La Silver Economy ou Lconomie des Sniors Albert
La «Silver Economy» ou L’économie des Séniors Albert Marouani Professeur émérite à l’Université Nice-Sophia Antipolis (15 décembre 2013) Novembre 2010
INTRODUCTION CROISSANCE OU/ET VIEILLISSEMENT
DU « BABY BOOM » AU « PAPY BOOM » La France métropolitaine comptera en 2025 18, 9 millions de personnes âgées de plus de 60 ans et 4, 2 millions de plus de 80 ans. Cela représente une augmentation, par rapport à 2010, de 31, 1 % et de 25, 3 %. Or, au cours de la même période, les effectifs des classes d’âges plus jeunes (moins de 60 ans) devraient stagner. Les 15 millions de seniors de plus de 60 ans ne constituent pas une population homogène. Ils se différencient notamment en fonction de leur degré d’autonomie.
Le marché des séniors peut être segmenté en 3 niveaux : 1. Les séniors dits «actifs» : ils sont retraités, majoritairement propriétaires, autonomes et indépendants. 2. Les séniors dits «fragiles» : ils sont retraités, majoritairement propriétaires, indépendants et vulnérables par rapport à des petites pertes sensorielles liées à leur vieillissement et des accidents de la vie domestiques les contraignants à séjournés occasionnellement en établissement hospitalier. 3. Les séniors dits «dépendants» : ils sont souvent très âgés, dépendants et très vulnérables et vivent en EHPAD.
Le ralentissement à long terme de la croissance de l’économie française semble corrélé au vieillissement de sa population. C’est ainsi que l’on est passé d’un taux de croissance de 5, 3% par an entre 1950 et 1974, à 2, 1% entre 1975 et 2008 et à 0, 1% depuis 2008. Dans le même temps, le taux de dépendance vieillesse (défini comme le rapport entre les plus de 65 ans et les moins de 25 ans) n’a cessé d’augmenter pour atteindre 28 % en 2013 et aller vers les 46 % en 2050. Comment dans ces conditions pourrait-on faire de ce vieillissement, générateur de ralentissement de l’économie, un facteur de sa croissance pour le 21° siècle ?
C’est là tout l’enjeu de la «Silver Economy» : « faire émerger une filière industrielle d’excellence liée à l’âge dans notre pays. Nous avons là devant nous un formidable gisement de croissance et d’emplois, dans un monde où les âgés comptent pour plus de 900 millions d’habitants sur notre planète. Ce chiffre ne saurait que progresser au cours des années et des décennies à venir. »
I/ LA « SILVER ECONOMY » : NOUVEAU POTENTIEL OU NOUVEAU MODÈLE DE CROISSANCE POUR LE 21° SIÈCLE ?
Lancée le 24 avril 2013 à Bercy par Arnaud Montebourg et Michèle Delaunay, la « Silver Economy » constitue une filière qui regroupe tous les acteurs économiques (entreprises, clusters, pôles de compétitivité, financeurs, etc. ) qui cherchent à répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées avec comme arrière-plan l’idée de redresser l’économie française en générant de la croissance et des emplois. Les bénéfices attendus sont multiples: sociaux et sanitaires, économiques et sociétaux. Cette filière parie sur l'innovation en santé comme moteur de croissance. Un potentiel que ses promoteurs estiment supérieur à 0, 25% du PIB.
A/ Un nouveau «potentiel de croissance» en termes de consommation et de demande Des études récentes montrent que le poids des séniors dans la dépense globale des ménages dépasserait les 50% en 2015, alors même qu’ils ne représentent que moins d’un tiers de la population totale. En 2010, le revenu disponible des plus de 60 ans était d’environ 424 milliards d’euros. Avec l’accroissement de la proportion de personnes âgées on devrait atteindre les 1000 milliards d’Euros dans les années qui viennent.
Le marché de la «Silver Economy» représente en 2013 en France, 92 milliard d’Euros et pourrait atteindre 120 milliards en 2020. La « Silver Economy » se caractérise par de nombreux «potentiels» acheteurs : . Les séniors de manière directe (B to C) ; . Les séniors de manière indirecte (B to C) ; . Les institutions accueillant des seniors (B to B) L’approche de la Silver economy par les séniors actifs apparaît donc primordiale, autant pour l’effet de levier de cette population sur les marchés de l’autonomie et de la dépendance que pour les opportunités de diversification et d’innovation qu’elle offre aux industriels et prestataires de services dans des secteurs de grande consommation (habillement, équipement de la maison, loisirs, cosmétiques, transports, tourisme…. ).
