INTOXICATIONS PAR LES GAZ TOXIQUES ET LES FUMEES

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INTOXICATIONS PAR LES GAZ TOXIQUES ET LES FUMEES D’INCENDIES : CO, cyanures, hydrogène arsénieux.

INTOXICATIONS PAR LES GAZ TOXIQUES ET LES FUMEES D’INCENDIES : CO, cyanures, hydrogène arsénieux. Dr. J. M. SAPORI. Service N 1 et Centre Antipoison. Hôpital Edouard HERRIOT. Place d’Arsonval - 69437 LYON CEDEX 03 mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 1

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (1). • Le 8 mai 1842, le train de

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (1). • Le 8 mai 1842, le train de la ligne Versailles-Paris déraille (rupture d’un essieu de la locomotive de tête) et prend feu (voitures en bois, portes fermées de l’extérieur, charbon ardent éparpillé). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 2

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (2). • sur 750 voyageurs, 55 périssent carbonisés (dont

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (2). • sur 750 voyageurs, 55 périssent carbonisés (dont l’amiral Dumont d’Urville), une centaine sont gravement brûlés. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 3

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (3). • Le 4 mai 1897, vers 16 h,

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (3). • Le 4 mai 1897, vers 16 h, l’incendie du « Bazar de la Charité » , provoque 121 morts dont au moins 110 femmes (très haute bourgeoisie, aristocratie). • Une lampe d’un projecteur de cinématographe a éclaté, embrasant le projecteur puis des toiles tendues. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 4

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (4). • Le 10 août 1903 vers 19 h,

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (4). • Le 10 août 1903 vers 19 h, un incendie se déclare dans le métro parisien à la station Couronnes mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 5

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (5). • 77 morts asphyxiés. mars 2003 Dr. J.

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (5). • 77 morts asphyxiés. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 6

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (6). • En 1997, un feu ravage à Paris

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (6). • En 1997, un feu ravage à Paris le siège du Crédit Lyonnais. Nombreux sapeurs-pompiers de la BSPP blessés. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 7

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (7). • Le 24 mars 1999, feu dans le

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (7). • Le 24 mars 1999, feu dans le tunnel du mont-blanc plus de 40 morts asphyxiés puis brûlés. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 8

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (8). • Feu le 11 novembre 2000 dans un

LES FUMEES D’INCENDIES : historique (8). • Feu le 11 novembre 2000 dans un funiculaire d’une station de ski autrichienne (Kaprun) 159 morts asphyxiés puis brûlés. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 9

LES FUMEES D’INCENDIES : statistiques (USA). • 6. 185 morts et 28. 425 blessés

LES FUMEES D’INCENDIES : statistiques (USA). • 6. 185 morts et 28. 425 blessés lors des incendies survenus en 1985. • Estimation d’une mortalité de 2/100. 000 habitants. • Une analyse des causes de décès en 1981 retrouvait que 80% des décès étaient liés à l’inhalation de fumées toxiques. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 10

LES FUMEES D’INCENDIES : statistiques (France). • Incidence des décès primaires lors des feux

LES FUMEES D’INCENDIES : statistiques (France). • Incidence des décès primaires lors des feux estimée dans une étude de la Brigade des Sapeurs. Pompiers de Paris à 1, 35/100. 000 habitants. • 48% des décès sont survenus chez des patients indemnes de brûlures. • Mais une participation toxique est difficile à déterminer chez les 52% de victimes brûlées. • Suspicion d’intoxication chez 54% des blessés. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 11

LES FUMEES D’INCENDIES : l’incendie un problème complexe (1). • Libération de vapeurs toxiques

LES FUMEES D’INCENDIES : l’incendie un problème complexe (1). • Libération de vapeurs toxiques multiples, souvent difficile à identifier, entraînant une intoxication par inhalation. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 12

LES FUMEES D’INCENDIES : l’incendie un problème complexe (2). • La combustion diminue la

