FRANAIS Lyce professionnel Ressources Baccalaurat professionnel crire Mai
FRANÇAIS Lycée professionnel Ressources Baccalauréat professionnel Écrire Mai 2009; eduscol. education. fr/prog Christelle Pasquier 1
Introduction L’écriture s’apprend mais les élèves n’en n’ont pas toujours conscience… En inscrivant à égalité d’importance la lecture et l’écriture dans les compétences à développer au long des trois années préparant au baccalauréat professionnel, les programmes envisagent trois modalités : - La maîtrise d’un outil essentiel dans tout cursus de formation - La préparation aux épreuves de certification Ces épreuves reposent en grande partie sur la lecture de documents écrits et la production d’écrits à visée explicative et argumentative. - Les écritures visant la réutilisation de procédés d’écriture étudiés dans un texte littéraire Christelle Pasquier 2
L’écriture, ça s’apprend… • Ecrire, C'est produire un discours cohérent qui réponde à des contraintes formelles spécifiques liées à une situation de communication dont les enjeux sont bien identifiés. • Enseigner l'écriture, ce n'est donc pas seulement étudier la langue, c'est avant tout l'aider à produire, dans le cadre d'un projet, des écrits variés. • Le « maître d'écriture » fournit les outils, les méthodes, les démarches qui permettent aux élèves, en toute autonomie : - de produire tous les discours attendus par l'institution scolaire et exigés dans la vie professionnelle et sociale - d'améliorer leurs propres productions - d'identifier leurs réussites - de remédier à leurs erreurs. Christelle Pasquier 3
Ecrire, oui mais quoi? • • • l'élève de baccalauréat professionnel est plus fréquemment amené à justifier un point de vue, à argumenter une opinion. - Des productions d'écrits fonctionnels, que l'on pourrait regrouper dans la catégorie des discours d'entreprise (lettres, circulaires, notes de service, rapports d'intervention, fiches de synthèse, tracts, etc. ) - Des productions d'écrits scolaires dont les enjeux sont essentiellement culturels et institutionnels (commentaire littéraire, essai argumenté, compte rendu de lecture. . . ) que l'élève écrit pour se faire évaluer - Des productions de textes libres qui ne sont pas obligatoirement évaluées et qui permettent aux «jeunes adultes » de s'exprimer en toute liberté sur un sujet ou un problème qui les concerne. - Des écritures créatives Christelle Pasquier 4
Ecrire oui, mais comment? • Pour le professeur, aider les élèves à mieux écrire, c'est travailler à la fois sur l'écrit attendu et sur les opérations à mettre en œuvre pour le réaliser. (analyser les caractéristiques formelles de l'écrit attendu pour élaborer les critères de réussite de la tâche. ) • Progressivement, les élèves prennent conscience du processus d'écriture. Cela peut être facilité, par exemple, par l'analyse de brouillons d'écrivains comparés ensuite à leurs propres brouillons. • Ce double apprentissage, sur le texte à écrire - l'élève sait ce qu'il doit produire - et sur le processus - l'élève sait ce qu'il doit faire pour réussir - vise à le rendre capable de pratiquer en toute autonomie la diversité de formes de discours. Christelle Pasquier 5
Ecrire oui, mais en projet • On n'écrit pas, on n'apprend pas à écrire sans projet. L'objectif prioritaire pour l'enseignant est donc de susciter le besoin d'écrire. • Le projet correspond à la production individuelle ou collective d'un discours à destination scolaire ou sociale, toujours finalisé et intégré dans la séquence globale d'enseignement. • Pour réaliser ces projets d'écriture, on construit en classe des outils à partir d'observations et d'analyses de textes. On peut ainsi confronter des textes d'élèves ou confronter un texte d'élève à un texte modèle. • la « boîte à outils » est en principe déjà bien remplie. Il s'agit davantage de réactiver l'utilisation d'outils acquis au cours des cycles précédents nouveaux. On peut ainsi faire réutiliser des fiches individuelles d'autocorrection pour la syntaxe ou l'orthographe, des fiches de critères de réussite pour la rédaction d'un type de texte ou d'un genre de discours, des fiches-méthode concernant telle ou telle composante de l'acte d'écrire • l'enseignant va donc de construire une véritable intervention pédagogique fondée sur une démarche d'évaluation formative. Christelle Pasquier 6
