Femmes exceptionnelles qui nous inspirent et font rver

Femmes exceptionnelles qui nous inspirent et font rêver

Cléopâtre VII, la conquérante

Il est difficile de démêler ce qui relève de la vérité historique ou de la légende romanesque en ce qui concerne cette fabuleuse histoire. Pourtant, le personnage de Cléopâtre VII intrigue, fascine, devenant un modèle pour toutes les passionnées. Mariée à son frère Ptolémée XIII, elle devient reine d'Egypte à seulement 17 ans, en -51. Son frère parvient à l'évincer du trône en -48. Mais la jeune fille a plus d'un tour dans son sac : pour obtenir l'aide de César, empereur de Rome, et monter sur le trône, la légende raconte qu'elle l'aurait séduit en sortant par surprise d'un somptueux tapis qu'elle lui aurait fait livrer. Le tour fonctionne : avec son aide, la reine déchue retrouve sa place dès -46, son frère est tué. . . sauf que voilà, elle est contrainte d'épouser son autre frère, Ptolémée XIV. Décider à renforcer les liens de l'Egypte avec l'Empire, elle devient la maîtresse de César à qui elle donne un fils. Amour ou stratégie destinée à assurer à l'Egypte une protection de poids ? Nul ne le sait. Quand César est tué, Cléopâtre noue une liaison qui fera couler beaucoup d'encre avec Marc Antoine, à qui elle fera trois enfants. Mais Octave, le futur empereur romain Auguste, n'est pas content de voir les liens se resserrer entre Rome et l'Egypte, à qui il décide de déclarer la guerre, en -32. La suite, vous la connaissez : Cléopâtre est vaincue après la bataille d'Actium. Plutôt que de se livrer à son ennemi, elle décide de se suicider, en se faisant mordre par un aspic, comme le veut la tradition - raconte la légende.

Christine de Pizan : une des premières femmes de lettres, féministe

Philosophe et poétesse française née à Venise en 1364 et morte au monastère de Poissy vers 1430, cette dame brillante est considérée comme la première femme de lettres française ayant vécu de sa plume. Veuve, pauvre, elle ne voit d'autre choix que celui de gagner son pain avec son don : une belle plume. Elle écrit alors des traités de politique, de philosophie ainsi que des recueils de poésies. Parmi ses oeuvres les plus illustres, se trouve La Cité des dames, une histoire utopique mettant en scène une gigantesque et magnifique ville créée par des femmes. Objectif : contrer les œuvres machistes des hommes de l'époque en montrant la force de ce qu'on a longtemps nommé "le sexe faible".

Hypatie d’Alexandrie : la foi en la raison

Belle et intelligente, Hypatie (370 - 415) est née en Egypte, dans une époque particulièrement troublée : la chute de l'empire d'Egypte. Une période où des luttes de pouvoir opposaient les Romains et les activistes chrétiens. Son père, Théon d'Alexandrie, est mathématicien et astronome respecté, qui lui transmet sa passion et son savoir. Hyathie fait figure d'exception, peu de femmes jouissant d'une telle éducation à cette époque. Après avoir fait des études de sciences, de philosophie et d'éloquence à Athènes, elle revient sur la terre égyptienne, à Alexandrie, pour y ouvrir une école. Respectée et aimée par tous ses étudiants, cette savante est redoutée par les premiers chrétiens, qui assimilent ses idées scientifiques au paganisme. Malgré ses soutiens politiques et intellectuels, elle meurt massacrée, dépecée par la foule avec des coquilles d'huîtres puis traînée dans les rues. Le film Agora (2009) d'Alejandro Amenábar s'inspire librement de sa vie. Elle y est interprétée par l'actrice Rachel Weisz.

Olympe de Gouges : l'amazone des barricades

Cette révolutionnaire, née le 7 mai 1748 à Montauban et auteure de la célèbre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, est considérée comme l’une des premières féministes françaises. Jeune veuve, avide de liberté mais aussi de célébrité, elle monte à Paris, accompagnée de son petit garçon. C'est là qu'elle rédige ses premiers textes et qu'elle se lie d'amitié avec des révolutionnaires, de plus en plus nombreux dans un Paris bouillonnant de rage et de désespoir. Ses ouvrages pour l’égalité des droits la propulsent sur le devant des barricades, occupés par des hommes dont les livres d'histoire retiendront les noms. Après avoir soutenu Louis XVI, elle appuie finalement les Girondins Olympe dérange : elle est arrêtée en juillet 1793 et monte sur l’échafaud le 3 novembre de cette sombre année.

