Formation des formateurs 11 12 juin 2015 BOUSSOLE

Formation des formateurs – 11‐ 12 juin 2015 BOUSSOLE ET RÉCIT

Quatre types de manières de « piloter » un débat 1. Le pilote de ligne 2. Le pilote de cessna dans la tempête 3. Le pilote qui part pour le « no‐ where » 4. Le pilote de brousse qui doit travailler aux instruments

Le pilote de ligne C’est celui qui conduit les passagers à bon port. Le trajet est déjà déterminé, la route est tracée. Il a fait des dizaines de fois le parcours et se trouve à l’aise pour l’exercice. Le débat est ici un exercice qui permet de refaire une route déjà balisée, les questions sont prévues et le chemin est tracé : grosso modo, ce ne devrait pas être compliqué puisqu’il a les commandes bien en main!

Le pilote de cessna dans la tempête À chaque fois qu’il entre dans l’animation d’un débat, il a la peur de sa vie, la frousse et la paralysie parce que son appareil lui semble s’engouffrer dans une tempête qui risque de perdre son aéronef. Les vents sont contraires, parfois violents et il a plus souvent l’impression que les instruments ne répondent plus ! Il entend les propos des catéchisés mais ne sait pas comment construire avec eux… sa gouverne est inefficace, il se laisse emporter par les vents…

Le pilote qui part pour le « no-where » C’est celui qui décolle mais qui ne sait pas où il s’en va. Il part pour une ballade au gré des paysages et des vents. Il s’agit du catéchète qui souhaite animer la parole libre mais cela risque de devenir la parole « débridée » . Il n’a pas de gouvernail, encore moins de boussole. Il risque de ne pas être capable de terminer son voyage.

Le pilote de brousse qui doit travailler aux instruments C’est celui qui connaît la destination mais qui ne sait pas ce que la route lui réservera. Il fait confiance essentiellement à ses instruments afin de frayer un passage à travers les conditions changeantes de la météo et du terrain. Saura‐t‐il trouver un endroit pour poser son aéronef ? Il ne le sait pas encore… mais il a l’expérience d’arriver à le poser dans diverses conditions.

Quelle est la boussole du catéchète?

Le kérygme : fondement essentiel de toute la catéchèse C’est à la lumière de l’annonce du kérygme que toute la vie du Christ a été relue : • C’est donc à la lumière de cet événement que le nouveau testament a donc été écrit • C’est comme la « clé » qui permet de déverrouiller tout le NT et qui permet d’interpréter tout l’AT • Toute péricope est donc une catéchèse sur le mystère central : mort‐ résurrection auquel nous sommes conviés de participer • Comment ça fonctionne ? (modèle du sauvetage en hélicoptère). Il n’est plus là! Comment ça fonctionne aujourd’hui ? • C’est ça une lecture christocentrique et trinitaire puisque le Christ est mort et ressuscité dans le souffle de l’Esprit pour demeurer et retrouver la communion avec le Père ! Vg DGC § 99 �

« LA PAROLE DE DIEU, incarnée en Jésus de Nazareth, Fils de Marie toujours vierge, est la Parole même du Père qui parle au monde par son Esprit. Jésus renvoie sans cesse au Père, dont il sait qu'il est le Fils Unique, et à l'Esprit‐Saint, dont il se sait l'Oint. Il est le « chemin » qui introduit dans le mystère intime de Dieu. « Le christocentrisme de la catéchèse, en vertu de sa dynamique interne, mène à la profession de foi en Dieu: Père, Fils et Saint‐ Esprit. C'est un christocentrisme essentiellement trinitaire. Dans le Baptême, les chrétiens sont configurés au Christ, « Un de la Trinité » et, « fils dans le Fils » , ils entrent en communion avec le Père et avec le Saint‐Esprit. Leur foi est par conséquent radicalement trinitaire. « Le mystère de la Très Sainte Trinité est le mystère central de la foi et de la vie chrétienne » . » Directoire pour la catéchèse, § 99, 1997.

Qu’est-ce que le kérygme? « On appelle « kérygme primitif » l’unité technique significative dans laquelle, à l’usage de telle ou telle communauté de l’Église primitive, était résumé le message à proclamer. Une telle unité, dont les discours des Actes des Apôtres sont d’excellents représentants (de Pierre : 2, 14‐ 36, 38‐ 39, etc. ; de Paul : 13, 17‐ 41), était construite d’une façon quasi uniforme et comprenait l’annonce successive des faits suivants : 1. l’accomplissement messianique des prophéties dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus de Nazareth; 2. l’exaltation du Christ devenu par sa résurrection Seigneur et chef du nouvel Israël; 3. l’action de l’Esprit saint dans l’Église comme signe de la présence efficace du Christ glorieux; 4. l’achèvement de l’âge messianique lors du retour du Christ; 5. l’appel au repentir et l’invitation au baptême. L’Évangile de Marc, le plus ancien de tous, est considéré comme étant l’amplification de la partie proprement historique de ce kérygme primitif. André PAUL, « KÉRYGME » , Encyclopædia Universalis

« La proposition d’un salut pour l’humanité est le thème central de la Bible, comme de la catéchèse chrétienne. Si l’alliance que Dieu m’offre n’est pas salut pour moi, je n’en vois pas l’intérêt! Or un salut est toujours de l’ordre de l’événement; il s’inscrit dans l’histoire — personnelle et/ou collective. » « Le récit parle de moi. . . seulement si je parle le récit. Si l’histoire racontée m’est présentée comme une information à "croire" à propos du passé, elle n’est pas encore mon histoire. L’auditeur doit occuper l’espace que le récit lui ouvre; la pédagogie du récit donc s’accompagner d’une pédagogie qui libère l’espace et la parole des catéchisés. » Francine Robert exposé présenté à l'atelier “Bible et catéchèse” au Carrefour “Passages” de l'Office de Catéchèse du Québec, octobre 2001

