La ligne de dmarcation Ligne de dmarcation Moulins

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La ligne de démarcation

La ligne de démarcation

Ligne de démarcation, Moulins.

Ligne de démarcation, Moulins.

La ligne de démarcation a été créée et son tracé fixé en vertu de

La ligne de démarcation a été créée et son tracé fixé en vertu de la convention d’armistice du 22 juin 1940. Elle sépare, jusqu’au 11 novembre 1942, la zone libre où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands. Elle s’étire de Bayonne à la Suisse. Elle ne pouvait être franchie qu’avec une autorisation des autorités allemandes (Ausweis), elle fut franchie clandestinement par des Résistants, des Juifs souvent avec une fin tragique lorsqu’ils étaient arrêtés.

Ligne de démarcation, Moulins.

Ligne de démarcation, Moulins.

L'instauration-surprise Instaurée par l'article 2 de la Convention d'armistice, la ligne de démarcation principale

L'instauration-surprise Instaurée par l'article 2 de la Convention d'armistice, la ligne de démarcation principale de la France occupée parcourt treize départements sur près de 1 200 kilomètres. Le régime de Vichy, qui a connu le tracé très précis de la ligne seulement fin 1941 - les occupants le modifiaient régulièrement à l'échelon local -, à dû réorganiser le fonctionnement administratif du pays ; par exemple, il a été contraint de créer des légionsbis de gendarmerie dans les parties non occupées des anciennes légions divisées. La désorganisation du pays fut amplifiée par d'autres lignes de démarcation : - celle du Nord sous contrôle du Gouverneur Allemand de Bruxelles ; - la ligne qui isole l'Alsace et le département de la Moselle annexés à l’Allemagne - qui disparaît en décembre 1941 -, - une zone interdite au retour des réfugiés à l’est en avant de l’Alsace et la Moselle; -sans compter l'instauration d'une zone côtière interdite à partir d'avril 1941. Ajoutons que le retour des Français de l'exode a été complexe à organiser au passage de la ligne en direction de la zone occupée.

l'exode

l'exode

Une " frontière " surveillée mais pas hermétique Sur la ligne, la signalétique est

Une " frontière " surveillée mais pas hermétique Sur la ligne, la signalétique est généralement lacunaire, composée de panneaux, de poteaux peints aux couleurs nazies, de herses, de guérites et de barrières dans les villes et villages divisés ; en certains points, les Allemands ont même miné les abords de la ligne. Cette dernière n'est pas hermétique. Quelques centaines d'hommes, d'abord des soldats puis des douaniers allemands à partir de février 1941 ne suffisent pas à entraver la route à des milliers de clandestins qui ne possèdent par l'Ausweis - laissez-passer -, très difficile à obtenir.

Laissez-passer frontalier - décembre 1942. Centre d'interprétation de la ligne de démarcation, Génelard (71)

Laissez-passer frontalier - décembre 1942. Centre d'interprétation de la ligne de démarcation, Génelard (71)

La vie quotidienne des Français bouleversée En 1940 -1941, avec les prisonniers de guerre,

La vie quotidienne des Français bouleversée En 1940 -1941, avec les prisonniers de guerre, la ligne est au coeur du chantage allemand. Les contraintes immédiates se portent évidemment sur les riverains de la ligne de démarcation qui connaissent un statut particulier. Ils deviennent des " frontaliers " d'un nouveau genre, puisqu'ils vivent sur une " frontière " intérieure au coeur de leur pays et de leur terroir. Ils ont reçu des laissez-passer spéciaux qui les autorisent à franchir plus facilement la ligne, afin d'aller travailler la journée dans une zone pour rentrer le soir habiter dans une autre. C'est l'occasion de profiter de ces facilités aux postes allemands pour passer du courrier et des passagers clandestins sous les sièges d'un camion ou dans des tonneaux disposés sur une remorque

passage de la ligne de démarcation

passage de la ligne de démarcation

Dans leur ensemble, les Français subissent l'Ausweiss, les voyages interzones en train peu nombreux,

Dans leur ensemble, les Français subissent l'Ausweiss, les voyages interzones en train peu nombreux, mais aussi les cartes interzones, dont les premières sont imprimées au début de l'occupation et qui obligent à biffer des mentions stupides comme "je ne suis pas mort". Les transferts de fonds interzones sont interrompus un temps, puis restaurés grâce à l'installation en zone non-occupée de succursales-bis de la banque de France, du Crédit Lyonnais, de la Caisse des Dépôts et Consignations et de la Société Générale. Les occupants sont volontairement flous sur les autorisations qu'ils accordent pour les flux de marchandises, de valeurs et d'argent d'une zone à l'autre. Ils gèrent une économie de guerre de plus en plus gourmande. La ligne est aussi un moyen d'exploiter au mieux les richesses de la France. Des habitants de la ligne profitent aussi largement du marché noir, dont les demandeurs sont principalement les Allemands.

