Hygine de la monte et bonnes pratiques sanitaires
Hygiène de la monte et bonnes pratiques sanitaires Spécificités équines … Organismes incriminés Moyens de lutte Hygiène de la monte et bonnes pratiques d’élevage Estelle PROVOST IA 2014
Les chevaux : une espèce en mouvement perpétuel ! 1. A la différence des autres espèces de rente, souvent moins de chevaux par élevage mais pas d’unité de lieu : 2. Beaucoup de déplacements 1. Élevage / entraînement 2. Concours et courses Stress-baisse potentielle d’immunité Rassemblements d’animaux d’origines géographiques et de statuts sanitaires divers Microbismes variés
Centre de reproduction : Des activités souvent diversifiées 1. Plusieurs activités ont souvent lieu sur le « site » 1. Élevage personnel 2. Prestation poulinage 3. Entraînement et courses/concours (y compris les étalons) 4. Centre équestre… 2. Les juments peuvent venir sur le lieu de vie de l’étalon, souvent avec de jeunes poulains ( particulièrement vulnérables ) 3. EST CE UN BON CHOIX ?
Les organismes incriminés Virus Bactéries Protistes Champignons (Prions)
VIRUS : tous pathogènes 1. Détruisent les cellules 1. Se multiplient à l’intérieur d’une C vivante : parasites qu’ils infectent ou les obligatoires transforment en cellules 2. Ne remplit qu’une fonction : la cancéreuses : vaccination reproduction 3. Transformation facile par pour prévenir mutation : adaptation rapide 2. Peuvent rester dormants 4. Taille < à 0. 1 micron : visibles jusqu’à conditions favorables au microscope électronique 5. Ex : rage, grippe, rhino 3. Traitement difficile : pneumonie, artérite virale, anémie protégé dans cellule hôte infectieuse… 4. Fragiles dans le milieu extérieur : hygiène
BACTERIES : rarement pathogènes Taille > 1 micron : visible au microscope optique Multiplication rapide (une division toutes les 20 min : 1 bactérie donne 17 millions en 8 h Nombre toujours très élevé (millions ou milliards par g) Classées selon leur forme Populations en équilibre biologique : à ne pas rompre On trouve des bactéries dans tous types de milieux, même dans des conditions extrêmes
BACTERIES : rarement pathogènes (2) Les bactéries peuvent être : Saprophytes /commensales : sur matière morte et sur vivant (flores) : limitent la prolifération des bactéries nocives (attention antibio) Pathogènes : souvent fabrication de toxines perturbant le fonctionnement de l’organisme ex : diphtérie, tétanos, MCE, gourme Développement des bactéries (>50 ° thermophiles) 37° C optimal 20°-42° gradient possible En général, le froid stoppe la multiplication des bactéries UV nocifs
CHAMPIGNONS : rarement pathogènes Plante inférieure sans chlorophylle Taille > 10 microns Reproduction par spores très résistantes Cellules avec noyau et plusieurs chromosomes Ex : teigne
PROTOZOAIRES : rarement pathogènes Animal inférieur (amibes, paramécies…) Cellules avec noyau et plusieurs chromosomes Organes locomoteurs Développement selon cycle complexe dans plusieurs hôtes Ex : piroplasmose, dourine Protozoaires et algues unicellulaires forment le zooplancton et phytoplancton, nourriture des organismes vivant en milieu aquatique D’autre proto vivent en symbiose dans appareils digestifs
Taille respective Règne végétal Tous pathogènes Virus Parfois pathogènes Règne animal Pas de chlorophylle bactéries 0, 5 1 micron Champignons, protozoaires 10 microns Ne se déplacent pas Se déplacent
Règles d’hygiène dans un centre de reproduction 1. Empêcher la transmission de germes pathogènes entre reproducteurs • • Lors de la saillie, de l’IA, par contact, suspectée (nez du souffleur) 2. Diminuer les pressions microbiennes sur les muqueuses génitales 3. Rendre des animaux en bonne santé à vos clients !
