Les lves intellectuellement prcoces EIP Qui sont les

Les élèves intellectuellement précoces : EIP

Qui sont les élèves intellectuellement précoces?

L’intelligence particulière des EIP par Jeanne-Siaud Facchin

Il faut garder à l’esprit que les capacités de l’enfant intellectuellement précoce : • ne garantissent pas la réussite scolaire • peuvent être associées à des difficultés d’apprentissage: ◊ EIP et troubles dys-: environ ¼ des EIP (troubles dys-pouvant d’ailleurs masquer le haut potentiel ou inversement) ◊ EIP et TDHA (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité) ◊ EIP et difficultés scolaires: 1/3 des EIP serait en difficulté scolaire

Qui sont les EIP ? Quelques caractéristiques: • la pensée fulgurante et en arborescence: un élève qui passe du « coq à l’âne. »

• Autres caractéristiques… • ayant besoin de comprendre le bien fondé de ce qui lui est demandé. Elève à la recherche du sens de l’activité proposée: demande pourquoi faire cette activité, à quoi ça sert… • Elève qui ne supporte pas l'injustice (y compris celle que d'autres peuvent subir). • Problèmes relationnels: élève qui a parfois du mal à s’intégrer (décalage avec les autres élèves)

Autres caractéristiques… • il s'ennuie (trop de répétition, trop de lenteur) et peut manifester de la distraction, voire de l'instabilité. Elève rêveur…donc lent à se mettre au travail et élève qui « décroche » facilement. Attention sélective, enfant souvent distrait mais capable d’attention soutenue s’il est intéressé. • Il ne décode pas forcément l’implicite (dans les consignes par exemple)

Autres caractéristiques… Grande intuition: il n’arrive pas à expliquer comment il a réussi à faire le travail demandé. Il sait que c’est le bonne réponse car il le sait…c’est tout! • Fort esprit créatif • Besoin de complexité: plus grande efficacité dans les activités complexes. A l’opposé, erreurs inattendues dans les activités simples. •

• Il peut aller jusqu'à masquer ses compétences pour être comme les autres (effet « Pygmalion » négatif): particulièrement vrai pour les filles EIP. • Un élève qui a une forte culture générale et un esprit curieux. Demande « pourquoi? » . • Elève fortement empathique.

• Impulsivité : enfant qui répond vite, mais de façon pertinente aux questions. Il coupe la parole aux autres. Impulsivité aussi si injustice ressentie. • Il ne connaît pas l'effort (pas l’habitude d’apprendre: grande mémoire)

• Suggestions de quelques pratiques pédagogiques…

1/ La recherche du sens: Faire de l’enseignement explicite et: • expliciter les attendus de la tâche finale; • énoncer les objectifs de séquence et de chaque séance; • formuler ses objectifs de manière explicite. (ex: séance 1: objectif: être capable de jouer un dialogue) ; • favoriser la pédagogie de projet; • expliciter les consignes et les formuler clairement afin de ne pas y inclure d’implicite • énoncer clairement les critères de réussite lors d’une évaluation…

• 2/ Combattre l’ennui: - en favorisant la pédagogie différenciée afin que l’élève puisse travailler sur des activités en lien avec ses capacités. Plus grande efficacité dans les activités complexes. A l’opposé, erreurs inattendues dans les activités simples : proposer différents supports, plus ou moins difficiles et laisser l’élève choisir.

2/ Combattre l’ennui: - en proposant des situations favorisant l'autonomie - situations dans lesquelles l’élève pourra travailler à son rythme. Proposer un plan de travail; de l’auto-correction… ► accepter que son rythme ne soit pas celui de la classe (proposer une activité en autonomie en attendant les autres, accepter qu’il soit plus lent s’il est perfectionniste)

2/ Combattre l’ennui: - en limitant le temps passé aux exercices d'appropriation/ de rebrassage. - en limitant le travail/ temps collectif - en limitant les exercices répétitifs, privilégier le réinvestissement avec le même objectif, mais avec davantage de complexité.

• 3/ Leur donner des aides méthodologiques précises et explicites: • la pensée en arborescence et leur grande intuition peuvent être source de difficulté chez les EIP. Par exemple, un EIP peut avoir du mal à organiser et à structurer sa pensée (faire des choix aussi peut être difficile) lors d’un exposé: ne pas hésiter à le guider alors grandement. • Le fait d’acquérir des stratégies d’apprentissage et de mémorisation peut aussi poser problème : proposer des cartes mentales, des nuages de mots (qui favorisent par ailleurs leur esprit créatif), leur expliquer comment apprendre, comment mémoriser.

• 4/ encourager la créativité (lors d’une tâche intermédiaire ou finale ne leur laissant une part de « liberté créative » , lors de l’appropriation du nouveau lexique via la création d’un nuage de mots, d’une carte mentale…) • 5/ Valoriser et encourager les progrès, le travail fait etc….