LES FUMEES D’INCENDIES : l’incendie un problème complexe (2). • La combustion diminue la pression partielle en oxygène = hypoxie ambiante. • Agression des voies respiratoires par : – les fumées qui vont altérer la surface pulmonaire. – les suies (moules de la trachée et des bronches). – les brûlures des voies aériennes par les gaz chauds. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 13

LES FUMEES D’INCENDIES : l’incendie un problème complexe (3). • Les brûlures cutanées par

LES FUMEES D’INCENDIES : l’incendie un problème complexe (3). • Les brûlures cutanées par les flammes et les gaz chauds. • Éventuellement les phénomènes de blasts (en cas d’explosion) ou de polytraumatismes (en cas de défenestration…). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 14

LES FUMEES D’INCENDIES : l’incendie un problème complexe (4). • la victime d’un incendie

LES FUMEES D’INCENDIES : l’incendie un problème complexe (4). • la victime d’un incendie est donc un intoxiqué, asphyxié, brûlé (cutané et poulmonaire). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 15

LES FUMEES D’INCENDIES : dégradation thermique des matériaux (1). • 2 mécanismes : •

LES FUMEES D’INCENDIES : dégradation thermique des matériaux (1). • 2 mécanismes : • La pyrolyse = décomposition chimique d’une molécule sous l’effet de la chaleur (rupture des liaisons covalentes des molécules dès 300 -400°c, avec dégagement de gaz sans flamme). • La combustion = oxydation du combustible. Cette dégradation thermique s’accompagne de flammes et est très exothermique. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 16

LES FUMEES D’INCENDIES : dégradation thermique des matériaux (2). • La nature et la

LES FUMEES D’INCENDIES : dégradation thermique des matériaux (2). • La nature et la quantité des produits dégagés sous l’effet de la chaleur dépendent : – de la nature du combustible initial. – de la température atteinte. – de la richesses de l’atmosphère ambiante en oxygène. • Cette dégradation thermique produit de la chaleur, des fumées / gaz toxiques et appauvri en oxygène le foyer d’incendie. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 17

LES FUMEES D’INCENDIES : les produits dégagés (1). • Production d’un milieu hétérogène comportant

LES FUMEES D’INCENDIES : les produits dégagés (1). • Production d’un milieu hétérogène comportant des gaz, éventuellement un aérosol, des particules de suie. • 2 grandes classes de gaz toxiques sont dégagés : – les dépresseurs du SNC / asphyxiants. – les irritants. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 18

LES FUMEES D’INCENDIES : les produits dégagés (2). • 2 risques pour les victimes

LES FUMEES D’INCENDIES : les produits dégagés (2). • 2 risques pour les victimes : – mortel à fortes concentrations. – d’incapacitation à faibles concentrations (retardant, voire empêchant la fuite). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 19

LES FUMEES D’INCENDIES : les dépresseurs du SNC / asphyxiants. • Oxydes de carbone

LES FUMEES D’INCENDIES : les dépresseurs du SNC / asphyxiants. • Oxydes de carbone (monoxyde de carbone et dioxyde de carbone). • Acide cyanhydrique, cyanogène, isocyanates. . . • Vapeurs nitreuses. • Composés soufrés (anhydride sulfureux, hydrogène sulfuré…). • … mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 20

LES FUMEES D’INCENDIES : les irritants. • Aldéhydes (acroléine, formaldéhyde, butyraldéhyde, acétaldéhyde. . .

LES FUMEES D’INCENDIES : les irritants. • Aldéhydes (acroléine, formaldéhyde, butyraldéhyde, acétaldéhyde. . . ). • Acides minéraux (acide chlorhydrique, acide fluorhydrique, acide bromydrique, phosgène…). • Dérivés de l’azote (oxydes d’azote, ammoniac…). • Anhydrides (anhydride sulfureux, anhydrides d’acide…). • . . . mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 21

LES FUMEES D’INCENDIES : les suies (1). • Aérosols microparticulaires. Principalement constituées d’hydrocarbures lourds,

