INFECTIONS CUTANEES Cours IFSI 2014 Sophie Mahy Dpartement






































































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INFECTIONS CUTANEES Cours IFSI 2014 Sophie Mahy Département d’Infectiologie CHU de Dijon

Plan • Peau et lésions cutanées • Impétigo • Erysipèle • Dermo-hypodermite et fasciite nécrosantes • Intertrigo • Gale

Peau et lésions cutanées

Peau • barrière protectrice • colonisée par une flore bactérienne non pathogène Infections cutanées fréquentes et d’étiologies variées – bactériennes – fongiques – parasitaires – virales cours non exhaustif

Sémiologie dermatologique • Erythème : lésion rouge disparaissant à la vitropression • Purpura : lésion rouge ne disparaissant pas à la vitropression, +/- infiltrée • Inflammation : – Rougeur – Chaleur – Douleur – Œdème

Macule: petite tache < 1 cm, sans aucun relief Papule: petite tache en relief < 1 cm Plaque: tache en relief de 1 cm à plusieurs cm

Vésicule: soulèvement limité épidermique contenant un liquide clair (1 -2 mm de diamètre) Bulle: soulèvement épidermique contenant un liquide clair (1 -2 cm de diamètre minimum) Pustule: petite tache en relief contenant du pus(liquide trouble)

Croûte: élément correspondant à la coagulation d ’un exsudat (pus, sang, sérosité) Erosion: plaie superficielle, limitée à l ’épiderme

Infections cutanées bactériennes • Effraction de la barrière cutanée • Pénétration, multiplication et diffusion du germe infection locale infection loco-régionale : ostéarthrite infection disséminée : septicémie, endocardite, ostéite … • Action des toxines bactériennes • Fd. R: – malnutrition, OH, diabète, déficit immunitaire – hygiène • Diagnostic clinique

Impétigo

Impétigo : généralités • Atteinte de l’épiderme • Fréquent, enfant +++ • Staphylocoque doré streptocoque pyogenes (= strepto A) • Contagieux, auto-infestations • Impétiginisation : évolution en impétigo d’une dermatose préexistante (souvent prurigineuse)

Impétigo

Diagnostic clinique 1. 2. 3. 4. • • • Vésico-bulles sur peau inflammatoire Érosion suintante Lésion croûteuse à extension centrifuge, jaunâtre (= croûtes mélicériques) Regroupement de plusieurs lésions en placard polycycliques à contours circinés Localisation variables Souvent péri-orificiel (bouche) chez l’enfant Pas de signes généraux


Traitement • Hygiène +++ – Ongles coupés court – Éviter la macération (couches…) • Traitement local ++ – Application pluri-quotidienne d’antiseptique – +/- ATB en topique : mupirocine, acide fusidique – Pas de corticoïdes locaux • Antibiothérapie générale : peu d’indication, sauf lésions très étendues (péni M, amoxicilline + acide clavulanique, C 1 G, C 2 G, pristinamycine) • Éviction scolaire ou de la crèche

Érysipèle

Érysipèle : généralités = dermohypodermite bactérienne aiguë non nécrosante • Streptocoque pyogenes ß (= strepto A) • Terrain – Adulte > 40 ans – Surpoids – Diabète – Insuffisance veineuse, lympoedème chronique • Localisation : – membres inférieurs +++ – Visage, membre supérieur : rare

Dermohypodermite bactérienne aigüe

Diagnostic clinique • Début brutal • Signes généraux – Fièvre 39 -40°C – frissons • Signes locaux – Placard inflammatoire = érythémateux, oedémateux, douloureux, chaud Délimiter les contours (évolution) – Absence d’écoulement purulent – Adénopathies satellites +/- lymphangite • Recher la porte d’entrée cutanée +++ : plaie traumatique, ulcère, intertrigo



Signes biologiques • Hyperleucocyose à PNN • Augmentation de la CRP Sd inflammatoire biologique • Hémocultures rarement positives

Traitement • Repos +++ • Jambes surélevées • ATB générale – ß lactamines : amoxicilline, péni G – pristinamycine • Antalgiques • Contre-indication : AINS, corticoïdes • Traitement de la porte d’entrée • Traitement des facteurs favorisants – Equilibre du diabète – Bas de contention si insuffisance veineuse

Complications • • Dermohypodermite bactérienne nécrosante Fasciite nécrosante Abcédation Récidive

