INTERVENIR AUPRS DE PERSONNES AYANT UNE CONSOMMATION PROBLMATIQUE
INTERVENIR AUPRÈS DE PERSONNES AYANT UNE CONSOMMATION PROBLÉMATIQUE D’ALCOOL OU DE DROGUES Documents préparés par : Krystel Boisvert, ps. éd. et Isabelle Messier, ps. éd. 5 juin 2015
PLAN DE LA PRÉSENTATION
PLAN DE LA PRÉSENTATION 1 – La problématique de la consommation chez les Consultants en Réadaptation du Québec : Quelques informations sur nos clientèles 2 – Distinction entre les différents termes 3 – Outils d’évaluation 4 – Outils d’intervention
LA PROBLÉMATIQUE DE LA CONSOMMATION CHEZ LES CONSULTANTS EN RÉADAPTATION DU QUÉBEC : QUELQUES INFORMATIONS SUR LES CLIENTÈLES
TSPT ET CONSOMMATION • Comparées aux personnes ayant un TSPT qui ne consomment pas ou qui ont déjà consommé dans le passé, mais qui ne consomment, plus les personnes qui consomment rapportent vivre davantage de symptômes de TSPT (Wiechelt, Miller, Smyth et Maguin, 2011). • Les personnes ayant un TSPT ainsi qu’un problème de consommation d’alcool ont des profils cliniques plus sévères (Mc. Carthy et Petrakis, 2010 ). – La comorbidité est associée à davantage de difficultés psychosociales et médicales, l’utilisation de plus de services, plus de déficits fonctionnels et une moins bonne qualité de vie (Jacobsen, Southwick et Kosten, 2001; Kalman et al. , 2004; Riggs, Rukstalis, Volpicelli, Kalmanson et Foa, 2003).
TSPT ET CONSOMMATION • Il existerait quatre hypothèses pour expliquer les relations entre le TSPT et la consommation problématique. – – Hypothèse de l’auto-médication Hypothèse du haut risque Hypothèse de l’augmentation de la probabilité Hypothèse génétique
TSPT ET CONSOMMATION Hypothèse de l’auto-médication : • Les personnes qui ont un TSPT utilisent la consommation pour gérer les symptômes désagréables du TSPT. La consommation est alors vue comme une conséquence du TSPT (Khantzian 1985; Chilcoat et Breslau 1998). Hypothèse du haut risque : • Les personnes qui consomment sont plus à risque de vivre des évènements traumatiques menant au développement d’un TSPT étant donné qu’elles doivent prendre part à des activités où elles se mettent davantage à risque (par exemple, trouver des drogues illégales, être intoxiquée et ne pas voir le danger) (Chilcoat and Menard 2003).
TSPT ET CONSOMMATION Hypothèse de l’augmentation de la probabilité : • Les individus qui ont une consommation chronique sont plus susceptibles de développer un TSPT après avoir été exposés à un évènement traumatique. Notamment, les personnes qui consomment de façon chronique deviennent hypervigilantes ou plus anxieuses, ce qui les rend plus vulnérables à développer un TSPT. La substance consommée altère le fonctionnement de l’individu de sorte que les symptômes du TSPT sont plus susceptibles de se présenter par la suite (Chilcoat et Breslau 1998 ; Stewart et al. 1998). Hypothèse génétique : • Une prédisposition génétique pourrait influencer le développement d’un TSPT et d’un problème de consommation (Stewart and Conrod 2003).