Conséquences d’un problème sanitaire 1. Santé des animaux (les vôtres, ceux de vos clients) 2. Baisse des performances zootechniques (fertilité entre autres…) 3. Perte de rentabilité économique (arrêt d’activité, frais vétérinaires et soins) 4. Image délétère 5. NB : Agrément DDPP : uniquement sur aspects sanitaires
Sources de contamination Les locaux et parcelles Lieux de stationnement des équidés Laboratoire + lieu de collecte Le matériel Le personnel Les animaux
Conception des installations et des locaux Micro-organismes transportés par air, poussière, squames en suspension, vapeur d’eau… 1. Conception et fonctionnement des installations Zones d’accès et de passage Poussière (salle de monte) Boxes (conception, entretien) Matériels et matériaux utilisés dans le labo 1. Poignées de portes et robinets 2. inox, verre vs bois 3. Plans de travail non carrelés
Moyens de lutte 1. Hygiène des installations, des locaux et du matériel 1. Conception - fonctionnement-organisation du travail 2. Gestion des populations d’animaux présents et circulants 3. Nettoyage – Désinfection-Stérilisation 4. Lutte contre les vecteurs (insectes, rongeurs) Mise en place d’une traçabilité : mode et fréquence de désinfection des locaux Hygiène du vivant Manipulateur Animaux (prophylaxie, hygiène de la monte) Les antibiotiques
Structures et organisation 1. Séparer 1. Les animaux par catégorie 1. étalons/juments/poulains 2. Chevaux de la structure/chevaux extérieurs intérêts des sous-unités bien distinctes 2. Les circuits/zones de passage : limiter/empêcher les croisements d’animaux de statut sanitaire différent (sanitaire et sécurité) 2. Gérer un ordre de soins (ou affecter le personnel) 1. Du « plus fragile » au « moins fragile » 1. Juments pleines -> jeunes poulains puis-> étalons 2. Élevage et compétition : vigilance
Évaluation d’entrée des animaux… et quarantaine 1. Contrôler l’état de santé des animaux à l’entrée dans votre exploitation 1. Noter vos remarques (état corporel, blessure…) 2. Prévoir un ou des boxes permettant d’isoler un animal entrant, douteux ou malade (obligatoire en centre de collecte) 1. À désinfecter entre chaque passage 3. Affecter un vêtement spécifique pour soins sur animal potentiellement contagieux
Hygiène des animaux : Prophylaxie 1. Entretien et propreté des logements 2. Animaux brossés et secs 3. Prophylaxie 1. Pieds entretenus 2. Alimentation et exercice adaptés 3. Vermifugations régulières, 4. Vaccinations à jour 5. Dents Ne pas mélanger des animaux de statut sanitaire différent… (contrat de pension)
Hygiène des locaux Plan de désinfection Inventaire des surfaces à entretenir Évaluation de la contamination et du risque sanitaire Moyens mis en œuvre (produit, technique…) Fréquence de nettoyage/désinfection Évaluation de la qualité du traitement Document écrit à fournir à la DDPP
Quelques définitions : Désinfectant : anti-infectieux utilisables sur des objets inanimés eau de javel crésyl formol … après décontamination avec un Détergent
Quelques définitions Antiseptiques : anti-infectieux utilisables sur du tissu vivant (peau, muqueuse) : Réduisent temporairement le nombre de micro-organismes Alcool eau oxygéné Attention : Bcp désinfectants/antiseptiques sont inactifs si présence matière organique
Quelques définitions : 1. Certains désinfectants à l’état pur deviennent antiseptiques à l’état dilué : 1. Chlorexidine pure diluée 1‰ 2. Eau de javel eau de Dakin 3. Vétédine 10 % pure diluée à 10 ml/l Certaines préparations associent un Détergent facilitant l’action du désinfectant 1. Vétédine savon Choix et dosage du produit en fonction de la surface à traiter
Quelques définitions : Antibiotique : substances Produites par certains micro-organismes Toxiques pour d’autres micro-organismes. Peu toxiques pour les organismes vivants. • Pénicilline, • gentamicine
Nettoyagedésinfection L’efficacité est liée à 4 facteurs Action mécanique Action chimique Température selon le détergent utilisé Temps d’action (action non instantanée) Et pour les silos et certains locaux d’élevage : Fumigations (après nettoyage mécanique)
