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Le Sud-ouest httpmedia. web. britannica. comeb-media 45132345 -004 -52189239. gif Guy Lanoue, Université de Montréal, 2011 -2021
Approximativement 25 groupes linguistiques (certains semblent éteints) existaient au nord du Mexique. Les catégories principales sont Athapascan (les Apache [8 groupes], les Navaho), Uto. Aztèque (8 sous-groupes, dont les Hopi, les Comanche, les Shoshoni et les Paiute du Nord), le Hokan, Yuman, et Zuni (une langue isolée). D’autres groupes existent au sud, mais le Mexique est considéré une aire culturelle séparée, bien quelques groupes comme les Pima (Akimel Oʼotham) et Papago (Tohono Oʼodham) sont aussi présents au Mexique. http: //www. lib. utexas. edu/maps/national_atlas_1970/ca 000097. jpg
Steppe aride froide = « désert froid » , selon la classification Köppen-Geiger standard.
Selon leur histoire orale, les habitants de la région chassaient le cerf mulet, le mouflon, le bison et le wapiti en automne. La viande était séchée. Les plantes, les fruits et les noix étaient cueillis pendant les autres saisons. Une forme de riz sauvage était aussi cueillie. L’agriculture était largement centrée sur le maïs, les courges, les melons. Ces espèces ont été domestiquées ou modifiées génétiquement pour les adapter aux conditions arides de la zone. L’agriculture est certainement arrivée du sud.
Une « aire culturelle » sans unité culturelle véritable. Les peuples de la région parfois ressemblent davantage à leurs voisins qu’à leurs « cousins » de la zone. L’aire culturelle est une division géographique avant tout. Elle détient une dimension symbolique mythifiée par l’imaginaire américain, car la zone n’a pas été convoitée pour la colonisation. Ces peuples pouvaient tranquillement jouer le rôle du « sauvage noble » pour les Américains, car elles étaient relativement exotiques. Certaines étaient sédentaires (et donc « civilisées » ) et haïssaient les Espagnols et Mexicains qui avaient tenté de les conquérir. Même les guerres américaines contre certains groupes (par exemple les Apache, les Navaho) deviennent iconiques pour les manuels d’histoire. Certains peuples fabriquent de la poterie magnifique, qui devient symbole de référence pour la région. D’autres vivaient dans des villages et maisons « typiques » , généralement érigés avec de la brique séchée (adobe). C’est ce dernier trait qui a inspiré les chercheurs américains à la qualifier d’aire culturelle unie. http: //whitewolve. com/native_americans/sw _culture. kiva. jpg La poterie est un artefact communautaire pour les peuples de cette zone, parce que leurs tourailles pour cuir l’argile étaient alimentés par du fumier dans cette région sans arbres. http: //www. andover. edu/Museums/Museum. Of. Archaeology/Collections/Documents/pottery. jpg
Traits principaux 1. Avec l’exception de certains groupes athabascans comme les Apaches, les peuples de cette zone étaient semi-sédentaires avec des villages et des populations relativement denses, même dans le contexte des conditions semi-désertiques. 2. Chaque peuple pueblo avait son propre style architectural. Cela suggère qu’aucun groupe n’ait assis sa domination sur les autres. Les données suggèrent que les rapports étaient harmonieux, mais notez mon point 4 (plus bas) – pourquoi étaient-ils si isolés ? 3. L’on note la présence des sociétés religieuses qui mettent en scène des rituels et cérémonies complexes. Les anciennes théories parfois mettent en avant les conditions difficiles du désert pour expliquer le grand nombre de rituels d’apaisement et de propagation des plantes, selon une logique évolutionniste du 19 e siècle. 4. L’irrigation était pratiquée quand elle était possible. Les villages étaient typiquement situés dans des zones difficiles d’accès et donc relativement loin des terres cultivées. Ceci suggère que les rapports n’étaient pas toujours harmonieux, ou, s’ils l’étaient, c’est parce que les personnes s’isolaient l’une de l’autre. Une couverture Navaho, 1881. Éleveurs de moutons, ils étaient et sont toujours renommés pour la beauté de leurs tissus et de leurs dessins. Les teintures sont naturelles, mais après 1880, ce sont des teintures anilines importées qui s’ajoutent à la palette. http: //www. smithsonianeducation. org/textiles/english/gallery/img_gal/2000 -8961_l. jpg
Tissage Navaho, 1873, New Mexico. Le métier à tisser Navaho est très simple, sans aucune pièce mécanique : le mouvement du fil est effectué à la main. En fait, c’est un simple cadre. Ce travail à la main est peut-être la raison de sa texture fine et de sa haute qualité. Les personnes (les femmes, en général) peuvent mettre des années à fabriquer une grande couverture. Les motifs n’ont pas une fonction religieuse bien que la mythologie Navaho parle d’une figure mythologique « Spider Woman » qui leur ait enseigné ce métier. Les couleurs deviennent plus vivaces à l’époque américaine, et les motifs peut -être plus complexes.
5. Plusieurs peuples fabriquent de la poterie dont la majorité est colorée, avec une finition lisse, surtout dans la partie sud-ouest de la zone. Au nord-est, ils ont tendance à texturer leurs pots et leurs plats avec des couleurs moins saillantes. La production est encouragée par la nécessité de transporter et de conserver l’eau. 6. Les animaux domestiqués (les moutons, les chèvres, les chevaux) sont introduits par les Espagnols au 17 e siècle. Évidemment, le cheval est moins important pour les peuples sédentaires. Le maïs est précolonial et certainement arrivé du Mexique. 7. L’on retrouve peu de stratification politique en dépit de la coopération indispensable pour la construction des maisons et des villages, des systèmes d’irrigation, la défense de terres de pâturage, etc. 8. Le contrôle social semble être davantage exercé par les organisations religieuses. Les institutions politiques sont fragiles. 9. Un historique de rapports tendus existe entre plusieurs de ces peuples, mais peu de guerres. Les conflits pourraient être déclenchés par la pénurie d’eau. L’introduction de l’élevage a probablement aggravé les enjeux. Historiquement, le conflit le plus tendu a opposé les Navaho et les Hopi. http: //www. antiquehelper. com/auctionimages/23972 t. jpg Vase, origine inconnue, c. 18 e siècle.
L’occupation de cette zone date de 12, 000 ans a. -P. Les aires culturelles préhistoriques ont été relativement bien étudiées parce que ce sont parmi les seules cultures américaines qui construisaient des « villes » et des édifices de plusieurs étages. Par ailleurs, elles avaient domestiqué et développé des espèces de maïs, de courges et de patates qui sont très résistantes aux conditions arides typiques de cette zone. Le climat sec a favorisé la conservation de certains types d’artéfacts. http: //swst. web. arizona. edu/screenshot_cultural. jpg
Une autre vision simplifiée des cultures préhistoriques d’une région importante est la « Four Corners » . Patayan http: //3. bp. blogspot. com/_DNm. V_kncr. J 4/S 7 q. Q 7 Tjtxc. I/AAAAARE/dk. Vxourd. GX 8/s 1600/Four+Corners+Indians. jpg Ce lieu est nommé ainsi en référence à l’intersection des quatre États contemporains dont les frontières ont été tracées avec une précision mathématique, car les points de référence topographique saillant n’existaient pas dans la région.
