La DARPE de lINB Par JD BOUTIN Le
La DARPE de l’INB Par JD BOUTIN Le 23 juin 2015 Chinon
Des sigles pour mieux se faire comprendre Comme dans beaucoup de métiers les sigles abondent dans le petit microcosme du nucléaire. Histoire de mieux communiquer et être transparent, sans doute. Installation Nucléaire de Base = INB, il y en a 8 à la centrale d’Avoine.
La DARPE • La Demande d’Autorisation de Rejets et Prélèvements d’Eaux…. Est une procédure qui oblige la centrale à faire état de cette pratique curieuse de se servir du milieu naturel pour pratiquer son exercice. • Elle revient tous les 10 ans (? ) mais c’est la première fois qu’elle est rendue publique : la Loi TSN oblige (TSN ? = Transparence Sur le Nucléaire de 2006)….
Cette présentation L’enquête «publique» réalisée en début 2015, appelait les citoyens à se prononcer sur un document d’environ 1000 pages, souvent illisibles, mal construit sur le plan formel et inaccessible au grand public. Un résumé non technique était associé pour répondre à cette difficulté. Sauf que rédigé à la gloire de l’entreprise -modèle de vertu- il devenait alors impossible de se faire une bonne idée du contenu de l’enquête. En route donc vers une synthèse de plus de 50 heures de citoyen bénévole….
Sources : Dossier de demande d'autorisations et de modifications des prélèvements et rejets liquides et atmosphériques de la Centrale Nucléaire de Chinon - EDF Chapitre 1. 3. 4. 5 de la pièce II : "Récapitulatif des demandes de limites de prélèvements et de rejets. " Ce dossier est entièrement consultable ici : http: //energie. edf. com/nucleaire/carte-des-centralesnucleaires/publications-45923. html Les remarques sont à adresser ici (date limite : 10 mars 2015) : chinon -communication@edf. fr
Des volumes d’eaux prélevés considérables • La Centrale est autorisée à un maximum de 8 m 3/s (mètre-cube par seconde) pour refroidir les machines : la source froide. • Même à l’arrêt un réacteur consomme 0, 5 m 3/s…joli nuage. • A titre de comparaison c’est environ 5 fois la consommation de la ville de TOURS (350 000 hab…). • Il y a 4 réacteurs et quelques annexes.
Les prélèvements en eau autorisés - 200 millions de m 3 par an dans la Loire - 9. 600 m 3 par an dans la nappe sous-jacente à la Centrale - 80. 000 m 3 par an d'eau potable et industrielle (eau du robinet essentiellement) Toute cette eau prélevée est rejetée dans la Loire après usage. Sauf évaporation de l’ordre d’ 1 m 3/s/réacteur soit : 100 millions de m 3…. environ la moitié des prélèvements.
Les rejets • Souvent on ne parle que de la chaleur qu’il faut disperser (entropie) et le cadrage de ne réchauffer les eaux de la Loire que de quelques dixièmes de degré focalise l’attention. • En même temps, c’est la seule chose qui marche à peu près bien. • Mais c’est l’arbre qui cache la forêt !
Le discours Pendant des décennies la Centrale a juré ses grands dieux qu’elle ne rejetait RIEN. Dernier écrit en date sur cette question date de 2002. Depuis, il faut bien avouer que les « fuites » ont été admises mais « dans les normes » autorisées. Qui autorise ? L’Autorité compétente dite « de Sureté Nucléaire » …mais pas l’Autorité sanitaire, ni l’Autorité Environnementale ou Citoyenne. Autrement dit ce qui importe est la « vie de la Centrale » et non celle des autres.
