LES FEMMES DANS LA RENNAISSANCE Des femmes plaidant

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LES FEMMES DANS LA RENNAISSANCE

LES FEMMES DANS LA RENNAISSANCE

Des femmes plaidant la cause des femmes • Les femmes sont à la Renaissance

Des femmes plaidant la cause des femmes • Les femmes sont à la Renaissance au centre d’une dispute au sujet de leur place dans la société: c’est la “querelle des femmes”

Louise Labé: encourager les femmes à s’instruire. • Étant le temps venu, Mademoiselle, que

Louise Labé: encourager les femmes à s’instruire. • Étant le temps venu, Mademoiselle, que les sévères lois des hommes n’empêchent plus les femmes de s’appliquer aux sciences et disciplines, il me semble que celles qui ont la commodité, doivent employer cette honnête liberté que notre sexe a autrefois tant désirée, à les apprendre : et montrer aux hommes le tort qu’ils nous faisaient en nous privant du bien et de l’honneur qui nous en pouvait venir. Et si quelqu’une parvient en tel degré, que de pouvoir mettre ses conceptions par écrit, le faire soigneusement et non dédaigner la gloire, et s’en parer plutôt que de chaînes, anneaux, et somptueux habits, lesquels ne pouvons vraiment estimer nôtres. Mais l’honneur que la science nous procurera sera entièrement nôtre, et ne nous pourra être ôté. Mais, ne pouvant de moi-même satisfaire au bon vouloir que je porte à notre sexe, de le voir non en beauté seulement, mais en vertu passer ou égaler les hommes, je ne puis faire autre chose que d’élever un peu leurs esprits par-dessus leurs quenouilles et fuseaux, et s’employer à faire entendre au monde que si nous ne sommes faites pour commander, pourtant ne devons nous être dédaignées pour compagnes tant aux affaires domestiques que publiques, de ceux qui gouvernent et se font obéir. Et outre la réputation que notre sexe en recevra, nous aurons valu au public que les hommes mettront plus de peine et d’étude aux sciences vertueuses, de peur qu’ils n’aient honte de voir précéder celles desquelles ils ont prétendu être toujours supérieurs quasi en tout [. . . ]. » Louise Labé, 1555.

Madeleine et Catherine des Roches: l’émulation entre mère et fille. Madeleine des Roches, épitre

Madeleine et Catherine des Roches: l’émulation entre mère et fille. Madeleine des Roches, épitre à ma fille. Les hommes ont toute l’autorité, Contre raison et contre l’équité. Mais envers toi, ma fille qui m’est si proche, Ce me serait un grand blâme et reproche De te conduire au sentier plus battu. La lettre peut changer le vicieux, La lettre accroit le cœur du vertueux. • Catherine des Roches, épitre à ma mère. « Beaucoup diront volontiers que je devais point écrire de quelque sujet que ce soit. Je ne veux faire autre réponse à ce propos-là, sinon qu’il ya bien assez d’hommes qui écrivent, mais peu de filles se mêlent d’un tel exercice, et j’ai toujours désiré d’etre du nombre de peu » Q 1. Que critiquent Madeleine et Catherine des Roches? Q 2. Que recommande Madeleine à sa fille?

Nicole Estienne (1545 -1584) La honte, le mépris, le chagrin, le martyre, Qu’en son

Nicole Estienne (1545 -1584) La honte, le mépris, le chagrin, le martyre, Qu’en son pauvre ménage il lui faut endurer Elle seule entretient la petite famille Elève les enfants, les nourrit, les habille. Et toutes fois encore que l’homme se glorifie Que c’est par son labeur que sa femme est nourrie Et qu’il apporte seul le pain à la maison. S’elle épouse un riche, il faut qu’elle s’attende D’obéir à l’instant à tout ce qu’il commande Sans oser s’enquérir pourquoi c’est qu’il le fait. Il veut faire le grand et superbe dédaigne Celle qu’il a choisie pour épouse et compagne. Mais que lui peut servir d’avoir un homme riche S’il ne laisse pour tant d’etre vilain et chiche? • Que critique Nicole Estienne?

