La fabuleuse histoire des Nitrates ou les ravages
La fabuleuse histoire des Nitrates ou les ravages de la désinformation antiagricole, au prétexte environnemental Angers le 15 juin 2010 1
Sommaire n n Nitrates et santé Nitrates, agriculture et environnement Les marées vertes conclusion 2
introduction n Les nitrates au cœur des préoccupations : Sanitaires n agricoles n Environnementales Tous les programmes de lutte et de reconquête de la qualité des eaux Un ion redoutable à éradiquer de notre environnement ? n 3
+ 5 Ammoniac NO 3 Nitrite 4 Nitrate
Nitrates et santé n n 80% des nitrates ingérés proviennent des légumes Les régimes à base de légumes sont reconnus comme les meilleurs pour la protection cardio-vasculaire et vis-à-vis des cancers Une norme à 50 mg/l à la suite d’une succession d’erreurs faut-il interdire les légumes souvent entre 500 et 5000 mg/l ? 5
Nitrates et santé n n Les nitrates sont au cœur du premier système de défense de l’organisme (Nigel Benjamin) Les nitrates endogènes sont constamment fabriqués par nos cellules Seuls effets bénéfiques des nitrates et des nitrites (Mark Gladwin, Nathan Bryan) Fournir du NO (NO donnors) pour la défense immunitaire et la protection des cellules 6
Nitrites et santé n n Les nitrites ne sont dangereux que pour le nourrisson, s’il absorbe des quantités importantes dans les premières semaines de son existence (Méthémoglobinémie) Les nitrates ingérés par le nourrisson ne se transforment pas en nitrites dans son organisme : des centaines de millions de petits pour bébés à base de légume, ont été consommés Aucun risque pour les femmes enceintes, ni le fœtus Nitrites (et nitrates) vasodilatateurs, irrigation des tissus, apport d’oxygène, cicatrisation, 7
Nitrites et santé n n Il est impossible de distinguer les nitrates de l’eau de ceux des légumes, Ces derniers sont les plus abondants tant en concentration qu’en quantité « La concentration des nitrates chez l’homme est inoffensive, et ce, sans limite de dose » Pr. Marian Apfelbaum, 1999 8
"Une fois reconnus, les arguments développés précédemment, La Communauté Européenne ne devrait plus s’inquiéter de la limitation de nos consommations de nitrate, pour s’assurer que nous en consommons tous, suffisamment" T. M. Addiscott & N. Benjamin – Juin 2000 9
nitrates et environnement n n n Aucun impact des nitrates sur la qualité des eaux douces L’eutrophisation est observée quelle que soit la teneur en nitrate Seul le phosphore en solution dans l’eau est déterminant (Schindler 1975) Ce sont les cyanobactéries fixatrices d’azote atmosphérique qui prolifèrent Les nitrates constituent un moyen de lutte (méthode riplox)/ plan d’eau perturbés 10
Le rôle du Phosphore rejeté au milieu aquatique D’après Guy Barroin 11
Nitrate et qualité des eaux n n La norme sur la santé a été utilisée pour déterminer la qualité environnementale des eaux Aucun lien entre le moindre composé ou organisme indésirable et la teneur en nitrates Les nitrates ne peuvent constituer un indicateur pertinent de la qualité des eaux La « pollution par les nitrates » constitue un abus de langage et un mythe 12
CARTE DE QUALITE GENERALE DES COURS D’EAU 13
Nitrate et agriculture n n n L’humus du sol contient 4 à 12 t de N/ha 1 % minéralisation/an = 40 kg à 120 kg de N Solution du sol 100 kg de N/ha dans un horizon labouré à 25% d’eau : 4000 t x 0, 25 = 1000 T = 100 mg N-NO 3/l = 440 mg NO 3/l Couramment solution du sol entre 1000 et 3000 mg/l NO 3 La sève également, ce qui explique les fortes teneurs en nitrate des légumes 14
15
Pourquoi 50 mg/l est inaccessible? Pertes nécessaires pour respecter la norme de 50 mg/l de NO 3 en kg/ha et par an 16
Importance du retour atmosphérique CYCLE de L’AZOTE D’après Mariotti 17
Les marées vertes n n n Un Phénomène ancien, observé dès le début du XXème siècle Un Phénomène largement répandu le monde : sous toutes latitudes Plus de 150 sites répertoriés dans le monde et ce Quelle que soit l’intensité de l’activité agricole 18