Nature des rejets • Voici un bref récapitulatifs des rejets liquides et atmosphériques dont la Centrale de Chinon demande actuellement le renouvellement à l'ASN et aux Pouvoirs Publics, avec les quelques modifications pour des rejets supplémentaires qui sont demandés en même temps que ce renouvellement d'autorisation. L'Arrêté d'Autorisation actuel (Arrêté de l'ASN et de l'État) vient à échéance le 31 décembre 2015. •
Rejets atmosphériques Les rejets radioactifs autorisés dans l'atmosphère - Gaz rares : 72. 000 GBq par an (Giga Becquerel, 1 GBq équivaut à 1 milliard de Bq)) - Tritium : 8. 000 GBq par an - Carbone 14 : 2. 200 GBq par an - Iodes : 1, 6 GBq par an - Autres produits de fission nucléaire et d'activation nucléaire : 0, 28 GBq par an
Quelques rejets significatifs Les rejets radioactifs liquides autorisés dans la Loire sont : - Tritium : 80. 000 GBq par an - Carbone 14 : 260 GBq par an - Iodes : 0, 6 GBq par an - Autres produits radioactifs : 36 GBq par an NB : GBq = giga-becquerel soit 1 milliard de becquerels
REJETS RADIOLOGIQUES LIQUIDES PREVUS EN Giga-Becquerel (GBq) (milliards de Becquerels)……spectre des rejets autres que PF et PA, en béta et gamma, demandés. • • • • • Tritium… Carbone… Iode … Manganèse… Cobalt Nickel Argent Tellure Antimoine Césium Chrome Chlore Fer Nickel Strontium Europium 3 H 54 Mn 14 C 131 I 58 Co 60 Co 63 Ni 110 Ag 123 Te 124 Sb 125 Sb 134 Cs 137 Cs 51 Cr 36 Cl 55 Fe 59 Ni 90 Sr 152 Eu 80 000 260 0, 94 0, 6 5, 9 7, 1 5, 1 10 0, 9 1, 6 2, 8 0, 85 1, 4 0, 18 0, 0004 0, 039 0, 004 0, 0005
Rejets chimiques liquides dans la Loire déjà autorisés avec les quelques ajouts demandés : - Acide Borique : 25, 7 tonnes par an - Hydrazine : 29 Kg par an - Morpholine + Ethanolamines : 2, 62 tonnes par an - Détergents : 9, 46 tonnes par an - Phosphates : 860 Kg par an - Trihalométhane (dont chloroforme et iodoforme) en cas de chloration massive : 8, 7 Kg par 24 heures - Ammonium + Nitrates + Nitrites : 2, 91 tonnes par 24 h - Métaux (Cuivre, Zinc, Manganèse, Fer, Nickel, Chrome, Aluminium, Plomb) : 128 Kg par 24 heures - Chlorures : 4, 18 tonnes par 24 heures - Sodium : 4 tonnes par 24 heures - CRT résultant du traitement à la Monochloramine : 11, 5 tonnes par an - AOX (chlore essentiellement) résultant du traitement à la Monochloramine : 2, 43 tonnes par an - Sulfates : 2, 36 tonnes par 24 heures, avec des pointes autorisées à 43, 9 tonnes par 24 heures en cas de "vaccination acide" des 4 réacteurs à la fois.
Des commentaires sur l’enquête • Constatons en préalable que sur le plan formel, les avis et dates de publicité ne figurent pas dans les cahiers et pas de référence de pagination dans les cahiers qui permettra de faire disparaitre éventuellement des pages…. • La rédaction telle quelle du document de synthèse ne permet pas de se faire une opinion honnête du projet ! Il biaise le jugement du lecteur car en faisant l’apologie du pétitionnaire, sans mentionner les difficultés : « surveillance renforcée » et en minimisant outrageusement les impacts divers, il influence le public niant de facto les difficultés. • Il n’est pas joint l’avis de l’Autorité Environnementale… (Arrêté INB ? )
Sur la forme Il y aurait de nombreuses choses à dire sur les manquements divers et les approximations, le flou des expressions, les contre-vérités…. La présentation des faits et notamment des tableaux, le saucissonnage des apports et l’absence de vision globale ne permet pas de se faire une bonne opinion de la demande réelle par rapport à l’actuelle.