Hygiène des locaux d’hébergement des animaux 1. Prévoir un vide sanitaire et un nettoyage à fond des structures d’accueil (box/stabulations) 1. à chaque fois : 1. boxes chevaux de passage 2. boxes de poulinage (vidange et nettoyage rigoureux) Désinfectant à large spectre d’action au moins une fois par an : • Vidange totale • Nettoyage haute pression + désinfection
Hygiène des locaux : salle de monte / salle de mise en place Matériel ou surface Type de surface Propreté à atteindre Fréquence Technique de nettoyage Produit utilisé sol Béton, bitume, tapis caoutchouc Pas de tache apparente Après chaque collecte Après chaque séance Mensuel Ramassage crottins Jet haute pression Aucun Fongicide, bactéricide, virucide, insecticide sol Sable idem Après chaque collecte Mensuel Ramassage crottins Changement du sable mur béton idem Après chaque collecte Trimestriel Jet haute pression Aucun F/B/V/I mannequin Galvanisé Simili cuir idem Après chaque collecte Jet haute pression Lavage manuel F/B/V/I barre galvanisé idem Après chaque utilisation Chaque semaine Jet haute pression Lavage manuel Aucun F/B/V/I
Hygiène des locaux : vaginerie / laboratoire Matériel ou surface Type de surface Propreté à atteindre Fréquence Technique de nettoyage Produit utilisé sol lisse Pas de tache apparente quotidien Lavage manuel F/B/V Plans de travail Évier Surfaces lisses Inox idem Quotidien Hebdomadaire Lavage manuel en déplaçant tout F/B/V le matériel mur Peinture lavable idem Trimestriel Lavage manuel F/B/V vitres verre idem mensuel Lavage manuel F/B/V Gros matériel inox idem Hebdomadaire Trimestriel Lavage manuel en déplaçant le F/B/V matériel Petit matériel Microscope Spectro… idem Hebdomadaire Essuyage humide, nettoyage à l’alcool (papier de qualité optique)
Stérilisation : destruction de la totalité des germes 1. Chaleur (étuve ou eau bouillante) 1. chaleur sèche 1 h à 180°C pour matériel IA 2. Eau bouillante pas satisfaisant 3. 20 min dans cocotte min ou autoclave à 120°C 2. Gaz germicide 1. Oxyde d’éthylène : Diffuse au travers de certains emballages (gants, cathéters, seringues…) 2. Formol (pastille dans enceinte fermée : très toxique)
L’eau du robinet n’est pas pure : elle contient : 1. Particules en suspension : sable, débris, poussières 2. Solides ou gaz dissous 1. non ionisés (molécules organiques, oxygène) 2. forme ionisée (ions Ca, Mg, bicarbonate…) : le tartre : un abri pour les micro-organismes 3. Micro-organismes : bactéries, amibes, virus 4. Pyrogènes (endotoxines issues dégradation microbienne)
Le tartre = calcaire Ca. Co 3 1. Se forme en milieu basique, à température élevée Se dissous en milieu acide, à basse température Eau dure (>80 mg/l Ca+Mg) Eau douce (<20 mg/) Rincer le matériel à l’eau déminéralisée !
Application : hygiène de la verrerie 1. Mettre à tremper après utilisation dans l’eau tiède 2. Laver et brosser à l’eau chaude savonneuse 3. rincer abondamment (détergent spermicide) 4. Un rinçage à l’eau déminéralisée (élimine le tartre) en cas de trace résiduelle, mettre à tremper dans 1 l de vinaigre pour 2 l d’eau pendant 2 heures 5. Égoutter sur papier absorbant 6. Stocker à l’abri de la poussière
Stérilisation de la verrerie 1 fois par semaine Dans une étuve… ou un four 180 ° C pendant au moins une heure (penser à la phase de montée de T°) Mettre de l’aluminium sur la vaisselle Pas de vaisselle mouillée dans une étuve
Lutte contre les vecteurs : Désinsectisation • transmission de maladies • Une mouche = 1 million de bactéries • Une femelle = 400 petits en 12 jours Abaisser le taux d’humidité Réduire les zones humides Utiliser insecticides et larvicides Localisation de la fumière /aux installations
Lutte contre les vecteurs : Dératisation 1. Consommation et souillure de nourriture 2. Vecteur de maladies (leptospirose) 3. Un couple de rats = 4. 5 à 6 portées /an X 6 à 12 petits Hangars, graineterie, et… laboratoire aussi ! Appâts empoisonnés (anticoagulants) Chats, chiens Appeler un professionnel Dératiser jusqu’au dernier animal !
