Jaime me rappeler ces heures de lenfanc Jaime
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J’aime à me rappeler ces heures de l’enfanc J’aime à me rappeler ces heures de mon enfance Où pour moi l’Océan était tout l’univers J’accourais sur ses bords, tout vibrant d’espérance, Pour voir naître le jour sur ses mouvants déserts;
J’aimais me retirer dans cette paix profonde Où le vent me grisait de son souffle salin, Où, rêveur, j’écoutais les murmures de
Je les revois encor, ces hommes intrépides, Quand l’aube se levait, pâlissant les étoiles, Ces pêcheurs du faubourg appâtant Ils consultaient les flots de leur regard marin l’hameçon; Et joyeux, ils hissaient leurs ondoyantes Il n’existait pour eux que leurs voiliers voiles rapides, À l’âpre brise du matin. La mer et les filets, le large et l’horizon.
Je les revois encor, ces hommes intrépides, Ces pêcheurs du faubourg appâtant l’hameçon; Quand l’aube se levait, pâlissant les étoiles, Il n’existait pour eux que leurs voiliers rapides, Ils consultaient les flots de leur regard marin La mer et les filets, le large et Et, joyeux, ils hissaient leurs ondoyantes voiles l’horizon. À l’âpre brise du matin.
Ils sillonnaient les eaux, avides d’aventure, Bercés par ce roulis qui berça leurs aïeux, Alors qu’aux doux soupirs du vent dans la mâture Les mouettes mêlaient un chant harmonieux;
Et moi, de mes regards, je suivais de la grève Leurs voiles qui bientôt se perdaient au lointain, Dans ce lointain brumeux où dans l’azur se lève La pâle étoile du matin.
Mais la flotte parfois s’arrêtait, inquiète; L’azur devenait sombre et les flots moutonneu Un vague roulement annonçait la tempête Et rendait menaçant le gouffre poissonneux;
Un sourd mugissement saisissait l’équipage Qui scrutait un zénith de moins en moins serein; L’éclair fendait la nue et déchaînait l’orage Dont s’obscurcissait le matin.
De la côte, éplorés, des yeux fixaient le large, Conjurant l’horizon et la vague en courroux, Mais on gardait l’espoir d’apercevoir la barge Qui portait à son bord les fils ou les époux;
A genoux tout autour de la flamme d’un cierge, Ces femmes en émoi suppliaient le destin: « Sauve-les du péril, disait-on à la Vierge,
Mais la mère de Dieu, sans cesse vigilante, Veillait sur ces marins luttant contre la mort; Et bientôt l’on voyait, battus par la tourmente, Leurs voiliers courageux louvoyer vers le port;
Alors que l’ouragan hurlait dans la misaine, Sur les ponts que jonchait leur limoneux butin, Du ciel ils bénissaient l’auguste souveraine, Leur douce Étoile du Matin.
Ô Toi qui, si souvent, quand s’irritait la lame, Vins arracher jadis ces pêcheurs au trépas, Sur les flots de la vie où navigue mon âme Conduis-moi vers ce port d’où l’on ne revient
De tes yeux suis toujours ma fragile nacelle, Et si, dans le brouillard, Tu me vois incertain, Luis de tout ton éclat sur la rive éternelle,
Texte : Regard sur L’invisible (poésie) de Georges Aspirot Musique : Sérénade de Schubert Présentation : Le Ber
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