Insectes aquatiques de la Directive Habitats Les Coloptres
Insectes aquatiques de la Directive Habitats
Les Coléoptères Deux espèces protégées en France • Graphoderus bilineatus (de Geer, 1774) • Dytiscus latissimus Linneaus, 1758
Graphoderus bilineatus (de Geer, 1774) • Le Graphodère à deux lignes • protection nationale, annexes II et IV de la Directive Habitats Identification : corps ovale nettement dilaté dans sa partie postérieure. Le pronotum présente deux bandes noires de part et d’autre d’une bande jaune transverse 2 à 3 fois plus large que ces dernières. Les élytres paraissent ponctués de jaune. Le bord latéral des élytres est testacé. Il est aplani et tranchant dans la moitié postérieure. De 14, 5 à 16 mm.
• Répartition : Europe septentrionale et moyenne, au sud, du nord de l’Espagne jusqu’à l’ouest de la Sibérie. Au nord, elle est présente dans plusieurs pays scandinaves. En France, on ne connaît que deux sites avec des observations récentes : – les marais de la Perge (Gironde) (Bameul, 1994) – la Brenne (observation de juin 1976, Dommanget comm. pers. ). Cette espèce était signalée du nord, du centre et de l’est de la France. • Habitat : mares, étangs et lacs peu profonds (1 m de profondeur maximum) à végétation rivulaire généralement dense. Ce type de mares est appelé lagune en Gironde. Elles ont la forme de petites cuvettes de 10 à 100 m de diamètre, le plus souvent inférieur à 50 m. Elles sont entourées d'un bourrelet périphérique à fond tourbeux. Les hydrophytes sont localisées près des berges bien exposées à l'ensoleillement. Ces lagunes sont inondées en hiver et au printemps par la montée de la nappe aquifère, elles sont asséchées à la fin de l'été. • Intérêt patrimonial : relicte glaciaire, espèce peut être disparue de notre territoire
• Échantillonnage : se piège à la nasse à coléoptères. À recher de fin-avril à fin-mai puis en juillet (les 2 pics d’occurrences) • Menaces : drainage et assèchement des zones humides, pisciculture intensive. Gestion forestière : sans objet
Dytiscus latissimus Linneaus, 1758 • Le grand Dytique • protection nationale, Annexes II et IV de la Directive Habitats • Identification : élytres très dilatés latéralement au milieu, épipleures aplatis, tranchants. Très grande taille (36 à 44 mm). ♂ à élytres lisses, ♀ à élytres cannelés.
• Répartition : espèce euro-sibérienne. Non revu depuis plus de cinquante ans. • Habitat : eaux de grandes importances : marais, étangs poissonneux, lacs, zones calmes à stagnantes des grandes rivières de plaines inondables. . • Intérêt patrimonial : considéré comme disparu, à recher très spécifiquement • Échantillonnage : nasse à coléoptères, pièges lumineux (? )
Les Odonates 2 sous-ordres : • les Zygoptères (ailes antérieures et postérieures presque égales ; yeux séparés) • les Anisoptères (base des ailes post. plus large que celle des ailes ant. ; yeux contigus ou proches)
Sympecma paedisca (Brauer, 1877) • Le Leste enfant • protection nationale, Annexe IV de la Directive Habitats • Identification : très proche de S. fusca, la bordure inférieure de la bande sombre du sommet du thorax présente un décrochement relativement rectangulaire suivi d’une petite échancrure. Ligne latérale plus étroite voire interrompue. Examen des appendices anaux nécessaire.
S. fusca
Répartition : présent de l’Europe au Japon, il atteint en Europe de l’Ouest l’extrême limite occidentale de son aire. Deux anciennes citations de l’Isère et des environs de Nice. Jamais revu depuis. Habitat : roselières, phragmitaies, typhaies situées principalement, soit en bord d’étang ou de lac, soit dans un complexe de bas-marais ou de tourbières. Facteur déterminant : présence de prairies humides, landes tourbeuses et/ou fourrés arborés à proximité. Intérêt patrimonial : semble disparu de France. En très forte régression sur la bordure occidentale de son aire. Échantillonnage : cette espèce hiberne à l’état adulte et est très mimétique. Capture au filet début de période de vol. S. paedisca S. fusca
Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840) • L’Agrion de Mercure • Protection nationale, annexe II de la Directive Habitats • Identification : dessin noir du ♂ sur S 2 rappel le symbole de Mercure rappelant une tête portant un casque à cornes. L’examen des détails de coloration ainsi que des appendices anaux permet de confirmer l’identification. ♀ bord postérieur du prothorax.