Sur les absences notoires Non mention des infractions et rejets inopinés antérieurs : or un projet ne peut s’apprécier qu’au regard des violations antérieures et sanctions apportées : - Débordement de cuve en 2008 et rejet d’huile dans la Loire - Liquide non-recyclés en 2014 : origine TEU (évaporateur) - Etc. Cf. les nombreux rapports de l’ASN/ ammoniaque, etc. ) Il n’est fait aucune mention des 8 réacteurs en fonctionnement et des deux DEM se situant à l’amont et rejetant euxmêmes au moins deux fois (sans doute), les mêmes produits toxiques dans le même milieu. Ils seraient sans incidence sur les eaux brutes « amont » de la centrale ? Cette négation, à elle seule permet de refuser tous crédits au reste, sachant que le pétitionnaire est aussi l’acteur des 8 réacteurs à l’amont. Ainsi, on s’autorise au rejet une sommation de déchets sur les eaux brutes du prélèvement. Or si les rejets sont contenus dans quelques règles, qu’en est-il sur l’environnement s’ils se rajoutent aux eaux brutes déjà bien chargées par les 8 réacteurs amont ? L’analyse des eaux brutes ne semble pas recher les héritages amont. Difficile de le savoir.
Sur les manquements divers et approximations Il n’est fait aucune mention des manquements antérieurs et donc des REX qui permettraient de mesurer les progrès réalisés (ou à réaliser) selon les discours « verbaux » de son directeur (14 février 2015). • Alors qu’il est affirmé que des produits plus « agressifs » vont être utilisés pour affirmer l’entretien des réseaux d’eaux, dire qu’il n’y aura pas d’effet sur la biologie de la Loire est totalement inexact…. Evidemment, l’impact, même faible, est à mesurer avec sérieux. Notamment les effets des rejets exceptionnels ou « accidentels » . Par exemple : PIII, p 4/5, au regard de l’environnement, il est avoué en substance : « pas de problème si on travaille bien » Justement, en « surveillance renforcée » depuis 5 ans, la centrale a montré qu’elle ne travaillait pas bien et que les problèmes se sont multipliés. Comment peut-on croire une seule minute que demain sera meilleur quand on connait les difficultés économiques de la filière, le rôle des sous-traitants dans l’insécurité grandissante et dénoncée, le grand laxisme relevé par les inspecteurs de l’ASN, etc. ? Ainsi on ne peut pas conclure « qu’au regard de l’analyse des risques il n’y a aucun problème » . CQFD. • La même question est développée en PII, classeur ¾, ch. 4 à 12…le nombre d’incidents notifiés par l’ASN, en progression constante, montre que la surveillance de l’exploitant est en permanence prise en défaut.
Géologie Sur les questions géologiques il y aurait beaucoup à dire de la façon dont on présente les choses. Par exemple (PII, EI, Ch. 2. 3, p 5 à 9), les strates ont de bien curieuses variations latérales de faciès. Or, avec monsieur BARATIN, lors des inspections ECS, nous avions conclu que de la microtectonique existait bel et bien. l’occurrence), a bien affirmé qu’il y avait une approche partielle de la question. Cela montre que depuis 2011, il n’y a pas eu de recherche sérieuse sur le sujet. Comment peut-on ainsi conclure sur les ressources en eau ? Les travaux actuels de SONDALP sur l’évolution de la ressource froide auraient pu servir de fondements modernes sur la connaissance. L’ignorance perdure.
Absence de vison globale La construction « saucissonnée » du dossier aurait certainement demandée, par groupes d’éléments une synthèse « lisible » . Certes des tableaux récapitulatifs regroupent les éléments…mais aucun commentaire n’est associé. Ainsi ce n’est pas la même chose que de rejeter « X + Y + Z » et « XYZ » surtout en chimie moléculaire. Tous lecteurs approchés déplorent « l’Illisibilité totale » du document, l’absence de transparence de lecture, répétitive et non coactive : Par exemple à aucun moment, les valeurs de rejets actuelles ne sont pas apposées aux valeurs demandées : il faut jongler d’un tableau à l’autre, d’une mesure à l’autre quand bien même, il n’y a pas changement d’unité d’un tableau à l’autre…. Ainsi on peut lire des demandes de facteur 10 fois supérieures aux rejets actuels, mais il faut jongler pour constater ce fait loin d’être banal.