DOULEUR CHRONIQUE ET CONSOMMATION • Les prescriptions d’opiacés sont communes pour traiter la douleur chronique (Kuehn, 2007 ; Volkow et al. , 2011). • Dans les deux dernières décennies, on observe une augmentation de la consommation problématique d’opiacés (Manchikanti et al. , 2012). • Les gens ayant une dépendance aux opiacés éprouvant de la douleur chronique sont plus susceptibles que ceux qui n’en éprouvent pas de rapporter l’utilisation d’opiacés pour gérer la douleur (Weiss et al. , 2014). – Certaines études estiment que jusqu’à 50 % ou 61% des patients ayant de la douleur chronique ont aussi des problèmes de consommation liée aux opiacés (Hojsted et Sjogren, 2007; Martell et al. , 2007 ; Passik and Kirsh, 2008)
DOULEUR CHRONIQUE ET CONSOMMATION • Chez les adolescents, la raison première pour ne pas faire usage adéquatement des prescriptions d’opiacés est pour diminuer la douleur (Mc. Cabe et al. , 2013) • Les dépendants aux opiacés sont également plus tolérants aux effets de la médication prescrite (opiacés) et plus sensibles à la douleur (hyperalgésie, soit une perception plus intense de la douleur à un stimulus normalement douloureux), ce qui rend le traitement de la douleur au plan médical plus complexe (Athanasos et al. , 2006) – Les médecins peuvent être réticents à prescrire des opiacés lorsque des problèmes de consommation antérieurs ont été notés (Baldacchino, Gilchrist, Fleming et Bannister, 2010)
DISTINCTION ENTRE LES DIFFÉRENTS TERMES
DISTINCTION ENTRE LES TERMES Termes Définition Consommation récréative Consommation d’une ou de substances qui n’entraîne ni complication pour la santé du consommateur, ni difficulté comportementale pour le consommateur, ni conséquence pour son entourage. Toxicomanie Terme populaire… de moins en moins employé auprès des ressources offrant des services spécialisés. Les termes dépendances et abus (qui réfèrent aux critères diagnostiques du DSM-IV) sont davantage utilisés. Consommation à risque Quantité ou patron de consommation qui augmente la probabilité de présenter une consommation problématique. L’individu ayant une consommation à risque n’expérimente pas de problèmes concrets associés à sa consommation. Consommation problématique Consommation d’une ou de substances qui entraîne des conséquences négatives pour le consommateur et son entourage sur les plans physique, psychologique, social, interpersonnel, financier ou légal. Toutefois, l’intensité des problèmes n’est pas suffisante pour justifier un diagnostic d’abus ou de dépendance.
DISTINCTION ENTRE LES TERMES Termes Définition Abus de substance (Diagnostic DSMIV) Présence de conséquences indésirables, récurrentes et significatives liées à une utilisation répétée de la substance pendant 12 mois. (1) Utilisation répétée d’une substance conduisant à l’incapacité de remplir des obligations majeures (travail, école, maison). (2) Utilisation répétée d’une substance dans des situations où cela peut être physiquement dangereux. (3) Problèmes judiciaires répétés liés à l’utilisation d’une substance. (4) Utilisation de la substance malgré des problèmes interpersonnels ou sociaux, persistants ou récurrents, causés ou exacerbés par les effets de la substance. Dépendance à une substance (Diagnostic DSMIV) Ensemble de symptômes cognitifs, comportementaux et physiologiques indiquant que l’individu continue à utiliser la substance malgré des conséquences significatives négatives qui découlent d’une telle consommation sur son entourage et lui. La consommation est répétée, ce qui entraîne généralement la tolérance, des symptômes de sevrage et la prise compulsive de la substance. Beaucoup de temps est consacré à obtenir la substance et l’individu peut faire des efforts infructueux pour contrôler la consommation.
DISTINCTION ENTRE LES TERMES Termes Définition Trouble associé aux substances (Diagnostic DSMV) Maintenant, dans le DSM-V, les diagnostics de dépendance et d’abus sont regroupés ensemble. Tolérance Habituation du corps à la substance résultant en l’augmentation de la quantité consommée pour obtenir les mêmes effets. Sevrage Symptômes apparaissant à la suite de l’arrêt d’une substance prise sur une longue période.
OUTILS D’ÉVALUATION
Outils d’évaluation DEBA/ALCOOL Pour le dépistage de la dépendance, l’abus et la consommation problématique d’alcool chez les adultes
Questionnaire Dépistage/Évaluation du Besoin d’Aide – Alcool (DÉBA-ALCOOL) Description du questionnaire • Outil d’évaluation pour les personnes âgées de 18 ans et plus • Regroupe différents questionnaires validés • Vise à orienter les personnes vers un niveau de service approprié à la sévérité de leur problématique de consommation d’alcool. • Permet de documenter la fréquence de consommation, le nombre d’épisodes de consommation abusive, la sévérité de la dépendance ainsi que les conséquences associées à la consommation dans les douze derniers mois. • Suite à la compilation des résultats, un rapport personnalisé peut être produit pour présenter les résultats à la personne en suivi (version en français seulement disponible pour le moment).
