Le fonctionnement des bassins Conditions dune autovaluation Stage
Le fonctionnement des bassins Conditions d’une auto-évaluation Stage : La fonction de régulation du directeur de CIO Mars 2007 Bernard Desclaux
Eléments de contexte l 1/ Variabilité dans le fonctionnement des bassins l 2/ L’autonomie de l’établissement l 3/ Le Conseil pédagogique l 4/ Le gestionnaire et le contractuel
1/ Variabilité dans le fonctionnement l Selon les académies l Bassin d’éducation et bassin d’emploi l Vraie commande vs fausse commande
2/ L’autonomie de l’établissement l Le principe du fonctionnement de l’établissement repose sur un principe d’autonomie et non plus d’application d’une commande. l Si ce principe gouverne les différentes réformes depuis plus de vingt ans, il n’est pas certain que l’ensemble des acteurs y adhèrent, et même désirent réellement qu’il en soit ainsi.
Donc ça résiste de partout l Cela s’oppose à un fonctionnement long dans l’histoire, celui du bureaucratisme-professionnel. l C’est un principe protecteur des personnes et des corps. l La métaphore de la boîte d’œuf de Monica. Gather-Turler.
Donc résistance et mise à l’écart l La définition de la frontière. l Qui est dedans, qui est dehors ? l Et en particulier les parents. (voir dernier décret) l Quant aux élèves, ils sont sous le dôme d’autorité de l’Institution
3/ Le Conseil pédagogique l l l Résistance sur la mise en œuvre du conseil pédagogique. Différence entre le Conseil d’administration (mode politique) et le conseil pédagogique (mode professionnel) Le Conseil pédagogique, ses missions, ses actions, supposent une mise en visibilité des pratiques de tous.
4/ Le gestionnaire et le contractuel l Le nouveau mode de pilotage, effet de la LOLF et de la loi de 2005 (projet-dialogue-contrat-évaluation) a du mal à s’organiser. l Les compétences professionnelles et l’organisation est encore « bureaucratique » l Les indicateurs utilisés sont encore « quantitatif » (mais voir la circulaire de rentrée 2007 et son annexe)
Donc l J’essayerai de travailler sur la notion d’évaluation et d’auto-évaluation de l’établissement et en quoi le bassin pourrait/devrait aider. l Essentiellement comprendre pourquoi c’est si difficile.
J’utiliserais trois références l L’audit à visée participative, Michel Lecointe l Les critères de l’évaluation, Jean Etienne l L’auto-évaluation d’un établissement scolaire, Denis Meuret, Université de Bourgogne-Iredu, Sophie Morlaix-Aubriet, Université de Bourgogne-Iredu
L’auto-évaluation D’après une conférence de Michel Lecointe : L’audit à visée participative (à voir sur le site de l’ESEN http: //www. esen. education. fr/documentation/liste. phtml? id. RP=2&id. R=376) Professeur émérite en sciences de l’éducation, université Toulouse Le Mirail
L’auto-évaluation (M. Lecointe) l l Opérations essentielles – Mesurer – Partager du sens, Diagnostiquer – Aider au pilotage – Produire de la valeur Commentaires deux premières
Première étape, MESURER l S’engager dans la mesure, c’est sortir du sentiment, du subjectif, de l’appréciation, du jugement, de la représentation… l Objectiver, rendre visible… à tous.
Effort particulier l Coûteux en temps => hésitation l Coûteux psychologiquement (risque du changement, principe de la dissonance cognitive) l Risque social de bouleverser un équilibre local
En l’absence de mesure l Le sentiment est la réalité l Chacun peut garder son sentiment, et on a un patchwork de réalités différentes l Ou bien c’est une représentation qui l’emporte et c’est la norme du groupe qui s’impose à tous (ici c’est comme ça que l’on fait, que l’on pense…)
Mais si on mesure l On accepte de poser une différence entre sentiment et réalité et entre la réalité et son appréciation l On peut avoir une réalité mesurée mais plusieurs appréciations de celle-ci
Mesurer, c’est comparer l On compare à une norme, à un étalon l Dans le social la norme est toujours « discutable » l La norme se construit par la comparaison aux autres (dévoilement, être visible, la transparence…)
Les chiffres de l’organisation l Les organisations produisent des chiffres selon des processus sociaux l Le collectif ne connaît pas toujours ce processus l Comprendre ce processus c’est rendre visible des pratiques souvent différentes selon les acteurs, et des responsabilités dispersées
Deuxième étape, DIAGNOSTIQUER l On n’est pas que dans l’observation, il s’agira d’agir, donc sur quoi agir. l Nécessité d’un travail sur la causalité et pas seulement sur les résultats.