Anna de Noailles : la lettrée honorée

Fille du prince Grégoire Bibesco-Brancovan et de la célèbre pianiste grecque Raluka Musurus, née à Paris en 1876, elle écrit ses premiers poèmes à l'âge de 13 ans. Avec son mari, elle fera partie de la haute société parisienne, qu'elle éblouit avec ses poèmes publiés dans La Revue de Paris, ou des ouvrages consacrés. Le Coeur Innombrable (1901), pour n'en citer qu'un, reçoit un accueil enthousiaste qui assure à son salon une immense prospérité, attirant l'élite littéraire et artistique de l'époque, parmi lesquels figurent Colette et Maurice Barrès - son amant. En 1904, elle rentre définitivement dans l'Histoire en créant avec d'autres femmes le prix "Vie Heureuse", qui deviendra plus tard le prix Femina. Première femme devenue commandeur de la Légion d'honneur, elle est aussi la première à être reçue à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.

Sarah Bernhardt : ce"monstre sacré" de la scène

Surnommée "La voix d’or", "la divine" ou encore "l’impératrice du théâtre", Sarah Marie Henriette Bernhardt, née le 22 octobre 1844 à Paris, a de quoi inspirer pour son courage et par son talent. Après avoir passé son enfance dans un couvent à Quimperlé, elle décroche un prix à l’Académie des Beaux Arts à l'âge de 16 ans. C'est là qu'elle se découvre une vocation de comédienne. Poursuivant sa flamme, elle aiguise son talent au conservatoire d’Art dramatique de Paris puis est immédiatement reçue à la Comédie Française. Grande comédienne, elle ne tarde pas à rencontrer ses premiers succès au théâtre de l’Odéon, en jouant "Le Passant" en 1869. A 36 ans, elle crée sa propre compagnie. Mais ça ne lui suffit pas ! très ambitieuse, elle devient directrice du Théâtre de la porte Saint-Martin et du Théâtre de la Renaissance depuis 1893 puis monte sa propre troupe au Théâtre des Nations. Sarah Bernhardt devient une star planétaire : elle parcourt le monde, se produisant à Londres, à Copenhague ou encore aux Etats-Unis, ce qui poussera Cocteau à lui donner un surnom -qui sera repris plus tard comme une expression fort appréciée- "monstre sacré". Vers la fin de sa vie, elle se fait amputer d'une jambe. Elle continuera néanmoins de jouer, assise, répétant inlassablement "quand même", l'expression de son incroyable énergie et de sa détermination.

Aurélie Picard : la Princesse des Sables

Femme de passion et de caractère, Aurélie Picard a mené une vie digne des plus grands romans. Née le 12 juin 1849 à Montigny-le-Roi, elle est la fille d'un gendarme qui a bravement servi en Algérie. Lors de leurs balades à cheval, il lui raconte ses récits d'Afrique, passionnant la jeune fille avide d'aventures. A 21 ans, elle est engagée comme dame de compagnie au château d'Arc-en-Barrois, avant de devoir suivre le ministre des Postes du gouvernement en exil à Bordeaux. C'est là qu'elle rencontre Ahmed Tidjani, un jeune prince et dignitaire musulman. La croisant régulièrement, les bras chargés de pigeons voyageurs qui apportent les messages du Gouvernement, il en tombe fou amoureux et l'épouse à Alger. Pour elle, il laissera tomber la polygamie et répudiera ses épouses. Après un long voyage, elle arrive dans un monde fermé, où les familles des femmes délaissées l'attendent avec rage et dont elle ignore toutes les coutumes. Mais à force d'observation, de patience, de bonté et de bonne volonté à apprendre l'arabe et les textes religieux, elle se fait aimer de tous. Elle fait construire le palais de Kourdane où elle règnera telle une princesse pendant près de soixante ans, ouvrira une école, un hospice pour les malades. Elle sera même nommée chevalier de la Légion d'honneur. On raconte que la végétation de son palais mourut avec elle. Son domaine, comme son nom, disparut de nos mémoires, dans le sable du désert qu'elle aimait tant.