Questionnaire Dépistage/Évaluation du Besoin d’Aide – Alcool (DÉBA-ALCOOL) Modalité de passation • Administrée par un intervenant et se fait en entrevue face-àface. D’autres modalités sont aussi possibles, mais… • Disponible en version française et anglaise • Temps de passation variant d’une à 15 minutes • Aucun frais à payer pour les droits d’auteur
Questionnaire Dépistage/Évaluation du Besoin d’Aide – Alcool (DÉBA-ALCOOL) Modalité de passation • Que faire lorsqu’une personne n’a pas eu une consommation stable dans la dernière année? – Situation où il y a eu un épisode récent et important de consommation – Situation où il y a eu un épisode important de consommation dans les douze derniers mois contrôlé dans le temps – Situation où la personne était dans un milieu de vie ne permettant pas la consommation (détention, centre de thérapie, hôpital) L’intervenant peut proposer à la personne de procéder à l’évaluation de la dernière année en la divisant en deux temps différents (la période où la personne a consommé le plus et la période où la personne a consommé le moins). Dans la rédaction du rapport, il faudra alors rapporter les deux situations plutôt que de faire la moyenne.
Questionnaire Dépistage/Évaluation du Besoin d’Aide – Alcool (DÉBA-ALCOOL) Compilation des résultats Dimension évaluée Dépendance Questionnaire du DEBAALCOOL Questionnaire bref sur la dépendance à l'alcool Échelle des Consommation conséquences problématique de la et abus consommation d'alcool Score Signification Service à offrir 0à 9 Aucune ou faible dépendance Intervention en première ligne 10 à 17 Dépendance modérée Poursuite du questionnaire pour évaluer les conséquences associées à la consommation (ÉCCA) 18 à 45 Dépendance élevée Arrêt du questionnaire et référence vers un CRD Aucun seuil n'est déterminé. Une discussion entre les intervenants des ressources spécialisées et de première ligne permettra d'orienter la personne.
Outils d’évaluation DEBA/DROGUES Pour le dépistage de la dépendance, de l’abus et de la consommation problématique de drogues chez les adultes
Dépistage/Évaluation du Besoin d’Aide – Drogues (DÉBA-DROGUES) Description du questionnaire • Outil d’évaluation pour les personnes âgées de 18 ans et plus • Regroupe différents questionnaires validés • Vise à orienter les personnes vers un niveau de service approprié à la sévérité de leur problématique de consommation de drogues et de médicaments consommés sans ordonnance ou sans respecter la posologie. • Permet de documenter la nature des substances consommées, la fréquence de consommation, le mode de consommation, la sévérité de la dépendance et les conséquences de la consommation. • Suite à la compilation des résultats, un rapport personnalisé peut être produit pour présenter les résultats à la personne en suivi (version en français seulement disponible pour le moment).
Questionnaire Dépistage/Évaluation du Besoin d’Aide – Drogues (DÉBA-DROGUES) Modalité de passation • Administrée par un intervenant et se fait en entrevue face-à-face. D’autres modalités sont aussi possibles, mais… • Disponible en version française et anglaise • Temps de passation variant d’une à 15 minutes • Aucun frais à payer pour les droits d’auteur
Questionnaire Dépistage/Évaluation du Besoin d’Aide – Drogues (DÉBA-DROGUES) Modalité de passation • Que faire lorsqu’une personne n’a pas eu une consommation stable dans la dernière année? – Situation où il y a eu un épisode récent et important de consommation – Situation où il y a eu un épisode important de consommation dans les douze derniers mois contrôlé dans le temps – Situation où la personne était dans un milieu de vie ne permettant pas la consommation (détention, centre de thérapie, hôpital) L’intervenant peut proposer à la personne de procéder à l’évaluation de la dernière année en la divisant en deux temps différents (la période où la personne a consommé le plus et la période où la personne a consommé le moins). Dans la rédaction du rapport, il faudra alors rapporter les deux situations plutôt que de faire la moyenne.