Dermohypodermite nécrosante Fasciite nécrosante

DHD / fasciite nécrosante : généralités • Streptocoque pyogenes ( = strepto A) ++ Autres germes en fonction de la localisation • Infection rare mais grave +++ – Décès 30% – Séquelles fonctionnelles majeures • Terrain – > 50 ans – Diabète ++, immunodépression, hémopathie, cancer… – Toxicomanie – Alcoolisme – Prise d’AINS

Nécrose limité à l’hypoderme = DHD nécrosante Nécrose atteignant le fasciia = fasciite nécrosante Fasciite nécrosante peau fasciia muscle

Diagnostic clinique • Idem dermo-hypodermite bactérienne non nécrosante Mais douleurs très intenses • + sepsis sévère : – tachycardie, polypnée, hypotension – Agitation, confusion – Défaillance d’organes… • + nécrose ( = zones indolores) +/- bulles, phlyctènes



Signes biologiques et prélèvements bactériologiques • Biologie – Sd inflammatoire: HLPNN, augmentation de la CRP – Défaillance viscérale : insuffisance rénale, CIVD… – Augmentation des CPK si atteinte musculaire • Prélèvements bactériologiques – Hémocultures – Ponction des bulles – Prélèvements per-opératoires

Traitement • URGENCE ! • Urgence CHIRURGICALE chirurgie délabrante • Urgence médicale – Antibiothérapie adaptée à la localisation – Traitement des défaillances d’organes • +/- hospitalisation en réanimation


« Jambe rouge aigue fébrile » : érysipèle ou DHD / fasciite nécrosante ? • Si pas de nécrose évidente initialement : suivre l’évolution +++ • – – – Attention si : Extension de la lésion (délimiter les contours ++) Douleur croissante Œdème induré diffus Caractère purpurique et/ou bulleux Hypoesthésie Aspect livedoïde

Infections cutanées fongiques

Intertrigo

Intertrigo : généralités • Infection cutanée fongique • Dermatophytes > Candida • Dermatose inflammatoire des plis = zones de macération – Grands plis : axillaires, sous-mammaires, inguinaux, interfessier – Petits plis : interdigitaux, interorteils • Facteurs favorisants – obésité – diabète – mauvaise hygiène – macération

Diagnostic clinique • Plaque érythémateuse – Débute au fond du pli puis s’étend de façon centrifuge – Prurigineuse – allongée dans le sens du pli • Intertrigo des grands plis (dermatophytes, Candida) – Plaque érythémateuse suintante – Bordure nette, inflammatoire, érythémato-vésiculeuse


Intertrigo inter-orteil (dermatophytes): • érosion linéaire • bordée de squames décollées • +/- onyxis • porte d’entrée d’une surinfection bactérienne (= érysipèle)

Traitement • Antifongique local – Imidazolés en poudre ou pommade – Application 2/jour – Long = 1 à 3 semaines • Traitement d’un onyxis associé – Local +/- général (si atteinte matricielle) – > 6 mois • Hygiène = éviter la macération

TEIGNES • • • Cuir chevelu Enfant en collectivité, venant zone tropicale Peut être d’origine animale Teignes tondantes (alopécie) Teignes suppurées Tt systémique

Infections cutanées parasitaires

Gale

Gale : généralités • Ectoparasitose : Sarcoptes scabiei hominis • Endémie mondiale • Homme = seul réservoir • Transmission inter-humaine – contact cutané direct – Linges, literie, vêtements survie dans l’environnement 2 -4 jours • Facteurs favorisants – promiscuité : milieu familiale, crèche, maison de retraite – manque d’hygiène

Salive du sarcopte femelle réaction urticarienne prurit

Diagnostic clinique • Durée d’incubation = 3 semaines • Prurit +++ – Début progressif, intensité variable – Recrudescence nocturne • Lésions cutanées – Sillons = fins trajets sinueux 5 -15 mm – Vésicules perlées (faces internes doigts) – Nodules scabieux = papules, nodules – Lésions de grattage associées • Risque de surinfection bactérienne

– – – Espaces interdigitaux Faces antérieures des poignets + avant-bras Plis des coudes, aisselles Ceinture Organes génitaux, face interne des cuisses – Respect du visage et du dos


Diagnostic • Clinique ++ • Dermatoscopie • Confirmation par recherche du parasite – Grattage d’un sillon – Effondrement d’une vésicule perlée Microscope : adultes, œufs, larves