Répartition : typique du sud-ouest de l’Europe et de l’Afrique du Nord. En forte régression à la marge de son aire (disparue des Pays-Bas, de Slovaquie et de Slovénie). Se maintient bien en Habitat : France. cours d’eau plus ou moins rapides, de faible importance et situés en zone découvertes (en forêt dans les clairières) et fréquemment en terrain calcaire (sources, fontaines, suintements, exutoires de puits artésiens, fossés alimentés, drains, rigoles, ruisselets, ruisseaux, petites rivières etc. ) Intérêt patrimonial : fort enjeu puisque l’espèce ne semble « bien » se maintenir qu’en France, en Espagne et au Maroc.
Échantillonnage : l’espèce ne s’éloigne guère de ses habitats larvaires, il suffit d’y recher les adultes en juillet. Capture au filet pour vérification. Menaces : curage, rectification, canalisation ou pollution des petits milieux lotiques ; drainage et captage des sources ; abaissement des nappes phréatiques… Un élevage bovin trop intensif conduit à la banalisation et à la destruction de ses biotopes. Gestion forestière : limiter l’ombrage sur les ruisseaux où il est présent en limitant le boisement et en prévenant l’embroussaillement. Le curage des ruisseaux doit se faire par rotation sur des tronçons successifs pendant plusieurs années.
Coenagrion ornatum (Selys in Selys & Hagen, 1850) L’Agrion orné Annexe II de la Directive Habitats Identification : dessin noir du ♂ sur S 2 en forme de fer de hallebarde (parfois seulement 2 traits noirs - dans ce cas possibilité de confusion avec C. hastulatum). Tâches post-oculaires à bord postérieur denté. Pour confirmer l’identification : appendices anaux (♂) ou bordure postérieure du pronotum (♀)
Répartition : Europe Centrale et du Sud-Est, Asie Mineure (disséminé), rare et localisé au Nord et à l’Ouest de son aire. Atteint en France l’extrême limite occidentale de son aire. Présent en France dans quelques départements du Centre-Est. Habitat : petits ruisseaux envasés, fossés et suintements de pente en milieu prairial ensoleillé (habitats similaires à ceux de C. mercuriale), riches en végétaux et souvent en milieu alcalin. Jusqu’à 700 m. Intérêt patrimonial : l’espèce a été placée récemment en Annexe II de la D. H. et devrait prochainement être protégée en France. Souffre du morcellement de ses populations et de la fragilité de son habitat.
Échantillonnage : l’adulte se rencontre aux alentours de ses milieux de développement de mi-mai à mi-juillet. Se tient posé sur la végétation qui borde le ruisseau ou volète à quelques cm au-dessus de ce dernier. Capture au filet. Menaces : fortement lié aux pratiques agricoles qui maintiennent son habitat ouvert (élevage bovin au pré). Sécheresses successives qui tarissent les ruisselets où il se reproduit. Gestion forestière : sans objet – maintient des pratiques d’élevage.
Gomphus flavipes (Charpentier, 1826) • Le Gomphe à pattes jaunes • protection nationale et annexe IV de la Directive Habitats Identification : légèrement plus grand que les autres Gomphus, abdomen plus fin mais très élargi sur S 8 - S 9. Dessins du thorax caractéristiques.
Répartition : de l’Est de la Sibérie à l’Europe de l’Ouest, bien implanté dans le bassin de la Loire. Découvert récemment sur l’Adour. Habitat : grandes rivières non aménagées à fonds meubles et de basse altitude. Intérêt patrimonial : en régression dans la partie occidentale de son aire, disparue de Seine. Maritime, Rhône, Bouchesdu-Rhône et Doubs.