LES FUMEES D’INCENDIES : les suies (1). • Aérosols microparticulaires. Principalement constituées d’hydrocarbures lourds, de composés polycycliques azotés et de carbone. • Se déposent dans l’arbre respiratoire en fonction de leur granulométrie : film +/- adhérent à l’épithélium bronchique. • Empoussiérage massif, responsable de problèmes obstructifs. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 22

LES FUMEES D’INCENDIES : les suies (2). • Particules de suies chargées en surface

LES FUMEES D’INCENDIES : les suies (2). • Particules de suies chargées en surface d’irritants participent aux lésions caustiques de l’arbre respiratoire, en créant un véritable film caustique hypersécrétion et desquamation de la muqueuse (obstructions bronchiolaires). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 23

LES FUMEES D’INCENDIES : les suies (3). • Transfert thermique plus important que celui

LES FUMEES D’INCENDIES : les suies (3). • Transfert thermique plus important que celui provoqué par les gaz. • Les suies sont donc responsables de : – brûlures thermiques et chimiques des voies respiratoires. – de phénomènes obstructifs. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 24

LES FUMEES D’INCENDIES : la vapeur d’eau. • La vapeur d’eau va induire des

LES FUMEES D’INCENDIES : la vapeur d’eau. • La vapeur d’eau va induire des lésions thermiques sévères de l’arbre bronchique. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 25

HCN : caractéristiques (1). • L’acide cyanhydrique (HCN) ou acide prussique est un acide

HCN : caractéristiques (1). • L’acide cyanhydrique (HCN) ou acide prussique est un acide faible. • Liquide très volatil, d’odeur caractéristique (amandes amères). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 26

HCN : caractéristiques (2). • PM = 27, 03. • CAS = 74 -90

HCN : caractéristiques (2). • PM = 27, 03. • CAS = 74 -90 -8. • TMD-ONU = 663 / 1613. • Cyanogène = gaz incolore hydrolysé en ions cyanures dans l’organisme. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 27

HCN : caractéristiques (3). • Les ions cyanures forment des complexes avec de nombreux

HCN : caractéristiques (3). • Les ions cyanures forment des complexes avec de nombreux ions métalliques : – facilement dissociables, par un acide faible (potassium, sodium, calcium, ammonium). – peu dissociables, par un acide fort (argent, cobalt, cuivre, mercure, or). – les cyanates, thiocyanates, cyanoacrylates, ferro/ferricyanures, dichloroisocyanurates ne libèrent pas ou très peu d’HCN. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 28

HCN : sources (1). • L’HCN est utilisé en synthèse chimique, pour la fumigation

HCN : sources (1). • L’HCN est utilisé en synthèse chimique, pour la fumigation (serres…). • Les sels minéraux sont utilisés en métallurgie, galvanoplastie, bijouterie, photographie, électronique, laboratoires d’analyse et de recherche. . . mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 29

HCN : sources (2). • Le métabolisme des nitriles aliphatiques donne naissance à des

HCN : sources (2). • Le métabolisme des nitriles aliphatiques donne naissance à des ions cyanures. • Dégagement lors de fumées d’incendies. A 600°c tous les matériaux azotés dégagent de l’HCN : – matières plastiques (polyurétanes, polyacryliques…) – et polymères naturels (laine, soie…). • Intoxications : – ingestion importante de cassava (variété de manioc fortement cyanogénétique) improprement fermenté et chauffé, en Amérique et en Afrique. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 30

HCN : sources (3). • Intoxications (suite) : – rares cas d’ingestions massives d’amandes

HCN : sources (3). • Intoxications (suite) : – rares cas d’ingestions massives d’amandes d’abricots chez des enfants. – origine iatrogènique (IV de nitroprussiate de sodium). – suicides et meurtres (affaire de la Josacyne en 1994) avec du cyanure professionnel. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 31

HCN : sources (4). • Intoxications (suite) : – ZYCLON B des chambres à

HCN : sources (4). • Intoxications (suite) : – ZYCLON B des chambres à gaz de la 2 ième guerre mondiale. – arme chimique (Irak, Tokyo). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 32

HCN : cinétique (1). • Absorption extrêmement rapide de l’ion cyanure : – quelques

HCN : cinétique (1). • Absorption extrêmement rapide de l’ion cyanure : – quelques secondes par voie pulmonaire, – quelques minutes par voie digestive, – importante, mais plus lente par voie per-cutanée. • Biotransformation en thiocyanates au niveau du rein et du foie (rapidement dépassée en cas d’intoxication). • Faible partie transformée en cyanocobalamine à partir de l’hydroxocobalamine. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 33

HCN : cinétique (2). • Fraction minime éliminée sous forme inchangée par voie pulmonaire.