Traitement topique Benzoate de benzyle Ascabiol® • +/- répéter à 2 ou 7 jours • Protection du visage • Laisser en contact pendant 24 h puis savonnage + douche Espadepallethrine Sprégal® • Protection – Yeux – Voies respiratoires • CI : asthme • Laisser en contact pendant 12 h puis savonnage + douche

Traitement (suite) • Traitement orale : ivermectine en PU – Inactif sur les œufs à renouveler à 7 jours – +/- traitement local • Traiter tous les membres de la famille ou de la collectivités en même temps • Traiter vêtements, linge, literie – Machine à laver à 60°c – Congélateur 24 h – Dans un sac fermé pendant 1 semaine – Apar® + sac fermé 24 h • Éviction scolaire • Déclaration et enquête épidémiologique dans les collectivités

Infections cutanées virales

HERPES • • Oral HSV 1 Génital HSV 2 Homme seul réservoir Possibles réactivations (soleil, stress, grossesse, infection…) • Incubation lors primo-infection: 2 -12 jours

HSV 1 • Primo-infection: – – – Enfance Asymptomatique (70%) ou gingivo-stomatite Odynophagie +++ Alimentation difficile voire impossible Ulcérations buccales diffuses pouvant déborder sur lèvres ou menton – Surinfection bactérienne possible – Guérison spontanée 11 j-3 semaines • Récurrences – Classique bouton de fièvre • Kératite herpétique – Évaluation ophtalmo


HSV 2 • IST • Primo-infection – Incubation 2 -7 j – Bruyante, multiples vésicules sur fond érythémateux, évoluant vers ulcérations – Gland, pénis, vulve, périnée, fesses, col utérus, vagin – Parfois accompagné de signes généraux • Récurrences génitales – – Moindre intensité Prodromes (brûlure, prurit, paresthésie, …) Vésicules en bouquet s’ulcérant 6 -7 j

traitement • Curatif des primo-infections: – Valaciclovir 500 mgx 2/j pdt 10 j – Aciclovir 5 mg/kg/8 h iv si po impossible +/hydratation • Récurrences pas systématique – Valaciclovir 500 mgx 2/j 5 jours – Traitement prophylactique possible si récurrences fréquentes – Dans tous les cas penser prévention: préservatif…

Maladies éruptives de l’enfant

Sémiologie dermatologique • Erythème : lésion rouge disparaissant à la vitropression • Exanthème : lésions érythémateuses diffuses cutanées – Morbiliforme : macules/papules érythémateuses lenticulaires +/– confluentes en plaques irrégulières avec intervalles de peau saine, non prurigineuses – Scarlatiniforme : vastes placards rouges vifs confluents sans intervalle de peau saine, aspect granité, cuisants, desquamation – Rubéoliforme : discrètes macules roses pâles de petites taille commençant au visage – Roséoliforme : macules roses pâles non confluentes • Enanthème : lésions érythémateuses des muqueuses

ROUGEOLE

• • Maladie à prévention vaccinale Très contagieuse Éruption 14 jours après contage Complications bactériennes et neurologiques parfois fatales

MEGALERYTHEME EPIDEMIQUE 5ème maladie

• • Épidémies scolaires Éruption débutant u visage puis descendante Arthrite Complications chez le patient immunodéprimé et la femme enceinte

SCARALATINE

• Angine à streptocoque avec exanthème et énanthème • Éruption évoluant vers la desquamation • TT antibiotique (péni A)

RUBEOLE

• • • Infection virale à prévention vaccinale Éruption morbilliforme Arthrite , arthralgies, thrombopénie Complications neurologiques Rubéole congénitale

VARICELLE • • • Infection virale secondaire à VZV Incubation 2 sem Éruption maculeuse puis vésiculeuse Vésicules évoluant vers croûtes Complication cutanée (surinfections), pneumonie, neurologiques Varicelle congénitale Très sévère chez l’immunodéprimé Tt formes graves ou à risque de complication Vaccin?

Messages généraux de prévention • Attention hygiène des mains+++ • Penser aux isolements+++ • Prévention des IST: port du préservatif, dépistage • Vaccination : – avez-vous bien reçu 2 injections pour ROR? ? ? Prévention des cas nosocomiaux et de l’adulte – Avez-vous fait la varicelle? Si non faire une sérologie et vaccination le cas échéant