Fanny Bullock Workman : l'exploratrice tous terrains

Alpiniste, exploratrice, géographe et cartographe américaine, Fanny Bullock Workman est une femme qui a des c**illes. Née le 8 janvier 1859 et morte le 22 janvier 1925, elle prend à une époque où les femmes étaient cantonnées à leur foyer une part active à l'exploration de l'Himalaya et du Karakoram. En 1899, toujours avec son mari, le docteur William Hunter Workman, elle organise une première expédition dans le Ladakh (Inde). Ne reculant devant rien, elle gravit le Chogo (6 555 m) et le Lungma (6 880 m) et trois ans plus tard, dans la région du Nun Kun, elle établit le record féminin d'altitude en réalisant la première ascension du Pinnacle peak. Jamais fatiguée, elle explore à 49 ans le glacier de Hispar et en 1912 le glacier de Siachen. De quoi mériter haut la main son surnom de "la femme la plus haute du monde".

Nellie Bly : la journaliste qui gagne des paris fous

Ne vous fiez pas à son air angélique : Elizabeth Jane Cochran, dite Nellie Bly, est une femme de caractère ! Née le 5 mai 186 dans le Comté d'Armstrong (Pennsylvanie), cette pionnière du reportage clandestin doit son entrée dans le monde du journalisme à une lettre de reproches qu'elle envoie au rédacteur d'un article sexiste du journal Pittsburgh Dispatch. Très surpris, l'homme est séduit par le style et la pertinence de l'écrit et l'engage immédiatement. C'est lui qui lui donne son pseudonyme, Nellie Bly, tiré d'une chanson très connue de Stephen Foster. Après avoir écrit plusieurs articles remarqués, elle est débauchée par le New York World, du célèbre Joseph Pulitzer. C'est là qu'elle réalise l'enquête qui la fera passer à la postérité : pour écrire sur un asile de fous pour femmes, le Blackwells Island Hospital à Roosevelt Island, elle n'hésite pas à se faire passer pour folle et à se faire interner. Mais ce n'est pas le fait qui la fera entrer dans l'Histoire ! Non, c'est l'idée, folle aussi, qui lui vient en 1888 : faire le tour du globe en battant Phileas Fogg, le héros du Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne. A force de volonté, elle parcourt 40 070 kilomètres, quittant Hoboken (New Jersey) le 14 novembre 1889 pour revenir le 25 janvier 1890. Bilan : un voyage de 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes. Record explosé ! Elle devient la première femme à faire le tour du monde sans être accompagnée par un homme, une aventure qu'elle raconte dans le livre Le Tour du monde en 72 jours. Six ans plus tard, elle épouse le millionnaire Robert Seaman dont elle prend la direction des entreprises à sa mort. Reporter de guerre pendant la Première Guerre mondiale, elle rejoint son époux dans un ultime voyage, à l'âge de 57 ans, après une pneumonie.

Marie Curie : la scientifique aux deux Nobel

Marie Curie est une grosse et forte tête. Née le 7 novembre 1867 à Varsovie, au sein du Royaume du Congrès (actuelle Pologne), cette physicienne et chimiste naturalisée française est la fille d'un père professeur de mathématiques et de physique et d'une mère institutrice. Enfant, elle vit une série de drames, la perte de sa sœur Zofia, du typhus, et sa mère, de la tuberculose. Ces malheurs traumatisants la poussent à se réfugier dans les études. Son travail acharné paie : elle excelle dans toutes les matières et obtient son diplôme de fin d’études secondaires avec la médaille d’or. Marie est aussi engagée : elle adhère à la doctrine positiviste d'Auguste Comte et rejoint l'Université volante illégale qui participe en Pologne à l'éducation clandestine des masses en réaction à la russification de la société par l'Empire russe. En 1891, elle part pour Paris, où elle rencontre et épouse Pierre Curie, chef des travaux de physique à l'École municipale de physique et de chimie industrielles. Avec lui, elle reçoit une moitié du prix Nobel de physique de 1903 pour ses recherches sur les radiations. En 1911, elle obtient une nouvelle fois le prix Nobel de chimie, pour ses travaux sur le polonium et le radium cette fois. Elle est la seule femme à avoir reçu deux prix Nobel et la seule parmi tous les lauréats à avoir été récompensée dans deux domaines scientifiques distincts. Autre record : elle est la première femme lauréate en 1903, avec son mari, de la médaille Davy pour ses travaux sur le radium. Souffrant d'une trop grande exposition aux éléments radioactifs qu'elle étudie depuis les années 1910, elle s'éteint le 4 juillet 1934.

