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L’ACCESSIBILITÉ COMMUNICATIONNELLE POUR UNE VILLE INCLUSIVE À L’ÉGARD DES PERSONNES SOURDES ET MALENTENDANTES Atelier animé par Véro Leduc, Ph. D Directrice générale du Re. QIS Colloque international Pour une ville inclusive : Innovations et partenariats Jeudi 9 novembre 2016
Atelier • • Présentation du Re. QIS (mission, objectifs, membres) Portrait global des personnes sourdes et malentendantes L’accessibilité communicationnelle Contexte politique Enjeux actuels Et vous, dans vos milieux? Des actions solidaires
Mission du Re. QIS Le Re. QIS a pour mission de promouvoir les intérêts communs des groupes membres afin de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie et à la défense des droits des personnes sourdes et malentendantes, signeures et oralistes, grâce à trois axes d’action : • l’action politique non partisane • l’éducation populaire • la mobilisation des membres Sa mission consiste également à contribuer au développement et au rayonnement de ses membres, en favorisant le réseautage et les échanges d’expertise.
Objectifs 1) 2) 3) 4) 5) Favoriser la justice, l’inclusion et la participation sociales des personnes sourdes et malentendantes, signeures et oralistes. Promouvoir l’accessibilité communicationnelle comme stratégie d’accessibilité universelle pour réduire les obstacles rencontrés par les personnes sourdes et malentendantes dans l’exercice de leur citoyenneté. Défendre et promouvoir auprès des instances concernées les besoins, les enjeux, les droits, les intérêts, les services et tous les aspects de l’amélioration de la qualité de vie des personnes sourdes et malentendantes, signeures et oralistes, et de leur entourage. Regrouper les associations de personnes sourdes et malentendantes, signeures et oralistes, ainsi que les groupes, organismes et institutions qui ont un mandat avoué ou un intérêt particulier pour la cause des personnes sourdes et malentendantes, en favorisant la collaboration et la concertation entre les membres et les partenaires. Offrir des activités, des formations et une plateforme technologique de communication et de documentation aux membres, organismes et à la population en général.
• • • • • • • • Membres Acouphènes Québec Alter-Go Audition Québec (Association des devenus sourds et des malentendants du Québec) Association des personnes avec problèmes auditifs des Laurentides |APPAL| Association des personnes vivant avec une surdité de Laval |APVSL| Association des Sourds de l’Estrie |ASE| Association de l’Ouie de l’Outaouais |ADOO| Association des Sourds de Lanaudière inc. |ASL| Association du Québec pour enfants avec problèmes auditifs |AQEPA| Association sportive des sourds du Québec |ASSQ| Centre Alpha Sourd Rive Sud |CASRS| Centre collégial de soutien à l'intégration - Cégep du Vieux-Montréal |CCSI| Centre communautaire des sourds de Montréal Métropolitain |CCSMM| Centre de Communication Adaptée |CCA| Centre national du sous-titrage |CNST| Club Abbé de l’Épée Centre Notre-Dame-de-Fatima |CNDF| Club Lions Montréal-Villeray Comité d’aide aux femmes sourdes de Québec |CAFSQ| Fondation des Sourds du Québec |FSQ| Groupe de recherche sur la LSQ et le bilinguisme sourd |GR - LSQ| Maison des femmes sourdes de Montréal |MFSM| Maison des Sourds Publications Voir Dire |PVD| Regroupement des Associations de Personnes Handicapées Région Chaudière-Appalaches | RAPHRCA | Service d’interprétation pour personnes sourdes de l’Estrie |SIPSE| Service d’interprétation visuelle et tactile |SIVET| Service régional d’interprétariat de l’Est du Québec |SRIEQ| Service régional d’interprétation visuelle de l’Outaouais |SRIVO| Société culturelle québécoise des Sourds |SCQS|
Approches du Re. QIS L’approche globale d’intervention préconisée par le Re. QIS est fondée sur plusieurs approches spécifiques qui permettent à l’organisme de travailler dans l’intérêt de toutes les personnes sourdes et malentendantes : • • • Action communautaire Justice sociale Par et pour les personnes sourdes et malentendantes Renforcement de la capacité d’agir (empowerment) Déconstruire l’audisme
Audisme • • • Inventé en 1975 par Tom Humphries le terme « audisme » rassemble en un seul mot plusieurs idées, pensées et actions. Les pratiques et les propos audistes peuvent être conscients ou inconscients, perpétrés par des personnes entendantes ou encore, par des personnes malentendantes et sourdes qui ont intériorisés des croyances audistes. • « l’audisme est présent à tous les paliers de la société et du gouvernement sous la forme de préjugés, de discrimination ou de comportements discriminatoires directs, indirects ou systémiques » (Association des Sourds du Canada). Définition (Leduc, 2016) • Du latin audire (entendre) et isme (système de pratiques, actions, croyances, attitudes). • Terme absent de la majorité des dictionnaires. • La croyance selon laquelle les personnes qui entendent sont supérieures en fonction de leur aptitude à entendre, à parler et à agir comme quelqu’un qui entend, et donc supérieures à celles qui sont sourdes ou malentendantes (Humpries, 1975). • La manifestation historique et systémique de la domination et de l’autorité imposées par le monde entendant à la communauté sourde (Lane, 1992). • La discrimination ou les préjugés envers les personnes qui sont sourdes ou malentendantes (American Heritage Dictionary, 2015). • La hiérarchisation de la surdité et de l’audition en subordonnant la première à la seconde (Humpries, 1975). • La hiérarchisation des langues des signes et des langues orales en subordonnant les premières aux secondes, voire le dénigrement ou la subalternisation des langues des signes (Bauman et Simser, 2013). • La supposition selon laquelle le langage et la parole sont des concepts interchangeables (Bauman, 2004, 2008).