Arrestation pour marché noir L'organisation du marché noir est la parade indispensable aux ponctions

Arrestation pour marché noir L'organisation du marché noir est la parade indispensable aux ponctions exorbitantes des occupants

Ligne de démarcation, hiver 1940 -1941 - Digoin (71). Photo Paul Chaussard - "Echos

Ligne de démarcation, hiver 1940 -1941 - Digoin (71). Photo Paul Chaussard - "Echos du passé" - Don au centre d'interprétation de la ligne de démarcation

Carte de correspondance interzone - mars 1941 – centre d'interprétation de la ligne de

Carte de correspondance interzone - mars 1941 – centre d'interprétation de la ligne de démarcation, Génelard (71)

. . . à la simple pancarte. Source : Musée de la Résistance Nationale

. . . à la simple pancarte. Source : Musée de la Résistance Nationale Champigny La ligne de démarcation à Chalon. La ligne connaît des matérialisations diverses, de la guérite. . . Source : Musée de la Résistance Nationale Champigny

Le découpage de la France après l'armistice du 22 juin 1940 Dès le 25

Le découpage de la France après l'armistice du 22 juin 1940 Dès le 25 juin 1940, la ligne de démarcation coupe la France en deux grandes zones principales : La zone occupée (ou "la zone nord") Occupée par les Allemands, cette zone est placée sous l'autorité du gouverneur militaire de Paris et couvre environ 55% du territoire. Elle est rebaptisée la zone nord, en novembre 1942, date à laquelle les Allemands occupent également la zone libre. La zone libre (ou "la zone sud") Le 2 juillet 1940, le gouvernement français s'installe à Vichy qui devient en quelque sorte la "capitale" de la zone libre, familièrement appelée "zone nono" (pour non occupée). Le 10 juillet 1940, le Parlement vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain qui promulgue "l'Etat français" et s'engage peu après dans une politique de collaboration avec l'occupant nazi. En novembre 1942, la zone libre est rebaptisée la "zone sud", lors de son invasion par les Allemands.

Rappelons enfin que la ligne de démarcation est supprimée en février 1943, les Allemands

Rappelons enfin que la ligne de démarcation est supprimée en février 1943, les Allemands occupant alors la totalité du territoire français depuis novembre 1942. Elle ne disparaît cependant pas des cartes d'état-major allemandes et certaines restrictions subsistent, notamment en matière de circulation des marchandises. Elle reste ainsi jusqu'à la fin de la guerre un moyen de pression, la menace de son rétablissement pesant sur les Français jusqu'au bout.

La ligne de démarcation à l’entrée du village de Mijoux dans l’Ain

La ligne de démarcation à l’entrée du village de Mijoux dans l’Ain

Les Passeurs Des Français et des réfugiés belges, polonais, hollandais et allemands refusent cette

Les Passeurs Des Français et des réfugiés belges, polonais, hollandais et allemands refusent cette blessure au coeur de la France et organisent des équipes familiales et des filières nationales de passages clandestins. Les premiers passeurs apparaissent dès l'été 1940. Ils sont souvent seuls et pratiquent un acte d'entraide. Puis, les services secrets anglais, les mouvements et les réseaux de résistance recherchent des passeurs pour travailler sur les deux zones et espionner les installations militaires allemandes. La confrérie-Notre-dame du Colonel Rémy a très tôt organisé les passages clandestins dans le sud-ouest grâce à Louis de la Bardonnie. Mais sur le tracé de la ligne, dans le Nord (Bretagne et Normandie notamment) et l'Est de la France, des filières très structurées font passer des centaines de fugitifs traqués ou en mission : aviateurs abattus, Juifs, prisonniers évadés, simples voyageurs de commerce. Les passages sont parfois payants, afin de nourrir et d'abriter quelques temps des candidats au passage. Cependant, certains passeurs isolés en profitent pour pratiquer des prix très élevés, notamment quand les Juifs affluent plus nombreux sur la ligne, après les rafles de l'été 1942. De faux passeurs au service des Allemands opèrent également. Mais ces derniers ne doivent pas faire oublier tous les passe

Poste allemand de la ligne de démarcation à Bazas en 1940.

