Formation prvention des troubles du comportement alimentaire chez
Formation : prévention des troubles du comportement alimentaire chez l’adolescent 1
« La Maison de la Nutrition met son expertise, centrée sur l’acte alimentaire, au service d’une approche globale et sur mesure. Notre objectif est de permettre à chacun d’exercer des choix éclairés, quant à l’alimentation : - sur ses comportements (pour les individus) - sur ses pratiques (pour les professionnels). » 2
Présentation de l’association par la présidente du regard du miroir 3
Constat • Attentes d’infirmières scolaires, d’enseignants, de conseillers d’éducation… • Actuellement niveau élevé de prévention sur «ce que je mange » mais peu sur « comment je mange » . • Le public adolescent est à risque de TCA (ex: anorexie mentale 75%-80% des personnes 15 -20 ans, des début dès 12 ans). Source Pr Daniel RIGAUD 4
Objectifs de la formation • Appréhender l’ensemble des éléments qui influencent notre comportement alimentaire • Comprendre les éléments qui impactent le comportement alimentaire de l’adolescent • Caractériser et repérer les TCA chez l’adolescent • Repérer les adolescents à risque de TCA • Orienter les adolescents atteints de TCA 5
Programme de la formation • Recueil des attentes • Tridimensionnalité de l’alimentation • Le comportement alimentaire de l’enfance à l’adolescence • Les troubles du comportement alimentaire (définitions, causes, conséquences, les signes d’alerte) • Conduites à tenir et orientations face aux TCA • Mesures de prévention des TCA • Mise en application par des études de cas 6
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Facteurs influençant nos « choix » alimentaire Partie 1 8
TRIDIMENSIONNALITE DE L’ALIMENTATION La dimension biologique (répondre à ses besoins nutritionnels) La dimension psychosensorielle et comportementale (se faire plaisir, manger dans le respect de ses signaux alimentaires et s’apaiser autrement qu’avec l’alimentation) La dimension socioenvironnementale (se réunir et partager des valeurs communes) 10
Manger c’est: Se nourrir Se réjouir Se réunir 11
Construction du comportement alimentaire de l’enfance à l’adolescence Partie 2 12
L’enfance 13
DÉFINITION DE LA NÉOPHOBIE ALIMENTAIRE NEO (=nouvelle) / PHOBIE (=peur) ALIMENTAIRE • Apparaît aux environs de 18 -24 mois et diminue après 6 ans • Expression très variable d’un enfant à l’autre
DÉTERMINANTS Le concept de néophobie alimentaire a une double signification: – Rejet par le mangeur humain de ce qui est nouveau ou inconnu – Etape clef dans le développement de chaque enfant (3/4 des enfants âgés entre 2 et 10 ans sont réticents à goûter des produit inconnus (Fischler, 1990)
CONSÉQUENCES DE LA NÉOPHOBIE (1) – Un aliment nouveau a plus de chance d’être consommé avant la période de néophobie • Entre 2 et 9 ans, les enfants « néophobes » mangent moins de fruits et légumes, en variété et en quantité
CONSÉQUENCES DE LA NÉOPHOBIE (2) • Malgré une tendance à la diminution de la néophobie alimentaire avec l’âge, les enfants les plus néophobes seront les adultes ayant l’alimentation la moins diversifiée (Nicklaus et al. , 2005) • Chez les parents, mélange d’agacement et de sentiment d’impuissance - renforcé par la médicalisation de l’alimentation à travers une vision comptable de celle-ci – pouvant conduire à des attitudes cohercitives risquant d’aggraver la situation
OPPORTUNITÉS POUR LIMITER LA NÉOPHOBIE • Favoriser la consommation de légumes en fin de grossesse • Encourager l’allaitement maternel • Varier l’alimentation lors de la phase de diversification • Faire découvrir les textures solides vers l’âge de 6 mois • Montrer l’exemple
L’Adolescence 20
