Le Banc L o les uns sassoient Parlant
Le Banc
Là où les uns s’assoient, Parlant de ce qu’ils jugent D’autres s’allongent là, Y trouvant un refuge. S’il y est bien naturel de s’y asseoir le jour, Il n’est pas très normal d’y faire son nid la nuit
Endormi à même la planche d’une prison à ciel ouvert, il souffrait en silence les bras dénudés, repliés, drapés de souffrance sous un sac délavé qui lui servait d’oreiller. Si la pluie tombe longtemps il se loge sous le banc. Que les larmes du ciel caressent ses cheveux, et la misère ruisselle de son monde malheureux.
Que demande t-il en somme ? À défaut de reconnaissance, il veut rester un homme avec une once de respect Et touchant mon cœur, nappée de dignité. au soir de sa vie déchiré, d’un geste vers mon chien il cherche un peu d’amour.
À moi, il ne dit rien, me croit inaccessible. Serais-je devenu sourd, égoïste à ce point ? Il m’est bien arrivé, comme à tout un chacun, de lui parler, de donner quelques louis ou du pain. Mais autant le dire, sans détour et sans honte, je me faisais plaisir il s’en rendait bien compte.
Rien n’est jamais gratuit : donner c’est s’enrichir. Je regardais mon bâtard, Nanterre ne lui disait rien. Doit-on croire au hasard ? Il avait une vie d’homme et l’homme une vie de chien. Ce soir je m’endormirai, avec l’image, au goût amer, d’un vieil homme en guenilles allongé sous un banc, pas loin de la grille du métro, on dit qu’il y fait plus chaud.
Demain, comme chaque soir il me verra passer. Il guettera mon pas. Il essaiera encore de parler à mon chien pour réveiller mon cœur. Et comme à chaque fois il y réussira. Il connaît le chemin.
LE BANC … Là où les uns s’assoient, parlant de ce qu’ils jugent, d’autres s’allongent là, y trouvant un refuge. S’il est bien naturel de s’y asseoir le jour, il n’est pas très normal d’y faire son lit la nuit. Endormi à même la planche d’une prison à ciel ouvert, il souffrait en silence les bras dénudés, repliés, drapés de souffrance sous un sac délavé qui lui servait d’oreiller. Si la pluie tombe longtemps il se loge sous le banc. Que les larmes du ciel caressent ses cheveux, et la misère ruisselle Que demande t-il en somme ? A défaut de reconnaissance, il veut rester un homme avec une once de respect nappée de dignité. Et touchant mon cœur, au soir de sa vie déchiré, d’un geste vers mon chien il cherche un peu d’amour. A moi, il ne dit rien, me croit inaccessible. Serais-je devenu sourd, égoïste à ce point ? Il m’est bien arrivé, comme à tout un chacun, de lui parler, de donner quelques louis ou du pain. Mais autant le dire, sans détour et sans honte, je me faisais plaisir Rien n’est jamais gratuit : donner c’est s’enrichir. Je regardais mon bâtard, Nanterre ne lui disait rien. Doit-on croire au hasard ? Il avait une vie d’homme et l’homme une vie de chien. Ce soir je m’endormirai, avec l’image, au goût amer, d’un vieil homme en guenilles allongé sous un banc, pas loin de la grille du métro, on dit qu’il y fait plus chaud. Demain, comme chaque soir il me verra passer. Il guettera mon pas. Il essaiera encore de parler à mon chien
« Le Banc » © Robert Serge Hanna Merci mon cher Robert de nous avoir laissé de si beaux textes en poésie…. Musique : « Thème et Variations de Moldau » Interprété par Lorie Line. Merci à mon ami Yves pour cette musique… Création : Lise Tardif (Nov. 2017 ) Mes diapos sont hébergés chez : www. imagileonation. com
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