Jean Louis FLORES Laboratoire dErgonomie Universit Claude Bernard
Jean- Louis FLORES Laboratoire d’Ergonomie Université Claude Bernard 43, Boulevard du 11 Novembre 69622 VILLEURBANNE Cedex
PLAN n I – De nouvelles questions, attentes en analyse du travail n II – Les nouveaux modèles de santé au travail n III – La prise en compte de nouvelles modalités du fonctionnement des entreprises n IV – L’approche qui en résulte 2
« Et maintenant que faire pour traiter des questions de santé au travail? » n Des maladies professionnelles spécifiques – Pathologies d’organisation – Pathologies liées aux manque de marges de manœuvre des salariés – ………. n L’évolution des populations n La question de la pénibilité n ……………. 3
Les faits n Les pathologies d’hyper sollicitation – TMS = 73% des MP n Les risques psychosociaux – Le stress n Les questions posées par les restrictions d’aptitudes – Les difficultés de mettre en place les opérations de reclassement n ……………. Des approches spécifiques ? 4
Source INRS (Avril 2007) Affections périarticulaires Affections provoquées par les poussières d'amiante 5
TMS – Statistiques 2006 MP Source INRS (Novembre 2007) n Les affections péri articulaires – Tableau 57 : 29 379 cas reconnus – Premières cause des maladies professionnelles : 69, 4 % n Les lombalgies : – tableaux n° 97 (411 cas) et 98 (2 251 cas), – 3 e cause de maladies professionnelles. Les TMS représentent les trois quarts des maladies professionnelles reconnues. 6
Une nouvelle façon d’analyser les causes des accidents du travail n La fonction de maintenance augmente de façon significative la probabilité d’avoir un accident – (Installation, entretien, réglage, réparation) Le poids des situations non stabilisées 7
Taux d’accident selon les indicateurs d’organisation du travail ( Sources DARES) Travailler sous contraintes machiniques 14% Interrompre son travail pour effectuer une tâche plus urgente 11% Travailler avec des délais courts 13% Travailler sous la pression d’une demande extérieure 8% Manquer d’information pour faire son travail correctement 11% Proportion de salariés ayant déclarés un AT 8
PLAN n I – De nouvelles questions, attentes en analyse du travail n II – Les nouveaux modèles de santé au travail n III – La prise en compte de nouvelles modalités du fonctionnement des entreprises n IV – L’approche qui en résulte 9
Définition des maladies professionnelles Maladies pour lesquelles l'environnement de travail et la réalisation du travail contribuent de manière significative. (Définition des maladies liées au travail adoptée par l'OMS -1985) 10
Modèle 1 - La santé c’est l’absence de maladies n «Pas de pathologies, pas de déficiences » n Définition négative insatisfaisante n Position très déterministe oblitérant la part active des sujets, leur projet, leurs spécificités, leur parcours professionnel, etc. 11
La santé Modèle 1 n La santé est menacée par la sollicitation insuffisante, excessive ou inappropriée des fonctions physiologiques et cognitives. – La recherche des seuils – L ’approche normative – L ’approche déterministe Une métrique de la santé basée sur des « standards » 12
Les évolutions en matière de définition de la santé De l'absence de maladie, voire de la simple survie, la santé est devenue « un état de bienêtre complet, physique, mental, et social » (Définition OMS) La « santé » ce n ’est pas uniquement la non maladie 13
La santé Modèle 2 Développement, environnement, construction sociale n «la capacité de s’adapter à un environnement sans cesse en évolution n sans prélèvement sur ses capacités vitales n en y puisant des possibilités nouvelles pour son propre développement» . « Groupe pluridisciplinaire sur la santé » La santé fait l’objet d’une « construction » dynamique 14
La santé Modèle 2 Développement, environnement, construction sociale n «La santé, c’est pour chaque homme, chaque femme, chaque enfant, d’avoir les moyens de se construire un cheminement personnel et original vers un état de bien-être physique, psychique et social» . Dejours, Travail Humain, 1995 La construction de la santé suppose une marge de manœuvre 15