Marie Le Jars de Gournay (1565 -1645) Extraits de son œuvre principale: « Egalité

Marie Le Jars de Gournay (1565 -1645) Extraits de son œuvre principale: « Egalité des hommes et des femmes » , publié en 1622. “Ceux qui prennent la cause des femmes, contre cette orgueilleuse préférence que les hommes s’attribuent, se trompent: ils renvoient la préférence vers elle. Quant à moi, je me contente de les égaler aux hommes: la Nature s’opposant autant à la supériorité qu’à l’infériorité » L’animal-humain n’est homme ni femme, les sexes étant faits ni pour constituer une différence d’especes, mais pour la seule propagation. L’unique forme et différence de cet animal, ne consiste qu’en l’ame raisonnable. » Q 1. Pourquoi, selon Marie de Gournay, ni les hommes ni les femmes ne peuvent être considérés supérieurs? Q 2. Selon Marie de Gournay, quelle est la seule fonction de la différence sexuelle?

Les femmes représentées par les hommes de la Renaissance Ambrosius Benson, Marie-Madeleine lisant, vers

Les femmes représentées par les hommes de la Renaissance Ambrosius Benson, Marie-Madeleine lisant, vers 1525

L’activité intellectuelle des femmes était suspecte. Voici ce qu’en pensait Juan Luis Vives (1492

L’activité intellectuelle des femmes était suspecte. Voici ce qu’en pensait Juan Luis Vives (1492 -1540), humaniste espagnol: “Je sais que les femmes cultivées sont suspectes à de nombreux hommes et j’approuve assez peu le savoir trop subtil qui ne peut que nourrir en mal les natures mauvaises. Pourtant, à celles qui vivent suivant le bien, l’instruction peut être la gardienne de la pudeur, la source de modèles moraux et l’aiguillon pour suivre la vertu. (…). Si elle écrit afin d’éviter de rester oisive, que ce ne soit pas des vers impudiques, mais de saintes réflexions ou bien des histoires édifiantes pour servir à élever ses enfants et se rendre ellemême meilleure » • A quelles conditions Juan Luis Vives approuve t-il les études pour les femmes?

Le corps de la femme associé à son caractère. Giambattista della Porta (1535 -1615)

Le corps de la femme associé à son caractère. Giambattista della Porta (1535 -1615) pratique la physiognomonie. Pour ce qui est de la femme, la compagne inséparable de l’homme, qui doit être participante des mêmes félicités que lui, nous trouvons bien de la différence entre elle et l’homme. Considérant les parties de son corps, elle a la tête petite, la chevelure molle, le visage étroit, le front abaissé, les yeux petits et brillants, la face charnue, le menton rond, les clavicules mal ouvertes, les hanches grasses, les jambes molles et inarticulées, les épaules inarticulées, faibles. Enfin, toute la corpulence plutôt petite, délicate, peu nerveuse , la voix grêle, coupant court en sa démarche; pour l’esprit de la femme, il est craintif, furieux et surtout trompeur. » (1583)

“La naissance de Vénus” (Détail), S. Botticelli (1485): la beauté féminine idéalisée • Comment

“La naissance de Vénus” (Détail), S. Botticelli (1485): la beauté féminine idéalisée • Comment l’artiste a-t-il transformé la réalité pour se rapprocher de sa conception de l’idéal féminin? • Comparer cette représentation avec la description de Giambattista della Porta?

L’enlèvement des filles de Leucippe, Rubens, 1618. • Qu’est-ce qui a changé dans cette

L’enlèvement des filles de Leucippe, Rubens, 1618. • Qu’est-ce qui a changé dans cette représentation des femmes? • Dans quel objectif à votre avis?