Gertrude Stein, la star de Montparnasse

Voici une femme qui a de l'œil! Née en 1978 aux Etats-Unis, cette benjamine d'une famille de juifs allemands étudie après la psychologie au Radcliffe Collège (Harvard) et la médecine à Johns Hopkins. C'est à l'âge de 25 ans qu'elle part s'installer à Paris, où elle rejoint son frère Leo, critique d’art. Vivant des placements financiers de son père défunt, la jeune femme rencontre en 1907 Alice B. Toklas, qui deviendra sa secrétaire, son amie et sa compagne. C'est son nom qu'elle emprunte pour écrire l'œuvre qui la fera passer à la postérité, "Autobiographie d’Alice Toklas’". Leur hôtel du 27 rue de Fleurus, à Montparnasse, devient une véritable institution. Et pour cause : Picasso, Matisse et Cézanne, les plus grands de l’avant-garde artistique et littéraire y passent. Tout en étendant sa collection de tableaux d'art moderne, Gertrude crée un nouveau style littéraire, inspiré du cubisme, qu'on retrouve dans le recueil de poèmes "Tender Buttons". Juives et homosexuelles, Gertrude et Alice parviennent à échapper à la déportation durant la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, elle est enterrée au Père Lachaise, entourée des plus grands.

Élise Deroche, première femme aviateur en France

Connue sous le pseudonyme de baronne Raymonde de Laroche, Élisa Léontine Deroche est la première aviatrice brevetée au monde. Née d'un père plombier le 22 août 1882 dans le quartier du Marais, la jeune femme commence une carrière artistique, devenant à la fois comédienne, peintre et sculpteuse. C'est sa rencontre avec Charles Voisin, co-fondateur de l'entreprise Voisin Frères, qui sera déterminante et lui fera découvri le pilotage. A 28 ans, elle devient la première femme, en France et dans le monde, à obtenir son un brevet de pilote. Elle multiplie les rassemblements aériens, où elle aura deux accidents aériens qui ne l'empêcheront pas de continuer à voler. Malgré son accident de voiture où son ami Charles Voisin trouve la mort, elle poursuivra toujours sa passion, battant en 1919 le record féminin d'altitude avec 3 900 mètres. Finalement, son dernier accident sera fatal. Le 18 juillet 1919, son prototype Caudron s'écrase au-dessus du Crotoy. Elle n'était pas aux commandes de l'aéronef.

Coco Chanel, déesse de la mode

Coco Chanel, c'est l'exemple même de la femme qui a su bâtir un empire en ne partant de rien. Issue d'une lignée de marchands forains, enfant illégitime et orpheline très tôt, Gabrielle Chanel part de loin et grandit dans un orphelinat. À l'âge de 18 ans, Gabrielle est confiée aux dames chanoinesses de l'Institut Notre-Dame de Moulins, qui lui apprennent le pointilleux métier de couseuse. Très belle et courtisée, possédant une envie puissante de réussite, Gabrielle se rend à Paris où elle chante à La Rotonde, se produisant à 24 ans devant les officiers qui la surnomment "Coco" - elle avait l'habitude de chanter "Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ? ". Les plus grands hommes de l'époque succombent à son charme. La pauvreté n'est pour elle qu'une histoire ancienne. Pourtant, elle ne reste pas oisive et n'oublie pas les rudiments, enseignés à Moulins, du maniement du fil et de l’aiguille. Très vite, elle fonde plusieurs boutiques en France qui rencontrent un grand succès. Son objectif ? Libérer les mouvements de la femme et moderniser les tenues. C'est elle qui populaire le port du jersey, les cheveux courts et inventera un tailleur en tweed qui lui vaudra une renommée mondiale. Coco envahit la mode des années 1920, le marché du parfum avec son fameux Chanel n° 5. Elle évolue avec son temps et fréquente les plus grands artistes qui lui donneront une inspiration supplémentaire. Seule la vieillesse l'arrêtera : elle s'éteint le 10 janvier 1971, à l'âge de 87 ans. Mais son image et sa marque, elles, continuent de prospérer.

Marguerite Yourcenar, première femme à l'Académie française

Née en 1903 à Bruxelles dans une famille de l'ancienne bourgeoisie, elle est élevée par son père, un grand voyageur cultivé et anticonformiste. Elle passe la première partie de son baccalauréat à Nice, sans n'avoir fréquenté l'école. A seulement 18 ans, son premier poème dialogué, le Jardin des chimères, est publié sous le nom de Yourcenar, anagramme de Marguerite Cleenewerck de Crayencour (son vrai nom). Orpheline jeune, devenue pauvre dans une France agitée, elle part aux États-Unis pour rejoindre Grace Frick, son amie, avec qui elle vivra jusqu'à son décès en 1979. Nationalisée américaine en 1947, elle enseigne la littérature française. C'est à l'âge de 48 ans qu'elle connaît un succès mondial avec la publication de Mémoires d'Hadrien. Considérée comme l'un de plus grands auteurs de son époque, elle est élue en 1970 à l'Académie Royale (belge) de langue et de littérature françaises, et onze ans plus tard à l'Académie française, où son nom restera gravé après sa mort en 1987.