Des situations d’écriture variées • • On peut distinguer : - des moments de formulation, d'explicitation - des moments d'évaluation diagnostique - des phases d'analyse de supports variés (discours fonctionnels, littéraires), d'élaboration de critères, de constructions d'outils adaptés - des temps d'écriture individuelle et/ou collective à partir de situationsproblèmes (qui amènent les élèves à prendre conscience de leurs besoins) ou de situations de production (selon les objectifs visés et le moment de l'apprentissage) - des temps de révision, réécriture, remédiation individuelle ou en petits groupes. Faire lire pour mieux écrire, faire écrire pour mieux lire, les activités d'expression écrite sont toujours, quelque soit le projet pédagogique étroitement liées aux autres activités de la classe de français. La séquence d'enseignement est globale Christelle Pasquier 7
I. L’écriture de travail • L’écriture de travail, a un rôle capital dans l’organisation, l’élaboration de la pensée et la construction des connaissances. • Il est donc nécessaire la nécessité de faire écrire les élèves à chaque cours, de manière autonome et pas uniquement lors des situations d’évaluation • L’apprentissage et la maîtrise de l’écrit se construisent dans la durée : L’écriture doit donc être pratiquée régulièrement tout au long de la séquence. Christelle Pasquier 8
1. LES PRISES DE NOTES • Elles peuvent avoir lieu dans des situations d’apprentissage diverses : pendant le déroulement du cours, lors de la découverte d’un texte, en préparation à l’analyse et à la confrontation de documents, à l’occasion d’un travail documentaire • Elle est essentielle dans l’apprentissage de l’autonomie. • L’activité de l’élève lors de la prise de notes consiste à sélectionner des informations dans celles qui sont présentées, à les analyser rapidement et les organiser pour les mémoriser. Il s’approprie alors les connaissances. • Elle se pratique en cours mais doit être encouragée, en dehors du cours, lorsque l’élève est invité à des lectures autonomes ou lorsqu’il se documente. la constitution d’un journal de bord de lecture est également une piste intéressante Christelle Pasquier 9
2. Brouillons et réécritures • • Préparer son écrit, le relire comme s’il était la production de quelqu’un d’autre et le travailler afin de le transformer est essentiel dans l’apprentissage de l’écriture en baccalauréat professionnel. Réécrire permet de travailler la langue avec plus de précision, de réfléchir sur le sens des mots, d’acquérir un vocabulaire nuancé et plus riche. Le professeur entraîne donc l’élève, non pas simplement à corriger les fautes soulignées dans ses écrits, mais à rendre son texte plus lisible et à exprimer sa pensée plus finement, à enrichir son texte ( écriture par étape préconisée en écriture longue) Les textes peuvent aussi peuvent être proposés à la classe et retravaillés collectivement. Christelle Pasquier 10
LES TICE • Les TICE sont des outils essentiels dans toutes les situations de réécriture, car ils facilitent la mise à distance de son propre texte. Grâce au traitement de texte, il est possible de revenir facilement sur ce qui a déjà été écrit, d’ajouter, supprimer, déplacer, remplacer et éventuellement de mettre en réserve des écrits intermédiaires. • Le traitement de textes n’est pas seulement un moyen de finalisation d’un écrit mais aussi un moyen d’apprentissage permettant de dynamiser la pratique de la réécriture. Christelle Pasquier 11
II. Les écritures explicatives et argumentatives • Les connaissances dans le cadre de l’argumentation doivent être consolidées et fortement enrichies pendant les trois années préparatoires au baccalauréat professionnel, à travers des productions argumentatives nombreuses et diverses. ( justification, réfutation, délibération) • Il s’agit également de les préparer à une poursuite d’étude en BTS ou ils devront organiser un écrit qui rende compte de différents textes et documents en élaborant une synthèse répondant à leur problématique puis rédiger un avis personnel sur une question portant sur un des thèmes du programme. Christelle Pasquier 12