Portrait global des personnes sourdes et malentendantes Quelques définitions • « malentendant » désigne une personne vivant avec un diagnostic de surdité ou de perte auditive et qui s’identifie ainsi. • « oraliste » désigne une personne sourde ou malentendante dont la langue première est une langue orale; • « signeur-e » désigne une personne sourde ou malentendante signant une ou plusieurs langue des signes. • « Sourd-e » désigne une personne ayant une appartenance à la communauté sourde et à la culture sourde. Lorsqu’il s’agit d’un qualitatif, la graphie ne change pas, tel que dans l’expression « personne sourde » . • « personnes sourdes et malentendantes » désigne les Sourd-es, les personnes devenues sourdes, les personnes malentendantes, les personnes sourdes oralistes, les personnes signeures ainsi que les personnes vivant avec différents syndromes, tels que le syndrome de Usher.
Portrait global des personnes sourdes et malentendantes • Combien sommes-nous? o 10% de la population s’identifie PSM o 25% vit avec une déficience auditive o 65% chez les 70 ans et plus • Diversité des langues et des appartenances o Plus de 120 langues des signes dans le monde. Au Québec: LSQ et ASL o Unilinguisme et multilinguisme des PSM o Appartenances aux cultures/mondes sourds, malentendants, et entendants • Quels sont les besoins? o Pleine participation sociale • Déconstruire les préjugés • Faire connaître les réalités et les enjeux o Accessibilité à la communication et à l’information o Engagements concrets de la part de tous les acteurs de la société
L’accessibilité communicationnelle • • L’accessibilité universelle : « la caractéristique d’un produit, procédé, service, information ou environnement qui, dans un but d’équité et dans une approche inclusive, permet à toute personne de réaliser des activités de façon autonome et d’obtenir des résultats identiques » (Groupe Défi, 2012). L’accessibilité communicationnelle est le volet de l’accessibilité universelle qui concerne spécifiquement les personnes sourdes et malentendantes : « L’accessibilité communicationnelle doit être pensée, développée et offerte dans un but d’équité et dans une approche inclusive, et non pas dans une visée d’accommodement individuel. Les éléments qui permettent la mise en œuvre de l’accessibilité communicationnelle sont entre autres : 1) La présence d’interprètes en langues des signes et/ou oralistes 2) La diffusion de toute information et document d’intérêt public en LS; 3) L’usage et la mise à disposition de technologies de communication (soustitrage, capsule LS, SRV, etc. ) 4) La prise en charge de l’accessibilité communicationnelle par les institutions, les organismes, les instances et les hôtes d’évènements, en consultation avec les personnes sourdes [et malentendantes] visées. La mise en œuvre de l’accessibilité communicationnelle ne peut pas reposer sur les personnes sourdes et malentendantes uniquement » (Leduc et al, MFSM, 2015)
Contexte politique • • Déclaration canadienne des droits (Loi fédérale, 1960) Charte québécoise des droits et libertés (1975) Charte canadienne des droits et libertés (1982) Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale (Loi provinciale, 1978 révisée en 2004) • Politique québécoise « À part entière: pour un véritable exercice du droit des personnes handicapées » (Politique provinciale, 2009, 420 engagements formels) • Convention de l’ONU relatives aux droits des personnes handicapées (2010)
Enjeux actuels • Visibilité des PSM et de leurs besoins o Peu de visibilité sociale (niveaux culturel, politique, social, etc. ) o 60 pays ont officiellement reconnu leur langue des signes nationale et/ou la culture sourde : à quand le Canada et le Québec? o Efforts d’inclusion dans le milieu des personnes handicapées • Société aux normes entendantes o Accessibilité de l’information et la communication o Attitudes audistes conscientes ou inconscientes • Sous-titrage o Qualité o Contenus internet o Aucune sanction pour l’absence de sous-titrage • Interprétation o Coûts élevés des services d’interprètes (Qui paie? ) o Absence de médaillon à la télévision (ex: Bulletin de nouvelles, annonces publiques) o Couverture limitée des services (éducation, justice, travail)
Des actions solidaires • Niveau national o Soutenir la reconnaissance officielle de la LSQ et de l’ASL o Soutenir l’amélioration des pratiques de sous-titrages o Ex: Exprimer ces recommandations lors des consultations sur la loi fédérale sur l’accessibilité • Niveau provincial o Soutenir le déploiement d’une politique provincial de lutte contre la stigmatisation des PSM o Soutenir la reconnaissance officielle de la LSQ • Niveau municipal o Inclure l’accessibilité communicationnelle dans les plans d’action à l’égard des personnes handicapées (Politique à part entière) o Ex: Inclure la présence d’interprètes lors des annonces et évènements publics • Niveau organisationnel o o Inclure la diversité des PSM et de leurs besoins dans l’offre de services et les interventions Ex: Développer des partenariats avec les organismes de PSM dans vos milieux Ex: Mettre une capsule en LSQ sur votre site web et sous-titrer les contenus audios Ex: Indiquer si votre évènement est accessible et de quelle façon • Niveau personnel o o Partager la responsabilité de la communication Soyez un-e allié-e des PSM Ex: Adopter des stratégies de communication adaptées aux PSM Ex: Suggérer des ateliers de formations ou de sensibilisation dans vos milieux
Merci! • Surveillez la mise en ligne de notre nouveau site web: www. reqis. org
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