Poste allemand de la ligne de démarcation à Bazas en 1940.

La répartition de la France. Treize départements sont traversés par la ligne de démarcation

La répartition de la France. Treize départements sont traversés par la ligne de démarcation : les Basses-Pyrénées, les Landes, la Gironde, la Dordogne, la Charente, la Vienne, l'Indreet-Loire, le Loir-et-Cher, le Cher, l'Allier, la Saône-et-Loire, le Jura et l'Ain. Source : MINDEF/SGA/DMPA

En Indre-et-Loire, douze communes sont ainsi partagées arbitrairement. À savoir : Civray, Bléré, Cigogné,

En Indre-et-Loire, douze communes sont ainsi partagées arbitrairement. À savoir : Civray, Bléré, Cigogné, Reignac, Dolus-le-Sec, Manthelan, Vou, Ciran, Ligueil, Cussay, Descartes et Abilly. Une situation complexe (et aberrante administrativement) qui pousse des hommes, des femmes, des familles entières à entrer en résistance.

À Tauxigny, Pierre et Maria Murzeau (avec leurs 8 enfants : Pierre, Hélène, Gabriel,

À Tauxigny, Pierre et Maria Murzeau (avec leurs 8 enfants : Pierre, Hélène, Gabriel, Noémie, Yvonne, Élisabeth et Roger) exploitent une ferme de 130 hectares au lieu-dit Franc-Jeu. Un endroit qui reste à jamais marqué dans la mémoire des « passagers » . Ces prisonniers de guerre, ces soldats alliés, ces Juifs, ces déserteurs en fuite qui ont, très souvent, trouvé refuge dans cette ferme avant de rallier la partie de la France encore libre. Combien étaient-ils ? Impossible de le savoir. Des dizaines, peut-être des centaines. « Qu’importe ! Il fallait seulement qu’ils passent de l’autre côté, avance Hélène qui avait 20 ans à l’époque. Alors, on y allait. On les accompagnait. Moi, à vélo sur la route. Eux, à travers champ où ils faisaient mine de travailler. Ils me suivaient à distance. » Le trajet était long. Près de trois heures pour rejoindre Dolus-le-Sec, « et l’hôtel de madame Perrusson où nous avions toujours table ouverte. » Hélène, tout comme Yvonne (13 ans) et Élisabeth (12 ans) avait aussi pour mission de faire passer le courrier et des messages de l'autre côté de la ligne de démarcation. « On les cachait parfois sur nous, dans les pneus du vélo ou dans celles d'un landau. » Le danger était partout. La peur était là. « Mais sans plus, avancent-elles. On a pris des risques, mais nos parents encore plus. » Pierre et Maria (51 ans), qui après leur journée de travail, ouvraient la voie à d'autres passagers. Plus nombreux chaque jour. « Maman faisait jusqu'à 20 km à pied dans la nuit » , pour au péril de sa vie – et très souvent de celle d'une de ses filles qui l'accompagnait – rejoindre, avec ses compagnons d'infortune, la cicatrice qui barrait la Touraine du Sud. Et La France libre

Ausweis pour passer la ligne de démarcation, 15 septembre 1942 (coll. Musée de la

Ausweis pour passer la ligne de démarcation, 15 septembre 1942 (coll. Musée de la Résistance nationale). L’Ausweis n’est valable qu’au passage à La Madeleine.

A Tercé, Robert Bienvenu coiffeur au 86 bis de la rue de la Tranchée

A Tercé, Robert Bienvenu coiffeur au 86 bis de la rue de la Tranchée à Poitiers faisait passer les clandestins. Il les conduisait ensuite chez son ami Raymond Guichard huissier de justice à Chauvigny avec qui il avait monté ce réseau clandestin. Le 8 septembre 1940 Robert Bienvenu accompagné de son épouse tenta de faire passer la ligne à deux Espagnols, Navarro et Souazagoiz. Il portait en outre d´importants documents espagnols à remettre à M. Gomez. Les Allemands avertis par une dénonciation les attendaient entre la Maisonneuve commune de Tercé en zone occupée et les Chirons commune de Salles-en-Toulon en zone libre. La femme et les deux hommes furent arrêtés mais Robert Bienvenue s´enfuit et fut abattu. Il réussit néanmoins à se traîner dans une vigne où il dissimula son portefeuille contenant les documents sous un cep. Mortellement atteint il fut transporté à l´église de Tercé où il mourra. A la libération, son dénonciateur fut condamné à 15 ans de prison et à la confiscation de ses biens.