Sur le plan de la demande, et selon une enquête du Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie (CREDOC) de 2010, les séniors assureront une majorité des dépenses (54%) sur les différents marchés à compter de 2015 : 64% pour la santé en 2015, 60% pour l’alimentation, 58% l’équipement, 57% les loisirs, 56% des dépenses d’assurance… Ce sont les séniors qui déterminent une large majorité de la consommation française. Ces papy-boomers disposent globalement d’un pouvoir d’achat et d’une épargne qui pourront alimenter un marché potentiel pour tous les secteurs de l’économie liée à l’âge : bien-être, alimentation, adaptation et sécurisation du domicile, transports, loisirs, santé, équipements…
Les « séniors actifs » présentent en effet des profils nouveaux : 1. Une espérance de vie supérieure à celle des générations précédentes (plus de dix ans en un demisiècle) ; 2. Un revenu supérieur à la moyenne des ménages (de 30 %), qui s’est multiplié par 7 en vingt ans et qui progressera encore dans les années à venir ; 3. Un patrimoine (60 % du patrimoine des ménages et 75 % du portefeuille boursier), et un taux d’épargne élevé, de l’ordre de 28 % des ressources pour les couples ; 4. Une consommation supérieure à la moyenne (en 2015 elle représentera 54 % des dépenses des ménages), notamment sur les postes suivants :
5. Des aspirations fortes pour mettre à profit ses ressources pour réaliser des projets différés du fait des contraintes familiales et professionnelles: . activités socioculturelles (97 % lisent un magazine et 42 % des livres), . engagement associatif (un retraité sur deux est membre d’une association), . reprise de sport (les jeunes seniors représentent 22 % du CAHT des clubs sportifs) ou d’études, . équipement de leur maison (en 2015, les seniors représenteront 58 % des dépenses d’équipement des ménages), . déplacements et voyages (les seniors consomment 1/3 des voyages organisés), . solidarité familiale envers les petits-enfants et les parents très âgés et relations sociales ;
6. Un fort niveau d’exigence sur la qualité des produits et des services qui leur sont proposés, doublé d’une expérience et d’une approche rationnelle de la consommation ; 7. Des préoccupations fortes en termes d’hygiène de vie et de prévention des effets de l’âge ; 8. Une appétence pour les nouvelles technologies (30 % des internautes ont plus de 50 ans et 27 % sont cyberacheteurs).
Les séniors actifs sont des prescripteurs et des consommateurs avertis. Les séniors actifs joueront en effet, dans les années à venir, deux rôles essentiels dans la silver économy : - A très court terme, en tant qu’aidants familiaux, les séniors actifs auront un rôle de prescripteurs et d’acheteurs de produits et services favorisant le « bien vieillir » notamment pour le maintien à domicile de leurs grands aînés. C’est donc en partie vers eux, sur un plan marketing, que devra se construire l’offre B 2 C de produits et de services pour l’autonomie et la dépendance ; - A moyen terme, en 2040, cette génération fera partie des 4 millions de personnes qui auront 80 ans et plus. Il est fort probable qu’elle présentera deux profils-types: Pour moitié, des personnes certes fragilisées et dépendantes, mais qui, mieux informées et correctement équipées, auront anticipé leur propre dépendance en organisant par elles-mêmes un maintien à domicile personnalisé souvent préventif plutôt que palliatif. L’autre moitié constituera une nouvelle population valide et dynamique à un âge très avancé, en attente d’offres de produits et de services de grande consommation innovants et adaptés à leurs besoins.
B/ Un nouveau « modèle de croissance » en termes de production et d’emplois. Au-delà de la consommation de nouveaux produits et services liés à la santé, à l’autonomie des personnes âgées, au « bien vieillir » et à l’usage de plus en plus intensifs des nouvelles technologies, il y a un champ de recherche à explorer du fait que les séniors ne se sentent pas «vieux» et vivent de plus en plus longtemps en bonne santé et veulent jouer un rôle structurant et actif. « Lorsque la vieillesse dure vingt ans, en moyenne, voire Trente ans, parfois, elle n’est plus une part de vie à occuper mais une part de vie à accomplir. »
La direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques (DARES) estime que la Silver Economy peut entraîner 300 000 créations d’emplois nettes, donc en dehors des remplacements de départs en retraite, d’ici 2020. L'industrie liée à la Silver Economy se révèle à la fois productive (instruments et appareillages, domotique, dispositifs d’assistance…) et génératrice d’emplois techniques (vente, installation, maintenance de ces instruments). De nombreux secteurs seront largement impactés par la Silver Economy: tourisme, loisirs, aides techniques (prothèses auditives, par exemple…), BTP pour l’adaptation des logements, maisons intelligentes (ou «smart home» ), avec une offre est très importante (téléassistance active ou passive, géo assistance, vidéo vigilance, télémédecine, parcours lumineux…), et plus largement la e-autonomie.