La santé Modèle 2 Développement, environnement, construction sociale n «la mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut – réaliser ses ambitions – satisfaire ses besoins – évoluer avec le milieu et s’adapter avec celui-ci. » 1ère Conférence internationale pour la promotion de la santé à Ottawa (1986 ) La santé fait l’objet d’une « construction » individuelle et collective 16
La santé Modèle 2 Développement, environnement, construction sociale n n n Etre en forme, avoir le sentiment de vivre une vie qui se tient. Se sentir libre, ce qui implique autant le sentiment d’avoir barre sur les choses que la connaissance et l’acceptation de ses propres limites. Enfin, percevoir la suite des événements vécus comme unité susceptible de faire sens et de se constituer une histoire. » P. Davezies Dimensions psychique et dynamique de la santé 17
La santé Modèle 2 n La santé est l ’objet d ’une construction (de constructions) individuelle et collective dans un cadre social n Elle est favorisée lorsque le « milieu » permet à l’individu d ’apporter une contribution reconnue. n Elle est mise en danger lorsque les contraintes ne permettent plus d ’élaborer des stratégies originales pour sauvegarder son intégrité et son identité Une approche de la santé basée sur les conditions de mobilisation des « capacités potentielles » 18
La santé au travail n La santé est l ’objet d ’une construction – – Modèle 1 L ’approche probabiliste Phénomène complexe Rupture d ’un équilibre Elle s’inscrit dans une histoire (des histoires) Modèle 2 19
La santé fait l’objet d ’une construction sociale en lien avec l’environnement n La définition de la santé s'est orientée vers la capacité de la personne à fonctionner de façon optimale dans son environnement ou à s'adapter à son environnement n Le développement d'une affection influe sur « la capacité et la performance de l'individu en tant que membre participant d'un groupe hautement interdépendant » La santé se définie en interaction avec l ’environnement de l ’individu 20
PLAN n I – De nouvelles questions, attentes en analyse du travail n II – Les nouveaux modèles de santé au travail n III – La prise en compte de nouvelles modalités du fonctionnement des entreprises n IV – L’approche qui en résulte 21
La revanche des savoir-faire n L’évolution des organisations entraîne une obsolescence rapide des prescrits, décrits et formalisés. n L’évolution de la complexité des interactions dans la situation de travail – due à la complexité des organisations – à la recherche de décloisonnement par l’ouverture de l’ensemble des secteurs de l’entreprise : démarche qualité, développement durable, …. . n La rationalité du prescrit n’est pas toujours cohérente avec « la non rationalité » du réel – urgence – incertitude 22
Des « savoir-faire » routiniers au « savoir- intervenir » n Certains savoir- faire routiniers ont été transférés aux machines n L’opérateur a pour principal fonction de gérer les incidents – Diagnostic, – Compromis opératoires – …………. Augmentation du nombre de variables et du nombre de solutions ce qui rend essentiel le « raisonnement conditionnel 23
Des modalités particulières de l’engagement dans le travail n La diminution des prescriptions organisationnelles – Accroissement de l’engagement de individus dans son travail » Dans le processus de production » Dans les processus de gestion de « l’unité de travail » – Nécessité d’une compréhension globale du système – Réaction autonome aux incidents et aléas n La notion « d’obligations implicites » (De Tersac 1993) Un sur prescrit de performance et un sous prescrit de comment atteindre la performance 24
Le rôle des collectifs n La construction des compétences collectives (compétence d ’un collectif) – Partage de situations-problèmes – Partage de références et d ’éléments permettant de faire un diagnostic – Mise en débats et partage des solutions C’EST DANS L ’INFORMEL QUE SE CONSTRUIT LA COMPETENCE D’UN COLLECTIF 25
Évolution des marges de manoeuvre Nouvelles exigences Evolutions technologiques CHANGEMENT DU TRAVAIL Nouvelles formes d’organisations L ’augmentation de la complexité, la diminution des marges de manoeuvre 26
Conclusion n n Le travail a changé Le positionnement sur le travail a changé Les contraintes de travail ont changé L’idée que l’on se fait de la santé a changé ……………. . Santé et travail Conditions de travail 27
