Lautramont Les chants de Maldoror NB materiale didattico
Lautréamont, Les chants de Maldoror NB: materiale didattico per il corso magistrale di Letteratura Francese a. a. 2019/20, prof. Fabio Vasarri
V, 1 : le vol des étourneaux • “Les bandes d’étourneaux ont une manière de voler qui leur est propre etc. ”. • La description du vol de ces oiseaux est copiée de l’Encyclopédie d’histoire naturelle du docteur Chenu (1850 -1861). Il y a d‘autres emprunts dans les chants V et VI. Problème du plagiat (cf. Poésies). • Mouvement circulaire et linéaire à la fois. • Le «je» s’adresse à un «tu» qui est peut-être le lecteur. • Cf. I, 1 (les grues).
V, 1 : le vol des étourneaux • Le vol des oiseaux est une métaphore de l’écriture des Chants : elle tourne en rond (répétitions), mais en réalité elle progresse, elle suit une direction: • « Malgré cette singulière manière de tourbillonner, les étourneaux n’en fendent pas moins, avec une vitesse rare, l’air ambiant, et gagnent sensiblement, à chaque seconde, un terrain précieux pour le terme de leurs fatigues et le but de leur pèlerinage. Toi, de même, ne fais pas attention à la manière bizarre dont je chante chacune de ces strophes. Mais, sois persuadé que les accents fondamentaux de la poésie n’en conservent pas moins leur intrinsèque droit sur mon intelligence » .
V, 2 : le scarabée et le pélican • Strophe très surréaliste: il y a un scarabée qui roule une boule, et un homme-pélican. • À l’origine, la boule était une femme, et les deux animaux étaient deux frères qui l’aimaient et qu’elle avait trompés. Il y a aussi un vautour et un grand-duc [rapace proche du hibou], qui semblent des doubles deux frères. • On retrouve le bestiaire et les métamorphoses. • « l’amour des magiciennes sombres » : misogynie; femme = sorcière.
V, 2 : le scarabée et le pélican • Pour le pélican, cf. 1. « Lorsque le sauvage pélican se résout à donner sa poitrine à dévorer à ses petits etc. » (I, 12). 2. « la repoussante comparaison du pélican » (Poésies I). • Alfred de Musset (poète romantique), La nuit de mai (1835): il compare le poète à un pélican. • Le pélican nourrit ses petits avec son sang et ses entrailles, comme le poète-martyr donne sa vie au lecteurs (ou comme le Christ dans l’eucharistie). Conception romantique du poète-martyr de la société, que Lautréamont satirise.
Alfred de Musset, La nuit de mai (1835) Lorsque le pélican […] retourne à ses roseaux, Ses petits affamés courent sur le rivage […]. Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte Partageant à ses fils ses entrailles de père, Dans son amour sublime il berce sa douleur, Et, regardant couler sa sanglante mamelle, Sur son festin de mort il s’affaisse et chancelle, Ivre de volupté, de tendresse et d’horreur.
V, 2 : les « beau comme » III, 1 Mario (ton visage) la fleur du cactus Le pélican les deux longs filaments tentaculiformes d’un insecte une inhumation précipitée la loi de la reconstitution des organes mutilés un liquide éminemment putrescible un mémoire sur la courbe que décrit un chien en courant après son maître la loi de l’arrêt de développement de la poitrine chez les adultes etc. le tremblement des mains dans l’alcoolisme beau comme V, 2 Le grand-duc de Virginie Le vautour des agneaux Le scarabée
V, 2 : les « beau comme » • Il s’agit de comparaisons explicites (“comme”). • Les comparants ne sont pas “poétiques”, mais scientifiques et, comme toujours, repoussants. • Effet d’incongruité. • La comparaison ici n’est pas fondée sur l’analogie, mais sur la distance des deux termes. • Images surréalistes.
V, 2 : les « beau comme » • Dans ce cas aussi (comme pour le vol des étourneaux, V, 1) on peut supposer des sources scientifiques. • Un spécialiste, Jean-Jacques Lafrère, a montré que “la courbe que décrit un chien en courant après son maître” (comparant du grand-duc) est le titre d’un ouvrage d’un certain M. du Boisaymé… • On va retrouver ce genre de comparaisons et d’images dans le Chant VI.
- Slides: 9