HCN : cinétique (2). • Fraction minime éliminée sous forme inchangée par voie pulmonaire. • Elimination urinaire des thiocyanates. • 1/2 vie brève d’élimination de l’ion cyanure (de l’ordre d’ 1 heure). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 34

HCN : toxicité (1). • Solutions irritantes pour la peau et les yeux (cyanures

HCN : toxicité (1). • Solutions irritantes pour la peau et les yeux (cyanures de sodium et de potassium). • Cyanogène, chlorure de cyanogène caustiques pour les yeux et les voies respiratoires. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 35

HCN : toxicité (2). • L’ion CN- est un toxique cellulaire non spécifique d’organe.

HCN : toxicité (2). • L’ion CN- est un toxique cellulaire non spécifique d’organe. • Il se lie de façon stable, mais réversible, au ferrique de la cytochrome-oxydase de la chaîne respiratoire mitochondriale et inhibe les transferts électroniques blocage du métabolisme cellulaire aérobie anoxie tissulaire aiguë déviation métabolique vers la voie anaérobie accumulation d’acide lactique. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 36

HCN : dose toxique (1). • Seuil olfactif variable suivant les individus (0, 2

HCN : dose toxique (1). • Seuil olfactif variable suivant les individus (0, 2 ppm). • Concentrations inférieures à 40 -50 ppm sont sans effet sérieux. • Inhalation de 100 -150 ppm pendant 30 -60’ est potentiellement mortelle. • Inhalation de 200 -300 ppm pendant quelques minutes est rapidement mortelle. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 37

HCN : dose toxique (2). • Cyanogène irritant à partir de 15 ppm. •

HCN : dose toxique (2). • Cyanogène irritant à partir de 15 ppm. • Dose mortelle per-os chez l’adulte = 50 mg d’HCN ou 200 mg de cyanure de sodium ou de potassium. • Clo-humain HCN= 400 ppm/2’, 200 ppm/5’-10’, 120 ppm/1 h. • HCN : – VME = 2 ppm. – VLE/MAK = 10 ppm. – IDLH = 50 ppm. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 38

HCN : clinique (1). • Forme aiguë = après un court temps de latence

HCN : clinique (1). • Forme aiguë = après un court temps de latence variable malaise général (céphalées, vertiges, oppression thoracique, angoisse intense) et gêne respiratoire perte de connaissance brutale et coma convulsif dépression respiratoire (cyanose diffuse), mydriase, collapsus, œdème aigu pulmonaire arrêt cardiaque. En cas de survie, possibles séquelles neurologiques par anoxie cérébrale. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 39

HCN : clinique (2). • Forme suraiguë = arrêt cardio-respiratoire brutal. • Forme mineure

HCN : clinique (2). • Forme suraiguë = arrêt cardio-respiratoire brutal. • Forme mineure = agitation, anxiété, céphalées, sensations ébrieuses, tachycardie. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 40

HCN : diagnostic (1). • Détection dans l’air ambiant : – tubes dräger (acide

HCN : diagnostic (1). • Détection dans l’air ambiant : – tubes dräger (acide cyanhydrique, HCN, 230 ppm, réf. Ch 25701). – détecteurs électroniques monogaz ou multigaz. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 41

HCN : diagnostic (2). • Dosage des ions cyanures sur sang total peu disponible

HCN : diagnostic (2). • Dosage des ions cyanures sur sang total peu disponible en pratique et peu fiable si délais importants. • Dosage des thiocyanates sanguins / urinaires est un reflet imparfait (diagnostic rétrospectif, interférence avec le tabagisme). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 42