Échantillonnage : la recherche des exuvies le long des berges semble le meilleur moyen de repérer et suivre ses populations. Menaces : l’aménagement, la gestion et la pollution des cours d’eau lui sont très néfaste. L’exploitation de granulats aussi. La maitrise des dégradations permet un retour en arrière puisqu’il s’est réimplanté dans d’anciennes localités en Allemagne. Gestion forestière : sans objet – limiter les impacts sur ses habitats.
Gomphus graslinii Rambur, 1842 • Gomphe de Graslin • protection nationale et annexes II et IV de la Directive Habitats. Identification : cercoïdes ♂ à dent latérale leur donnant une apparence fourchue visible à distance. Hameçon caractéristique à pointe saillante obtuse. Tibias et tarses noirs.
Répartition : endémique du sud-ouest de la France et de la Péninsule Ibérique. Répandu mais rare dans cette dernière, il est localement commun en France. Habitat : secteur calme des grands cours d’eau de plaine mais aussi petites rivières ou retenues artificielles. Intérêt patrimonial : fort – aire de répartition très restreinte.
Échantillonnage : plus tardif que les autres Gomphes, les adultes s’observent facilement sur les chemins ou les friches proches de ses milieux de développement. Menaces : aménagement et pollution des cours d’eau. Extraction de granulat (destruction des gites larvaires). Gestion forestière : sans objet - ses populations et la qualité de ses habitats doivent faire l’objet de suivi à long terme.
Ophiogomphus cecilia (Fourcroy, 1785) Le Gomphe serpentin protection nationale, annexes II et IV de la Directive Habitats Identification : grand gomphidé, tête et thorax vert pomme et abdomen jaune et noir.
Répartition : commun jusqu’en Sibérie Occidentale, ses populations françaises sont isolées : Loire, Rhin, anciennement Bouches-du-Rhône et Seine Maritime. Habitat : eaux courantes à fond sableux de plaine, des grands fleuves aux petits ruisseaux. Intérêt patrimonial : populations isolées donc fragiles
Échantillonnage : se rencontre aux alentours de ses sites de reproduction. Le ♂ se tient souvent perché dans l’attente du passage d’une ♀. Sur les grands cours d’eau, patrouille au milieu de la rivière. Menaces : l’aménagement, la gestion et la pollution des cours d’eau Gestion forestière : sans objet – limiter les impacts sur ses habitats
Oxygastra curtisii (Dale, 1834) La Cordulie à corps fin protection nationale et Annexes II et IV de la Directive Habitats Identification : taches jaunes médiodorsales bien visibles, thorax entièrement vert métallique et yeux verts brillants. Abdomen fin et soudainement épaissi à son extrémité. Base des ailes safranée (coloration plus étendue chez les femelles)
Répartition : endémique d’Europe Occidentale (très rare en Afrique du Nord). Assez commune en France dans la région méditerranéenne et sur la façade atlantique mais bien plus rare au nord-est. Habitat : rivières à cours lent bordées d’arbres (Aulnes en particulier) mais aussi en lacs ou anciennes sablières. Lisière arborée nécessaire car l’habitat larvaire typique est constitué par les chevelus racinaires immergés d’Aulnes. Intérêt patrimonial : fort - seules populations françaises (et ibériques ? ) semblent en bon état de conservation.
Échantillonnage : ♂ en territoire facile à observer mais exclu tout autre individu de celui-ci. Pour avoir une idée de la taille de la population recher les exuvies sur les troncs des arbres de la ripisylve. Menaces : pollution, aménagement, sécheresse, déboisement des rives Gestion forestière : maintenir les ripisylves en état
Macromia splendens (Pictet, 1843) La Cordulie splendide protection nationale et Annexe II et IV de la Directive Habitats Identification : grande libellule vert métallique à tâches jaunes. Peut être confondue avec un Cordulegaster mais l’allure générale, le comportement et les habitats diffèrent.
