Le beau village mdival de TERNAND dans le

Le beau village médiéval de TERNAND dans le Sud-Beaujolais (Rhône) Flânerie du 30 septembre 2007 Photographies et texte de Jean-Paul BARRUYER

UNE FORTERESSE AU PAYS DES PIERRES DOREES… A une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Lyon, la région des Pierres dorées s’étend dans le département du Rhône de L’Arbresle à Villefranche-sur-Saône et d’Anse à Chamelet, traversée par l’Azergues qui descend du col des Echarmeaux avant de se jeter dans la Saône. Elle tient l’originalité de la couleur de ses sols, d’origine sédimentaire, à un calcaire fortement teinté d’oxydes métalliques, appelé « pierre dorée » . Cette belle et chaude pierre blonde, avec laquelle les riches demeures ont été ici construites, confère une noblesse certaine et surtout une grande homogénéité architecturale au territoire. Légèrement en retrait de la grande route, sur la rive droite de l’Azergues, se dresse à 326 mètres d’altitude sur une colline escarpée, le pittoresque village médiéval de TERNAND, inscrit à l’inventaire du patrimoine, qui est l’autre merveille du département avec le village de Oingt, distant de seulement 8 kilomètres par la route, et situé sur le versant opposé de la vallée. Venir flâner l’été dans ses ruelles ombragées est l’assurance d’un dépaysement certain, temporel autant que spatial, loin de l’agitation urbaine à l’aube de ce XXIe siècle, particulièrement pour les Lyonnais, à seulement 38 kilomètres de la place Bellecour. D’ici, on embrasse un panorama majestueux sur les monts de Tarare et la vallée de l’Azergues. Vous aurez ici rendez-vous permanent avec l’Histoire, et même la grande et lointaine Histoire ! L’église du 15 e siècle, qui a conservé des chapiteaux carolingiens dans le chœur, a été construite sur une très ancienne crypte dont les fresques murales, hélas bien détériorées, avaient été estimées du 9 e siècle. D’un caractère byzantin très pur, ces peintures représentent des symboles pastoraux de l’Eglise primitive. Longtemps considérées d’époque carolingienne, vu les thèmes représentés, elles ont été récemment datées du début du 11 e siècle, ce qui est tout de même d’un âge respectable ! TERNAND a été pendant très longtemps l’un des bastions stratégiques appartenant aux archevêques de Lyon et participait à la protection de cette dernière ville des incursions hostiles à travers la vallée. Elle en a gardé des vestiges de fortifications à travers le donjon du château et le chemin de ronde. Mais au 16 e siècle, en pleines guerres de religion, la forteresse fut détruite par les troupes huguenotes (protestantes) du baron des Adrets, François de Beaumont. Un bien curieux personnage qui changeait de confession comme de chemise, au gré des opportunités, et qui s’illustra par ses cruautés. D’origine catholique, puis passé à la Réforme, il incendia et détruisit en grande partie le village en 1562, avant de revenir à sa première religion pour combattre les protestants… Dieu ! Que de crimes en ton nom furent commis !

OYEZ ! BONNES GENS… Un petit théâtre de verdure, installé dans les vestiges du château, sert de cadre à des manifestations pendant la saison touristique. Chaque année, début juillet, de grandes reconstitutions historiques font plonger le village au cœur du Moyen ge, le temps d’un week-end : animations de rues, costumes, artisanat, nourritures et boissons de l’époque, jeux, combats à l’épée… Justement, ce samedi 5 (après-midi) et dimanche 6 juillet (toute la journée), se déroulera l’édition 2008 des « JOURNEES DU MOYEN GE » . Et j’ai bien l’intention de m’y rendre pour côtoyer l’Histoire. Certes, je ne serai pas monté sur un fier destrier, mais, gentille damoiselle et gentil damoiseau, peut-être qu’à défaut de croiser le fer de l’épée, j’aurai le plaisir de croiser votre chemin… Alors, « endemain de vous conjoir ! » Jean-Paul BARRUYER Sillonner le pays des Pierres dorées, c’est aussi traverser un vignoble de plus de 10. 000 ha qui produit chaque année quelque 640. 000 hl de beaujolais-villages. A chaque détour du chemin, le voyageur pourra ainsi étancher sa soif de bon vin après avoir apaisé sa soif de découverte d’un abondant patrimoine.

jean-paul. barruyer@orange. fr