Carte interzone. Source : Musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges

Carte interzone. Source : Musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges et du Cher

A Jaunoux, la famille Fradet était intégrée dans un véritable réseau de passeurs de

A Jaunoux, la famille Fradet était intégrée dans un véritable réseau de passeurs de la ligne. Les évadés étaient envoyés de Poitiers chez Vergnaud maréchal-ferrant aux 4 routes à Nieuil-l´Espoir. Celui-ci les conduisait chez Auguste Fradet à la Phélonnière. Là, ils étaient nourris et cachés dans une meule de foin spécialement aménagée dans la grange. Puis les évadés étaient conduits à Jaunoux en passant par l´Altrie et la Maisonneuve à travers champs. Cette filière aurait fait passer plusieurs centaines de personnes en zone libre.

Passagers clandestins arrêtés dans la région de Pleumartin. Source : Archives départementales de la

Passagers clandestins arrêtés dans la région de Pleumartin. Source : Archives départementales de la Vienne

A Chiré-les-Bois, Roger Robin avait établi un itinéraire très précis, jalonné de vieux matériels

A Chiré-les-Bois, Roger Robin avait établi un itinéraire très précis, jalonné de vieux matériels agricoles dont il aurait prétexté l´oubli en cas de rencontre avec une patrouille allemande. Ce soin méticuleux lui servit à faire passer la ligne à Robert Schuman. Ce dernier, arrêté par les Allemands le 13 avril 1941 fut détenu à Neustadt dans le Palatinat d´où il s'évada en juillet 1942. Il décida de rejoindre la Vienne où il avait un contact avec le préfet adjoint délégué Holveck. Le matin du 3 août 1942, Mme Holveck arrêta sa voiture devant la porte du monastère de Ligugé. Après avoir été menée au parloir par le Père Placide elle confia au père Basset qu´elle amenait dans sa voiture un passager très compromettant, et lui demanda de faire passer la ligne à Robert Schuman. Le père abbé accepta cette mission et son pensionnaire fut installé au 2 eme étage du noviciat. Le 13 août le cheval attelé au break du monastère et conduit par Maurice Fretier partit en direction de Gizay. Le voyage se poursuivit par La Nibautière, Bois Boursault et enfin La Perdrigère à 4 km de la ligne où Roger Robin attendait son hôte. Après une nuit de repos Robert Schuman passa sans encombre en zone libre.

A Saint-Secondin, le café restaurant auberge était tenu par l´épouse d´André Faye chauffeur de

A Saint-Secondin, le café restaurant auberge était tenu par l´épouse d´André Faye chauffeur de l´autobus assurant la ligne Poitiers-St Secondin. Le contact des clandestins se faisait place de la Préfecture à Poitiers et il paraissait normal pour des voyageurs de passer la nuit à l´auberge. Comme des soldats allemands gardant la ligne Dienné-Usson-du-Poitou logeaient à l´auberge il était facile de connaître les heures des patrouilles. André Faye entra en contact avec le réseau belge « comète » sous le faux nom de Fayolle. Le réseau prenait en charge les clandestins de toutes origines au départ de Bruxelles afin que, via St Secondin, ils rejoignent l´Angleterre par l´Espagne

Réfugiés passant la ligne de démarcation à Vierzon. Source : Musée de la Résistance

Réfugiés passant la ligne de démarcation à Vierzon. Source : Musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges et du Cher

A Pressac - André RAVARIT vit dans sa ferme à l’Epine de Pressac qui

A Pressac - André RAVARIT vit dans sa ferme à l’Epine de Pressac qui est en zone non occupée mais à proximité de la ligne de démarcation. L’endroit est favorable pour les passages clandestins et depuis 1941, membre du M. U. R. Vienne-sud, il fera passer en zone non occupée des poursuivis et aussi des aviateurs alliés tombés sur le sol français qui lui sont amenés et même en transporte jusqu’à Marseille (mai 1942). Ses nombreuses activités autres, hébergement de résistants et organisation des maquis et des parachutages le feront découvrir. Arrêté le 6 juin 1944, il sera exécuté à Buchenwald lors de l’évacuation du camp le 23 avril 1945. Outre les décorations françaises, la Croix du Mérite franco-britannique lui fut décernée. (Témoignages et documentation recueillis par J. Rigaud auprès de la famille et des associations locales de résistants).

Hommage au "passeur" des Pyrénées Les passeurs basques se taillent rapidement une solide réputation.