Les proliférations en Bretagne n n n Étudiées dans les années 1970, suite à une ampleur accrue présumée (non quantifiée), après la « marée noire » du Torrey Canyon (1967) L’ulve n’est pas toxique C’est une algue qui présente une valeur nutritive Sa présence n’est gênante qu’en raison des échouages sur l’estran et des conséquences de ces échouages Sa présence témoigne d’une activité biologique active 19
Les proliférations d’ulves En Bretagne, 50 000 m 3 d’ulves ramassées (dont sables? ), soit 40 000 t d’algues fraiches, par an n 9 à 15% de MS, soit 3600 à 6000 t de MS/an, soit la production de 300 à 500 ha de terre cultivée, à comparer aux 1, 7 million d’ha de terres agricoles en production dans les 4 départements bretons n Seules certaines baies sont régulièrement touchées : St Michel en Grève (Lannion), Hillion (baie de St Brieuc), Douarnenez n Un coût de l’ordre de 300 à 500 000 €/an pour le ramassage, 20 n
Indépendance entre flux d’azote global et le phénomène Bretagne été 1988 Evaluation des sites de prolifération d’ulves par prospection aérienne Tonnages de N-NO 3 Déversés en mer par an source IFREMER 21
Les marées vertes Les travaux scientifiques disponibles, permettent de conclure sur les points suivants : Ø Les sites de prolifération d’ulves sont indépendants des apports de NO 3 des Ø Ø rivières Aucune corrélation n’est possible entre l’activité agricole, les apports de N terrigènes et le phénomène Des baies sensibles au phénomène reçoivent relativement peu de NO 3 (baie de Lannion) 22
Les marées vertes Ø Ø Un phénomène biologique complexe et des interactions multiples et mal connues Toutes les mers du monde ont reçu et reçoivent de grandes quantités de nitrate, d’origine terrigène, sans préjudice pour les écosystèmes marins il est impossible de distinguer l’azote terrigène, des autres origines disponibles dans le milieu marin La fixation d’azote atmosphérique par les cyanobactéries et les bactéries des sédiments est un phénomène universel ; or l’atmosphère constitue la principale réserve d’azote 23
Les marées vertes Ø L’azote et les ulves : - Les apports d’azote terrigène ne sont pas déterminants - Les conditions géomorphologiques et hydrodynamiques sont prépondérantes - Aucune carence en azote n’est envisageable au point de limiter la croissance des ulves L’azote n’est ni le facteur limitant, ni le facteur de maîtrise du phénomène 24
Les marées vertes Ø Les modélisations ne constituent pas une fin en soi, et celles disponibles sont complètement à revoir, puisque l’hypothèse azote est infirmée par les mesures de terrain (Ifremer) Ø D’autres facteurs explicatifs que l’azote Ø La biologie et la microbiologie du doivent être recherchés milieu marin doivent être mieux appréciées 25
Les marées vertes Nos recommandations : - Mise en place d’essais de « lutte biologique » ou de valorisation des ulves est à encourager n Il faut favoriser la faune « brouteuse » : bigorneaux, oursins, ormeaux, poissons oiseaux… 26
Conclusion : n n n La poursuite de la communication scientifique sur le rôle prépondérant et essentiel de l’azote des SEULS cours d’eau est injustifiée et préoccupante Une expertise scientifique indépendante menée sur les modélisations et sur leurs enseignements réels, s’impose S’inspirer des expériences étrangères 27
Conclusion n n Les ulves et les « marées vertes » : un symbole de « l’horreur écologique » ? Le lien supposé entre l’activité agricole, l’élevage, la fertilisation, les nitrates et les algues vertes n’a que la répétition pour base : c’est un mythe, qui n’a aucun fondement scientifique Défendre, poursuivre et améliorer la production agricole condamnée sans preuve De nombreux parallèles avec le « réchauffisme » climatique 28
Conclusion n n Maintenir la production : une nécessité absolue Se concentrer sur « l’environnement réel » n n n Ne pas s’éloigner, ni ignorer les bases agronomiques Préférer le terrain aux modèles, ou ne pas oublier le terrain, si l’on utilise ou conçoit des modèles Se préparer à nourrir 10 milliards d’humains 29