Simplification l Deux risques habituels : l Recherche de la cause unique l Recherche de la cause extérieure
Mais aussi « conformités » l Trois conformités – – – l À la loi Aux valeurs Aux intérêts Engagements ou évitements de débats
Complexité l Les phénomènes sociaux sont toujours complexes Les routines organisationnelles l Références : Alain Bouvier, L'ÉTABLISSEMENT SCOLAIRE APPRENANT, Editions Hachette (2001) Chapitre : LA DECOUVERTE DES OBSTACLES ORGANISATIONNELS l
La routine défensive l « toute politique ou action qui évite aux groupes, aux intergroupes et aux organisations de connaître l'embarras ou la menace qui les empêche en même temps d'en identifier ou d'en atténuer les causes. Les routines défensives font obstacles à l'apprentissage et sont surprotectrices. »
Quelques exemples l Trois routines : – – – l Le conseil d’administration Le conseil de classe Le conseil d’enseignement Ils ont tous des fonctions élaboratives et surtout rétro-actives rarement exercées
CA, la responsabilité est-elle effective ? l « Répartition des élèves en classes » dit le décret, voilà sans doute l’une des décisions les plus importantes pour l’avenir et la réussite des élèves : combien de divisions ouvrir en Sixième ? Combien d’élèves mettre dans chaque classe ? Comment les répartir en fonction de leur niveau ? Quels professeurs placer devant telle catégorie d’élèves, et donc comment gérer l’hétérogénéité des élèves dans chacune des divisions ? Voilà des décisions qui relèvent du cadre fixé par le décret de 1985 : mais est-ce que les conseils d’administration en débattent vraiment, est-ce que les critères de répartition y sont vraiment étudiés et débattus ? Est-ce que ces politiques pédagogiques sont formulées dans les projets d’établissement ? Jean-Pierre Obin
Complexité, multi-causalité l l Routines et complexité nécessitent la multiplicité des points de vue Quelques conditions – – – Faire appel à un extérieur Faire élaborer les points de vue à partir des positions professionnelles Construire un dispositif d’échange sécurisant et respectueux
Il y a des phases l Il y a nécessairement des phases de désaccord l Reconnaître le désaccord comme normal, c’est reconnaître les personnes au travers de leurs points de vue l Le reconnaître c’est sortir du conflit. Certains accords ou arrangements peuvent alors être pris
Cause et responsabilité l l l Passer de la multi-causalité à la pluri-responsabilité Les causes ne sont pas indépendantes, elles se tiennent l’une l’autre. – – Un petit changement peut avoir de grandes conséquences Un petit changement sera immédiatement compensé
Condition pragmatique l Un engagement maximal de personnes prépare aussi un maximum d’engagement dans l’action l Un engagement de tous les types d’acteurs évite les exclus qui rentreront en résistance
Pour résumer l l l Ce n’est pas qu’une affaire intellectuelle (savoir bien mesurer, bien choisir, poser les bonnes questions…) C’est organiser un dispositif social qui va se dérouler dans le temps, passer par des phases différentes Ça se prépare
De quelques critères à respecter dans l'évaluation des établissements D’après un article de Jean Etienne L'ÉVALUATION DES ÉTABLISSEMENTS : UN NOUVEAU CHAMP D'ACTION In Revue de l’AFAE, 2005, n° 4, pp 17 -27 Inspecteur Général, Doyen du Groupe des Sciences Economiques et Sociales (SES)
Objectifs l Jean Etienne et Michel Lecointe s’adressent à des inspecteurs. Il y a donc un acteur extérieur à l’organisme l Ces critères, ces conditions sont aussi utiles aux chefs d’établissement dans la mise en œuvre de cette « auto-évaluation »
Trois niveaux l Une évaluation sert à quelque chose – l Une évaluation est organisée socialement – – l Elle est problématisée Elle est participative Elle est performative Une évaluation respecte des processus d’interrogation – – – Elle est instrumentée Elle est contextualisée Elle est globale
Utilité l Problématisation – Il y a au départ un travail pour l’organisateur d’identifier une « insatisfaction » , une situation à faire évoluer. – Ce but sera sans doute modifié en cours de route – Eviter le processus d’évaluation infinie et donc impossible ou enlisante