Questionnaire Dépistage/Évaluation du Besoin d’Aide – Drogues (DÉBA-DROGUES) Compilation des résultats Dimension évaluée Dépendance Questionnaire du DEBADROGUES Échelle de sévérité de la dépendance Échelle des Consommation conséquences problématique de la et abus consommation d'alcool Score Signification Service à offrir 0à 2 Aucune ou faible dépendance Intervention en première ligne 3à 5 Dépendance modérée Poursuite du questionnaire pour évaluer les conséquences associées à la consommation (ÉCCD) 6 à 15 Dépendance élevée Arrêt du questionnaire et référence vers un CRD Aucun seuil n'est déterminé. Une discussion entre les intervenants des ressources spécialisées et de première ligne permettra d'orienter la personne.
Outils d’évaluation DEP/ADO Pour le dépistage de consommation problématique de d’alcool ou de drogues chez les adolescents
DEP-ADO Description de l’outil • La DEP-ADO documente la nature des substances consommées (alcool, drogues et médicaments sans prescription), la fréquence de consommation, la précocité de la consommation, les épisodes de consommation d’alcool abusive ainsi que les conséquences liées à la consommation de substances. • La DEP-ADO est un outil de détection, c’est-à-dire qu’il permet d’identifier l’importance de la problématique entourant la consommation d’alcool ou de drogues. • Cet outil ne sert pas à émettre un diagnostic, mais à orienter, s’il y a lieu, le jeune vers des services appropriés.
DEP-ADO Clientèle cible • La DEP-ADO est un questionnaire conçu et validé auprès des jeunes de 14 à 17 ans (secondaire 3 à 5). • Pour les 12 -13 ans (secondaire 1 et 2), l’utilisation de la DEPADO est jugée pertinente, bien que cet outil ne soit pas validé pour ce groupe d’âge. • Il n’est pas recommandé d'utiliser la DEP-ADO avec les moins de 12 ans (niveau scolaire primaire).
DEP-ADO Modalité d’administration • La DEP-ADO est administrée par un intervenant et se fait en entrevue face-à-face. D’autres modalités sont aussi possibles, mais… • Le questionnaire est disponible en français, en anglais et en inuktitut. Seule la version française a été validée. • Le temps de passation est d’environ 15 minutes.
DEP-ADO Compilation des résultats • La compilation des résultats mène à un score qui indique le besoin de service requis. • 3 résultats possibles : Signification du résultat Besoin de service requis Feu vert Aucun problème évident de consommation Aucune intervention requise Feu jaune Problème de consommation en émergence Intervention précoce requise via des ressources de premières lignes (CSSS, organismes communautaires, milieux scolaire) Feu rouge Problème évident de consommation Intervention spécialisée nécessaire via un Centre de Réadaptation en Dépendance du Québec
Quelques considérations dans l’intervention auprès des jeunes… • L’âge d’initiation aux substances a diminué chez les jeunes de la population générale au cours dernières années (Guyon et Desjardins, 2005). • L’initiation à la consommation avant l’adolescence est un facteur prédictif de consommation problématique à l’adolescence ou à l’âge adulte (Vitaro et al. , 2000)
OUTILS D’INTERVENTION
Outils d’intervention Mieux connaître les drogues Pour mieux comprendre les différents effets des substances consommées
Mieux connaître les drogues • Pour intervenir sur la consommation, il ne faut pas tout connaître des substances… Les clients en ont souvent plus à nous en apprendre étant donné leurs expériences multiples! • Toutefois, pour se sentir compétents, il peut être intéressant de maîtriser certaines informations… • Deux outils : • Affiche mieux connaître les drogues • Livre « Savoir plus, risquer moins » • Ces outils donnent toutes sortes d’informations sur les substances, dont les symptômes pouvant être ressentis lorsqu’une personne cesse la consommation…. Ce qui permet bien souvent de normaliser les symptômes!