Répartition : endémique du sud de la France (de la Charente. Maritime à l’Ardèche) et Péninsule Ibérique. Habitat : secteurs calmes des grandes rivières, retenues hydroélectriques et petits ruisseaux comportant des vasques profondes. En dessous de 500 m. Intérêt patrimonial : espèce emblématique de l’odonatofaune européenne.
Échantillonnage : recherche des exuvies (les adultes ne s’observent que très rarement posés et volent en général hors de portée) Menaces : aménagement et pollution. Déboisement des berges. Gestion forestière : l’espèce parait dépendante d’un paysage forestier sub-naturel qui lui assure une quantité et une diversité suffisante de proies. Dans les zones où elle est présente, déboisement, rectification des berges et extraction de granulats sont à proscrire.
Leucorrhinia albifrons (Burmeister, 1839) La Leucorrhine à front blanc protection nationale et annexe IV de la Directive Habitats Identification : sombre et terne, point blanc sur le labium visible une fois capturée. Ptérostigmas noirs sur le dessus.
Répartition : du sud-ouest de la France à la Scandinavie et à la Sibérie occidentale. En régression partout. En France, globalement très rare et surtout localisée à l’Aquitaine et au Jura. Habitat : préférence pour les pièces d’eau peu profondes et forestières. Tourbières à sphaignes, étangs tourbeux acides et ancienne zone d’extraction de lignite. Intérêt patrimonial : populations extrêmement localisées et isolées
Échantillonnage : recherche des exuvies, observation des comportements territoriaux des ♂ (très agressifs à faible densité de population, beaucoup moins au fur et à mesure que la population augmente) Menaces : aménagement touristique de la côte atlantique ou du Jura et conversion de la forêt landaise en zone de maïsiculture. Gestion forestière : proscrire toute pisciculture, préserver la qualité de ses habitats.
Leucorrhinia caudalis (Charpentier, 1840) La Leucorrhine à large queue protection nationale et annexe IV de la Directive Habitats Identification : abdomen épaissi en massue. Marquée de blanc sur les ptérostigmas, la face, les appendices anaux et la partie étroite de l’abdomen.
Répartition : espèce euro-sibérienne typique, ouest et nord de l’Europe jusqu’à l’Oural. En France, quelques belles populations au Nord-Est. Habitat : eaux stagnantes eutrophes à oligotrophes de basse altitude et souvent en zone forestière. Végétation flottante importante. Moins sensibles à la prédation par le poisson. Intérêt patrimonial : espèce très rare et localisée
Échantillonnage : exuvies sur les chaussées d’étangs, contrôle des ♂ en territoire à distance Menaces : curage et pollution des étangs, faucardage des hydrophytes flottants, remplacement des Nymphéa par des Nénuphars jaunes. Gestion forestière : préserver les étangs ainsi que leur végétation aquatique
Leucorrhinia pectoralis (Charpentier, 1825) La Leucorrhine à gros thorax protection nationale et annexes II et IV de la Directive Habitats Identification : tache jaune vif sur S 7 qui permet d’identifier les ♂ et la plupart des ♀ à distance. Hameçon des ♂ et lame vulvaire de ♀ pour confirmer.
Répartition : ouest et nord de l’Europe jusqu’en Sibérie occidentale et en Asie Mineure. En nette régression, quelques populations importantes dans le centre et l’est de la France. Habitat : eaux stagnantes pauvres en poissons ou possédant des zones « refuges » (tourbières à sphaignes, étangs à larges ceintures d’hélophytes, zones herbeuses des grands lacs…) en général en dessous de 1000 m (localement 2000 dans les Pyrénées) Intérêt patrimonial : représentatives de milieux en voie de disparition (naturelle ou pas)
Échantillonnage : observation des imagos en activité reproductrice par beau temps après 2 ou 3 jours ensoleillés (espèce très dépendante des conditions météo) Menaces : comblement et altération de ses milieux de vie, empoissonnement Gestion forestière : en tourbière, recreuser des fosses de détourbage. Limiter la pression piscicole.
Des sites à suivre : L’Opie www. insectes. org L’Opie-benthos www. invfmr. org La SFO www. libellules. org Illustrations et cartes © SFO, R. Lewington et British Wildlife Publishing
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