Hygiène du vivant : Mécanismes de défense de l’organisme Peau et muqueuses Flore Sécrétions bactéricides : sueur, suc gastrique, urine, sécrétions vaginales Mécanismes rejetant les micro-org : toux … Défenses non spécifiques précoces (inflammation) Défenses spécifiques (humorale et cellulaire)
Hygiène des mains Eau courante Savonner avec un produit « doux » Brosser les ongles (qui sont courts) Séchage au papier à usage unique Fermer le robinet avec papier ou coude Bactériologique-ment propres : Les passer à l’alcool et laisser sécher par évaporation Mettre des gants à usage unique Mains stériles : Gants stériles
Hygiène des animaux Entretenir les surfaces et installations Image de marque Limiter risque d’accident Attention : plus le nombre/la densité d’animaux sont importants plus le risque sanitaire augmente : gérer en conséquence – Accident, parasitisme, épidémies
Et en matière de reproduction ? Pas de germes supplémentaires à ceux existant dans le sperme 1. Verge propre mais : 1. intégrité de la muqueuse 2. flore bactérienne saprophyte 2. Support ou matériel en contact direct 1. à usage unique 2. stérilisé 3. réservé à un seul animal 3. Bonnes pratiques 1. Limiter les pressions microbiennes sur la muqueuse utérine
Microbisme de l’étalon Verge Germes principalement d’origine fécale Flore saprophyte Porteur sain Infection appareil génital interne rare Sperme De 100 000 à 1. 5 millions de germes/ml Variable selon étalon Germes variés Impact du type de litière et de son entretien
Hygiène de l’étalon Matériel à usage unique ou personnalisé Lavage à l’eau « du propre vers le sale » séchage
Lavage de verge : le « mieux » est l’ennemi du « bien »
Microbisme de la jument Clitoris et vulve très contaminés Barrières : vulve, col Contamination lors de: Saillie et manipulations gynéco Mise-bas Pression interne inférieure au milieu extérieur 1. Défenses immunitaires de l’utérus 1. Efficacité chaleur/ hors chaleur 2. Inflammation de l’endomètre et retour à la stérilité : 1. 24 h après saillie 2. 6 -10 j après mise-bas 3. Sinon : endométrite 4. Défenses diminuant : 1. Au fur et à mesure des pressions répétées 2. Avec l’âge
Contamination de l’utérus Cornes utérines Oviducte Absence de germes Flore microbienne assez abondante Flore microbienne très abondante 1ère barrière mécanique Pavillon Ovaire gauche Artères: ovarienne utérine Ovaire droit Corps utérin Ligament large Col Vessie 2ème barrière mécanique Vagin Replis de l'hymen Méat urinaire Vestibule Vulve Clitoris
Hygiène de la jument Envelopper la queue de la jument Utiliser du matériel à usage unique 3 lavages à la vétédine savon « du propre vers le sale » + 3 rinçages Séchage soigneux IA avec matériel stérile
Hygiène de la jument Agents pathogènes Taylorella équigénitalis Klebsiella pneumonae Pathogènes opportunistes (type 1, 2, 5) Streptococcus zooépidémicus Contaminants Eschérichia coli Klebsiella pneumonae Tous les autres germes Pseudomonas aeruginosa s’installent uniquement dans S’installent dans tous types d’utérus même S’installent dans l’utérus les utérus immunodéficients résistants de qualité intermédiaire (autres types)
IA 1. La jument porteuse d’un germe pathogène ne le transmet pas à l’étalon. Contrôler la population des étalons (+ réduite) 2. Les antibiotiques mis dans les doses d’IA ne permettent que d’empêcher la prolifération bactérienne : les doses IAF et IAC contaminées le restent. 3. En IA, la contamination utérine est inférieure à celle de la saillie (dose fractionnée) mais 4. En IA, toute la dose est mise dans l’utérus. A la saillie, seuls les 1 ers jets (moins, voire pas contaminés) y entrent
Signes d’infection jument Non fécondation Retour en chaleurs précoce 10 -12 jours Présence du germe pathogène lors d’un prélèvement intra-utérin (sur chaleur) Parfois signes cliniques avec écoulements vulvaires En cas de doute sur un étalon : calculer sa fertilité par chaleur
Enfin…pensez au tri… Notre activité génère beaucoup de déchets… plus ou moins recyclables… mais avec un peu d’efforts, on peut faire du : Tri sélectif « classique » (papiers, cartons, verre, plastiques) à placer dans les containers adaptés
Et pour les DASRI ? Déchets d’activité de soins à risque infectieux Tri spécifique (coupants tranchants, produits pharmaceutiques) : se rapprocher professions de santé • Vétérinaires • Pharmacies • Hôpitaux Quelques régions s’en préoccupent (SITCOM Argentan)
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