Jules Pascin 1930 Paris France 1885 Vidin Bulgarie
Jules Pascin 1930 Paris (France) 1885 Vidin (Bulgarie) Hermine Cliquez à chaque vue Le peintre Bulgare au chapeau melon, Peintre de Paris. Lucy
Julius Mordecai Pinca , dit Jules Pascin, est né en Bulgarie à Vidin, non loin de Bucarest où ses parents se sont installés. Son père est d’origine juive turco-espagnole et sa mère serboitalienne. Dès son jeune âge, il montre ses talents artistiques mais ses parents désapprouvent son choix de devenir peintre. Ce n’est pas un métier d’avenir. A 16 ans, il scandalise sa famille : il a une liaison avec une tenancière de maison close de Bucarest. Son père l’envoie au loin, en apprentissage dans les écoles de dessins de Vienne, Berlin, Munich et Budapest. Il est surtout très doué pour les dessins humoristiques, voire satyriques. En 1925 Son retour au domicile parental n’est pas bien accepté et son père lui donne l’ordre de ne jamais signer ses dessins du nom patronymique. Julius choisit donc un pseudonyme. Dorénavant, il signera ses tableaux « Jules Pascin » et il décide de s’expatrier fin décembre 1905 à Paris où les artistes vivent leur art librement. Il a 20 ans. Il ne reverra plus jamais sa famille. Aquarelle : le pâtre – 1903 A Munich, il a travaillé comme illustrateur dans un journal satyrique « simplicissimus » et il a obtenu un contrat : contre quelques aquarelles et dessins, il recevra mensuellement des honoraires. Il se sent donc à l’abri du besoin. 2
Il a prévenu ses amis de son arrivée à la gare de l’Est. Il est tout de suite accueilli par les artistes peintres allemands – des fauves – qui se réunissent bruyamment au Dôme ou à la Rotonde dans le quartier de Montparnasse. 3
Jules Pacin se détourne très vite du fauvisme. Il n’est pas non plus intéressé par cet art moderne déstructuré nommé « cubisme » dont le chef de file, Pablo Picasso, est admiré. Il entend peindre la femme et uniquement la femme. Pour les trouver, il suffit d’être dans la rue, à la terrasse d’un café ou dans les bordels. Il vit intensément la nuit. Si ces dames n’ont pas de domicile fixe, il les ramène chez lui. Deux jeunes filles sur une chaise jaune – 1904 -1905 – Collection Josefowitz Dessin humoristique – 1905 – pour la revue Simplicissimus - Collection Krogh 4
A Munich, il a connu Henri Bing, artiste peintre et fils d’un marchand d’art asiatique qui tient boutique à Paris. Tous deux passent des nuits entières dans les cafés de Montparnasse et arrivent au petit matin à l’heure d’ouverture de ceux de Pigalle. Ils sont entourés de femmes. 5
Dès son arrivée à Paris, il partage l’atelier d’Henri Bing, rue Lauriston en attendant de trouver le sien dans le quartier de Pigalle. Les nuits y sont chaudes. Henri Buig le décrit comme « un anarchiste déguisé en dandy » . Il porte un chapeau melon qu’il ne quitte pas, sauf pour dormir. Il est élégant. Dès son arrivée, il se rend au Louvre et affirme à qui veut l’entendre qu’il est le plus grand admirateur de Boucher et de Fragonard. Les femmes sont devenues son univers. Il les admire. Il les embellit. Il les aime. Un jour, Bing lui présente une jeune fille, artiste peintre (illustratrice et miniaturiste sur ivoire) qui est venue frapper à son atelier. Bing quitte les lieux. Ce matin là, Pascin est encore en robe de chambre et il a accroché une fleur à son oreille droite. Il est encore un peu « vaseux » d’avoir trop bu la nuit dernière et de s’être donné tour à ses modèles. La jeune femme a de l’élégance et si ses deux yeux sont différents suite à un accident, elle ne manque pas de charme. Très vite, il décroche sa fleur de l’oreille, la lui offre et couche la jeune fille sur le divan. Elle en est surprise mais heureuse. Toutefois, ses dessous sont impénétrables pour une main curieuse. Ils sont savamment cousus. La jeune fille se laisse faire. Ils ne se quitteront plus. Elle se nomme Hermine. Lionnette Cartan mais elle a choisi, elle aussi, un pseudonyme. On l’appelle Hermine David. C’est mieux ! 6 Hermine au chemisier rouge – 1909 – Collection particulière
7 Hermine David (1886 -1970 A l’automne 1907, Jules Pascin et Hermine David s’installent, tous les deux, 1 rue Lepic, à l’Hôtel Beauséjour. Il a besoin de s’échauffer avec ses modèles. Elle reprend vite son indépendance, le retrouvant souvent chez lui. En 1909, il déménage au 49 rue Gabrielle et prend un atelier près de celui de Kees Van Dongen. Il peint son Hermine toujours tout habillée, comme elle le désire.