Hommage au "passeur" des Pyrénées Les passeurs basques se taillent rapidement une solide réputation. Parmi eux, Michel Olazabal, qui, d'avril à juin 1943 réussit l'exploit de guider et sauver 953 personnes. Il est le « passeur » des Pyrénées. Dès 1940, les Pyrénées deviennent le passage vers la liberté pour tous ceux qui ne s'avouent pas vaincus et veulent continuer la lutte. Les marches vers l'Espagne représentent l'une des activités dominantes de la Résistance dans le département. «L'aventure commençait, marche de nuit, arrêt camouflage de jour. Les consignes étaient strictes, silence, pas de traces de bivouac, pas de cigarettes la nuit ; l'itinéraire était jalonné par des bergers qui renseignaient le guide sur la présence des patrouilles allemandes, d'autres évadés se joignaient au groupe et nous dirigions tous vers l'Espagne, vers l'Afrique du Nord, vers la France libre. »

Le groupe des passeurs de Luz (Hautes-Pyrénées) photographié à Chèze. Au centre, en chemise

Le groupe des passeurs de Luz (Hautes-Pyrénées) photographié à Chèze. Au centre, en chemise blanche, le responsable du réseau « Andalousie » , Gérard de Clarens.

A Chatain - Le bourg de Chatain est en zone non occupée mais en

A Chatain - Le bourg de Chatain est en zone non occupée mais en limite de la ligne de démarcation. L’abbé Paul GUILLON prêtre de la paroisse utilisera cette situation pour faire passer du côté libre, depuis le début de l’occupation, des prisonniers de guerre détenus à proximité et par la suite des évadés, des juifs, des poursuivis. . . L’abbé GUILLON étant très impliqué dans ce rôle de passeur, ses activités furent découvertes et il fut arrêté le 7 mars 1941. Emprisonné et emmené dans un camp en Allemagne, il ne sera libéré que fin avril 1945. (Témoignages recueillis par J. Rigaud des associations locales de résistance et le livre de R. Picard : "La Vienne dans la Résistance").

Fouille au passage de la ligne de démarcation

Fouille au passage de la ligne de démarcation

A Pleuville - Cette commune étant en partie en zone occupée, de nombreux habitants

A Pleuville - Cette commune étant en partie en zone occupée, de nombreux habitants facilitèrent malgré les risques, le passage du côté non occupé, de courrier et aussi de personnes voulant s’éloigner de l’occupant : prisonniers de guerre, évadés, juifs, poursuivis. . . Plusieurs furent arrêtés et condamnés, tels Annette COLIN, Elise MIGAUD, Alcide DUDOGNON et Marcel THROMAS qui déporté ne revint pas. André RAFFOUX propriétaire de la ferme "Les Ecures" dont un bois se situe en bordure de la ligne de démarcation, devint un passeur régulier depuis le début de l’occupation et aussi le maillon d’une chaîne qui facilite le passage en zone libre de tous ceux qui se présentent, notamment des familles juives venant de Paris par le train et amenées aux "Ecures" par un autre résistant André NAFFRECHOUX de l’hôtel de la gare à Saint Saviol. Après leur avoir fait traverser la ligne dans la nature, ils sont ensuite conduits à Confolens pour être pris en charge par d’autres résistants. La ligne de démarcation étant supprimée, André RAFFOUX continuera son aide aux fugitifs, réfractaires et aux résistants du Civraisien poursuivis et participera à l’organisation de la résistance Vienne-sud et à la création de son maquis D 3 RAF. Une partie du bourg de Pleuville et la ferme "Les Ecures" furent incendiées par l’occupant le 3 août 1944. (Témoignages recueillis auprès des amicales de la résistance locale D 3 et D 4 et de Madame JACCUZI fille RAFFOUX ainsi que les livres : "Armée Secrète" de J. Blanchard et "Pleuville de juin 1940 à août 1944" de la commune de Pleuville).

Dans le Cher, la ligne de démarcation passe au bout du jardin du Docteur

Dans le Cher, la ligne de démarcation passe au bout du jardin du Docteur Cliquet qui va, avec sa femme spécialiste des faux papiers, organiser une des plus importantes plaque tournante pour le passage clandestin. Arrêté en octobre 1943, il est déporté à « Buchenwald » . Il en reviendra vivant. L’abbé François, et sa famille, se distinguent en organisant une filière, passant courriers et personnes, jusqu’à Marseille avec des relais ecclésiastiques, des hôteliers, une institutrice, des cheminots, des médecins… passant courrier et personnes. 26 passeurs sont arrêtés par la Gestapo en mars 1942. Tous, à part une femme, seront exécutés ou mourront en déportation.

