Jaime les lilas Je les aime depuis ma

J’aime les lilas. Je les aime depuis ma tendre enfance. Je les aime depuis qu’un vieux lilas tout tordu, rabougri, brisé par le froid et les glaces de l’hiver, continuait de vivre contre toute attente, entre ciel et béton, dans un quartier de Montréal où demeuraient des amis. Cet arbre sans cesse en agonie continuait pourtant d’offrir une incroyable quantité de fleurs, chaque printemps. Et les gens disaient: «c’est sûrement sa dernière floraison. . .

Mais c’est aussi ma mère qui m’a transmis cet amour des lilas. Elle les aimait tant! Chaque printemps, nous lui en apportions d’énormes bouquets du jardin, et elle les pressait sur son coeur, dans une sorte d’ivresse, alors qu’elle respirait doucement et profondément leurs suaves parfums. Mais quelle autre fleur pourrait dégager un aussi puissant et vibrant parfum que les lilas?

Le lilas tient son nom de sa couleur. Il vient du mot persan «lilac» , son pays d’origine, qui tire lui-même sa source de la langue hindoue et qui signifie «bleu» , à cause des fleurs bleu violacées. Le célèbre botaniste Matthioli conserva ce nom de lilac dans son ouvrage de 1562 consacré aux espèces florales médicales. Cet ouvrage décrit et illustre près de 1200 espèces de plantes à usage médical.

Pour sa part le médecin et botaniste suédois Carl von Linné (1707 -1778) constitua une classification qui regroupait les espèces florales en catégories de plus en plus vastes. Ainsi, les espèces semblables formèrent un genre, et les genres semblables, une famille, et ainsi de suite. Linné changea la dénomination primitive de lilac en Syringa.

C’est un horticulteur de France, Victor Lemoine (1823 -1911), qui développa la plupart des plus beaux lilas qui ornent aujourd’hui les jardins. Il commença ses travaux en 1870 et présenta ses premiers cultivars à partir de 1876, notamment «Gloire de Lorraine» et «Jacques Callot» . Il était assisté par son épouse qui se chargeait de la pollinisation. En 1890 il obtint le premier lilas blanc à fleurs doubles, qu’il baptisa du nom de «Madame Lemoine» . Victor Lemoine créa une soixantaine de variétés différentes.

Avec les roses, ce sont les lilas qui ont inspiré le plus de poètes et de chansonniers, dont cet air du 18 e siècle, originaire du Poitou, «Vive la rose et le lilas» . Puis il y eut notamment «Quand les lilas refleuriront» en 1890, «Les lilas blancs» en 1929, «Les lilas» en 1957, «Le poinçonneur des Lilas» en 1958), «Des jonquilles aux derniers lilas» en 1968, «Beaux lilas» en 1970, «Un lilas pour Eulalie» en 1974), «Chanson pour tes yeux lilas» en 1975), «Porte des Lilas» en 1982).

Le lilas commun, qu’on appelle lilas de Perse, favori de nos grands-mères, est encore celui qui est le plus cultivé. C'est un certain Ogier Ghislain de Busbecq, ambassadeur d’Autriche à Constantinople, qui l'introduisit en Europe centrale vers 1563. Les formes aux fleurs simples violettes ou blanches, si étroitement liées aux paysages ruraux, furent ensuite introduites en Amérique du Nord par les premiers immigrants européens.

Tony Fenelon - Spring is back again (Orgue Wurlitzer) Création Florian Bernard © Tous droits réservés - 2006 jfxb@videotron. ca

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