LES FRANCAIS DANS LA PREMIERE GUERRE MONDIALE Comment

LES FRANCAIS DANS LA PREMIERE GUERRE MONDIALE Comment cette guerre a-t-elle durablement transformé la société française ?

« LA GRANDE GUERRE » I. L’entrée en guerre. A. Une Europe impérialiste. En 1914, l’Europe domine le monde en menant une politique impérialiste : elle cherche à étendre sa domination politique, économique, militaire, coloniale et culturelle sur d’autres Etats. En effet en 1914 c’est : • une puissance démographique : elle regroupe ¼ de la population mondiale soit 450 millions d’habitants • une puissance économique et financière : c’est la 1ère puissance économique mondiale grâce à la Seconde Révolution Industrielle et la 1ère puissance financière mondiale avec 60 % de l’or mondial • une puissance scientifique et technologique qui s’appuie sur les innovations et les industries nouvelles liées à la Seconde Révolution Industrielle

• une puissance culturelle et idéologique supériorité de l’homme blanc et donc européen qui se doit de civiliser et d’éduquer les races dites inférieures. • une puissance coloniale : les grandes puissances européennes (France, Royaume Uni surtout et Pays Bas, Allemagne, Espagne, Portugal, Belgique et Italie) étendent leurs empires coloniaux en Asie, en Afrique et en Amérique.

B. Une Europe divisée. A la veille de 1914 l’Europe, outre les puissances européennes occidentales telles que la France, le Royaume Uni ou l’Italie, est divisée en 4 grands empires : • l’empire allemand • l’empire d’Autiche Hongrie • l’empire russe • l’empire ottoman

De plus cette Europe connaît des rivalités issues d’anciens conflits (guerre Prusse France de 1870) et de la montée des aspirations nationales conduisant à la création de 2 systèmes d’alliances antagonistes : • la Triple Alliance ou Triplice fondée en 1882 et regroupant l’Autriche, l’Allemagne et l’Italie • la Triple Entente fondée entre 1894 et 1904 et regroupant la France, le Royaume Uni et la Russie. Dans chacun des deux camps, les alliés ont signé des traités qui stipulent qu’en cas d’attaque de l’un eux les autres doivent lui porter secours.

C. 28 juin 1914 : le jour où le monde bascule. Le 28 juin 1914 l’archiduc François Ferdinand, héritier du trône d’Autriche Hongrie, est assassiné par un nationaliste serbe à Sarajevo. Des tensions éclatent alors entre la Serbie et l’Autriche Hongrie. Encouragé par l’Allemagne, l’empereur d’Autriche déclare la guerre à la Serbie. Cette dernière décide de se tourner vers son alliée, la Russie, afin de faire face à cette déclaration de guerre.

L’engrenage et le jeu des alliances fonctionnent alors parfaitement : l’Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1 er août puis à la France le 3 août. L’invasion de la Belgique par l’Allemagne pousse l’Angleterre à entrer en guerre aux côtés de ses alliés le 04 août.

II. Une guerre « fraîche et joyeuse » : été 1914. A. Une guerre soudaine. 1. Une mobilisation générale. L’ordre de mobilisation générale est affiché partout en France et en Allemagne : les soldats français et allemands partent pour une guerre qu’ils imaginent courte.

Durant les premiers mois de la guerre (été 1914), l’opinion et les pouvoirs publics font face à un conflit qui les surprend par sa soudaineté. Si le passage d’un temps de paix à un temps de guerre suscite d’abord consternation puis résignation, très vite prévaut un sentiment définitivement installé : le patriotisme défensif et la résolution à se défendre.

2. L’Union Sacrée. Le Président de la République (Raymond Poincaré) appelle à l’ « Union Sacrée » pour la défense de la patrie : tous les partis politiques (de l’extrême droite à l’extrême gauche) soutiennent un gouvernement d’union et de cohésion nationale.

B. L’échec d’une guerre de mouvement. 1. Des méthodes traditionnelles de guerre. Malgré la Seconde Révolution Industrielle l’armée française est faiblement équipée en artillerie lourde et se défend seulement par des baïonnettes alors que l’ennemi se défend à l’aide de mitrailleuse. Tenue du fantassin: Képi rouge et bleu Capote bleu foncé Pantalon rouge Guêtres Brodequins de marche Accessoires du Fantassin : Couverture et toile de tente Cartouchière Baïonnette Bidon d'un litre avec un quart Gamelle individuelle

Chacun pense que la guerre sera de courte durée et gagnée rapidement grâce aux méthodes offensives traditionnelles (charges de cavalerie, attaque de l’infanterie …) et à une guerre de mouvement (priorité donnée dans le conflit à un déplacement rapide des troupes). 2. Le tournant du conflit. Deux batailles décisives font basculer le cours de la guerre car elles montrent l’incapacité des deux camps belliqueux à prendre un avantage déterminant : • la bataille de la Marne à l’Ouest menée du 05 au 10 septembre 1914 (offensive allemande à travers la Belgique à laquelle les soldats français du Général Joffre répliquent en les stoppant et en les repoussant)

• la bataille de Tannenberg à l’Est du 26 au 30 août 1914 (offensive russe en Allemagne qui se solde par une défaite russe)

3. De la « course à la mer » à la guerre de position. Allemands et Français tentent alors de se déborder réciproquement par l’Ouest : c’est « la course à la mer » . Cependant aucune des armées n’a opéré de percée décisive : les Etats majors renoncent à la guerre de mouvement, les soldats creusent des tranchées : c’est la guerre de position (les armées stationnent pendant plusieurs mois au même endroit afin d’épuiser l’adversaire).

III. Une guerre de position et une guerre totale : 1915 -1917. A. Une guerre d’usure. 1. Une nouvelle stratégie. A partir de 1915, la guerre de position conduit les armées à s’enterrer dans un système de tranchées. La stratégie consiste à lancer des offensives quotidiennes avec utilisation massive de l'artillerie afin de percer le front en un endroit précis et d’user l'adversaire sur le plan militaire, économique et moral. Chaque bataille permet d'avancer seulement de quelques mètres, pour reculer le lendemain.

L’apparition et l’utilisation de nouvelles armes donnent au conflit une brutalité inouïe (mitrailleuse, grenade, mine, lance-flamme, gaz de combat, aviation de guerre …). Le nombre de victimes est effrayant.