– Hohokam – 1 AD – c. 759 AD ; culture considérée ancestrale aux Pimas et Yuman. – Mogollon – 200 AD – c. 1500 AD ; intermédiaire entre la culture Mimbres et les peuples actuels ; – Anasazi – considérée la culture ancestrale des Pueblos (Hopi, Zuni, Tewa) ; ils ont occupé la zone il y a 2000 -2200 ans et ont absorbé la culture Mimbres. Ils étaient cultivateurs, avaient une culture sédentaire et ont construit des villages (les Pueblos). – Patayan – à l’ouest ; une culture formée de divers peuples non homogènes, qui se concrétise vers 900 A. D. ; connue pour ses céramiques et ses paniers. – Fremont – des fourrageurs et chasseurs, essentiellement à mi-chemin entre les ancêtres des Anasazi et les cultures archaïques du Bassin au nord. À gauche, l’art rupestre dans la zone patayanne. À droite, maisons anasazi. Ces cultures préhistoriques n’étaient pas les premières arrivées sur place, mais elles sont les mieux étudiées. http: //www. crystalinks. co m/anasazinicole. jpg http: //1. bp. blogspot. com/_FIma. QATWT 5 s/S 4 q. Gi. J_4 oe. I/AAAAAA AABc. Q/Fibmw 5 -w 0 Ac/s 400/3089618193_63 e 67 fdfb 4. jpg
Préhistoire et histoire 1400 – les Athapascan arrivent du nord et s’y établissent. Ils adoptent plusieurs éléments des cultures locales, surtout les Navaho, qui se transforment en agriculteurs et éleveurs. Leurs cousins Apache sont fidèles à leur héritage de chasseurs. Quelques siècles plus tard, l’arrivée des Espagnols les militarise. Ils normalisent le brigandage, surtout contre les colons mexicains/ espagnols. 1540 – l’expédition Coronado partie de la Californie arrive dans la zone. Contrairement aux croyances populaires, elle n’est pas responsable de l’introduction du cheval. Cela advient quelques années plus tard avec la colonisation. 1598 – la colonisation espagnole commence. http: //www. nationalgeographic. c om/history/ancient/images/sw/co ronado-expedition-51246268 sw. jpg http: //www. legendsofkansas. com/people/Cornad os%20 Expedition, Frederic%20 Remington, %201 898. jpg Deux versions de l’expédition Coronado, une sans esclaves, l’autre (à droite) avec.
1680 – la révolte des Indiens pueblos contre les Espagnols, qui exigeaient du tribut et des esclaves. Les Espagnols avaient également tenté de supprimer les religions autochtones 1692 – les Espagnols retournent en force. 1846 – les Américains expulsent les Espagnols de la zone. 1863 – les Apache sont obligés de se rendre aux Américains. 1864 – les Navaho sont capturés et emprisonnés. Deux scènes de la captivité des Navaho, 1864. La marche vers le camp-prison est connue comme « La longue marche » (de Canyon de Chelly à Fort Sumner, 500 km). Des milliers sont morts avant de recevoir la permission de retourner à leurs terres ancestrales en 1868. Ironiquement (pour les Américains), cette épreuve a peut-être contribué à renforcer la solidarité Navaho et à leur épanouissement. http: //americanindianoriginals. com/images/Navaho-long-walk 1864. jpg http: //americanindianoriginals. com/images/Navaho-fort-sumner. jpg
1868 – les Navaho sont confinés sur des réserves. 1868 – les Apache sont confinés sur des réserves. 1878 à 1934 – la réserve navaho reçoit des terres supplémentaires. Ils sont le seul peuple à obtenir de tels bénéfices, mais cela se produit avant la découverte des minéraux convoités par l’industrie américaine. 1850 à 1950 – les Hopi sont l’un des rares peuples protégés (contre leurs voisins navaho) par le gouvernement et par l’armée américaine, car ils exigent peu de terre (leur agriculture est très efficace), ils sont sédentaires et ne se sont pas soulevés contre les Américains. Cependant, l’activité missionnaire intense de la part des protestants et des mormons est présente sur place, menant à un clivage entre les traditionalistes et les convertis. 1950 à 1990 – une commission protège les frontières de la réserve hopi, qui est entièrement encerclée par la réserve navaho. La réserve hopi est agrandie. 2001 – la population navaho rebondit : 300 k, dont 160 k vivent sur la réserve. À la différence de plusieurs peuples, au moins 170 k d’entre eux parlent la langue navaho couramment. Une maison traditionnelle navaho, le hogan, c. 1900. http: //3. bp. blogspot. com/-Es. CHTb. W 5 b. U/Teaff. Fv. Aq 9 I/AAAAAs/d. Wk. I 3 j 6 Cexw/s 1600/HOGAN. jpg
Oregon Trail Entre 1846 et 1869 (quand la construction du chemin de fer transcontinental fut complétée), on pense qu’approximativement 400, 000 personnes ont quitté l’est des É-U pour s’établir en Oregon, Californie et Washington. Le parcours, partant du fleuve Missouri et tracé par des marchands et aventuriers au début du 19 e siècle, a vu 65, 000 personnes mourir au cours du voyage, une personne pour chaque 55 mètres de trajet. Le chemin croise les territoires du Bassin, et surtout des Mohave, tandis que le California Trail (dont le virage vers le sud-ouest se trouve en Idaho) traverse l’Aire culturelle du sud-ouest.
Le mort de Mary Oatman en 1855 ou 1856. Mary et sa sœur ainée Olive furent capturées par des Yavapai trois ans plus tôt et vendues à un groupe de Mohave, qui les ont adoptés et, selon le récit de Olive publié après son retour à la société blanche, les ont bien traités. Mary est morte de faim, mais une famine frappe la région; elle n’est pas ciblée par sa race. Cette eau-forte montre Mary à torse nu. Les femmes Mohave portaient des jupes, mais pas de blouses, comme montre la photo de 1883, où on voit aussi les tatouages traditionnels des femmes, inclus Olive Oatman, à droite, photographiée après son retour en 1857. Les deux illustrations contribuent énormément à l’image américaine des Autochtones comme des sauvages, bien qu’il semble que les Mohave manquaient à Olive après son retour.