Conclusion : la fertilisation n n Un acte indispensable Équilibre apport export Maintien de la Matière Organique et de l’azote de cette MO du sol Fertilisation équilibrée = environnement préservé 30
Conclusion Les nitrates ne présentent aucune toxicité, ni aucun risque pour l’homme ou pour l’animal ; ØLes seuls effets connus des nitrates peuvent être considérés comme bénéfiques, que ce soit dans la conservation des aliments, la protection sanitaire des populations ou le développement d’une production agricole de qualité, en quantité suffisante, sans perturber la fertilité des sols Ø Les nitrates ne perturbent pas les écosystèmes aquatiques et peuvent même contribuer à leur protection ; Ø les nitrates ne constituent nullement un indicateur efficace de la qualité des milieux ; 31
Les nitrates ont été curieusement mis en examen, puis condamnés sans preuve. C’est un ion banal, naturel, omniprésent à des teneurs fortement variables (dans l’espace et dans le temps) dans les écosystèmes et jusqu’ici mal connues. De puissants mécanismes régulateurs sont naturellement en jeu. 32
on devra, tôt ou tard, abandonner définitivement la notion de “pollution par les nitrates. ” Les normes de protection ne devront être réservées qu’aux seuls composés dont les effets néfastes auront été correctement établis. En particulier, la recherche de réduction drastique de tout rejet de phosphore dans les milieux aquatiques doit enfin être considérée comme une priorité absolue. 33
Conclusion n Les nitrates, la santé et l’environnement Une illustration de la phrase de JF REVEL : « la première force qui mène le monde, c’est le mensonge » , la connaissance inutile La vérité, même si elle dérange est toujours préférable à un mensonge, même s’il « fait du bien » . 34
Quelques Conclusions pratiques : 1 Ne pas donner de biberon bactériologiquement pollué à un nourrisson de moins de 6 mois 2 Ne pas lui broyer non plus de charcuterie pour préparer son biberon. 3 Après 6 mois plus aucun risque avec les nitrites. 4 Ne plus se croire obligé de boire de l’eau minérale qui est 200 à 500 fois plus chère que l’eau du robinet 5 Le mauvais goût de l’eau n’est jamais du aux nitrates 35
n n Pour en savoir plus Apfelbaum M. 1999, Risques et peurs alimentaires, Odile Jacob, 284 pages. Barroin G. 1999, Limnologie appliquée au traitement des lacs et des plans d’eau. Les Etudes Agences de l’Eau n° 62, 215 pages. Jean et Jean Louis l’Hirondel, 1996 : Les nitrates et l’homme, le mythe de leur toxicité. Editions de l’Institut de l’Environnement. 142 pages. Envirobio juin 2003, Buson C. et Toubon P. Gestion des risques santé et environnement Le cas des nitrates. 272 pages. Editions de l’Institut de l’Environnement. Ferry L. Le nouvel ordre écologique. Tubiana M. 2000, L’éducation et la vie. Odile Jacob. 36
Pour en savoir plus… Travaux de l’ISTE travaux menés par l’ISTE depuis plus d’une quinzaine d’année, et en particulier des ouvrages, thèses et mémoires suivants : - thèse de Samuel Moreau 1997: Bassin de Haute Vilaine : Dynamique de l’azote et du phosphore des eaux superficielles et des sédiments, Université de Rennes 1, - mémoire de Cécile Podeur 2002 : Contribution à la connaissance des causes de la prolifération d’ulves en Baie de st Brieuc, DAA, Génie de l’Environnement, , ENSA Rennes - Christian Buson et Patrick Toubon 2003 Assises internationales envirobio : le cas des nitrates; actes du colloque à Paris, 2000. 272 pages - Jean et Jean-Louis L’hirondel 2005 Les nitrates et l’homme, toxiques, inoffensifs ou bénéfiques? Editions de l’ISTE, préfaces des Pr. Cabrol, Lestradet et Tubiana. 255 pages - mémoire de Laurence Galon : La prolifération des algues vertes en baie de Lannion (22) Moyens de lutte et influence des apports terrigènes, juin 2005, INSA Toulouse - article de Christian Buson : Retour écologique sur la question des nitrates Recursos Rurais (2005) Vol 1 nº 1 : 39 -49 IBADER: Instituto de Biodiversidade Agraria e Desenvolvemento Rural 37 -
- Slides: 37