1. La production de discours argumentatifs variés • Les élèves doivent prendre en compte le discours d’autrui et apprendre à prendre de la distance Activités d’écriture envisageables: Deux thèses opposées avec dialogue, récit ou portrait à visée argumentative, poursuite d’une argumentation d’auteur, lettre ouverte, courrier des lecteurs… Il convient donc de les amener à se poser des questions sur les textes lus et les textes à écrire: Qui sont les tenants de la première thèse et que disent-ils ? Que rétorquent les tenants de la thèse opposée ? -Dans quel ordre présenter les différentes thèses ? Commence-t-on par la plus éloignée ou la plus proche de la sienne ? Comment intégrer les divers discours dont on a pris connaissance ? Quels sont ceux auxquels on adhère et ceux que l’on veut réfuter ? Par quels outils de langue marquer la prise de distance afin de présenter ensuite sa propre position L’étude du texte polémique peut s’avérer intéressante pour travailler sur la valeur des arguments et la contre argumentation • l’élève totalement impliqué dans son propos, devra se mettre en situation de présenter un point de vue acceptable par le lecteur - En classe de seconde professionnelle, l’objet d’étude « Des goûts et des couleurs, discutons-en » peut le permettre. À partir d’une émotion, d’un ressenti : « j’aime » , « je n’aime pas » , on s’entraîne d’abord à justifier son opinion puis à enchaîner et organiser plusieurs arguments, enfin à prendre en compte ce que d’autres expriment et à construire un jugement plus élaboré à travers un échange d’opinions. Tenir compte du point de vue de l’autre, modifier son jugement en fonction des arguments adverses, est en effet central dans tout travail sur l’argumentation. Il convient, enfin, d’être attentif à ce que la question posée entraîne un débat qui ne soit pas trop éloigné des préoccupations des élèves. Christelle Pasquier 13
2. Comment organiser une progression dans les apprentissages ? • • Produire un discours argumentatif ou un écrit délibératif ne se résume nullement à une addition de savoir-faire acquis les uns après les autres puisqu’un élément essentiel est la cohérence de l’ensemble du travail. C’est pourquoi il est nécessaire que les élèves écrivent souvent. L’objet d’étude « L’homme face aux avancées scientifiques et techniques : enthousiasmes et interrogations » est tout à fait propre à permettre cette approche. En consultant un ensemble de textes de presse portant sur une avancée technique, il est possible de se construire une opinion cohérente tout en prenant en compte un certain nombre de discours sociaux, voire de points de vue de spécialistes. La lecture de textes fictionnels pourra contribuer également à l’élaboration d’un point de vue cohérent et à la prise en compte des divers éléments du débat Il est, bien entendu, nécessaire que le corpus soit accompagné d’une consigne de lecture afin de permettre de repérer l’information, de la hiérarchiser, d’en analyser la valeur. Christelle Pasquier 14
Modalités possibles • L’image peut être propice pour commencer le travail sur ce type de refus argumenté • l’étude d’une campagne publicitaire gouvernementale contre les accidents de la route, l’alcoolisme, le tabagisme etc. Dans ces affiches, l’image, souvent accompagnée d’un texte bref, réfute implicitement les arguments des interlocuteurs potentiels. • On peut ensuite travailler sur la plaidoirie d’un avocat défendant un accusé, le discours d’un homme politique s’opposant à une politique en cours, une prise de position journalistique opposée à la thèse généralement admise. Christelle Pasquier 15
III. Le résumé, la synthèse • • • En baccalauréat professionnel, on s’exerce à résumer des textes de nature explicative ou argumentative. Il s’agit de leur apprendre à reformuler un texte source en le synthétisant et en en reconstruisant l’enchaînement logique. Résumer suppose une lecture intégrale pour une parfaite compréhension du texte lu. On entraîne également l’élève à la synthèse d’un ensemble de textes ou documents, par exemple lors des activités de classe menées autour des objets d’étude. Il s’agit alors pour l’élève d’extraire la ou les idées essentielles de chaque élément du groupement afin de confronter différents points de vue ou hypothèses et ensuite de construire et pouvoir exprimer un point de vue argumenté. Christelle Pasquier 16