Les Navahos (Diné) ‘Navaho’ est un nom tewa, une mot tanoan dans la langue des Tewa, voisins des Hopi) Leurs villages traditionnels ont 150 habitants, un système de parenté complexe et des institutions politiques ambiguës. Deux chefs sont présents, l’un pour la paix et l’autre pour la guerre. Ce sont traditionnellement des éleveurs et cultivateurs. Les Navaho ont un système clanique matrilinéaire, avec 50 à 65 clans à la fin 19 e siècle, et plus de 140 aujourd’hui. Le nombre est incertain parce que leur rôle dans l’organisation sociale n’est pas évident, surtout qu’un grand nombre semble avoir été créé avec la reprise démographique navaho à la deuxième moitié du 20 e siècle. Certaines légendes parlent de 4 clans créés par Changing Woman, une personnification de la terre mère et surtout des saisons. Aujourd’hui, même les Navaho ne sont plus certains du rôle du clan : « Beyond limiting marriage choice, clan affiliation serves only to establish certain special etiquette patterns as between members, especially if they happen to be strangers » (http: //Navahopeople. org/blog/Navaho-clans-and-marriage-choices/, consulté 15 -02 -12) Comme d’autres groupes autochtones ici et là qui ont établi des casinos, certains Navahos ont créé des lieux de « tourisme ethnique » . Ici, un guide du site Discover. Navaho à Monument Valley montre un clan chart, prétendument un organigramme du système clanique navaho, qui, étrangement, ressemble à un motif décoratif qui ornent leurs paniers traditionnels. http: //discover. Navaho. com/images/kimmanygoats. jpg
Des ambiguïtés : Quelques exemples : a) Le système de parenté est basé sur la parentèle, donc, un système bilatéral et cognatique ; b) le mariage est exogamique, de préférence avec quelqu’un du clan du père ; le mariage entre cousins croisés est mal vu et absolument défendu entre les cousins parallèles ; c) le divorce était relativement facile, et donc la signification du mariage dans le système clanique n’est pas claire ; d) la polygamie est tolérée ; e) le plus souvent, deux frères épousent deux sœurs, ce qui suggère que le système clanique ne sert pas uniquement à consolider des liens de collaboration ; f) le frère de la mère de famille (qui n’habite pas dans la maisonnée de sa sœur) peut exercer de l’influence sur la maisonnée de sa sœur, ce qui suggère que la maisonnée n’est pas nécessairement une catégorie fondamentale (surtout avec le divorce relativement fréquent) ; g) en dépit de la résidence matrilocale, les interactions entre la belle-mère et son gendre sont défendues (l’équivalent du rapport de plaisanterie) ; donc, la maisonnée n’est pas très unie ; h) l’époux appelle sa femme « celle avec laquelle je gagne ma vie » , et l’épouse appelle son mari « le père des enfants » ; encore un indice qui suggère que les membres de la même maisonnée ne sont pas solidaires les uns avec les autres ; i) les clans font partie des « phratries » , mais la logique totémique semble absente ; j) les étrangers qui épousent des Navaho sont placés dans un clan, créé selon leur groupe d’origine ; k) la vie rituelle est dominée par les hommes. À droite, un panier avec un motif traditionnel qui ressemble au « clan chart » de la diapo précédente. http: //www. clnep. org/images/COLBASKET_1_3. psd. jpg
En fait, le système clanique ne fonctionne pas comme un système totémique classique, comme c’est le cas pour les Tsimshian, où la précision mathématique de l’ensemble permet de créer un imaginaire « parfait » qui « corrige » (et reproduit tacitement) les lacunes et les contradictions de la culture du quotidien. Les Navaho semblent avoir adopté un système de parenté bilatéral, et une fiction que chacun des grands-parents ait une identité clanique unique ( « la parentèle » ). Cependant, seulement les identités claniques deux grandmères sont transmises aux petits-enfants. Le mariage unit les deux parentèles, mais le mariage avec une personne qui partage l’identité clanique des grands-parents paternels autant que maternels est défendu. Ce processus d’incorporation au niveau clanique semble être reconnu par leurs mythes qui parlent d’un nombre restreint de clans au moment de la fondation du monde. Aujourd’hui, il existe des centaines de clans, organisés en 9 phratries où les clans partagent un nombre limité de traits (les clans « adoptés » inclus) : une 10 e phratrie other, « autres » , où les liens totémiques ne semblent pas trop clairs, et même une 11 e phratrie, composée de « clans » créés au moment où un (ou une) Navaho épouse un non-Navaho. Donc, un système qui incorpore les clans, mais pas des individus. Un « système » qui n’est pas vraiment un système, mais un moyen d’organiser et de parler des éléments importants de l’univers Navaho : loin et proche, collaboration et complémentarité (homme et femme), présent/passé et avenir, guerre et paix. On voit les symboles claniques, les « pyramides » , pointer vers les marges du plateau qui représentent le « loin » : ce sont des flèches qui « défendent » le « cœur » de la société. Mais l’inverse est aussi vrai. Le dessin au centre ne représente pas un flocon de neige, mais un dessin formé par les petites pyramides à l’autre bord du cercle rouge : elles pointent vers l’intérieur, suggérant que la société Navaho est symbolisée par le cercle rouge (partiellement ouvert, et donc potentiellement capable d’incorporer des étrangers), et qu’on doit s’éloigner du cœur comme on doit écarter le marge. Être trop renfermé sur soi-même est autant souhaitable que trop d’être trop ouvert à l’autre : enfin, la même dynamique signalée par le système clanique tsimshian.
La terre est ni la propriété des maisonnées ni celle du clan : c’est uniquement le droit usufruit qui est transmis dans la ligne maternelle. Le chamanisme est une dimension mâle. Les chamanes sont censés être en contact avec le passé, sauf qu’il existe des anomalies qui entourent la dimension temporelle : les Navaho ont une peur de la mort bien documentée, et mentionner les noms des défunts est un tabou absolu. Après un décès, le corps est retiré du hogan par une nouvelle porte créée pour l’occasion, et sa résidence est brûlée. Les personnes qui exécutent ce rituel doivent brûler leurs vêtements et faire un bain purificateur après 3 jours. Après l’enterrement, en dehors du village, ils prennent un autre parcours pour retourner au village (pour confondre les esprits maléfiques). Le placenta est un objet de peur et brûlé après la naissance. Tous ces traits sont des indices (mais pas des preuves définitives) que le principe lignager (linéaire) n’est pas forcément lié au système clanique. Les phratries sont des assemblages de clans, mais les clans ne sont pas des assemblages de lignages. Le lignage trace la descendance, tandis que les clans tracent le lieu d’origine des individus. Un chamane navaho, 1905, Edward Curtis. http: //www. old-picture. com/indians/pictures/Navaho-Shaman. jpg
“I have learned from a number of Indians their gentile affiliations on both paternal and maternal sides, and have then asked them carefully whom they might and whom they might not marry among the various gentes and phratries of the tribe. As a result of these inquiries I have found that the forbidden degrees of kindred are just the same in the father's as in the mother's line. No man or woman may marry into his (or her) father's gens, nor into the phratry or sub-phratry with which his father's gens has special affiliation. ” - Washington Matthews, “Marriage Prohibitions on the Father's Side among Navaho”, The Journal of American Folklore 4(12): 78 -79, 1891 “On the positive side, however, no pattern of clan preference in marriage is discernible. The frequency of marriage between different pairs of clans is proportional throughout to the numerical strength of the clans themselves. ” http: //Navahopeople. org/blog/Navaho-clans-andmarriage-choices/, 13 -03 -2014 Selon le témoignage Navaho (ici-bas), il est possible de renouveler les mariages entre deux clans s’ils sont suffisamment grands, c’est-à-dire, quand on ne peut plus tracer les affiliations généalogiques secondaires patrilinéaires, qui ne sont pas transmises. Ceci permet aux personnes de renouveler les liens claniques en oubliant les détails généalogiques après 4 générations.