Outils d’intervention Cycle de l’assuétude Pour expliquer comment s’installe une mauvaise habitude comme la consommation
Le cycle de l’assuétude Notions à enseigner avec l’outil : • Nous avons tous une histoire de vie particulière qui fait en sorte que nous ne réagissons pas de la même façon aux problèmes de la vie courante. Notre enfance, nos traits de personnalité et notre environnement va donc influencer la façon dont je vois les situations. • Or, nous sommes tous confrontés, un jour ou l’autre à des problèmes. Ces difficultés génèrent des émotions désagréables. • Les personnes n’aiment pas ressentir les émotions désagréables. L’être humain a donc deux façons de faire face à ces émotions : – Sélection de solutions exutoires temporaires – Recherche de solutions appropriées au problème
Le cycle de l’assuétude Notions à enseigner avec l’outil : • La sélection de solutions exutoires temporaires, dont la consommation, permet très certainement de soulager les émotions désagréables pendant un certain temps. Or, les effets sont temporaires… Aussitôt que les effets de la consommation sont terminés, il est possible de constater que nos problèmes sont toujours présents et que la situation n’est pas réglée, ce qui génère encore plus d’émotions désagréables. Je me retrouve donc devant mon problème à nouveau. • La sélection de solutions appropriées permet de se sortir de ce cycle qui entraînent des émotions négatives. En trouvant des solutions appropriées et en les mettant en application, je peux alors me sentir fier(ère) de moi.
Outils d’intervention Modèle transthéorique du changement Pour expliquer comment s’opère le changement et situer où se trouve la personne par rapport à son désir de changer sa consommation
Explication du modèle transthéorique du changement Précontemplation Contemplation Préparation Rechute Action Maintien Retour aux stades antérieurs Poursuite au stade suivant Conclusion (Sortie permanente du cycle) Figure 1 Modèle transthéorique du changement (Prochaska et Di. Clemente, 1982)
Explication du modèle transthéorique du changement • Le changement menant à l’adoption d’un nouveau comportement se déroule selon un processus motivationnel cyclique au cours duquel l’individu franchit des étapes hiérarchiques pouvant le mener à progresser vers l’acquisition de nouveaux comportements, à régresser vers ses anciennes habitudes ou à stagner pendant une période de temps (Prochaska et Di. Clemente, 1982 ; Prochaska, Di. Clemente et Norcross, 1992). • Le changement d’un comportement se déroule en cinq stades qui allient l’intention à l’action (De Biaze Vilela, Jungerman et Laranjeira, 2009 ; Di. Clemente, 2003 ; Di. Clemente et al. , 2004 ; Prochaska, 2008 ; Prochaska et Di. Clemente, 1982 ; Prochaska et al. , 1992). • Les trois premiers stades, nommés « précontemplation » , « contemplation » et « préparation » , portent sur l’intention d’effectuer un changement. • Les deux derniers, appelés « action » et « maintien » , concernent la prise d’actions concrètes.
Explication du modèle transthéorique du changement Stade de changement Caractéristiques Précontemplation • Aucune intention de changement dans les six prochains mois • Nie ou minimise l’existence d’un problème et ses conséquences • Tant que l’individu demeure à ce stade, aucun changement n’est possible Contemplation • Prise de conscience du problème • Désir de changer dans les six prochains mois, mais aucune action concrète pour y arriver (ambivalence) Préparation • Intention de poser des actions pour changer dans le mois prochain • Recherche de moyens permettant de poser des actions Action • Actions concrètes et significatives pendant six mois pour réduire le risque de présenter un problème Maintien • Maintien, pour une période de six mois ou plus, les acquis réalisés en résistant aux tentations de retourner à l’ancien comportement
Explication du modèle transthéorique du changement • En cours de processus de changement, il est possible d’être tenté de reprendre les anciennes habitudes. La rechute est normale et fait partie intégrante du processus. Elle est un indicateur d’un apprentissage peu maîtrisé à l’un des stades plutôt que celui d’un échec ou d’une incapacité à changer (Di. Clemente, 2005). • Chez les personnes ayant des problèmes de consommation, on estime qu’entre 40 et 60 % font une rechute avant d’arriver à modifier leurs habitudes de consommation (Mc. Lellan, Lewis, O'Brien et Kleber, 2000). • Les personnes ayant un TSPT et un problème d’alcool sont plus à risque de rechute que ceux qui n’ont pas de TSPT (Brown, 2000).