Cécile Vidil, dite Lucy (1891 -1977) En 1909, il rencontre Cécile Vidil, modèle attitrée d’Henri Matisse et d’Albert Marquet. Il en tombe subitement amoureux. Elle devient son modèle et sa maîtresse d’un soir. Jules Pascin est « hantée » par cette très belle jeune fille de 18 ans mais celle-ci se dérobe souvent, par jeu, par coquetterie. Elle a la peau blanche, nacrée. Ses formes sont exceptionnellement harmonieuses. Il l’aime. 8
Il peint la nuit, souvent dans les bordels ou bien dans son atelier en ramenant les filles des rues et qui finiront par dormir toutes ensemble sur son divan. Peu importe si Hermine ou Lucy sont présentes ! Avec elles, il se sent bien. Nu aux chaussettes noires – 1906 – Collection privée 9 Nu aux chaussettes noires – 1906 – Collection privée
Famille Turque – 1907 Dans la chambre d’hôtel - 1908 10
L’écolière – 1908 – musée d’Art Moderne Hokkaido 11 Mère et Enfant – Galerie d’Art de Nouvelle-Galles du Sud
En 1913, Jules Pascin déménage de nouveau. Il trouve un autre atelier, dans le même quartier, au 3 rue Joseph Bara. Claudine Resting - 1913 La sieste - 1913 12
Modèle devant le miroir – 1914 Composition avec des nus – 1915 – Musée d’Art Moderne Hokkaido Jules Pascin est Bulgare. La Bulgarie entre en conflit avec la France dès 1914 et il est obligé de s’expatrier pour la seconde fois. Ayant une certaine notoriété à New-York car ses tableaux y ont été exposés, il opte pour les Etats Unis. Il y part seul. 13
La guerre transforme la vie des parisiens. Hermine David vend difficilement ses miniatures ou ses portraits. Elle décide de rejoindre Jules Pascin dès le printemps 1915. La vie aux Etats Unis est faite d’insouciance. Ils se sont fixés à New-York et se marient le 25 septembre 1918. Jules Pascin obtient la nationalité américaine en 1920. Ils voyagent beaucoup sur le continent américain. Ils traversent le Texas, la Floride, la Caroline du Sud. Ils partent à Cuba. Il dessine et peint énormément et ses œuvres sont exposées dans les galeries new-yorkaises. Deux ans de bonheur pour Hermine Pascin ! En 1925 Les petites américaines – 1916 – Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme En octobre 1920, Jules Pascin revient à Paris car il a l’intention d’exposer ses toiles chez Berthe Weill et au Salon des Indépendants. Il retrouve Lucy dans son ancien logement, rue Joseph Bara qu’elle occupe avec son mari, le peintre norvégien Per Krohg. 14
Jules Pascin, devenu pourtant américain depuis peu, décide néanmoins de rester à Paris car il y a Lucy…. . Lucy redevient son modèle et bien qu’elle soit mariée et mère d’un petit garçon, elle se donne à l’un et à l’autre. C’est un ménage à trois. Jules Pascin finit toutefois par quitter ce logement et loue un atelier au 15, rue Hégésippe-Moreau, dans le même quartier. Il a oublié totalement sa femme Hermine qui, de guerre lasse, revient en France, à Paris et trompée, reprend son indépendance. 15
En 1925 Hermine David – 1917 – Collection particulière Hermine David – 1918 – Musée d’Art Moderne de Paris 16
Pascin (et son chapeau melon) dans l’atelier de l’un de ses amis avec deux modèles Hermine David n’est pas heureuse Hermine David doit composer avec Lucy. Cette liaison à quatre devient très pénible pour tous. Per, le mari trompé, ne dit mot. Hermine a mal, Hermine pleure. 17
Pour couper court à ce malaise grandissant, Jules Pascin voyage. Il se rend en Algérie et Tunisie puis à Cassis et Marseille et revient à Paris momentanément en s’installant rue Caulaincourt puis change à nouveau pour le 36 bd de Clichy. Il vend ses œuvres à Albert Barnes et devient illustrateur au Crapouillot, journal également satyrique. Il en profite pour se perfectionner en gravure. Il reprend sa vie de noctambule à Montparnasse. Ernest Hemingway le surnomme « le prince de Montparnasse » . Il est toujours accompagné de deux modèles. Il est très généreux avec elles mais aussi avec les invités de sa table. On le voit partout, dans les cabarets de Montmartre et de Montparnasse. Il fait partie de tous les bals, de tous les déguisements, de toutes les fêtes, de tous les banquets. Chaque nuit, il boit. Hemingway écrit : « Pascin était un bon peintre et il était ivre, constamment, délibérément ivre et à bon escient…. Il ressemblait à un personnage de Broadway, vers la fin de siècle, bien plus qu’au peintre charmant qu’il était, et plus tard, quand il se fut pendu, j’aimais me le rappeler tel qu’il était ce soir-là au Dôme. » 18 Portrait de Jules Pascin en 1921 par Isaac Grûnewald (1889 -1946)