L’évolution du système de production et des questions posées en matière de conditions de travail Évolutions du contexte et du système de production Le travail et ses contraintes évoluent De nouvelles questions en analyse du travail De nouvelles questions du point de vue des conditions de travail Évolution des méthodes en analyse du travail 28
PLAN n n I – De nouvelles questions, attentes en analyse du travail II – Les nouveaux modèles de santé au travail III – La prise en compte de nouvelles modalités du fonctionnement des entreprises IV – L’approche qui en résulte – L’approche globale en Ergonomie – L’analyse d’une situation de travail 29
Les représentations habituelles de l’ergonomie n Normes et standards ergonomiques n La « mesure des couts » du travail n La recherches des seuils n Un approche techno centrée n L’expert, le spécialiste en …. 30
Un changement des modèles d’action sur le travail n Aller au-delà de la compréhension et de la description n Se préoccuper de la connaissance du réel n Transformer les conditions de travail 31
L’expertise , les connaissances sur le travail « Nous sommes tous tayloriens, dans la mesure où nous prétendons détenir un savoir spécifique sur le travail et les salariés, savoir que les travailleurs ne possèdent pas » LA NECESSAIRE PRISE EN COMPTE DE CELUI (CELLE) QUI TRAVAILLE 32
L’analyse du travail pour …. . n n n Opérateurs ou salariés ? Les « opérateurs » existent – Les objectifs de la tâche (travail prescrit) ne peuvent être atteints sans contributions personnelles des salariés – Le travail réel est une interaction dialectique entre les tâches normatives et les activités intelligentes Ils sont en situation – Peut-on utiliser des modèles universels ? – Peut-on transférer des connaissances issues du laboratoire L’ANALYSE DU TRAVAIL EST EMPIRIQUE VS UNE ANALYSE NORMATIVE 33
L’analyse du travail pour …. . n Il s’agit bien d’une rencontre entre celui (celle) qui travaille et celui qui analyse le travail n Distinguer les caractéristique du travail utile à l’action n La question des modèles 34
Le modèle des hommes au travail? n Si on considère l’homme comme un des éléments du système « objet dont on peut connaître les caractéristiques et les limites ” Approche normative qui fait coïncider les caractéristiques de l’individu avec le “ système ” de production Si on considère les hommes comme des acteurs dans le système Compréhension de son fonctionnement, des régulations et de la gestion des compromis. Comment les variabilités sont traitées. n “ Etude des échanges régulatifs entre l’environnement professionnel et l ’opérateur » 35
« Il s'agit plus de "savoir lire le fonctionnement de l'entreprise" et d'en tirer des conclusions en termes de conditions de travail que d'appliquer des "recettes" dont on a déjà testé les limites » « L’analyse du travail doit non seulement débrouiller l’écheveau et trouver les solutions mais encore découvrir des régularités, des lois dans l’apparent désordre qu’il a analysé » Le point nodal de l ’approche est centré sur l ’analyse des activités : méthode de lecture du fonctionnement de l ’entreprise Alain WISNER 36
De quoi fait-on l ’analyse ? n Les problèmes importants ne concernent plus uniquement l ’ergonomie du poste et des informations que l ’homme reçoit de sa machine, mais concernent les systèmes, organismes complexes où interviennent des mécanismes de régulation et d ’autoorganisation Faverge DE L ’OUTIL AU SYSTEME 37
L’analyse du travail : une approche « système » 1 Un collectif Un individu Un contexte de production Une performance à atteindre et les effets sur … Un contrat Un contexte économique et social Une organisation Un système technique Ce que l’on cherche à comprendre c’est la structure du système et comment elle se construit 38
L’OPERATEUR L’ENTREPRISE Objectifs Caractéristiques sexe, âge, capacités fonctionnelles, caractéristiques physiques, . . Outils CONTRAT TACHES PRESCRITES Expérience, acquis de formation TACHES REELLES Etat instantané fatigue, biorythme, vie hors travail SANTE ACCIDENTS COMPETENCES ACTIVITE DE TRAVAIL nature, usure, réglages, moyen de communication, documentation Temps horaires, cadences Contexte économique, social, technique Organisation du travail consignes, répartition des tâches, critères, apprentissage, . . Environnement espaces, toxiques, ambiances physiques, PRODUCTION QUALITE L ’APPROCHE GLOBALE PERMET L ’OPERATIVITE DES MODELES ELABORES EN ANALYSE DU TRAVAIL 39