Les secteurs industriels concernés par la Silver Economy sont donc très divers, ils recouvrent : . Habitat: domotique, urbanisme, architecture, hébergement collectif, logement adapté (MAD), efficience énergétique, …. Communication: téléphonie mobile, tablettes tactiles, accès internet, réseaux sociaux, …. Transport: transports collectifs mieux adaptés, solution à trouver au «dernier kilomètre» , …. Sécurité: télévigilance, téléassistance, mode de paiement, gestion bureautique…. Santé: e-sante, nutrition, télémédecine, m-santé, …. Service: service à la personne, portage de repas, assurances, …. Distribution: adaptation du parcours du consommateur, adaptation des packagings, …. Loisir: jeux, fitness, stimulation sensorielle, intergénérationnel, …. Travail : télétravail, formation et soutien des aidants familiaux, …
La Silver Economie peut ainsi avoir un effet dynamisant sur le secteur industriel, le secteur du bâtiment et le secteur des services. Elle pourrait générer ainsi de nouvelles qualifications et de nouveaux emplois. Dans le domaine industriel lié aux TIC, comme la visiophonie, la téléphonie adaptée, la téléassistance, les détecteurs de chute, les déambulateurs intelligents, les systèmes de bracelets qui assurent plus de sécurité et un suivi médical (e-santé), etc. il pourrait y avoir un puissant développement de start-up innovantes capables de créer des milliers d’emplois qualifiés. Par exemple, le secteur des gérontechnologies, dont les exportations ont augmenté de plus de 50% en 2012, pourrait générer à lui seul entre 80 000 et 150 000 emplois, selon une étude menée par Ubifrance. Ces activités de type industriel qui ne se prêtent pas à une production de masse de produits standardisés peuvent s’avérer plus difficilement délocalisables.
Dans le secteur du bâtiment, l’adaptation des logements aux besoins des personnes âgées en perte d’autonomie permettra de dynamiser l’ensemble des activités artisanales qui ne sont pas délocalisables. Dans le même temps, avec le développement de la «eautonomie » , on peut s’attendre à des innovations dans le secteur de la domotique qui permet d’adapter l’habitat des personnes âgées à leurs besoins et d’augmenter leur bien-être ( « maisons intelligentes » ). En France, ce marché a progressé tous les ans de plus de 6 % entre 2003 et 2010, et ses revenus devraient atteindre 11, 8 milliards d’euros en 2016.
Dans le secteur des services (notamment ceux liés à la personne), la « Silver Economy » va générer un nombre d’emplois considérable, a priori non-délocalisables, mais qui peuvent se prêter à l’importation de main-d’œuvre en provenance des pays émergents ou en développement. La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) prévoit la création de 350 000 emplois dans le domaine de l’aide à domicile entre 2010 et 2020. Les aides à domicile, aides-soignantes et infirmières occupent respectivement les trois premières places dans le classement des métiers les plus créateurs d’emplois dans les dix ans à venir. Enfin dans le secteur sanitaire et médico-social, on peut s’attendre à une explosion des emplois d’ergothérapeutes, de psychomotriciens, ainsi que d’autres «nouveaux» métiers.
Sachant que près de la moitié des 117. 000 entreprises françaises exportent vers l’UE, le marché des séniors pourrait offrir de réelles opportunités en termes de débouchés industriels à l’exportation. Il constitue un énorme potentiel « d’export led growth » pour l’économie française, qui, dans ce secteur, doit rattraper son retard par rapport à des pays tels que le Japon, l’Allemagne ou encore la Corée du Sud et même la Chine.
II/ Les principaux obstacles au développement de la « Silver économy » .
A/ Les obstacles du côté de l’Offre. On retrouve à ce niveau tous les freins relatifs à la création et au développement d’entreprises innovantes tels que: . l’excès de réglementation administrative et bureaucratique, . la protection de la propriété intellectuelle, . l’absence de liens suffisamment étroits entre les entreprises et les laboratoires de recherche universitaire, . l’absence de main-d’œuvre formée, qualifiée et flexible, . la difficulté de financement au départ (business angel) et au moment de la montée en développement (equity gap), . l’absence de réseaux de distribution pour des produits nouveaux. Ces difficultés sont aggravés lorsque les marchés sont trop étroits ou lorsque les entreprises sont trop petites (TPE ou des startups) pour produire en grande quantité et réaliser des économies d’échelle, ou consolider leur avantage technologique par des investissements en R&D toujours risqués.