IV. Les écritures créatives • L’écriture d’invention s’appuie sur des textes littéraires. En ce sens, elle représente une manière différente d’aborder la littérature. • Par l’écriture d’invention l’enseignant n’évalue pas le pouvoir d’imagination de l’élève mais sa capacité à s’approprier ses lectures et à les transformer en compétences d’écriture. • C’est donc une écriture à contraintes Christelle Pasquier 17
Exemples • Le texte source peut être transposé : - en faisant varier le cadre temporel : une scène de rencontre dans un roman réaliste du XIXe siècle réécrite au XXIe (par exemple dans l’objet d’étude « Parcours de personnages » ), - en faisant varier le statut de l’énonciateur ou le point de vue : écrire une lettre dénonçant des conditions de vie ( « Identité et diversité » ), • - en modifiant le genre et/ou le registre : passer du dialogue romanesque au dialogue théâtral ( « La parole en spectacle) , Christelle Pasquier 18
Exemples, suite • Le texte source peut être transformé : • - par amplification : description d’un personnage seulement nommé ( « Parcours de personnages » ), • - par réduction : procéder à des coupes dans un texte pour créer un effet de suspens ( « Du côté de l’imaginaire » ), • - par transformation d’un avis très tranché en un avis plus nuancé ( « Des goûts et des couleurs, • discutons-en » ). Christelle Pasquier 19
Exemples, fin • • • Il peut s’agir d’écrire par imitation : - la reprise d’un élément du texte étudié : exprimer une révolte en utilisant les procédés de la persuasion ( « L’homme et son rapport au monde » ), l’apostrophe, la prise à partie du destinataire, l’accumulation, la gradation, la rhétorique de l’éloge, du plaidoyer, de la joute verbale ( « La parole en spectacle » ) ; - un genre : on peut faire rédiger la critique d’un tableau à partir d’un extrait des Salons de Baudelaire ( « Des goûts et des couleurs » ), rédiger un article de presse ( « Construction de l’information » ) ; - un registre : on fait écrire une description fantastique ( « Du côté de l’imaginaire » ), rédiger un réquisitoire ironique en s’inspirant d’un texte de Voltaire ( « Les philosophes des Lumières et le combat contre l’injustice » ). Pour favoriser l’expression personnelle, l’enseignant peut aussi proposer de partir d’un déclencheur créant une émotion, une réaction, un ressenti : support iconographique, séquence filmique, forme poétique, domaine du son, du spectacle vivant, du paysage … Il peut s’agir de plusieurs supports à confronter qui interpellent l’imagination. Christelle Pasquier 20
2. Écritures créatives et enjeux scolaires • L’un des buts de l’écriture d’invention est de contribuer à un travail approfondi pour la maîtrise de la langue et de l’expression. • Elle suscite la recherche, dans des textes littéraires sources, de moyens lexicaux et syntaxiques appropriés au projet du texte à produire. . • L’approche du vocabulaire trouve là des occasions de travail sur la précision et la richesse du sens des mots. • Le recours aux dictionnaires, tant pour l’examen de définitions que pour la synonymie et l’antonymie, doit devenir une pratique courante chez les élèves. Christelle Pasquier 21
3. Quand pratiquer les écritures créatives ? • Les écritures créatives sont pratiquées à tous les moments de la séquence, que ce soit lors d’une lecture d’œuvres intégrale, de l’étude d’un groupement de textes, de la réflexion sur un objet d’étude. Christelle Pasquier 22
V. L’évaluation • On peut envisager une évaluation en début de séquence. Elle a alors une fonction de diagnostic • L’ évaluation formative a pour but de renseigner le professeur et les élèves sur les progrès accomplis. ( normes linguistiques, appréciation du texte en fonction des discours demandés) • En fin de séquence, le professeur organise une évaluation sommative sur une activité qui fait la synthèse des acquis de la séquence. • • • Aider un élève à progresser, à devenir scripteur autonome, c'est donc : - lui signifier précisément sur quels critères ses productions sont évaluées (fiche de critères de réussite) - lui permettre de localiser seul ses erreurs, de rectifier son résultat et/ou sa démarche (fiche de critères de réalisation) - lui fournir les outils appropriés qui l'aident à résoudre ses problèmes d'écriture (fiches de typologie des erreurs d'orthographe et de syntaxe) - lui faire prendre conscience de ses progrès et de ce qu'il doit encore apprendre à faire pour réussir la tâche proposée. Christelle Pasquier 23
- Slides: 23