NE PAS MANGER UN TYPE D’ALIMENTS NE SIGNIFIE PAS TOUJOURS QUE L’ENFANT/L’ADO NE L’AIME PAS • Faire comme les autres pour s’intégrer au groupe (peur du rejet, d’être identifié comme différent) « En fait mes copines, comme elles n’aiment pas les légumes et bien c’est comme quand il y en a une qui parle pas à une autre, les autres et bah elles ne lui parlent pas. Donc là il y en à une qui dit « bah moi j’en mange pas, j’aime pas ça » et les autres elles disent « arrête moi aussi j’en mange pas » . Par exemple à la cantine quand y’a des trucs pas bons, elles font « beurk , j’aime pas ça et tout » , et les autres elles disent ça. Donc tu ne peux pas trop dire que tu aimes » . (Fille 11 ans et demi 6ème) – « Tyrannie de la majorité » (Pasquier, 2005)
LE RITE INITIATIQUE DE LA DÉCOUVERTE L’exemple de la soupe chinoise achetée en groupe dès le 6ème – Phénomène de mode – Expérience vécue sans les adultes – Différentiation possible en l’agrémentant à sa sauce
MES SENSATIONS ALIMENTAIRES PARTIE 3 23
RASSA M I A SIEME N T F E T E I SAT
La faim 25
REPAS SATIET E FAI RASSASIEMENT M SATIETE
Mes sensations internes (1) Q 1 - Faites-vous confiance à votre corps pour savoir quelles quantités manger ? ☐ non, pas du tout ☐ non, pas vraiment ☐ plus ou moins ☐ oui, plutôt ☐ oui, totalement Q 2 - Choisissez le nombre qui décrit le mieux la vitesse à laquelle vous ingérez les aliments lors des repas (entre 1 : la moins rapide, et 10 : la plus rapide) : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 27
Mes sensations internes (2) Q 3 - Quand vous arrêtez de manger en fin de repas, vous ressentez au niveau de l’estomac: �rien �une tension / une pesanteur �une douleur �vous avez encore faim �ne sais pas Q 4 - Avez-vous des envies « irrésistibles » de manger en dehors des repas ? �oui �non �je ne sais pas 28
Les Troubles du comportement alimentaire Partie 4 29
Hyperphagie prandiale • L’hyperphagie prandiale est une augmentation des apports alimentaires au moment des repas. • Elle peut être liée à : – augmentation de la faim ou de l’appétit, – sensibilité excessive au plaisir sensoriel associé aux aliments, – recul du rassasiement ou à l’absence de satiété, – dépassement de la satiété. Elle s’associe souvent à une tachyphagie
Tachyphagie • La tachyphagie est le fait de manger très rapidement pendant et/ou en dehors des repas. • Elle peut être due soit : - à une rapidité particulière de la prise alimentaire (pouvant participer à l’installation d’une hyperphagie). - à l’existence d’une “norme” alimentaire liée à l’environnement (éducation familiale, restauration scolaire ou professionnelle…)
Hyperphagies extra-prandiales • Grignotage • Compulsions alimentaires • Accès boulimique ou crise de boulimie
Grignotage • Le grignotage est caractérisé par l’ingestion répétée, quasi automatique, de petites quantités de divers aliments non spécifiques sans forcément ressentir de faim ou d’appétit, bien que les aliments consommés soient souvent jugés agréables. • comportement “passif” où la disponibilité des aliments, facilement accessibles, joue un rôle essentiel. • Il s’associe fréquemment à une sensation d’ennui. • Sa quantification par la personne est souvent difficile du fait de son caractère passif, répété et automatique.
Compulsions alimentaires • Elles décrivent une consommation impulsive, brutale d’un aliment (ou une catégorie d’aliments) donné, souvent apprécié, en dehors des repas, typiquement en réponse à une envie plutôt qu’à la faim. • Les épisodes s’accompagnent initialement d’un soulagement, voire d’un plaisir, puis d’un sentiment désagréable de culpabilité. La notion de compulsion ne dépend pas du volume de la prise alimentaire. • Ces épisodes surviennent souvent en fin de journée en rapport avec l’angoisse vespérale, avec la perte du contrôle social lors du retour à domicile. Les compulsions sont fréquentes chez les personnes au régime d’autant plus s’il y a frustration. • Les auteurs anglo-saxons décrivent le “craving” (“urgence à manger”) qui correspond à une envie impérieuse et intense de manger.