Les enjeux de l’intervention n Interventions qui portent sur la transformation d’un système de production (d’un « travail » ). n Situations où une diversité d’acteurs sociaux contribuent à construire des représentations sur le travail L’intervention se fait dans un contexte particulier ou se confrontent des points de vue singuliers sur le Travail 40
Le nécessaire changement des représentations sur le travail 2 n L’Ergonome (Ergonomie) contribue à la transformation des situations de travail en transformant les représentations du travail présents chez les acteurs sociaux (F. Daniellou – 1999) n « Les résultats de l’analyse du travail n’ont pas d’effet par leur seule valeur de vérité » n « C’est la mise en discussion, auprès des acteurs sociaux pertinents, qui enclenche le processus de transformation » 41
3 « Intervenir en ergonomie» « Pour transformer les situations de travail, l’ergonome contribue à transformer des points de vue, en mettant en circulation, dans l’interaction sociale, d’autres descriptions du travail que celles qui prévalaient jusqu’alors ? » * « Une re-présentation des comportements (au sens d’activités) d’opérateurs dans une situation de travail donnée, et permettant d’agir sur cette situation » ** « Construire un diagnostic en termes d’écarts aux descriptions antérieures » *. *Daniellou ** De Montmolin 42
La règle des trois appuis n La mise en pratique de l’approche système n La question du modèle (des modèles) – Modèle de l’Homme au travail – Modèle de l’intervention n Le travail sur les représentations – Représentations sur le travail – Représentations sur la modalité des transformations – Représentations sur le travail de l’ergonome 43
PLAN n n I – De nouvelles questions, attentes en analyse du travail II – Les nouveaux modèles de santé au travail III – La prise en compte de nouvelles modalités du fonctionnement des entreprises IV – L’approche qui en résulte – L’approche globale en Ergonomie – L’analyse d’une situation de travail 44
La règle des trois appuis (Bis) n Construire et mener l ’intervention L ’activité Les déterminants Les conséquences COMPRENDRE LE TRAVAIL POUR LE TRANSFORMER 45
L’OPERATEUR L’ENTREPRISE Objectifs Caractéristiques sexe, âge, capacités fonctionnelles, caractéristiques physiques, . . Outils CONTRAT TACHES PRESCRITES Expérience, acquis de formation TACHES REELLES Etat instantané fatigue, biorythme, vie hors travail SANTE ACCIDENTS COMPETENCES ACTIVITE DE TRAVAIL nature, usure, réglages, moyen de communication, documentation Temps horaires, cadences Contexte économique, social, technique Organisation du travail consignes, répartition des tâches, critères, apprentissage, . . Environnement espaces, toxiques, ambiances physiques, PRODUCTION QUALITE L ’APPROCHE GLOBALE PERMET L ’OPERATIVITE DES MODELES ELABORES EN ANALYSE DU TRAVAIL 46
L’OPERATEUR L’ENTREPRISE Objectifs Caractéristiques Outils CONTRAT sexe, âge, caractéristiques physique, . . TACHES PRESCRITES Expérience, acquis de formation Etat instantané TACHES REELLES fatigue, biorythme, vie hors travail ACTIVITE DE TRAVAIL nature, usure, réglages, moyen de communication, documentation Temps horaires, cadences Organisation du travail consignes, répartition des tâches, critères, apprentissage, . . Environnement espaces, toxiques, ambiances physiques, Déterminants Travail réel et activités Conséquences SANTE ACCIDENTS COMPETENCES PRODUCTION QUALITE 47
Description d ’une situation de travail 1 er niveau d ’analyse : les déterminants Qui ? Age, sexe, ancienneté, statut Qualification, formation Expériences et compétences. . Pour quoi faire ? Production Délais Quantité et qualité. . . . Comment ? Technologie, Organisation Procédures. . SITUATION DE TRAVAIL Avec qui ? Equipe et collectif de travail Hiérarchie. . Quand ? Horaires et durée Rythme de travail. . Où ? Cadre bâti Espace, circulation Ambiance physique. . Avec quoi ? Matériel outils, poste. . 48