HCN : diagnostic (3). • Dosage sanguin des lactates (gravité de l’intoxication, suivi sous

HCN : diagnostic (3). • Dosage sanguin des lactates (gravité de l’intoxication, suivi sous traitement antidotique). Intoxications graves > 10 m. M/l. Pronostic péjoratif > 20 m. M/l. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 43

HCN : prise en charge (1) secouriste. • Evacuation de l’atmosphère contaminée (prudence pour

HCN : prise en charge (1) secouriste. • Evacuation de l’atmosphère contaminée (prudence pour les sauveteurs port d’un appareil respiratoire isolant). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 44

HCN : prise en charge (2) secouriste. • Décontamination abondante en cas de projection

HCN : prise en charge (2) secouriste. • Décontamination abondante en cas de projection cutanée de solutions. • Pour les secouristes : oxygénation, mise en PLS, si besoin ventilation au masque (pas de bouche-àbouche) + MCE (en cas d’ACR). • Médicalisation rapide. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 45

HCN : prise en charge (3) médicale +++. • Intubation et ventilation assistée sous

HCN : prise en charge (3) médicale +++. • Intubation et ventilation assistée sous Fi. O 2 à 100%. • Restauration de l’hémodynamique (remplissage, amines pressives). • Correction de l’acidose (bicars). • Anticonvulsivants. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 46

HCN : prise en charge (4) médicale +++. • Pas de traitement épurateur efficace.

HCN : prise en charge (4) médicale +++. • Pas de traitement épurateur efficace. CARBOMIX inefficace. Evacuation digestive d’un cyanure métallique secondairement après stabilisation. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 47

HCN : prise en charge (5) antidotes. • CYANOKIT (5 g d’hydroxocobalamine dans 200

HCN : prise en charge (5) antidotes. • CYANOKIT (5 g d’hydroxocobalamine dans 200 cc SSI en 20 -30’). Efficacité +++ sur le collapsus. A renouveler si absence d’efficacité en 30’. Coloration des urines en rouge. Forme secondairement de la cyanocobalamine. • KELOCYANOR (EDTA dicobaltique). Effets indésirables fréquents (réactions allergiques, arythmies ventriculaires). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 48

HCN : exposition chronique. • Eruptions cutanées, signes irritatifs oculaires / ORL / respiratoires.

HCN : exposition chronique. • Eruptions cutanées, signes irritatifs oculaires / ORL / respiratoires. • Psychosyndrome organique : perturbations des tests psychométriques, neuropathies optiques, ataxie. . . • Action antithyroïdienne goitres. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 49

HYDROGENE ARSENIE : caractéristiques. • Aussi appelé trihydrure d’arsenic, arséniure d’hydrogène arsine. • Gaz

HYDROGENE ARSENIE : caractéristiques. • Aussi appelé trihydrure d’arsenic, arséniure d’hydrogène arsine. • Gaz incolore, plus lourd que l’air, d’odeur légèrement alliacée ou de choux (impuretés? ). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 50

HYDROGENE ARSENIE : sources (1). • Industrielles : – action de l’hydrogène naissant sur

HYDROGENE ARSENIE : sources (1). • Industrielles : – action de l’hydrogène naissant sur l’arsenic. – hydrolyse d’arséniures (d’aluminium, de sodium, de calcium). – électrolyse de l’hydrogène et du cuivre. – accidents de productions ou de transports. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 51

HYDROGENE ARSENIE : sources (2). • Gaz de combat durant la 1 ière guerre

HYDROGENE ARSENIE : sources (2). • Gaz de combat durant la 1 ière guerre mondiale. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 52

HYDROGENE ARSENIE : sources (3). • Exposition biologique : – pollution environnementale, suite à

HYDROGENE ARSENIE : sources (3). • Exposition biologique : – pollution environnementale, suite à des rejets arsenicaux (maladie du Haff en 1924), – moisissure sur des papiers-peints avec des pigments arsenicaux, – émanation des sols forestiers traités par de l’acide cacodylique. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 53