B/ Les obstacles du côté de la demande. Ils peuvent être de trois ordres: a) Une méconnaissance des produits ou de leur utilité souvent aggravée par le phénomène de l’âge (difficulté de communication, de perception et manque de motivation pour ce qui est nouveau). b) Une insolvabilité liée à la faiblesse (ou à l’insuffisance) du pouvoir d’achat des séniors aggravée par le poids des dépenses de santé au fur et à mesure du vieillissement. C) Un réseau de distribution qui n’est pas assez développé, ce qui empêche une meilleure connaissance des produits et une diminution des prix (les distributeurs n’étant pas suffisamment mis en concurrence).
III/ Quelles politiques publiques pour accompagner et favoriser le développement de la « Silver Economy » ?
A/ La politique du précédent gouvernement poursuivie par la gauche: Grand emprunt, pôles de compétitivité et clusters de l’innovation:
Lancé en novembre 2008, le projet « Gérontechnologies & Télémédecine » a été porté par le pôle de compétitivité mondial Solutions Communicantes Sécurisées (Pôle SCS) et par la Faculté de médecine et le CHU de Nice. Il a donné lieu à la création à Nice du centre d'innovation et d'usages en santé (CIU-Santé) qui fournit des ressources et des compétences aux professionnels de santé et aux industriels désireux de concevoir, expérimenter et évaluer des TIC pour la santé à domicile et pour l'autonomie. Favoriser la création de grappes d’innovation autour de clusters. Cinq villes se distinguent aujourd'hui: 1. Marseille (servicesà lapersonne) ; 2. Lyon (cluster I-Care dédié aux technologies de la santé); 3. Vierzon (cluster Aghir: autonomie, gérontologie, handicap, innovation et recherche) ; 4. Lille (Clubster Santé : biologie, santé, nutrition), 5. Ivry-sur-Seine (Soliage). Ce projet qui a démarré en octobre 2010 a conduit au lancement le 1 er juillet 2013 de la Silver Valley.
« En Bretagne, le projet Sigaal (Services intergénérationnels pour l'assistance aux aînés dans leur logement), labellisé par le pôle de compétitivité Images & Réseaux et piloté par Icade, développe une plate-forme et des services en ligne pour lutter contre l'isolement des personnes âgées. Via un téléviseur connecté à Internet, Sigaal leur permet d'accéder à l'actualité locale ou à des informations pratiques sur les transports, les commerces, les services de proximité, ou encore de communiquer avec la famille. Partenaire de ce projet, Telecom Bretagne pilote également le projet ANR-CNSA Palliacom, dont l'objectif est de réaliser un communicateur produisant du texte pour des personnes privées des facilités des fonctions ordinaires (parole, écriture). » (Anne bechet, Alliancy 1/10/2013).
«La Silver Valley regroupe une centaine de membres, dont 50 entreprises (650 salariés), pour un chiffre d'affaires de 150 millions d'euros, en plus de représentants d'utilisateurs et de partenaires de l'innovation. D'ici à cinq ans, ses promoteurs souhaitent rassembler 300 sociétés (5000 emplois), générant un chiffre d'affaires de 1à 2 milliards d'euros. » Le projet Ic@re, vise à évaluer dans plus de 2000 foyers de la Corrèze, la Creuse, la Haute-Vienne et le Loir-et-Cher, l'impact de solutions technologiques, organisationnelles et médicosociales innovantes pour le maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie. www. projet-icare. fr
B/ La politique de la gauche: décentralisation ou bureaucratisation? Michèle Delaunay* * Ministre déléguée chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie NOTE n° 193 - Fondation Jean-Jaurès - 11 octobre 2013
«Ainsi, pour mieux structurer l’offre, nous encourageons depuis plusieurs mois les régions à développer leur filière Silver Economie avec des pôles de compétitivité, des clusters, une agence régionale de l’innovation, une chambre de commerce et d’industrie… En tant que chefs de file régionale, ces structures favoriseraient le développement des entreprises au sein des territoires. La structuration de plus grandes entités (ETI, entreprises de taille intermédiaire) permettrait aussi de renforcer les économies d’échelle et de développer la filière. Afin de pallier les insuffisances de financement, nous favoriserons la création de coentreprises (ou joint-ventures). Il s’agit d’accords passés entre plusieurs entreprises (en l’occurrence, ici, entre des grands groupes disposant de fonds d’investissement et des PME) permettant de partager les frais et les investissements, dans la vue d’un objectif commun. Un fonds de capital risque devrait également être débloqué pour soutenir les PME et les ETI de la Silver Economie. »