La diapo suivante est une représentation théorique du fonctionnement du système clanique. Si les personnes ne peuvent pas se marier entre cousins-croisés (qui ne partagent pas la même identité clanique primaire héritée de la mère, mais qui partagent une identité secondaire, l’identité clanique maternelle du père), cela veut dire qu’ils ne peuvent pas renouveler les mariages avec les mêmes clans pendant 3 générations, après qu’ils ont « perdu » l’identité secondaire. Partant des 4 clans mythiques identifiés dans les légendes de création, ces interdictions mènent à la création de plusieurs clans pour s’assurer que les individus ne partagent aucune identité clanique, ni maternelle ni paternelle. Cette identité secondaire (des deux grands-pères), mais « cachée » (pas marquée, dans le sens linguistique) se transmet de façon intacte pendant seulement 2 générations. Donc, dans la 4 e génération, les mariages peuvent unir des personnes dont les ancêtres étaient mariés dans la génération des arrières grands-parents. Avant la 4 e génération, la communauté doit continuer à créer de nouveaux clans pour permettre le mariage en dehors du cercle matrilinéaire et patrilinéaire (l’identité qui lie les cousins-cousines croisés, par exemple). Le nombre de clans, toujours en croissance, dépend du nombre de personnes disponibles chaque génération. À l’intérieur d’une bande, il est nécessaire de créer de nouveaux clans même s’il est toujours possible d’épouser un étranger. Les étrangers sont toujours « incorporés » dans un nouveau clan. Donc, les Navaho sont arrivés à posséder aujourd’hui, partant de 4 clans, 130 à 150 clans.
Dans la première génération, on commence avec 4 clans (le nombre mentionné dans leur mythe de la création). Dans la 2 e génération, 1, 2, 3 et 4 ne peuvent pas épouser des cousins croisés ou parallèles, ni du côté du père ni de la mère, ce qui exclut 5, 6, 7 et 8. Ils doivent trouver des partenaires en créant 4 nouveaux clans (9, 10, 11, 12). Dans la 3 e génération, clan 1 ne peut pas marier 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, car ils contiennent, autant sur le côté patri- que matrilatéral, des cousins croisés ou parallèles (c’est le même problème pour 2, 3, et 4). Ceci les oblige à créer les clans 13, 14, 15, et 16. Mais, à la 4 e génération, les 4 premiers clans (ici, j’illustre seulement avec no. 2) peuvent marier 5, 6, 7, 8 ou un nouveau clan (17), mais pas les clans 9 à 16, qui contiennent des cousins. Même chose pour clan no. 16.
Après avoir atteint la masse critique où on « oublie » l’identité clanique de la ligne paternelle (après 3 générations), les Navaho continuent à créer de nouveaux clans, mais à un rythme plus lent, à fur et à mesure qu’ils incorporent des étrangers (qui reçoivent une identité ‘Navaho’). Autrement dit, après ce seuil, la création de nouveaux clans va sensiblement diminuer. Elle est directement liée au degré et à l’intensité d’incorporation des étrangers et au nombre de personnes disponibles dans la bande locale. Il est possible que de nouveaux clans soient créés à un rythme plus soutenu que celui représenté dans ce graphique.
http: //slinabande. ie/wordpress/wpcontent/uploads/2010/01/Navahosjamane. jpg Chamane navaho Enfin, le système clanique et la filiation ne semblent pas former une matrice pour la dimension temporelle : a) Les matriclans (femelles) ne sont pas liés aucunement au passé mythique raconté par les mâles. b) On semble séparer le passé (ancêtres : la mort) et l’avenir (descendants : la naissance) du présent, sauf pour le chamane, qui a accès à la dimension où « vivent » les défunts. c) De plus, le pouvoir chamanique mâle est lié à la chasse « ailleurs » , car « l’ici » navaho est agricole et symboliquement femelle. Donc, le chamane, qui normalement voit « loin » et donc lie « ici » et « ailleurs » sur le plan horizontal, fait aussi le pont entre le passé et le futur, le haut et le bas symbolique. Il semble que le modèle de la communauté dans l’imaginaire navaho soit basé sur une métaphorisation de la distinction chasseur-agriculteur, loin (mâle)proche (femelle), passé/futur (mâle) et présent (femelle). Voilà pourquoi la seule fonction des clans matrilinéaires est de réglementer le mariage et pousser les personnes à former de nouveaux liens de collaboration. Le mariage est une collaboration économique à court terme (le divorce est prévalent) et ne produit pas des liens de collaboration de longue durée.
haut/mâle ; animaux/loin ; futur ; guerre centre/terre femelle plantes/proche présent paix Une autre représentation du cosmos navaho, en 3 -D centre/terre femelle plantes/proche présent paix httpgoodshare. orgwpwp-contentuploads 201009 torus-animated. gif bas/mâle ; animaux/loin ; passé ; guerre Autrement dit, les Navahos divisent le monde en « ici » et « ailleurs » pour y attacher toutes les autres dimensions de leur vie. Puis, ils créent un mécanisme clanique pour s’assurer que leur société est toujours en expansion (les alliances transforment les « autres » en « parentèle exogamique » , une identité qui perdure au moins 3 générations).
Un modèle de l’imaginaire navaho en 2 dimensions. Notez la ressemblance avec un dessin traditionnel souvent utilisé comme matrice pour les paniers et sur la poterie. mâle, animaux/loin, passé/futur guerre femelle plantes/proche présent paix mâle, animaux/loin, passé/futur guerre
Les Navaho sont renommés pour leurs peintures de sable, exécutées avec des minéraux : le gypse (blanc), l’ocre, le pollen, la farine de maïs (jaune), le grès (rouge), le charbon (noir), le charbon et le gypse (bleu). Elles sont utilisées pour guérir. La peinture est par la suite détruite, car elle a absorbé la maladie du patient et est devenue toxique. À gauche, Pollen-Boy. Aujourd’hui, il y a des Navaho qui les produisent pour les consommateurs euroaméricains.
Il existe de centaines de motifs, mais parce que ces compositions sont détruites après la cérémonie de guérison, il est fort possible que les chamanes-artistes créent des interprétations et non des reproductions fidèles, et que les motifs aient évolué. http: //upload. wikimedia. org/wikipedia/commons/thumb/a/a 1/Navaho_sandpainting. jpg/800 px-Navaho_sandpainting. jpg À gauche, un dessin datant de 1907, photographié par le célèbre Edward S. Curtis. L’idée conventionnelle, en partie basée sur l’interprétation du chamanisme offert par Claude Lévi-Strauss, est que le dessin incarne l’harmonie et l’équilibre, et que le patient en déséquilibre est donc réintégré dans la normalité. C’est un mécanisme particulièrement efficace dans les sociétés de l’Amazonie à petite échelle et, surtout, homogènes étudiées par L. -S. dans les années 1930. Mais je pense qu’il existe une autre dimension : c’est l’acte de création du dessin, vu par le patient, qui l’intègre. L’image du cosmos est non seulement présente de façon passive, elle est créée devant ses yeux, grâce à sa condition. Le contenu de l’image n’est pas important, le fait d’assister à une représentation de la création de l’univers est une démonstration concrète de l’ordre et de l’harmonie dont il fait (ou est censé faire) partie, dont il est le déclencheur.