Travail prescrit n n Ensemble des objectifs assignés et des prescriptions définies par l’entreprise Fonctions – Poste = ensemble de fonctions (préparation, assemblage, . . ) – Pour chaque fonction : moyens techniques, humains, organisation du travail, . . n Normes de production – objectifs à atteindre – critères quantitatifs et qualitatifs n Procédures – gamme , enchaînements, . . n Consignes – écrites, verbales, implicites – règles à respecter 49
Tâche prescrite –Tâche réelle - Activité ? n La tâche indique ce qui est à faire, l’activité ce qui se fait n La notion de tâche véhicule l’idée de prescription. n La notion d’activité renvoie à ce qui est mis en jeu pour exécuter les prescriptions. LEONTIEV Tâche = but donné dans des conditions déterminées 50
Tâche prescrite/Tâche réelle LES ETAPES ET LES MOYENS MIS A DISPOSITION POUR LE FAIRE TACHE PRESCRITE TACHE REELLE (EFFECTIVE) BUT OU ETAT FINAL A OBTENIR Prescrite : tâche conçue par celui qui commande ( organise, décide …. ) l’exécution Effective : tâche réalisée par celui qui accomplit 51
Travail prescrit - Travail Réel n D'une part celle des exigences de la tâche n D’autre part celle des activités par lesquelles individus répondent réellement à ces exigences Le statut des écarts entre le travail prescrit et le travail réel 3 52
Le statut des écart prescrit/réel ? Le travail prescrit, celui des procédures ne rend compte que partiellement du travail effectif, réel, réalisé par les opérateurs. n n Une entreprise ne peut vivre que dans le mouvement. Cette dynamique ne peut qu’entraîner des variabilités de fonctionnement qui peuvent être à l’origine de situationsproblème. n n Les problèmes, ou les dysfonctionnements, font partie de la vie normale d’une entreprise. Ce qui importe c’est la pertinence, l’efficacité des systèmes de régulation mis en place Il s’agit alors d’accorder une place particulière à ces régulations dans l’analyse du travail : les identifier et en analyser les coûts individuels et collectifs. 53
Écarts prescrit - réel ? n n Les limites d’une analyse du travail en terme d’écart entre tâche et activité Le sens des écarts prescrit – réel La question de « l’acceptabilité » des écarts Qui est acteur dans la compréhension des écarts ? La pédagogie des écarts et des dysfonctionnements Peut –on envisager un monde virtuel sans dysfonction ? 54
Le dysfonctionnement ? n Le dysfonctionnement renvoie sur la normalité n Fonctionnement nominal / dégradé n Le partage de la « normalité » Quand le fonctionnement dégradé devient la norme où est le « dysfonctionnement » ? 55
L’OPERATEUR L’ENTREPRISE Objectifs Caractéristiques sexe, âge, caractéristiques physique, . . Expérience, acquis de formation Etat instantané fatigue, biorythme, Outils CONTRAT TACHES PRESCRITES TACHES REELLES vie hors travail ACTIVITE DE TRAVAIL nature, usure, réglages, moyen de communication, documentation Temps horaires, cadences Organisation du travail consignes, répartition des tâches, critères, apprentissage, . . Environnement espaces, toxiques, ambiances physiques, SANTE ACCIDENTS COMPETENCES PRODUCTION QUALITE L ’analyse de l’activité le point nodal de l’approche 56
Les préalables à l ’analyse de l ’activité de travail n Activité = – Expression de la relation entre l ’Homme et son environnement de travail – Distinguer performance et activité – Distinguer tâche et activité – La notion d ’observable Donner du sens à l ’analyse de l ’activité 57
Description d ’une situation de travail 2éime niveau : l ’activité Une autre lecture SITUATION DE TRAVAIL "Occuper des postures et réaliser des gestes, traiter de l'information Activités Maîtriser l'espace et gérer le temps, traiter les variabilités, s'insérer efficacement dans le collectif de travail. . . . Mettre en place des savoir-faire (capacités opérationnelles), des schémas stratégiques de planification des activités. 58
TRAVAILLER C'EST : n n n "Occuper des postures et réaliser des gestes, traiter de l'information, . . . » " Maîtriser l'espace et gérer le temps, traiter les variabilités, s'insérer efficacement dans le collectif de travail. . . . Mettre en place des savoir-faire (capacités opérationnelles), des schémas stratégiques de planification des activités. 59