« La Bible fonctionne essentiellement sous le mode du récit. Même ses grands textes de lois dans l’Exode, le Lévitique et le Deutéronome, sont insérés à l’intérieur d’une trame narrative récurrente et qui en donne le sens essentiel : la sortie d’Égypte et l’errance au désert. » Francine Robert exposé présenté à l'atelier “Bible et catéchèse” au Carrefour “Passages” de l'Office de Catéchèse du Québec, octobre 2001

« En catéchèse, les activités de parole permettent de raconter les récits fondateurs, de les combiner entre eux et, peu à peu, de les construire en réseaux d’actes de salut; ce travail de parole est fondamentalement initiatique. Parler ensemble avec les images et les récits bibliques, qui sont le langage de la foi, fait participer le groupe à la grande histoire de Dieu-avec-nous. » Francine Robert exposé présenté à l'atelier “Bible et catéchèse” au Carrefour “Passages” de l'Office de Catéchèse du Québec, octobre 2001

« De même les Évangiles, qui sont des catéchèses, ont "raconté" Jésus, ils l’ont présenté en récits, plutôt que de rassembler ses paroles et enseignements comme un "message" à transmettre. » Francine Robert exposé présenté à l'atelier “Bible et catéchèse” au Carrefour “Passages” de l'Office de Catéchèse du Québec, octobre 2001

« Des histoires, récits et paraboles, pourquoi? Avant tout parce que la Bible est l’histoire d’une Alliance, donc d’une relation. Son contenu et sa pédagogie sont intimement liés. L’utiliser nous-mêmes dans des pratiques pédagogiques du récit, i. e. du raconter, permet de manifester la nature même de la révélation biblique : non pas un livre "sur Dieu", mais plutôt sur nos relations à ce Dieu qui se révèle dans une initiative d’alliance. Toute la Bible est parabole de Dieu-avecnous (Emmanu-El). Les relations, ça ne peut se comprendre que comme réalité humaine inscrite dans le temps, dans des histoires de personnes et d’événements, des débuts et des progrès, des ratés et des réconciliations. » Francine Robert exposé présenté à l'atelier “Bible et catéchèse” au Carrefour “Passages” de l'Office de Catéchèse du Québec, octobre 2001

« Faire du vert » , c’est faire de la corrélation « d’expérience à expérience » et non pas « d’idée à idée »

Jésus se remit à leur parler en paraboles : Mt 22, 1 -10 « Il en va du Royaume des Cieux comme dʹun roi qui fit un festin de noces pour son fils. Il envoya ses serviteurs convier les invités aux noces, mais eux ne voulaient pas venir. De nouveau il envoya dʹautres serviteurs avec ces mots : « Dites aux invités : « Voici, jʹai apprêté mon banquet, mes taureaux et mes bêtes grasses ont été égorgés, tout est prêt, venez aux noces. ʺ Mais eux, nʹen ayant cure, sʹen allèrent, qui à son champ, qui à son commerce; et les autres, sʹemparant des serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi fut pris de colère et envoya ses troupes qui firent périr ces meurtriers et incendièrent leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : « La noce est prête, mais les invités nʹen étaient pas dignes. Allez donc aux départs des chemins, et conviez aux noces tous ceux que vous pourrez trouver. » Ces serviteurs sʹen allèrent par les chemins, ramassèrent tous ceux quʹils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noces fut remplie de convives. Le roi entra alors pour examiner les convives, et il aperçut là un homme qui ne portait pas la tenue de noces. « Mon ami, lui dit‐il, comment es‐tu entré ici sans avoir une tenue de noces ? » Lʹautre resta muet. Alors le roi dit aux valets: « Jetez‐le, pieds et poings liés, dehors, dans les ténèbres: là seront les pleurs et les grincements de dents. » Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus.

Questions des participants sur le récit de l’invitation aux noces et analyse de leur niveau de parole 1. Pourquoi dit‐on que le roi désire une salle de noces remplie et pourtant il en expulse un pour une raison de vêtement ? 2. Pourquoi dit‐on que le convive se laisse jeter dehors sans rien dire ? Il ne se défend pas. 3. Pourquoi les invités pris sur le chemin portent déjà l’habit de noce ? 4. Pourquoi dit‐on que le Roi le jette dans les ténèbres pour si peu de chose, un habit de noces ? 5. Pourquoi dit‐on qu’il le jette dehors les pieds et les mains liés ? 6. Pourquoi les invités sont malveillants et vont jusqu’à tuer les serviteurs ? 7. Pourquoi dit‐on qu’un seul est mis dehors et pourtant Jésus affirme que beaucoup sont appelés et peu sont élus ? 8. Pourquoi le roi fait périr ceux qui ne veulent pas aller à la noce ? 9. Pourquoi dit‐on aux départs des chemins ? 10. Pourquoi dit‐on que le roi prépare un banquet avant d’inviter ? 11. Pourquoi le roi invite ceux qui se sont révélés être indignes ? 12. Pourquoi le roi invite à plusieurs reprises ? 13. Pourquoi TOUS les invités de la première invitation ont‐ils refusés ? 14. Qu’est‐ce que ce vêtement là ? 15. Quelle est la raison de la colère du roi ?