La mythologie Navaho est complexe, car elle semble avoir adopté des éléments des groupes avoisinants. Par exemple, le Transformateur dene est plutôt fripon (trickster) dans la mythologie Navaho. Il a les attributs du Transformateur – avare, stupide, impatient – mais se présente sous forme de Coyote, le fripon qu’on retrouve partout dans l’Ouest. Le Coyote et le Lapin : illustration d’un artiste inconnu sur un site de l’historien Navaho Harold Carey Jr. (http: //Navahopeople. org/blog/coyote-tales-coyote-and-rabbit/; 8 -03 -2016), avec l’avertissement : “Please remember that the telling of Coyote Stories is restricted to the winter storytelling months, October through February. ” Cette réglementation est plus typique de leurs voisins les Hopis.
La mythologie Navaho, comme plusieurs autres mythologies autochtones, ne propose aucun mécanisme qui déclenche la création. D’un monde sombre, le premier couple est passé au 2 e, le monde bleu, où les tensions les ont poussés à passer au 3 e, le monde jaune. Un déluge les oblige de se rendre au 4 e monde blanc, qui est aussi un monde dominé par l’eau. Là, le premier couple a créé le Soleil, la Lune, la Terre (d’un morceau de terre qu’ils avaient amené avec eu du 2 e monde). De jeunes enfants (qui ne sont pas produits du premier couple) tuent les monstres qui habitent ce monde. Éventuellement, ce monde est détruit et les humains passent au 5 e monde, le nôtre. Selon certains Navaho, il existe 7 mondes en tout, une division qui évoque les croyances hopi (qui pensent que nous sommes présentement sur le 4 e et non sur le 5 e). Les araignées (Spider Woman chez les Navajo ; Spider Grandmother chez les Hopi) sont un autre point de chevauchement des deux systèmes. Image de 1936 montrant les 4 mondes Navahos. L’interprétation de la mythologie et de l’art Navaho est devenue difficile, car elle a été trop étudiée, trop réifié, et trop « contaminée » par le mouvement New Age des années 1970. La seule manière de se faire une idée de la pensée Navaho est d’utiliser des mythes et des images anciennes.
Le tissage a déjà été mentionné comme un art traditionnel. Aujourd’hui, ces tapis valent une fortune. L’arrivée du chemin de fer a ouvert des marchés pour les Navaho. Des Espagnols ils ont appris à travailler l’argent et à créer des bijoux. Comme les tapis, les spécialistes interprètent des motifs traditionnels qui évoquent les dessins qui représentent leur système clanique. À droite, le motif « fleur de courge » .
Les Navaho aujourd’hui comptent 300 k personnes inscrites dans la tribu, dont 160 k vivent sur une réserve de 40 k km carrés (27 k mi/ca). Leur langue est vivante. Peut-être la moitié est bilingue. Dans les années 1930, le gouvernement américain avait diminué leurs cheptels pensant qu’ils avaient trop de moutons pour une zone désertique. Mais le gouvernement américain avait utilisé des statistiques venant de l’élevage classique des zones tempérées. Ils n’ont pas pris en considération que les Navaho, comme les Hopi et les autres groupes du sud-ouest, avaient développée (ou modifié) des espèces plus résistantes (le Churro) à la sécheresse, et donc qu’ils pouvaient avoir des densités plus élevées. Les Navaho se sont montrés prêts à adopter des techniques modernes, comme l’antiparasitage chimique.
La pression pour réduire le cheptel a causé beaucoup de souffrance. Cependant, deux choses ont amélioré les conditions des Navahos : a) La Deuxième Guerre mondiale était un moment clé pour la tribu. Des milliers de Navahos ont rejoint l’Armée et plusieurs d’entre eux ont été décorés pour leur courage. D'autres ont quitté la réserve pour travailler dans des villes, et ne sont pas retournées après la guerre. Des centaines ont travaillé comme « communicateurs » (les fameux code-talkers) pour l’armée dans le Pacifique, créant une renommée qui a été bénéfique pour toute la tribu. Leur grand nombre a fait que les Navahos étaient souvent les seuls et uniques « Indiens » que les Blancs aient connu dans les espaces institutionnels (comme l’Armée) ou dans des espaces « blancs » . b) L’uranium a été découvert en grande quantité sur leur réserve après la guerre. Bien que les Navahos n’ont en pas bénéficié directement, ils ont néanmoins pu travailler dans les industries minières pour augmenter leur revenu et pour absorber le chômage. En fait, c’est une arme à double tranchant, car les mines ont empoisonné l’environnement. Le taux de cancer semble avoir augmenté (http: //www. nec. Navahonsn. gov/portals/0/reports/Navaho%20 cancer%20 rpt%200626 10. pdf, 8 -03 -2016)
Le cas du Black Mesa Peabody Coal illustre les problèmes des Navaho (et des Hopis dans ce cas). Au début des années 1960 la compagnie minière Peabody Coal (click) signe avec les Navahos (et plus tard avec les Hopis) un accord la permettant d’extraire du charbon de deux mines situées au Black Mesa, une zone partagée entre les deux tribus. Le charbon est pulvérisé, mélangé avec l’eau pour le transformer en lisier, et transporté à une centrale électrique à distance de 400 km. par un carboduc (pipeline). Cette méthode utilise 3 m litres d’eau par jour, prise de l’aquifère Navaho. Bémol : l’avocat qui représentait les tribus pour l’accord a été corrompu par la compagnie. En dépit de cela, l’accord est resté en place pendant 4 décennies en dépit des dénonciations et actions légales autochtones. Il est enfin annulé par les tribunaux en 2005, mais l’eau est irrécupérable. Les deux mines et la centrale électrique ; la 2 e mine n’a pas été affectée par la décision du tribunal, car elle transporte le charbon avec un tapis roulant, et donc n’enlève pas l’eau du territoire autochtone. Elle a été fermée en 2019 pour des raisons économiques, pas par décision du tribunal.