Julie la Martiniquaise – 1924 – collection particulière 19
La petite fille au bouquet – 1924 - Collection privée Toilette – 1924 - Collection privée 20
Nu devant un miroir – non daté - collection privée 21 Nu de Lysis – 1925 - collection privée
Les nuits chaudes de Montparnasse Kiki, l’égérie de plusieurs peintres, et Hermine au Dôme en 1925 Hermine Pascin sait à présent que son mari se meurt d’amour pour une autre. Cette fois, elle le quitte vraiment et s’installe à Montparnasse Elle renonce pas aux En ne 1925 soirées au Dôme où elle aperçoit son mari. Elle se lie d’amitié avec Kiki et Hermine avec son chien 22
Deux jeunes filles au repas – 1925 Fine Art Museum San Francisco Danseuse du Moulin Rouge – non datée - Collection privée 23
Fille au turban rose – 1926 – Collection Josefowitz Lucy après le shampoing – 1926 24
Manolita – 1929 – Paris, Musée d’Art Moderne Portrait de Mimi Laurent – 1927 – Musée d’Hirshorn Jules Pascin rentre presque tous les soirs ivre-mort. Il est accompagné des filles du trottoir qui acceptent de poser pour lui, ensemble. Il est généreux. Elles préparent le petit déjeuner quand ce n’est pas un dîner avec les amis. 25
La robe du soir – 1924 26 Deux danseuses du Châtelet - 1926
Jeune fille au fauteuil - 1922 Rosette et Nana - 1925 Femme au bouquet - 1927 Brunette - 1928 Femme en chemise - 1928 Nu dans un fauteuil - 1927 27
Elle tente de soustraire Jules Pascin de ce monde nocturne de Pigalle et lui trouve un autre atelier, Villa des Camélias, dans un quartier calme de Vanves. Il promet de s’y installer mais ne vient pas. En 1928, il retourne à New-York et cette fois, c’est Lucy qui le rejoint. L’année suivante, ils partent en Espagne et au Portugal mais de retour à Paris, elle reprend la vie commune avec son mari et son enfant. 28
29 Il ne veut plus être un « maquereau de la peinture » . Lucy continue de poser pour lui mais puisqu’il ne peut être près d’elle nuit et jour, il perd le goût de vivre. Pourtant, le galeriste George Petit a choisi un grand nombre de ses toiles et l’exposition qu’il a organisée est un succès. Il ne se dérange même pas. Il veut en finir. Pascin est rongé par la cirrhose, boit de plus en plus par le fait que Lucy Krogh ne soit pas près de lui. Il n’éprouve que du dégoût. Il sent qu’il ne peut plus peindre. Il n’est plus sensible aux couleurs. Il n’a plus d’inspiration. Il ne veut pas continuer à reproduire la même chose. Le galeriste Bernheim lui a proposé un contrat extraordinaire que même Derain et Picasso envieraient. Cela ne l’intéresse pas.
Fin Homme libre, héros du songe et du désir, de ses mains qui saignaient poussant les portes d’or, esprit de chair, Pascin dédaigne de choisir et maitre de la vie, il ordonne la mort. André Salmon Le canot de l’amour s’est brisé contre la vie courante. Maïakovski Jules Pascin dans son atelier en 1930 Il a rédigé son testament. Ses tableaux doivent être partagés à part égale entre Lucy et Hermine. Lucy le découvre le 5 juin, gisant dans une marre de sang. Tout Montmartre, tout Montparnasse sera à son enterrement. Lucy est devenue pour lui Lucifer. Elle ne vient plus, elle ne peut le supporter. Lui ne peut accepter d’être sans elle. Le 1 er juin 1930, il écrit au dos d’une carte « Lucy…. Il faut que je m’en aille pour que tu sois heureuse ! Adieu, adieu ! » . Alors, il ferme les volets, dépose deux coussins sur le sol puis se tranche le poignet gauche, puis le droit. La mort ne vient pas. Avec son sang, il écrit sur la porte du placard : « ADIEU LUCY » . Il se relève, prend une cordelette, fait un nœud coulant, le passe autour de son cou et se pend à la poignée de la porte. 30 Jules Pascin à la Cigogne disant « au revoir » en 1930
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