Accès boulimique ou crise de boulimie • • • Les crises ou accès boulimiques correspondent à des prises alimentaires massives survenant en dehors des repas en l’absence de sensation de faim. Au cours de l’accès, la personne va ingérer de grandes quantités de nourriture au-delà de toute satiété. La notion de perte de contrôle est essentielle. La qualité gustative des aliments est généralement indifférente. C’est le plus souvent la contenance gastrique qui constitue le facteur limitant le volume de la prise. La personne cesse de manger à cause de l’apparition de douleurs gastriques ou par vomissements spontanés. Pendant les crises, le sujet est seul et le comportement boulimique est le plus souvent caché à l’entourage. Il est généralement conscient du caractère anormal de son comportement et ressent angoisse et honte. La différence entre l’accès boulimique et la boulimie se caractérise par la mise en place chez la personne d’une mesure purgatoire dans la boulimie (vomissements, prise de laxatifs, hyperactivité physique…)
Anorexie (définition) • Le diagnostic d’anorexie mentale est confirmé quand on repère chez une jeune fille pubère les 3 A : – restriction alimentaire parfois justifiée par une perte de l’appétit – Amaigrissement – Aménorrhée(absence de règles). 36
Anorexie (définition) • Estime de soi lié au poids • Dans un premier temps, le patient vit une lune de miel avec sa propre anorexie, ce comportement apportant un réconfort à sa détresse. • Mais très vite, cette stratégie adaptative est dépassée, et le malaise revient en même temps que s’installe une dépendance au contrôle, au manque, au vide. • Ainsi s’installe un véritable cycle infernal. 37
Anorexie (conséquences) • Sur le plan corporel • Sur le plan psychiques • Sur le plan social 38
Anorexie (exemple d’autoquestionnaire 1) Sans être exhaustive, voici une liste de questions qui peuvent m’en apprendre plus : • M’arrive-t-il de me faire vomir parce que je me sens mal d’avoir trop mangé ? • Avoir perdu le contrôle de ce que je mange m’inquiète -t-il ? • Ai-je récemment perdu plus de 6 kg en 3 mois ? • Les autres me trouvent-ils trop mince alors que je pense que je suis gros(se) ? • Dirais-je que la nourriture domine ma vie ? 39
Anorexie (exemple d’autoquestionnaire 2) En cas de réponse positive à au moins 2 de ces questions, il est fortement possible que je souffre d’un trouble du comportement alimentaire appelé « anorexie mentale » ou « anorexie associée à des crises boulimiques » 40
Anorexie (ce qu’observe les proches) • La jeune fille ou le jeune garçon diminue progressivement les quantités ingérées et sélectionne les aliments dans son assiette. Cette personne élimine certaines catégories d’aliments, souvent les plus caloriques (féculents, lipides). • Elle soupire qu’elle n’a vraiment pas faim. Elle se plaint d’être écœurée par un aliment qu’elle consommait sans problème jusqu’à présent. • Les repas deviennent tendus. Elle se plaint de douleurs diverses, mais surtout au niveau de l’abdomen. • Elle multiplie sa consommation de boissons chaudes, ou de boissons froides sans calories. • À table, quand elle n’a pas trouvé le moyen de la déserter, elle trie, coupe en petits morceaux, classe par ordre de taille les aliments, cache et consomme le minimum. 41
Les personnes et les structures ressources • Le médecin généraliste, un pédiatre ou/et un médecin psychiatre • Un(e) psychothérapeute • Une association d’entraide, spécialisée dans les troubles des comportements • Le soutien d’un(e) proche 42
Merci de votre attention 43
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