Outils d’intervention Balance décisionnelle Pour identifier les différents avantages et inconvénients à maintenir ou à modifier les habitudes de consommation
Balance décisionnelle • Plus l’individu progresse dans les stades de changement, plus les inconvénients de maintenir le comportement surpasse les inconvénients de changer (Velicer, Prochaska, Fava, Norman, et Redding, 1998). • Plus un individu perçoit d’avantages à changer sa conduite et d’inconvénients à la maintenir, plus il risque de changer ses comportements. • À l’inverse, plus un individu perçoit d’avantage à maintenir ses habitudes et d’inconvénients à les changer, moins il risque de changer ses comportements. • La balance décisionnelle permet à la personne d’identifier les avantages et les inconvénients de chacune de ces dimensions.
Outils d’intervention Loi de l’effet Pour expliquer les effets différents de la consommation en fonction de la substance consommée, de l’individu ou du contexte
Loi de l’effet Notions à enseigner avec l’outil : Les effets de la consommation d’alcool ou de drogues sont variables en fonction de : La substance consommée L’individu Le contexte Quantité consommée ge Endroit Qualité de la substance Sexe Ambiance Fréquence de consommation Taille et poids Moment de la journée Rapidité de la consommation Santé physique Relation avec les autres Mode d’administration Santé mentale Conflits Combinaison avec d’autres produits Expériences passées
Loi de l’effet Contexte d’utilisation : • À utiliser lorsqu’une personne se dit en plein contrôle de sa consommation ou en mesure de prédire avec exactitude ses expériences de consommation ultérieures pour illustrer qu’une personne qui consomme ne peut jamais être parfaitement certaine de l’effet qu’aura la substance sur elle. • À utiliser lorsqu’une personne rapporte des expériences de consommation variables pour lui faire comprendre les différents éléments qui sont en cause. • À utiliser lorsqu’une personne vit des frustrations par rapport au fait qu’elle ne peut pas consommer de la même façon qu’une autre personne ou plus de la même façon qu’avant : • Par exemple, un client qui consommait avant un TSPT et après et qui ne ressent pas les mêmes sensations ou un client qui consommait avant lorsque son humeur était stable et maintenant qu’il est en dépression.
Quelques considérations pour l’intervention auprès des adolescents
Quelques considérations dans l’intervention auprès des jeunes… • Avec les adolescents, les interventions à privilégier sont, notamment, celles qui : – Présentent des messages crédibles qui font état des conséquences réalistes de la consommation, mais aussi des avantages – Visent la modification des perceptions erronées (ex : tout le monde consomme autour de moi) par le biais de données exactes – Reflète les conséquences et solutions à court terme (difficulté à l’adolescence de se projeter à long terme) – Propose des stratégies alternatives à la consommation (Laventure, Boisvert et Besnard, 2010)
Outils d’intervention Références vers d’autres organismes Lorsque la problématique nécessite de l’aide d’autres organismes
RÉFÉRENCES VERS D’AUTRES ORGANISMES TRAITANT LES PROBLÈMES DE CONSOMMATION Organisme et coordonnées Services offerts Clientèle ciblée (variables selon les centres) (1) Service de dépistage et d’évaluation • Orientation vers les services spécialisés • CSSS (2) Suivi psychosocial en lien avec la consommation (3) Programme Alcochoix + • Rencontre individuelle ou en groupe *** Services gratuits *** Service de première ligne : Toute personne consommant entre 10 et 35 consommations par semaine préoccupées par leurs habitudes de consommation