Une photo aérienne du central à charbon en question (Navaho Generating Station)
Les groupes apaches - Western Apache WA), Navaho (N), Jicarilla (J), Mescalero (N), Chiricahua (Ch), Lipan (L), Kiowa (pas représentés sur la carte, car ils sont arrivés dans la région après le 18 e siècle), Plains Apache (PA) pop. c. 120 k) sont aussi matrilinéaire avec un système clanique, que Charles Kaut ( « Western Apache Clan and Phratry Organization » , American Anthropologist 58(1): 140 -6, 1956) déclare ‘plus intact’ du système navaho (détruit par la guerre et exile) et donc peut agir comme une clef pour comprendre les navaho. Les groupes plus à l’est étaient orientés vers la chasse, tandis qu’à l’ouest avaient des économies mixtes. Les plus ‘agriculteurs’ étaient les Western Apaches. Apache n’est pas un mot diné, mais Zuni, et signifie ‘ennemie’. À gauche, location des Apaches au 18 e siècle. À droite, aujourd’hui. https: //upload. wikimedia. org/wikipedia/commons /f/ff/Apachean_ca. 18 -century. png, 11 -11 -19
Un indice de la structure des clans diné vient de Kaut (op. cit. ): « The Western Apache think of the clan as being that group of relatives which is descended not necessarily from one common ancestor but from the group which established the first agricultural site at which the clan originated. The clan name generally refers to this legendary place. Clan members form an exogamous group within which there is a bond of obligation almost as close as that in the nuclear and extended family. The clan’s main function now, but more importantly in the past, is to control use of farming sites, to regulate marriage, to extend obligatory relations beyond the family, and to provide a basis for war and ceremonial organization. ” (p. 142)
En fait, les Apaches reconnaissent trois types de liens entre ‘clans’ (dont les liens généalogiques ne remontent pas plus que trois générations): ‘très apparentés’ (closely related; en effet, une phratrie), ‘apparenté’ (related; des clans qui partagent un historique matrimonial, mais en deux phratries différentes), et ‘faiblement apparenté’ (distantly related; en deux phratries différentes dont aucun clan ne partage un historique matrimonial). Les premières deux catégories ne peuvent pas se marier. Il est convenu que tous les clans ‘closely related’ se sont mariés dans le passé, tandis que les clans ‘related’ appartiennent à des phratries distinctes, dont quelques clans (mais pas tous) ont marié des clans de l’autre phratrie. Ces trois catégories semblent correspondre à la croyance que tous les clans sont les descendants des quatre clans d’origine navaho. Geronimo (Goyaałé), un Bedonkohe Apache qui a combattu les Mexicains et puis les Américains; 1887. ‘Geronimo’ était le nom en code d’Osama bin Laden, selon les Américains. Son arrière petit fils a protesté au gouvernement.
Zuni (A: shiwi) est un peuple possédant une culture ‘pueblo’ typique, qui ressemble à celle de leurs voisins Hopi. Ils habitent des villages au long du fleuve du même nom, qui est un tributaire du Little Colorado River. La population (20 k) est largement située dans le pueblo (‘village’) du même nom. Leur origine est probablement un peu au nord-est, mais ils sont cultivateurs depuis trois millénaires. Aujourd’hui, ils sont plutôt éleveurs (moutons, vaches) et dépendent en partie sur la vente d’objets ‘traditionnels’. À différence des Hopi, les touristes sont bienvenus. Les Zuni sont relativement bien étudiés parce qu’un anthropologue américain, Frank Hamilton Cushing (qui travaillait pour le Smithsonian), a vécu avec eux 5 ans (1879 -1884) et a été initié dans une de leurs sociétés secrètes. Plus important, il pratiquait une anthropologie réflexive, où il présentait ‘sa’ culture aux Zuni en échange de bribes de ‘leur’ culture. Quelques Zuni l’ont donc accompagné en tour éducatif, où ils ont été bien reçus par les euro. Américains.
Les Zuni sont formellement matrilinéaires, mais ce sont des considérations pratiques qui déterminent les termes de parenté. En particulier, la parenté est structurée par la distance relative entre deux personnes, mais cette distance peut être interprétée en termes différences d’âge (et donc d’ancienneté ou rang) à l’intérieur d’une a) maisonnée, ou b) d’une sodalité (symbolisé par un autre type de ‘maisonnée’, le kiva), ou par un simple rapport de solidarité émotive, comme l’utilisation eurocanadienne de ‘oncle’ par des enfants pour désigner les amis intimes des parents. À différence des pratiques occidentales, ces termes (surtout tsitda, ‘grand-mère) marquent le rapport à vie. (Une autre différence: l’utilisation de ces mots par des adultes eurocanadiens infantilise et ironise le lien social, tandis que pour les Zuni c’est un marqueur de respect). Deux visions: Referential versus relational. Voir Linda K. Watts, “Toward Reinvigorating an Ethnolinguistic Approach to the Study of ‘Kin. Terms’: A View from Nascent-based Zuni Relational Terminology”, in Focality and Extension in Kinship: Essays in Memory of Harold W. Scheffler, Warren Shapiro (ed. ), ANU Press (2018). Un kiva zuni contemporain. Sceau officiel du Conseil zuni
Les Hopis (Hopituh Shinumu, « le peuple de la paix » ) Une des trois zones pueblos (avec Zuni et Rio Grande) Les Hopis ont 34 clans matrilinéaires organisés en 12 phratries, qui semblent être des propriétaires au moins en partie des terres agricoles. Cependant, les enfants sont nommés par les femmes du clan paternel. Après le mariage la résidence est matrilocale après le mariage. L’homme considère la maisonnée de sa sœur comme sa « vraie » maison. Les totems animaux dominent, mais incluent d’autres éléments de la nature (maïs, nuages) Au 17 e siècle ils ont adopté l’élevage, qu’ils ont appris des Espagnols. Vivent sur trois mésas et 12 villages, les terres agricoles et les pâturages sont parfois situées dans les vallées. Les organisations religieuses ( « sodalites » ) jouent un rôle important dans la vie du village. Elles fonctionnent plus ou moins comme des clans, sans la référence à la filiation et au passé. Les clans jouent un rôle dans la sélection du chef, qui est censé être choisi pour ses qualités. Jeune femme avec la coiffure traditionnelle « fleur de courge » , qui indique son statut nubile. Les tresses sont tissées sur un anneau de bois, qui est enlevé quand la mise en plis est terminée. http: //upload. wikimedia. org/wikipedia/en/c/cd/Hopi_walpi. jpg
Aujourd’hui, la majorité des 19 k Hopi vivent sur une réservation de 6, 500 km carrés. Ils sont considérés (et se voient) comme les descendants de la culture Anasazi (qui est un mot Navaho, pour indiquer le poids de cette tribu dans la conscience américaine. En Hopi, ces cultures sont Hisatsinom. Il n’existe aucune indication que ces pueblos formaient une seule culture unie). Les Anasazi émergent 3, 2 k AA. Les mythes hopis censés décrire la création du monde sont contestés par plusieurs Hopis. Ils préfèrent parler de l’émergence des humains dans le monde. À différence des Navajos, qui affirment que nous vivons dans le 5 e monde, les Hopi pensent que nous sommes présentement dans le quatrième. Parce qu’ils sont entourés par les Navahos, de nombreux conflits existent autour de la question du partage du territoire, que le Congrès américain a tenté, à deux reprises en 1974 et 1996, de clarifier. À gauche, Albert Einstein et son épouse Elsa parmi les Hopis en 1931. Quelqu’un (un officier du Bureau of Indian Affairs ? ) lui a donné un bonnet de guerre des plaines.
The Anasazi Government “The government or hierarchy in the Anasazi tribe wasn’t that organized. A person being the headmen arranged their government. They normally lived in the mid west area of the United States. They were primarily farmers. A person being the headmen arranged their tribe. The headmen had the most power in the tribe. They became headmen or chief by their ancestors passing the honor down. The chief or headmen could be either male or female, but most of the time the headmen was a male. The Anasazi were primarily farmers and raised animals like chickens to eat. They made pottery. They also created huge cliff dwellings to live in. They were farmers but they also hunted. They hunted with bows and arrows. In the winter they would wear robes and blankets to stay warm. Their food source became scarce due to weather or too much hunting which lead into cannibalism. ” Issu du site : http: //gcmsanasazicivilization. wee bly. com/anasazi-government. html ; 24 -11 -2018 Ceci est la photo qui accompagne ce texte.