Suite absence de vision globale Dans un même tableau, les valeurs peuvent être exprimée en tonne/an, en mg/l, en m 3/j, certes avec la logique inhérente à chaque colonne, mais illisible dans les relations entre les colonnes…. Cette présentation tronquée, fait qu’il est extrêmement difficile de comparer des flux moyens et des valeurs exceptionnelles et ainsi de mesurer les impacts de pointe, les plus nocifs pour l’environnement. Par exemple, une DCO anormale pendant quelques minutes peut décimer une zone piscicole : alors que le rejet annuel moyen apparait très faible, la demande officielle est de 550 kg/24 heures, qui n’est déjà pas banale. Quels excès ne seront pas repérés ou dérogés ? Or cette question n’est pas reprise dans la partie « impact » sur le milieu naturel ! Les intitulés des matières, d’un tableau à l’autre, ne sont pas toujours les mêmes Les matières actives ne sont pas toujours distinguées des composés moléculaires ou alors, il faut aller dans le texte (mais où ? ) pour avoir l’explication. • Etc.
Devenir des boues de traitements Les produits de traitements usagés passent par des bâches et réservoirs de traitements. Pourquoi dès lors, ces matières traitées ne suivent-elles pas des filières dédiées de gestion de déchets (voire de recyclage) ? Pourquoi dès lors sont-elles rejetées dans La Loire ? Si elles sont sans impact, elles peuvent donc être valorisées, si elles sont nuisibles, elles n’ont pas à finir dans le fleuve. Aucune alternative n’est développée comme la loi sur les Etudes d’impact l’exige : « ce qui fait que le choix arrêté est retenu au sein des possibilités » . Ici, on va au plus simple sans justification, avec le rejet dans le milieu. Aux dépens de l’environnement.
Recombinaisons des matières ? Il n’est pas fait mention des recombinaisons possibles entre les différentes matières au sein des réservoirs. Il est évident qu’une dizaine de matières différentes, même stabilisées, ne peuvent qu’inter-réagir. Avec quelles conséquences chimiques, sur le stock luimême, sur la nature réelle des rejets, sur l’environnement ? Ni par ailleurs il n’est pas fait mention des interactions possibles avec l’Arsenic « naturel » , dont la question est traitée dans l’addenda « dragage » .
Sommation des matières ? Il n’est aucunement fait état des sommations de matières, chacune se travaillant en mg/l, en moyennes diverses, la somme des rejets « moyens » n’est pas banale, et encore moins la somme des rejets « exceptionnels » voire « dérogeant » pour ne pas dire « accidentels » . A ce sujet, il n’est aucunement fait état des REX «incident de rejets d’huile ou débordement de cuve, incidents ammoniac à répétition, etc. » en montrant que les investissements matériels et/ou immatériels ont bien été réalisés. Comment donc donner un avis favorable à une entreprise qui a fait la preuve de son incapacité à gérer les flux chimiques ?
Raisonnement fort discutable On ne peut pas baser une « situation normale » sur une « exception » (Annexe 3 -2 ; p 22). En annexe A 2 b, on prévoit « aléa matériel » …. Estce à dire que l’accident devient « normal » ? Ce mode de raisonnement montre que l’aléa n’est pas anticipé, ni les mesures pour contrer l’aléa, réalisées. Evidemment cette mentalité n’est pas recevable.