RÉFÉRENCES VERS D’AUTRES ORGANISMES TRAITANT LES PROBLÈMES DE CONSOMMATION Organisme et coordonnées Services offerts (1) Service d’hébergement • Hébergement de courte durée pour la désintoxication et la réadaptation Centre de réadaptation en dépendance du Québec http: //www. acrdq. qc. ca/l es-centres/trouver-uncentre Clientèle ciblée (variables selon les centres) • Clientèle pour laquelle les résultats au DEBA/ALCOOL ou DEBA/DROGUES indiquent la nécessité de référer à un service de deuxième ligne en dépendance à l’alcool ou aux drogues ET qui souhaite modifier ses habitudes de consommation ou cesser complètement cette consommation • Adulte et adolescent • Homme et femme • Parent (en PJ ou non) • Judiciarisée • Francophone et anglophone • Membre de l’entourage d’une personne ayant une consommation problématique (enfants, conjoint, parents) • Conducteur automobile arrêté avec les facultés affaiblies (2) Service de suivi à l’externe pour les personnes ayant une dépendance • Intervention individuelle et de groupe • Intervention au CRD et non à domicile (3) Service aux membres de l’entourage • Intervention individuelle et de groupe (4) Service aux utilisateurs de drogues injectables • Enseignement de l’injection sécuritaire • Traitement de substitution aux opiacés • Traitement de l’hépatite C (5) Programme d’entraînement aux habiletés parentales (programme 6 -12 et PIAF) (6) Programme d’évaluation des conducteurs automobiles (PECA) *** Services gratuits ***
RÉFÉRENCES VERS D’AUTRES ORGANISMES TRAITANT LES PROBLÈMES DE CONSOMMATION Organisme et coordonnées Services offerts (1) Service d’hébergement et de repas • Encadrement 24 h • Chambre privée et semi-privée Ressources d’hébergement certifiées en dépendance Clientèle ciblée (variables selon les centres) (2) Service médical • Suivi avec médecins et infirmières • Gestion des médicaments • Pharmacie (3) Suivi pour modifier les habitudes de consommation http: //www. dependances. gouv. qc. ca/index. php? id= (4) Soutien administratif et juridique 46, 136, 0, 0, 1, 0 • Accompagnement dans les démarches auprès des services gouvernementaux • Soutien dans les démarches financières et juridiques *** Services payants selon les revenus *** • Clientèle ayant un problème de consommation d’alcool ou de drogues qui nécessite un hébergement (arrêt d’agir) de courte à longue durée pour cesser la consommation • Adulte et adolescent • Homme et femme (certains centres sont mixtes et d’autres ciblés pour un sexe seulement) • Parent • Judiciarisée • Anglophone et francophone
RÉFÉRENCES VERS D’AUTRES ORGANISMES TRAITANT LES PROBLÈMES DE CONSOMMATION Organisme et coordonnées Alcooliques Anonymes du Québec (AA) http: //aaquebec. org/AA_Quebec/ index. htm Services offerts (1) Réunion << meeting >> • Groupe de soutien de consommateurs et d’anciens consommateurs pour favoriser l’abstinence à l’alcool • Aucune aide professionnelle fournie • Réunions ouvertes : témoignage de personnes ayant eu un problème d’alcool aux membres des AA ainsi qu’à toutes autres personnes intéressée aux AA (parents, amis des membres, personnes du public) • Réunions fermées : discussions de groupe seulement entre personnes ayant un problème d’alcool pour obtenir de l'aide face aux difficultés vécues à se maintenir abstinents et à tout autre aspect de la vie quotidienne. • Fonctionnement selon douze étapes (aspect religieux et spirituel) (2) Soutien téléphonique *** Services gratuits*** Clientèle ciblée • Toute personne ayant un problème de consommation d’alcool qui souhaite cesser la consommation
RÉFÉRENCES VERS D’AUTRES ORGANISMES TRAITANT LES PROBLÈMES DE CONSOMMATION Organisme et coordonnées Services offerts (1) Réunion << meeting >> • Groupe de soutien de consommateurs et d’anciens consommateurs pour favoriser Narcotiques Anonymes du l’abstinence aux drogues Québec (NA) • Aucune aide professionnelle fournie • Fonctionnement selon douze étapes http: //www. naquebec. org/ (aspect religieux et spirituel) *** Services gratuits*** Clientèle ciblée • Toute personne ayant un problème de consommation de drogues, peu importe la substance consommée, qui souhaite cesser la consommation
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