Il ne semble pas avoir un consensus hopi sur leur histoire. Certains parlent d’une migration du sud, partant de l’Amérique du Sud. D’autres parlent d’avoir émergé dans le monde actuel quelque part dans le Grand Canyon. Ils déclarent être arrivés en Arizona il y a 2000 ans. Les archéologues confirment qu’ils occupent leur territoire actuel depuis au moins 1000 ans. Ils sont définitivement les descendants des peuples pueblos, qui sont probablement à leur tour les descendants des Anasazi. Symboles pueblo. Les Hopi n’ont pas une langue visuelle uniforme. Les Hopi étaient le groupe de référence pour les affirmations de Benjamin Lee Whorf, qui dans le 2 e quart du 20 e siècle, avait déclaré que la langue hopi n’avait aucune façon d’exprimer le temps. Donc, les Hopi vivaient, selon lui, dans un présent éternel. Whorf n’était pas un linguiste professionnel, mais a été secondé par le linguiste Edward Sapir. Ensemble, ils ont formulé l’hypothèse Sapir-Whorf (que Whorf appelait le principe de relativisme linguistique, erronément inspiré par Einstein), qui essentiellement affirmait que la structure de la langue encadre et limite ce que l’humain peut penser. Les Hopi rejettent cette affirmation comme ridicule.
Parc national Mesa Verde certains Pueblos avaient jusqu’à 1400 pièces
Détail montrant les entrées
Manitou Springs (Colorado). Notez la taille comparée à l’homme.
http: //www. cpsed. net/glenhill/webquest/earlypeoples/The%20 Anasazi. htm ; 24 -11 -2018
En 1974, après des décennies de disputes entre les Navahos et les Hopis, le gouvernement américain (Navaho-Hopi Land Resettlement Act) a dû intervenir. Pour mettre fin aux disputes, ils ont obligé les deux de se rapatrier : tous les Navahos sur le territoire Hopi devaient retourner sur le territoire Navaho, et vice-versa. C’est seulement en 1994 que la Réserve hopi a été élargie à ses dimensions actuelles. En partie, ceci est dû à la présence des minéraux (surtout le charbon), pour lesquels l’administration hopi reçoit approximativement 10 m$ à 15 m$ par année. Le conseil hopi encourage et a investi dans l’ethnotourisme, mais a rejeté les casinos sur leur territoire. Le Moenkopi Legacy Inn au village de Moenkopi (un des 10 ou 12 villages de la tribu), avec une centaine de chambres et 400 employés. Les Hopis sont des pionniers du tourisme culturel.
Hopi Butterfly Dance – un exemple du tourisme culturel encouragé par le Conseil hopi. Ces cérémonies n’ont plus rien de religieux.
Jeunes hopi de Hotevilla, dans une activité scolaire pour les sensibiliser aux dangers de la consommation de la drogue : « Hotevilla Village Youth Program builds self-esteem, heightens sense of family values with community conscious projects » , manchette du journal Navaho-Hopi Observer : https: //www. nhonews. com/news/2013/jul/09/h otevilla-village-youth-program-builds-selfestee/ ; 10 -11 -2017
En 1966, les Hopis ont signé un contrat avec le Peabody Coal Company. Plusieurs Hopis sont convaincus que le conseil tribal de l’époque a été dupé ou acheté avec des pots-de-vin, car le contrat permettait à la compagnie de transporter le charbon pulvérisé en suspension dans un carboduc (pipeline) de 400 km. Ceci utilise une quantité énorme d’eau précieuse qui n’est pas retournée en territoire hopi. Ceci a mené à des protestations, mais aussi à des tensions importantes au sein de la société hopi.
“One growing trend evident throughout the world is rising tension between Indigenous communities and international environmental campaigners over who speaks for the land. The most recent example where these tensions have come to a boiling point is the Hopi Reservation in Arizona. In late September, the Hopi Tribal Council unanimously ordered the Sierra Club and other anti-coal campaigners to stay off their land. At issue are the environmentalists’ efforts to close a coal-fired power plant in northern Arizona. The plant, supplied by coal from Hopi land, is the source of hundreds of mining jobs for tribal members and provides more than 70% of the tribe’s income. The Tribal Council’s resolution accuses the campaigners of spreading misinformation and stirring up unfounded fears that are destroying the Hopi’s economy. ” http: //www. azcentral. com/news/articles/2009/09/29/200909 29 hopi-enviro 0929. html Justement, c’est le conseil tribal hopi qui s’oppose à la protection de l’environnement. La situation n’est pas si simple, et contredit l’image que plusieurs Autochtones voudraient projeter. http: //firstpeoples. org/wp/tensionscontinue-to-grow-between-tribes-andenvironmentalists/, 15 -03 -2016. Le site est une source importante de nouvelles sur les peuples autochtones.
“Since time immemorial the Hopi people have lived in Hopitutskwa and have maintained our sacred covenant with Maasaw, the ancient caretaker of the earth, to live as peaceful and humble farmers respectful of the land its resources. Over the centuries we have survived as a tribe, and to this day have managed to retain our culture, language and religion despite influences from the outside world. We invite and encourage you to visit our Hopi lands. However, please be respectful of our laws, culture and way of life. It is our hope that this website will provide current and useful information about the Hopi Tribe. ” http: //www. hopi-nsn. gov/, 15 -03 -2016 À gauche, du site web de la tribu. À droite, un reportage dans leur journal. Les objets en question étaient huit kachinas (kwaa tsi). “On May 29 th, 2015, both Chairman Honanie and HARP’s Soltes appeared before the CVV to request an administrative suspension of the June 01 auction sale, which involved sacred objects belonging to the Hopi tribe, and for which title never vested with subsequent possessors due to the sacred nature of these objects”. “The decision by the Conseil des Ventes is both insulting and outrageous. The Conseil held that the Hopi tribe, in fact ANY Indian tribe, has no legal existence or capacity as a group or as a recognized nation to pursue any cultural claim in France. This decision closes the door to ANY tribal group AND their members to file any cultural claims in France involving auction houses, regardless of title-related merits. The French Government is sending a clear and appalling message that its market is wide open to looted property. Furthermore, this complete denial of access to justice flies in the face of international law principles in favor of all tribes and indigenous peoples, as the French government had endorsed, in the UN General Assembly, the 2007 United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples (UNDRIP), ” said Soltes. (http: //www. hopi-nsn. gov/wp-content/uploads/2015/06/6 -1 -2 -15_Hopi-Chairman-and-Holocaust-Art-Restitution-Project. HARP-denounce-decision-by-French-Government. pdf; 15 -03 -2016)
Pancarte à Old Oraibi. En bas, le village en 1901.