L’activité de travail est située n L ’expression des compromis, des stratégies que construit et développe l ’individu (le collectif) pour « travailler » l. n L’activité de travail est révélatrice des compensations (régulations) individuelles et collectives. « Travailler c’est tricher » « L’intelligence rusée » 60
L’activité située : révèle les compromis et les conflits * Logique technico - organisationnelle T CHE Ce qu’on demande Conflit de logique Compromis opératoire ACTIVITE Ce qu’on fait Logique du vivant HOMME Ce que ça demande Indicateurs d’activité COMPORTEMENT Ce qu’on voit Indicateurs de résultat PERFORMANCE *F Hubault Ce que ça fait 61
« L’activité réelle ne se touche pas du doigt » (Y. Clot) n « Il faut regarder l’activité non pas comme une conduite observable et réalisée mais comme un champ de possibles et d’impossibles » n « Le comportement, …, est une infime part de ce qui est possible » * L’activité ce n’est pas uniquement ce qui est réellement fait pour réaliser la tâche * L. Vygostski, « La conscience comme problème de la psychologie du comportement (1925) Traduction de F. Sève, Société française, n° 50, 1994 62
La dimension « existentielle » de l’activité * n « L ’activité de travail n’est pas uniquement la réalisation concrète de la tâche – L ’activité est le reflet de la construction d ’une histoire, elle construit la compétence, la santé, l ’identité – L ’activité qui cherche un passage peut devenir soit une occasion de se dépasser soit une souffrance de plus – Une activité sans conflit est une activité sans possibilité, elle provoque des moments d ’ouverture vers des zones de développements potentiels Yves CLOT, « Le travail sans l’homme » . Paris, La Découverte Ed. , 1995 63
«L ’activité, …, une occasion de se dépasser ou une souffrance de plus » n n L’activité empêchée L’activité retenue Le coût psychique de la re-conception de la tâche par l’activité Le seuil de tolérance, acceptée négociée par l’individu 64 4
La place de la « parole » n « Déficit langagier » et connaissances –non verbalisées sur les activité « habiles » (Bourdieu, Mauss) n « Ce qu’on ne sait pas qu’on sait » n « Qu’on sait sans jamais avoir pu le parler » (Teiger, Laville) Prise de conscience des connaissances sur « son » travail 65
La verbalisation sur « son » travail : De l'expérience vécue à l'expression orale de cette expérience n De la capacité de travailler à la capacité de verbaliser ? ( l'expression des savoir faire) n Le passage de l'action à la verbalisation sur l'action n Le poids des représentations n "On ne dit pas toujours ce que l'on fait et on ne fait pas toujours ce que l'on dit" La verbalisation sur « son » travail : De l'expérience vécue à l'expression orale de cette expérience UNE MAÏEUTIQUE A METTRE EN OEUVRE 66
L’OPERATEUR L’ENTREPRISE Objectifs Caractéristiques sexe, âge, caractéristiques physique, . . Expérience, acquis de formation Etat instantané fatigue, biorythme, Outils CONTRAT TACHES PRESCRITES TACHES REELLES vie hors travail ACTIVITE DE TRAVAIL nature, usure, réglages, moyen de communication, documentation Temps horaires, cadences Organisation du travail consignes, répartition des tâches, critères, apprentissage, . . Environnement espaces, toxiques, ambiances physiques, SANTE ACCIDENTS COMPETENCES PRODUCTION QUALITE L ’analyse des conséquences de l’activité : prendre en compte le « ponos » et « l’ergon » 67
Description d ’une situation de travail 3 ième niveau : les effets Qui ? Age, sexe, ancienneté, statut Qualification, formation Expériences et compétences. . SITUATION DE TRAVAIL Pour quoi faire ? Production Délais Quantité et qualité. . . . Vécu Savoir - Faire Références (Normes) Code du travail Accidents Etat de santé des personnels Indicateurs de production 68
CONCLUSION 69
L ’analyse de l ’activité comme ligne de vie n Construire et mener l ’intervention L ’activité Les déterminants Les conséquences COMPRENDRE LE TRAVAIL POUR LE TRANSFORMER 70
Conclusion n La question du sens n La question du lien n La question de l ’efficacité 71
Laboratoire d’Ergonomie Université Claude Bernard 43, Boulevard du 11 Novembre Bât Raphaël Dubois (404) 69622 VILLEURBANNE Cedex jean-louis. flores@univ-lyon 1. fr 72
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