Des gens qui résidaient en zone libre, et qui sollicitaient vainement l'octroi d'un ausweis

Des gens qui résidaient en zone libre, et qui sollicitaient vainement l'octroi d'un ausweis pour se rendre en zone occupée, se faufilèrent parmi les parents du défunt, affichant une mine de circonstance qui leur permit de voir se lever devant eux la barrière du postefrontière allemand. Il en alla de même pour ceux qui, résidant en zone occupée, désiraient se rendre en zone libre sans tambour ni trompette. Je dois dire que ceux-là étaient plus nombreux, ce qui faisait qu'il y avait beaucoup plus de monde au retour qu'à l'aller pour accompagner le corbillard au cimetière de Bourgneuf.

<< Je suis un prisonnier évadé, n'allez-vous pas faire ces jours-ci un enterrement à

<< Je suis un prisonnier évadé, n'allez-vous pas faire ces jours-ci un enterrement à Bourgneuf? >> L’abbé François, et sa famille, se distinguent en organisant une filière, passant courriers et personnes, jusqu’à Marseille avec des relais ecclésiastiques, des hôteliers, une institutrice, des cheminots, des médecins… passant courrier et personnes. 26 passeurs sont arrêtés par la Gestapo en mars 1942. Tous, à part une femme, seront exécutés ou mourront en déportation.

Diplômes aux noms de Camille et Jeanne Chevalier, établis par la commission des passeurs,

Diplômes aux noms de Camille et Jeanne Chevalier, établis par la commission des passeurs, 25 juillet 1951 (coll. Musée de l’Ordre de la Libération). Trahi par un agent de la Gestapo, Camille et Jeanne Chevalier sont arrêtés à leur domicile le 13 juillet 1942. Camille Chevalier affirme avoir agi seul. Sa femme est libérée le 5 août. Condamné à mort, il est fusillé le 18 août 1942 à Dijon. Camille Chevalier a été fait Compagnon de la Libération à titre posthume.

Dès la Libération, des hommages sont rendus aux femmes et aux hommes victimes de

Dès la Libération, des hommages sont rendus aux femmes et aux hommes victimes de leur engagement dans des actions d’entraide et de solidarité. Il s’agit d’honorer les héros morts dans la lutte contre l’occupant nazi (et, de manière moins affirmée, contre l’Etat français collaborateur). Des diplômes et des décorations sont remis, parfois à titre posthume. Des plaques, des stèles, des monuments sont installés sur des lieux symboliques de la répression et du sauvetage. L’arrêté du 4 mai 1948 concernant l’attribution de la carte de combattant de la guerre 1939 -1945 aux membres de la Résistance précise les conditions d’obtention de ce titre. Parmi les 10 actes individuels de Résistance qui devait avoir été accompli pendant trois mois consécutifs ou non pour prétendre à ce titre se trouvent : «l’ hébergement gratuit et habituel de résistants traqués ou blessés au cours d’une action militaire, de militaires français ou alliés évadés ou de parachutistes des armées alliées » mais aussi le « passage habituel, à titre gratuit, de résistants ou de militaires évadés hors du territoire occupé vers la France libre ou les pays alliés » .

 « Les grands méconnus sont ceux qui logent, nourrissent et parfois équipent les

« Les grands méconnus sont ceux qui logent, nourrissent et parfois équipent les fugitifs. » Les passeurs avaient des complices Mais les grands méconnus sont tous ceux qui, simples habitants, aubergistes, agriculteurs ou travailleurs vivant à proximité de la ligne de démarcation en zone occupée, accueillent chez eux, logent, nourrissent et parfois équipent les fugitifs, ceux-là demeurent en zone occupée, cloués à leur place par leurs obligations professionnelles ou familiales, à la merci de la moindre dénonciation puisée dans l’imprudence ou dans la jalousie… Ne sont-ils pas les véritables oubliés de l’histoire de la ligne de démarcation ?

La ligne de démarcation est aujourd’hui peu commémorée. Le long des 1 200 kilomètres

La ligne de démarcation est aujourd’hui peu commémorée. Le long des 1 200 kilomètres du tracé national, une soixantaine de plaques, stèles ou monuments rappellent son souvenir : - poste de contrôle allemand, - lieu de passage clandestin, - hommage à un passeur tué ou arrêté, - hommage à un clandestin tué en franchissant la ligne…