« Pour solvabiliser la demande, nous réfléchissons à la façon d’orienter les aides techniques incluses dans l’Allocation personnalisée d’autonomie vers la téléassistance ou les plateformes informatiques, autant de services dont les prix baisseront par ailleurs à court terme grâce aux économies d’échelle. Une piste est aussi d’ouvrir les contrats de mutuelle, de prévoyance et d’assurance à ces nouvelles technologies en faveur de l’autonomie. Nous nous engagerons également dans une logique de labellisation et de normalisation (avec l’AFNOR, jusqu’à la norme internationale ISO). Après avoir défini les exigences de qualité nécessaires à la meilleure prise en charge pour les plus âgés, nous créerons un label grâce auquel usagers, aidants mais aussi producteurs eux-mêmes pourraient avoir davantage confiance dans les produits et les services. »
« Enfin, nous ferons un effort d’organisation afin de mieux coordonner les efforts qui se déploient sur tout notre territoire : grâce à la création d’un guichet unique d’information pour tous les publics (bénéficiaires, aidants, professionnels) et grâce à la définition d’axes stratégiques liés à la politique de prise en charge des personnes âgées. En termes de communication, il s’agit enfin de rendre positive la notion de l’âge auprès des médias (qui refusent souvent de présenter les produits de peur d’être «déprimants» ), des aidants familiaux et des professionnels (qui peuvent être réticents aux nouvelles technologies parce qu’ils ont davantage d’expérience dans l’accompagnement traditionnel), ou tout simplement auprès d’entreprises n’ayant pas encore repéré les opportunités de marché liées aux besoins spécifiques des plus âgés. Parallèlement à ce travail de fond, nous soutiendrons toutes les initiatives prises localement, régionalement, par les acteurs privés et publics, par le monde de l’industrie et de l’entreprise visant à consolider et structurer cette filière. Car la filière de la Silver Economie est bel et bien porteuse d’avenir pour la France »
CONCLUSION
1. Les séniors ne doivent plus être considérés comme une charge qui pèse sur les actifs soit en termes de déficits des comptes publics (caisses de retraite, sécurité sociale), soit en termes de conflit de partage de la valeur ajoutée et de prélèvement improductif sur le revenu national (rémunération de l’épargne au détriment des salaires et financiarisation de l’économie au détriment de l’économie réelle, productive de richesses). 2. Les séniors ne doivent pas être considérés seulement comme une «demande solvable» pour des produits traditionnels ou innovants. 3. Les séniors ne sauraient être la variable d’ajustement des crises, soit pour suppléer et compenser la chute de la demande globale, soit au contraire pour supporter le coût des crises et en être les victimes passives (accentuation de la pauvreté, de l’exclusion et de l’isolement).
4. Les séniors doivent être considérés comme des créateurs de richesse: a) par leur contribution à la production de biens et de services en tant que salarié dans des activités marchandes ou en tant que producteur bénévole dans des activités de services publics (associations caritatives d’aide aux plus démunis) ou de services privés (garde et accompagnement scolaire des petits enfants et prise en charge médicale de leurs parents); b) par leur apport à la solidarité inter et intragénérationnelle, et au «vivre ensemble» (rôle des séniors dans les associations et les ONG); c) par leur action citoyenne dans des institutions publiques et privées au sein de l’économie sociale et solidaire et en faveur de l’environnement.
La Silver Economy est aussi un projet d’avenir qui transcende les clivages politiques et qui doit conduire non seulement à imaginer, concevoir et réaliser les produits et services qui seront utilisés dans 10 ou 20 ans par nos actuels cinquantenaires, dont les modes de vie n’ont déjà rien à voir avec ceux de la génération précédente, mais aussi à imaginer et promouvoir leurs contribution à la société de la connaissance et au rapprochement des peuples et des civilisations dans la transmission des savoirs et des savoirfaire et dans l’émergence d’un nouveau modèle économique et social fondé sur la solidarité et la préservation de l’environnement et de la bio-diversité.
MERCI DE VOTRE ATTENTION
- Slides: 41