La lettre de lencadrement Numro 1 Editorial Euh

La lettre de l’encadrement Numéro 1 Editorial « Euh… Je voulais te dire que je ne vais pas reprendre ma carte cette année… Tu comprends, avec mon nouveau poste, je ne peux plus rester syndiqué… » Combien de fois n’avons-nous pas entendu cette phrase prononcée à l’occasion d’une prise de poste au sein de l’encadrement. Ces collègues qui pensent que la prise d’une responsabilité d’encadrant rend ipso facto les organisations syndicales infréquentables se trompent lourdement. L’appartenance syndicale relève du domaine du privé au même titre qu’un engagement politique ou des convictions religieuses qui jamais ne doivent interférer dans le parcours professionnel d’un salarié. Relevant du domaine privé, l’adhésion à un syndicat ne peut bien évidemment pas peser à son tour sur l’exercice quotidien des activités d’un manager. Ainsi, un cadre syndiqué peut tout à fait ne pas partager l’enthousiasme de l’établissement à propos d’un projet que son organisation syndicale aura combattu, mais il mettra tout en œuvre pour qu’il se déploie dans les meilleures conditions, parce que c’est son rôle de manager. Il le fera juste avec un peu plus de clairvoyance que d’autres. Mais la vertu principale de la syndicalisation de l’encadrement reste sans aucun doute le fait qu’elle permet de rompre l’isolement du manager, qu’elle lui permet de partager ses expériences avec ses collègues, de dire les choses qui jamais ne sont dites dans un contexte purement professionnel en oubliant les références hiérarchiques et ainsi d’avancer au bénéfice de tous. Force Ouvrière, dans l’esprit de beaucoup, n’est pas une organisation favorable à l’encadrement ; C’est une grossière erreur. FO est juste farouchement indépendante de toute pression politique, hiérarchique ou institutionnelle, et fait connaître ses opinions. Nous sommes juste animés par la conviction que nous sommes tous embarqués dans la même galère, employés, maîtrises et cadres, que les avancées sociales doivent se faire au profit de tous, et que le rôle des syndicats n’est pas d’accompagner systématiquement la mise en œuvre des projets de l’établissement mais d’avoir un regard critique à leur endroit et également de les combattre lorsqu’ils nous semblent nuisibles à l’intérêt collectif des salariés de Pôle emploi. Si vous accordez un accueil favorable à cette première lettre à l’encadrement, elle sera suivie de nombreuses autres. Nous souhaiterions associer à sa rédaction toutes celles et ceux qui le souhaitent et les inviterons à participer à l’un des prochains comités de rédaction. Nous venons également d’ouvrir un blog (http: //focentrecadresetam. simplesite. com/) dédié aux échanges entre membres de l’encadrement de Pôle emploi Centre val de Loire où vous pourrez réagir et nous faire part de vos réflexions, de vos envies, de vos soucis… Alors à tous : Bel été et à très bientôt ! N IO TS AT EN S I LL EM E BE GAG VIC A L EN ER A S ES DE D la fin de cette année, Pôle emploi engage un processus de labellisation de ses engagements de service. Cette opération sera conduite par un organisme extérieur, contrairement aux audits à blancs prévus à la rentrée qui concerneront toutes nos unités et qui seront menés par des collègues de la région. Au terme de ces observations, des actions correctrices devront être menées avant qu’une agence par département ne soit tirée au sort : C’est ainsi que seront déterminées lesquelles passeront sous les fourches caudines des certificateurs afin de valider la labellisation de tout l’établissement. Pour FO, FO il n’est pas inutile de se pencher, ponctuellement, sur la façon dont sont intégrés dans notre quotidien nos engagements de service envers les D. E et les entreprises. Toutefois, on ne doit pas pour autant tolérer ce qui s’apparente parfois à une « dictature » de l’indicateur qui nous conduit à surréagir à la dégradation d’un taux de satisfaction mesuré à l’aune des quelques uns qui ont daigné répondre à nos questionnements. Par ailleurs, on peut légitimement se poser la question suivante : « Lancer un process de labellisation, forcément lourd et couteux en temps et en ressources, au moment le plus inopportun, à savoir la rentrée, qui va mobiliser en priorité les ELD, et au moment où s’ouvriront d’autres chantiers non sans importance qui mobiliseront une nouvelle fois l’expertise des encadrants du réseau (NPDE, réorga de l’accueil…), est-ce une idée pertinente ? Evidemment NON… Quant à courir derrière l’atteinte de 21 objectifs qui bien souvent s’interagissent entre eux s’apparente au calvaire des Danaïdes quand l’amélioration de l’un passe forcément par la dégradation de l’autre. Car c’est là que le bât blesse : Le plan stratégique nous donne une obligation de résultat sans pour autant que l’établissement respecte ses obligations de moyens : Répondre aux réclamations sous 72 H, payer dans les délais, recevoir dans les 10 jours ouvrés… soit, mais quid des ressources pour mettre en œuvre ? Un des mérites de cette opération aurait justement pu être de permettre d’ajuster notre quotient charges / ressources, mais il n’en sera rien :

La lettre de l’encadrement Manager se résume bien souvent aujourd’hui à ne faire que gérer la pénurie de moyens et de compétences… Cette situation n’est pas nouvelle mais la vraie nouveauté réside dans l’exigence et l’exemplarité attendues de la part des équipes locales de direction : Réussir ou être condamnées au pilori de « la performance comparée » (Nous reviendrons sur cette thématique particulière dans un prochain numéro). Une question se fait également jour : La labellisation telle qu’elle est envisagée par l’établissement n’a rien d’une promesse commerciale : Le non respect de l’un ou l’autre de nos engagements de service n’appelle pas une réparation quelconque de notre part mais est-ce bien ainsi que les lisent nos usagers employeurs et demandeurs d’emploi ? Et sur qui repose cette fois encore le responsabilité du décryptage et de la traduction de ces engagements à destination des mécontents si ce n’est à l’ELD qui devra se contenter de faire acte de contrition ce qui ne manquera pas de la mettre en difficulté, au poste de MANAC par exemple. Pour FO, FO pas question de remettre en cause l’intérêt de s’interroger à propos de la pertinence et l’efficacité de nos actions ainsi que sur la qualité perçue du service que nous rendons aux entreprises et aux demandeurs d’emploi. Mais cette recherche systématique de la « satisfaction » de notre public au détriment de notre cœur de métier - Développer l’offre en prospectant les entreprises et en les accompagnant dans leurs recrutement, pour satisfaire la demande d’emploi des D. E, indemniser au bon montant au bon moment – ne doit pas devenir le critère unique de référence auquel se mesurera la réussite de nos équipes. Ce thermomètre que représente la satisfaction de nos usagers doit également être regardé avec circonspection dès lors que le panel de répondants n’est pas suffisamment représentatif. Nous contacter : Vous pouvez nous contacter en adressant un message sur la boite mail FO Centre : syndicat. FO-centre@pole-emploi. fr Ou à Bruno BONDE, DS FO encadrement : Bruno. bonde@pole-emploi. fr FO - Pôle emploi Centre Val de Loire – Août 2015 En conclusion, FO reste dubitatif sur l’intérêt de cette opération de labellisation, qui va coûter plusieurs centaines de milliers d’euros à l’établissement pour un résultat somme toute assez mince pour nos usagers : Qui porte encore un intérêt quelconque à la charte Marianne des services publics qui énonçait en son temps les engagements de services des établissements de l’Etat ? Pour échanger, s’informer, exprimer votre opinion : Retrouvez nous sur le blog http: //focentrecadresetam. simple site. com/