Organisation l Participative – – l La participation maximale condition de la confiance La participation maximale condition de l’action ultérieure Performative – – L’évaluation doit aller jusqu’à la recommandation, la formulation des actions est déjà un engagement dans l’action Mais faire la différence entre l’espace de l’évaluation et l’instance de décision
Les passages obligés l Instrumenter – – l Contextualiser – – – l Rendre disponible les sources d’information Risque à prendre du dévoilement Sortir du nombril de l’établissement Le chef d’établissement doit faciliter Risque de neutraliser le désir de changement Globaliser – – Tous petitement responsables Mais tous peuvent faire une petite chose
L’auto-évaluation d’un établissement scolaire Denis Meuret, Université de Bourgogne-Iredu Sophie Morlaix-Aubriet, Université de Bourgogne-Iredu http: //www. u-bourgogne. fr/LABO-IREDU/1999/99082. pdf
Quelques conditions du succès de l’auto-évaluation d’un établissement scolaire : Leçons d’une expérience à l’échelle européenne
Résumé : l l l Dans le cadre d’une expérience au niveau européen, il a été possible de recher quelles caractéristiques du processus d’auto-évaluation étaient associées, selon le jugement de 101 établissements, à une mise en œuvre et à un impact optimal de ce processus. Les réponses privilégient l’amélioration du climat obtenu par la discussion collective sur la rigueur et la qualité technique de l’investigation. Elles signalent aussi un rapport professionnel à l’autoévaluation : on y adhère dans la mesure où l’on pense qu’elle est utile à l’amélioration de l’efficacité de l’établissement.
Modèle technique vs Modèle participatif
Selon les partisans du modèle technique, l la recherche sur l’efficacité des enseignants, des établissements et des dispositifs scolaires, permet d’élaborer des indicateurs qui aideront à comprendre en quoi le fonctionnement d’une école explique ses bonnes ou ses mauvaises performances dans telle ou telle dimension, académique ou non.
l Cette approche privilégie donc souvent des outils élaborés hors des établissements, puis mis à leur disposition. l Elaborés par des spécialistes ou des chercheurs, ils contiennent les variables plus pertinentes pour l’analyse, et, calculés pour plusieurs établissements en même temps, ils permettent à chacun de se situer par rapport aux autres
Dans le modèle participatif, l l on compte moins sur le processus diagnostic/décision pour améliorer l’école, que sur le climat créé par l’évaluation elle même. Des discussions permises par l’évaluation, et de l’amélioration du climat qui en résulte, on peut attendre un meilleur accord sur les objectifs de l’école et une plus grande appropriation de ces objectifs par chacun De cette appropriation commune des objectifs, on espère des attentes plus élevées, dont on sait que la littérature les associe effectivement à l’efficacité.
l Dans le modèle participatif, ce qui importe est l’adéquation du processus aux caractéristiques singulières de l’école, l alors que le modèle technique privilégiait plutôt la comparabilité d’une école à l’autre, et donc de disposer d’indicateurs dont la définition soit insensible aux caractéristiques de l’école :
l l l Le modèle participatif ne prétend pas donner une image absolument juste de l’école, puisque ce qui l’intéresse n’est pas d’abord la justesse de l’image. Il vise à créer un grand nombre de situations où, ensemble, les acteurs se préoccupent d’objectifs qui leur tiennent à cœur, à enclencher ainsi un processus qui éloigne les incompréhensions et les conflits entre eux. Ce qui produit l’efficacité est, au fond, le travail en commun sur les objectifs eux mêmes
Conclusions, réflexions l Les bassins sont « utilisés » de manière très différentes au plan national l Ils peuvent avoir une utilité de fait pour les établissements (apports d’informations comparatives, effets de régulation) l Il y aura un renforcement de l’évaluation (interneexterne) des projets d’établissement (cf. 1. 3 Les nouveaux moyens de l’autonomie pédagogique de l’EPLE de la Circulaire de rentrée 2007 et les rapports)
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