Ils possèdent une cosmologie complexe – l’univers bipartite, avec la vie liée au ciel, le haut, et la mort avec la terre, le bas. Le pays des morts est l’inverse du pays des vivants : le ciel se couche à l’ouest dans le pays des vivants, pour se lever à l’ouest dans le pays des morts et se coucher à l’est (il fait un grand cercle autour de l’univers une fois par jour). Donc, une série d’oppositions complémentaires : Haut Vie Jour l’Été Bas Mort Nuit l’Hiver La vie est un miroir de la mort, c’est-à-dire du monde des esprits, car les esprits sont également liés au ciel : les kachinas assument la forme de nuage. Leur sang est la pluie qui arrose le maïs, l’essence des personnes-nuages. À gauche, un tapis hopi avec motifs traditionnels. Notez la différence avec les dessins de leurs voisins navahos. On voit l’idée d’une matrice verticale, des couches, avec haut et bas qui se miroitent. http: //www. crystalinks. com/hopirug. jpg
L’année rituelle est divisée en deux : quand les kachinas apparaissent parmi les humains avec des masques (normalement, de janvier à juillet), et quand ils se présentent sans masques (de juillet à décembre), sous leur vraie forme, donc plus puissante, car leur pouvoir n’est pas caché. Kachina est un mot utilisé pour définir les esprits et les poupées, dont certaines sont parfois sont considères sacrées. Les poupées sacrées incarnent les esprits qu’elles représentent. L’essence du kachina est l’eau qui monte au ciel et retourne sur la terre sous forme de pluie. Donc, à la base des dynamiques cosmologiques une tentative d’établir un équilibre se trouve : les esprits du domaine des morts « visitent » le ciel et retournent sur la terre pour nourrir le maïs, qui nourrit les humains. La complémentarité n’est pas uniquement incarnée par cet équilibre annuel de 2 saisons, mais par le déséquilibre local : le calendrier rituel varie d’une année à l’autre, et d’une mésa à l’autre, donc quand un lieu met en scène son cycle masqué, une autre mésa vivait la partie non masquée de son calendrier. Le résultat est la création de liens très complexes, et de longue durée, basés sur de cycles de complémentarité rituelle. http: //elmoreindianart. com/cgi-bin/pieces/jump. cgi? v=Image_Large; ID=114
Calendrier rituel hopi. Les cérémonies sont organisées selon un calendrier solaire, mais aussi selon une logique spirituelle qui correspond aux deux saisons : les pluies et la sécheresse. Aujourd’hui, seulement un village (Shongopovi/ Songoopavi) met en scène tous les rituels du calendrier. Il y a 12 cérémonies principales. La plupart des Hopi sont des adhérents (parfois passifs) de ces croyances. http: //www. mesacc. edu/dept/d 10/asb/ancient_religion/media/hopi-calendar. jpg
Il y a aussi des cycles de rituels antilope (un animal plutôt rare en Hopiland, et qui normalement donne naissance à des jumeaux, motif aussi présent dans la mythologie Navaho) et celui des divers rituels des flûtes, qui varient également d’un lieu à l’autre et d’un calendrier à l’autre. Et, certaines cérémonies sont contrôlées (et mises en scène) par des clans, d’autres par des sociétés « secrètes » , mais les performeurs (qui sont censés « incarner » les kachinas en certains cas) jouent un rôle selon l’identité de leur sodalite d’appartenance, ou selon leur identité de clan et de maison religieuse (kiva). En principe, les clans contrôlent les masques et d’autres appareils, nomment un chef de cérémonie, mais confèrent aux sodalites la responsabilité de la mise en scène. La danse des serpents, sans date. Les Hopis souvent ne permettent plus des photographies de leurs rituels. http: //www. ufodigest. com/news/0808/images/hopi-snake-dance. jpg
Une danse cérémoniale, 1920. . http: //www. legendsofamerica. com/photos-nativeamerican/Hopi. Dance-1921. jpg
Les Hopis aujourd’hui sont souvent vus comme de personnes qui mettent l’accent sur la spiritualité, qui est témoignée par le nombre impressionnant de rituels et de cérémonies religieuses, ainsi que la quantité de mythes enregistrée par les ethnologues. Cependant, leur religion ne correspond pas à la théologie chrétienne. La religion hopi est un véhicule de contrôle social, il n’est donc pas surprenant qu’un de leurs villages (le plus vieux et le plus important selon leurs légendes), Oraibi, ait été scindé en deux par un débat « religieux » au début du 20 e siècle. Après plus d’une décennie de débats intenses (et d’emprisonnement pour les parents qui refusaient d’envoyer leurs enfants à l’école « blanche » , une expérience qui les a convaincus qu’ils avaient raison de se méfier!), les traditionalistes ont quitté Oraibi en 1906 pour fonder un nouveau village, Hotevilla. Leur religion n’est pas uniquement un symbole identitaire (les « modernes » restés à Oraibi se sentent autant Hopis que les « traditionalistes » ), mais également une institution politique censée affronter la question des Blancs. Les « modernes » ne voulaient pas se plier, mais reconnaissaient l’importance de l’adaptation aux nouvelles réalités politiques, toujours en restant fidèles aux traditions (aucune photo du village n’existe parce qu’ils ne veulent pas devenir des pièces de musée pour l’imaginaire blanc). N’oublions pas que « les Blancs » de l’époque étaient souvent des missionnaires agressifs qui voulaient (avec l’approbation des agents du gouvernement) bannir les cérémonies traditionnelles. Le problème de la scission est donc politique, pas théologique. Une vieille photo d’Oraibi. http: //3. bp. blogspot. com/-z. Dp. FZE 4 DI 4/Tkyg. Cu. Rx 5 JI/AAAAAh. I/c. Qr. ZMd. Q 4 u 9 Y/s 1600/ Old+Oraibi. jpg
Catégories sans nom Catégories avec nom Maisonnée Linéage Phratrie Clan Sodalitie Village Mesa Petit Large Les catégories qui composent l’univers hopi sont parfois nommées et d’autres fois non. Les deux peuvent être placées sur un axe vertical, de la catégorie la plus démographiquement petite à la plus grande. À gauche, des kivas. Traditionnellement, l’accès était souvent par le toit, pour des raisons de sécurité. http: //cache 2. artprintimages. com/lrg/29/2982/KWYQD 00 Z. jpg
Catégories non-marquées (pas nommées) géographique Petit Maisonnée Linéage Phratrie Imaginée Référant Catégories marquées (nommées) Imaginée Clan Sodalitie Village Mesa Grand géographique Référant D’autres aspects de l’univers hopi existent. Un axe qui correspond à la taille, avec deux traits opposés : les catégories marquées (nommées), de la plus petite à la plus grande, suivent une logique où la plus petite se réfère à une entité territoriale (maisonnée), et la plus grande à une unité complètement abstraite (la phratrie). Pour les catégories non marquées, une logique inverse s’applique : la catégorie la plus petite se réfère à une unité de l’imaginaire (le clan), et la catégorie plus grande à une entité purement territoriale (la mésa). Donc, chaque unité se réfère implicitement à une logique progressivement territoriale ou à une logique progressivement abstraite. Bref, le modèle hopi de la communauté n’est pas placé exclusivement dans l’imaginaire. Autrement dit, l’imaginaire n’est pas une dimension hermétique, divorcée de la « vraie » vie. Il s’agit plutôt d’un modèle fractal, où chaque élément, même s’il joue un rôle distinct dans les pratiques de vie, est lié à l’ensemble des dynamiques globales du modèle.
Pétroglyphe hopi (près de Prescott, Arizona) utilisé par les passionnés des théories qui prétendent que la culture humaine a été créée par des extraterrestres.
Steve Smith en masque Hopi, American Dad, saison 5 : « Escape from Pearl Bailey » .
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