HYDROGENE ARSENIE : toxicité (1). • Pénétration seulement par voie respiratoire. • Produit non

HYDROGENE ARSENIE : toxicité (1). • Pénétration seulement par voie respiratoire. • Produit non irritant. • L’arsine se lie fortement aux globules rouges, entraînant une hémolyse intravasculaire massive libération de l’hémoglobine et de la LDH. • Anurie par effet direct + précipitation des complexes hémoglobine-arsenic dans les tubules. • En cas d’intoxications massives : troubles ECG et troubles de la conscience. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 54

HYDROGENE ARSENIE : toxicité (2). • VME = 0, 05 ppm, VLE = 0,

HYDROGENE ARSENIE : toxicité (2). • VME = 0, 05 ppm, VLE = 0, 2 ppm. • Inhalation de 10 ppm pendant 1 h donne une intoxication grave. • Inhalation de 100 ppm même brève entraîne un décès en 30’. • Inhalation de concentrations > 250 ppm entraîne un décès quasi-instantané. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 55

HYDROGENE ARSENIE : clinique (1). • Intoxication suraiguë : syncope et décès en quelques

HYDROGENE ARSENIE : clinique (1). • Intoxication suraiguë : syncope et décès en quelques minutes par collapsus cardio-vasculaire. • Intoxication aiguë : – retardée de 2 -24 h suivant l’exposition. – donne une anémie hémolytique aiguë intravasculaire avec anurie. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 56

HYDROGENE ARSENIE : clinique (2). • Intoxication aiguë (suite) : – début par une

HYDROGENE ARSENIE : clinique (2). • Intoxication aiguë (suite) : – début par une phase de malaise général, céphalées, paresthésies, frissons, sueurs, nausées, vomissements, douleurs abdomino-lombaires. – puis état de choc avec pâleur, cyanose, insuffisance rénale oligo-anurique avec urines rouges/noires. – cytolyse hépatique, ictère, hyperthermie, CIVD, rhabdomyolyse, troubles ECG. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 57

HYDROGENE ARSENIE : clinique (3). • Intoxication aiguë (suite) : – décès par coma

HYDROGENE ARSENIE : clinique (3). • Intoxication aiguë (suite) : – décès par coma urémique. – guérison avec séquelles transitoires neurologiques ou cutanées (bandes unguéales). • Intoxications mineures : troubles généraux (odeur alliacée de l’haleine, asthénie, céphalées, myalgies…), urines foncées /porto, légère anémie, sub-ictère. • Exposition chronique controversée (arsenicisme chronique neuropathie périphérique…). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie 58 Médicale - Fumées d'incendies.

HYDROGENE ARSENIE : diagnostic (1). • Biologie : – hémoglobinurie massive, anémie intense, fausse

HYDROGENE ARSENIE : diagnostic (1). • Biologie : – hémoglobinurie massive, anémie intense, fausse polynucléose. – taux d’haptoglobine effondré, acidose métabolique hyperkaliémique, hyperbilirubinémie libre. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 59

HYDROGENE ARSENIE : diagnostic (2). • Dosage de l’arsenic sanguin (si précoce, > 0,

HYDROGENE ARSENIE : diagnostic (2). • Dosage de l’arsenic sanguin (si précoce, > 0, 5 mg/l dans les premières 36 h). • Dosage de l’arsenic urinaire (si tardif + suivi). mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 60

HYDROGENE ARSENIE : traitement. • Traitement symptomatique : oxygénothérapie, intubation-ventilation assistée, correction du choc,

HYDROGENE ARSENIE : traitement. • Traitement symptomatique : oxygénothérapie, intubation-ventilation assistée, correction du choc, correction de l’acidose. C. I. du bouche-à-bouche. • Exsanguino-transfusion précoce. • Hémodialyse pour l’I. R. A. • Chélation de l’arsenic par le DMSA pour limiter les séquelles. mars 2003 Dr. J. M. SAPORI - DIU Toxicologie Médicale - Fumées d'incendies. 61