la source des inégalités : le cas des Etats-Unis (Source : Aghion et al. (2015), « Innovation and Top Income Inequality » ) Part du revenant au « Top 1% » , revenus du capital inclus (éch. droite) Dépôts de brevets par habitant (éch. gauche)
Déréglementation financière et envolée des salaires dans la finance (Source : Boustanifar H. , Grant E. et A. Reshef (2018), « Wages and Human Capital in Finance: International Evidence, 1970 -2011, Review of Finance) Notes: This figure plots the average across countries of their finance relative wage and financial deregulation index. Averages are weighted, with total employment in finance as weights. Relative finance wage in each country is constructed as the average wage in finance divided by the average wage in the non-farm, non-finance private sector. The financial deregulation index is the sum of seven deregulation indices: Directed credit/reserve requirements, Interest rate controls, Entry barriers, Banking supervision, Privatization, International capital flows, and Securities market policies. Each index takes values between 0 and 3, where higher values indicate lower regulation. We normalize the index to be between 0 and 1. The sample includes: Austria, Belgium, Canada, Czech Republic, Denmark, Germany, Spain, Finland, France, Hungary, Japan, Netherlands, Norway, UK, and the USA. The plotted series are 3 -year moving averages.
Les interrelations entre inégalités, redistribution et croissance (Source : Ostry, Berg et Tsangarides (2014), « Redistribution, Inequality and Growth » , IMF)
Niveau de redistribution et croissance : pas de corrélation (Source : Ostry, Berg et Tsangarides (2014), « Redistribution, Inequality and Growth » , IMF
Une ‘solution’ au(x) ‘problème(s)’ de la pauvreté : les workhouses en Angleterre (1601 -1948) (Source : Davie N. (2017), « Pauvres et coupables. A propos de : Jacques Carré, La prison des pauvres: l’expérience des workhouses en Angleterre » , La Vie des idées, 23/01/17)
Le revenu universel : un instrument efficace de justice sociale ? (Source : Piketty T. (2016), « Revenu de base ou salaire juste ? » , Le Blog de T. Piketty, 13/12/16) (Source : Appel « Pour un revenu universel crédible et audacieux » , Le Blog de T. Piketty, 25/01/17)
Les systèmes de protection sociale britannique (davantage « beveridgien » ) et français (davantage « bismarckien » ) (Source : « Fusion des minima sociaux : les défis du Universal Credit britannique » , Document d’études de la Dares, Février 2017) Le système britannique de protection sociale (…) emprunte à l’origine au modèle de type « beveridgien 11 » , qui offre une protection d’assistance aux ménages pauvres résidant sur le territoire britannique, sous conditions de ressources. Le modèle français, qui repose davantage sur le principe assurantiel « bismarckien » , lie plus fortement la protection sociale du citoyen à son activité professionnelle. L’allocation chômage illustre bien cette différence : en Grande-Bretagne, l’allocation chômage principale (Income-Based Jobseeker’s Allowance) est forfaitaire et sous conditions de ressources 12 tandis qu’elle est contributive en France. Ces différences se reflètent dans les modes de financement de la protection sociale. Les prestations de sécurité sociale sont financées par l’impôt dans le modèle beveridgien ; elles sont financées en grande partie par les cotisations des employeurs et salariés dans le système bismarckien. La complexité croissante des systèmes de protection sociale a cependant affaibli cette opposition classique entre modèles beveridgien et bismarckien. La France a progressivement étendu le champ de ses prestations noncontributives (création du RMI en 1988, transformé en RSA en 2009 ; création de la CMU en 1999). Au Royaume. Uni, plusieurs prestations sont conditionnées à la cotisation préalable des allocataires : les prestations de santé en espèces, une partie des allocations chômage (…) ou encore une partie des allocations invalidité (…) sont conditionnées à l’exercice d’une activité professionnelle, et par là même au versement de cotisations sociales (National Insurance Contributions). 11 La protection sociale au Royaume-Uni tire ses grands principes du rapport rédigé par Lord Beveridge en 1942, à savoir l’universalité, la généralité, l’unicité et l’uniformité des prestations en espèces. Trois lois successives ont permis la mise en application de ce modèle : le Family Allowance Scheme (système national d’allocations familiales) en 1945 ; la loi sur le service national de santé ( National Health Services Act) et la loi sur l’assurance sociale (National Insurance Act) en 1946. 12 Il existe également une allocation chômage « contributive » dans le système britannique, mais qui est de moindre importance. L’allocation de chômage sous condition de ressources (income-based), qui est forfaitaire, représente 88 % des dépenses d’allocation chômage. En France, l’allocation spécifique de solidarité (ASS) est la seule allocation chômage forfaitaire : elle est relativement marginale par rapport aux allocations chômages contributives (2, 6 Md€ vs. 31, 8 Md€ en 2015).
Les 10 minima sociaux en France en 2016 (Source : Sirugue C. « Repenser les minima sociaux. Vers une couverture socle commune » , Rapport au Premier Ministre, Avril 2016) 10, 5 Md€ 2, 57 Md€ 2, 37 Md€ 41, 9 M€ 100 M€ 20 M€ 65 M€ 239 M€ 8, 2 Md€ 62 M€ prestations non contributives, 4 millions d’allocataires
L’Etat social en Europe (1870 -2015) (Source : Piketty T. (2019), Capital et idéologie)
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