Transit poids lourds mésestimés En PII, p 35, 3. 3. 5 il est écrit : faible impact sur le trafic poids lourds : « 2 à 3 camions d’acide sulfurique sont à comparer à 250 000 convois annuels » …. Comment dans une étude aussi importante peut-on affirmer avec tant de désinvolture de telles monstruosités ? Comment peut-on comparer un trafic usuel (par an) avec 3 camions d’Acide sulfurique (par jour) ? Se mêlant qui plus est au transport de « matières d’intérêt » (notamment les trafics de combustibles usés et neufs du Magasin Inter Régional) et autres produits toxiques…. ? Comment cet aléa de taille est-il géré, quel règlement, protocole ? Quelles mises en défens, moyens mis en place en cas d’incident ou d’accident ? Des procédures qui feraient que des convois d’intérêt ne risquent pas de croiser ces transports de vitriol, par exemple ? Par ailleurs, quelles sont les conditions de circulation, les circuits empruntés, la nature des sous-traitances avec des chauffeurs parfois douteux, etc… ? Il est bien dit dans toutes les instances qu’il fallait « imaginer l’inimaginable » …. Un tel moment de la centrale doit décliner tous ces aléas !
Sédimentation Il est épuisant d’essayer de comprendre tout ce qui a trait aux charges polluantes dans les sédiments. Quand il n’y a que conformité (en dessous de la norme) aucun commentaire. Et quand c’est audessus, l’origine est ailleurs. Autrement dit : « je ne suis responsable de rien. » Néanmoins la présence d’Arsenic qui serait d’origine naturelle, venant de toute la France (même hors Bassin-Versant ligérien, d’ailleurs) semble étudiée avec sérieux. Il y a des mesures dans les sédiments prélevés dans le piège à sable au milieu de La Loire…donc ce sont bien les sédiments venant de l’amont. Les valeurs respectent les TEC et PEC. Mais les mêmes sédiments dans les canaux d’amenées ne respectent plus les PEC et TEC…. Donc elles sont bien en rapport avec l’activité…. hydrologique, est-il dit.
De l’Arsenic Mais l’As se dépose aussi à l’amont. La Loire, au droit de la centrale est plutôt pauvre en As, comme les 9 stations de mesures, immédiatement en amont qui affichent des concentrations à moins de 20 mg/l. Curieusement, le CNPE va prendre la référence de la dixième à l’amont (Montjean/Loire) pour affirmer : « plus de la moitié des analyses réalisées affichent des concentrations en As supérieures à 30 mg/l pour atteindre une concentration maximale de 56 mg/l. » et ainsi de conclure : « les concentrations mesurées dans les canaux du site de Chinon sont donc caractéristiques des valeurs mesurées sur la Loire, dont le fond géochimique naturel est marqué par l’As, et sont d’autant plus importantes que les prélèvements se font dans un canal où la vitesse d’écoulement est faible » . Et voilà comment, comme d’habitude, on tente par des arguties de mauvaise foi tromper le lecteur et s’affranchir. Le canal fonctionne à haut débit (8 m 3/s) et donc sédimente peu (preuve : cf. addenda curage sur volume des rejets). Il y a bien concentration par on ne sait quel mystère dans les canaux, sachant que la faible sédimentation ne peut l’expliquer.
Ethique plus que douteuse Sur le plan éthique, il n’est pas si loin le temps où une centrale « ne rejetait rien » dans l’environnement : une omerta professionnelle mille fois écrites et répétées. La loi TSN a bien obligé à lever le voile et de révéler certaines « vérités » : une centrale rejette beaucoup de choses non sympathiques pour l’environnement et la santé publique, qui ne sont pas que radioactives et qui considère l’environnement comme un exutoire « naturel » de leurs déchets. Ce principe ne peut plus être accepté. C’est le principe ALARA qui doit être développé (aussi bas que possible) pour tout ce qui atteinte aux milieux et non utiliser la « norme » de rejet comme un plafond à ne pas dépasser, en-dessous duquel tout serait permis…. avec dérogations qui plus est.
Arguties Il est bien mentionné en PII/E 1 ch. 2. 7, un état de référence radiologique (p 10 à 20) associées à de nombreuses locutions qui affirment « qu’il y a bien impact » radiologiques, mais que ceux-ci sont hérités des essais nucléaires aériens (infra), de Tchernobyl et de Fukushima ( ? )…. mais jamais rien de Chinon ni, d’ailleurs, des 8 réacteurs se situant à l’amont… Or ne serait-ce que cette demande formulée, affirme bien que les centrales rejettent également une bonne vingtaine de radioéléments. Pourquoi persévérer dans cette langue de bois ?
