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La gestion de la mobilité des capitaux: le contexte et le débat international Séminaire d’économie internationale Automne 1999
Flux et reflux • On compare souvent deux périodes de l’histoire économique internationale récente. – 1973 -1982 – 1990 -1997 • Ces deux périodes ont en commun d’avoir débuté par des flux massifs de capitaux des pays industrialisés vers les pays émergents et de s’être terminées par des crises financières et un renversement de la direction des flux de capitaux.
Les flux: 1973 -1982 • C’est le recyclage de la rente pétrolière (qui prend un plus grand élan à partir de 1979) – plusieurs pays peuvent se financer à des taux réels négatifs (ex. : en 1978, le taux LIBOR à 3 mois étaient d ’environ 8 % alors que le prix en dollars- des exportations des pays émergents augmentaient au taux de 15 % par année) – les conditions de financement sont meilleures que jamais et plusieurs pays émergents contractent d’importantes dettes bancaires – la dette externe est dans la majorité des cas publique mais parfois, elle est d’abord et avant tout privée (ex. : Chili).
Les flux: 1990 -1997 • Caractérisée par le développement rapide des fonds communs de placement, des « hedge funds » et autres intermédiaires financiers, permettant dans un contexte où la technologie abaisse les coûts de transaction, de mieux diversifier la composition des portefeuilles de placement. • Ces développements coïncident, au début, avec un abaissement important des taux d ’intérêt aux États-Unis et dans les autres pays industrialisés.
Les flux: 1990 -1997 • Encore une fois: – les primes d’intérêt (par rapport aux US Treasuries ou au LIBOR) diminuent de manière importante – les conditions de financement sont attrayantes – la dette externe des pays émergents croît à un rythme rapide mais il s’agit cette fois davantage de titres financiers que de dettes bancaires • Toutefois: – L’augmentation de la dette externe est d’abord et avant tout le fait du secteur privé
Les reflux: 1982 • 1982: Les taux d’intérêt augmentent (et l ’inflation diminue) dans les pays industrialisés et le Mexique annonce qu’il n ’est pas en mesure d’honorer totalement le service de sa dette. • Les banques coupent brusquement les crédits à d’autres pays dont la dette a beaucoup augmenté. • C’est l ’éclatement de la « crise de la dette » . • De nombreux pays perdent tout accès et pour le reste de la décennie aux marchés privés de capitaux.
Les reflux: 1994 -1999 • 1994: Les taux d’intérêt augmentent aux États-Unis et dans le reste de l’Amérique du Nord. • Le Mexique éprouve tout au cours de l’année des difficultés autant politiques que financières, une attaque spéculative contre le peso mexicain à la fin de l’année se termine par une dévaluation abrupte. • 1995 est l ’année de la « crise mexicaine » mais à nouveau, les investisseurs cherchent à liquider leurs positions dans les marchés émergents. C’est le « tequilaso » .
Les reflux: 1994 -1999 • Le même type de crise se répète en Asie (Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines, Corée et Hong Kong) en 1997. C’est la « crise asiatique » . • En 1998 et 1999, ce sont la Russie et le Brésil. • Encore une fois, les pays émergents voient leur accès aux marchés privés de capitaux sévèrement réduits
Des questions posées par ce phénomène de flux et reflux • Les marchés financiers internationaux sontils aussi parfaits et efficients que le laissent entendre les théories en vogue ? – Si cela était le cas, les risques seraient correctement pris en compte dans l’évaluation des actifs financiers et l’augmentation graduelle de ces risques amènerait un resserrement graduel de l’accès aux crédits. – Ce qui contraste avec l ’observation au cours deux périodes d ’une élimination brutale et totale de l ’accès aux marchés (suite à une période d ’accès ultralibéral)
Des questions posées par ce phénomène de flux et reflux • Comment expliquer une telle instabilité ? – échecs du marché ou échecs de la politique publique ? • Étant donné cette instabilité, y-a-t-il des politiques de gestion des entrées de capitaux susceptibles d’améliorer la situation ? – du point de vue des pays récipiendaires des flux de capitaux ? – du point de vue des pays investisseurs ? – d’un point de vue systémique ?
Le fonctionnement des marchés financiers internationaux • Des questions fréquemment posées par la littérature: – Jusqu’à quel point les investisseurs se basent-ils sur les « fondamentaux » lorsqu’ils vendent et achètent des titres ? – Comment expliquer les « comportements de bande (herding behavior)» , quelle est leur importance ? – La prise excessive de risques est-elle due aux garanties (implicites ou explicites) accordées par les gouvernements et les agences multilatérales ? – Comment expliquer les effets de contagion (fondamentaux versus « herding » ) ?
Les politiques de gestion des flux • Approches multilatérales: – Confier un rôle et des pouvoirs étendus au FMI? – Instaurer une taxe Tobin? – Créer un forum international spécifique pour s’occuper de ces questions ? • Approches nationales: – Utiliser les instruments traditionnels de politique macroéconomique ? – Instaurer des barrières à la sortie ? – Mieux réglementer et surveiller le système financier national ? – Des taxes à l’entrée des capitaux ?
Deux expériences particulières • Une approche multilatérale naissante: – La création du G 20 • Une approche nationale ayant déjà fait cas d’école: – Le système chilien de gestion des entrées de capitaux
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