A propos des retombées des essais nucléaires Sur les essais, p 21, un tissu de langue de bois permet de justifier des carences coupables de mesures. Il est dit que des valeurs (gênantes) sont « atypiques » (ne correspondant pas à l’attente) faute du faible nombre d’échantillons mesurés. Pourquoi, dès lors, la Centrale n’a pas complété les mesures pour rendre « typiques » ces valeurs connues qu’on bazarde ainsi d’un revers de main ? La conclusion, p 22, est ainsi un échantillon du maintien de la communication tronquée, édulcorée et irresponsable déjà dénoncée à propos du « résumé non technique » . Sur ce sujet, le bilan 1994 fait donc état de mesures « atypiques » dues au faible échantillonnage et à l’incertitude des mesures. Actons. En 2003, curieusement on ne retrouve pas ces « atypiques » …Auraient-ils disparu, alors qu’on connait bien les durées de vie des radionucléides ? Ou masque-t-on des résultats compromettant ? Pour mémoire, les accidents de 69 et 80, à Saint-LAURENT, ne peuvent pas avoir été sans incidences…. Le Pu, bien trouvé en 1983, ne disparait pas ainsi.
Retombées (suite) Sur les retombées de Tchernobyl, nous ne reviendrons pas sur les mensonges de 86 : ils ont, de fait, été reconnus. Mais pour FUKUSHIMA, il est bien affirmé par les instances nationales qu’il n’y a aucun impact mesurable. Qui ment : EDF dans son dossier ou l’Autorité ? En annexe 4 -e, le pétitionnaire revient sur ces faits : l’origine de la radioactivité repérée sur site est d’origine naturelle (cosmique, tellurique, etc. ) ou artificielle (essais, Tchernobyl et Fukushima)…mais rien d’origine EDF. En contradiction avec les historiques travaillés par l’IRSN et les CLI (APEL). Un écho du discours lénifiant sur les explications données par EDF sur les cartes radiologiques : ce serait de la faute des phosphates agricoles…. jusque et y compris sur les zones urbaines, industrielles et même, un comble, en forêt. On comprendra bien que ces discours d’une grande stupidité ne sont pas de nature à « faire confiance » à un opérateur qui ment en permanence. D’ailleurs à quoi sert cette demande de rejets si toutes les retombées sont expliquées autrement ?
Comment avoir confiance ? En figure II-2. 7. 6 -a, concernant la présence de radionucléides dans l’environnement et les rejets, la « soupe » est enfin établie… qui permet de conclure à la somme des mensonges antérieurs et toute absence de confiance dans l’expression actuelle, tant que les réalités ne seront pas pleinement « transparentes » : il y a bien des rejets mais ce qui est mesuré n’a rien à voir. Quand il est constaté des présences d’Iode 131, c’est la médecine nucléaire qui est en cause. Ah ? Sur quelle base ? Il n’y a guère que le C 14 qui est reconnu….
En conclusion, la DARPE n’est pas recevable car non honnête sur bien des plans. Par ailleurs les engagements n’apparaissent pas à la hauteur du projet, sachant que les conditions de l’activité de la Centrale, depuis des années, n’ont pas prouvé la capacité à réaliser : « surveillance renforcée » par l’ASN depuis des années. D’ailleurs il est parfaitement exprimé des doutes sur le bien-fondé de la réussite : prévisions d’accidents (non maitrisés même sur le papier), prévisions de dérogations, etc. D’autres termes montrent que la « Transparence » obligatoire depuis 2006, n’est pas acquise. Le long discours sur les « retombées » hors Centrale est la démonstration de ce défaussement de la responsabilité. En ignorant sciemment la présence de 8 réacteurs à l’amont, le CNPE affirme cette irresponsabilité, de fait.
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