Hannah Arendt, la philosophe engagée

Hannah Arendt est non seulement une grande philosophe mais aussi une intellectuelle courageuse, qui n'a pas eu peur de s'attaquer à des thèmes tragiques, comme l'antisémitisme et le totalitarisme, avec son très célèbre chef-d'œuvre Les Origines du totalitarisme. Née à Hanovre en 1906, elle obtient un doctorat en philosophie de l'université de Heidelberg où elle suit les cours des plus grands, Heidegger et Jaspers. Fuyant le nazisme, cette amoureuse de l'Allemagne s'installe en France de 1933 à 1940 où elle devient la secrétaire particulière de la baronne Germaine de Rothschild et participe à l'accueil des réfugiés fuyant le nazisme. En mai 1940, avec l'avancée éclair de la Wehrmacht en France, elle est internée au camp de Gurs avec d'autres apatrides, parvient à s'enfuir à Montauban et à gagner Marseille, où elle obtient un visa pour le Portugal. Elle retourne alors aux États-Unis pour y enseigner notamment aux universités de Californie, de Chicago, de Columbia et de Princeton. Elle s'éteint en 1975, laissant derrière elle un héritage considérable et un essai inachevé, La vie de l'esprit.

Frida Kahlo, la passionnée

Frida a eu une vie haute en couleurs. Son prénom surprenant, la Mexicaine le doit à on son père, le photographe Antonio Calderón, d’origine amérindienne. Elle a d'ailleurs représenté son arbre généalogique passionnant dans une toile magnifique, Mes grands-parents, mes parents et moi. Brillante, elle est reçue parmi l'une des 35 premières filles dans la plus grande école du Mexique sur un total de 2 000 élèves. Passionnée par les sciences naturelles et la philosophie, elle souhaite alors devenir médecin mais un terrible accident de bus va bouleverser sa vie. Le 17 septembre 1925, alors qu'elle rentrait de cours, son bus percute un tramway. Le choc est terrible : son abdomen et sa cavité pelvienne sont transpercés par une barre de métal, sa jambe droite, son pied et sa colonne vertébrale sont eux aussi brisés. Alitée pendant plusieurs mois, contrainte de porter des corsets en plâtre et à multiplier les opérations, elle commence à peindre. Pour l'aider, ses proches placent un baldaquin au-dessus de son lit avec un miroir pour ciel. C'est en se regardant qu'elle peint ses fameux autoportraits. En 1928, son amie la photographe Tina Modotti la pousse à s’inscrire au Parti communiste mexicain, où elle se bat pour l’émancipation des femmes dans la société mexicaine. Grâce à elle, elle rencontre Diego Rivera (1886 -1957) avec qui elle vivra une histoire d'amour tumultueuse. Mariés, divorcés, à nouveau ensemble, leur romance était aussi douloureuse que magnifique. "Il y a deux choses terribles qui me sont arrivées dans la vie : cet accident de bus et Diego", a-t-elle écrit, après que son amour l'a une nouvelle fois trompée, avec sa propre sœur. Libre, révoltée, anticonformiste, bisexuelle, prolifique et engagée, celle qui fut l'amante de Trotsky s'éteint en 1954, après une apparition remarquée. Amputée du pied, très malade, Diego lui avait interdit de venir à une exposition qui était consacrée à sa "colombe". C'est alors qu'il vit arrivée le lit de Frida avec la peintre dans le lit, décidée à venir malgré tout. Détestant ce corps qui l'avait fait tant souffrir, elle se fit incinérer.

Simone de Beauvoir, la féministe prolifique

Elle a noué un amour passionné et tumultueux avec Sartre et s'est fait reconnaître dans le monde entier grâce à son essai féministe intitulé le Deuxième sexe. Indépendante, totalement libérée, elle est née le 9 janvier 1908 au sein d’une famille catholique aisée qui lui donne une éducation maternelle sévère et traditionnelle qu'elle rejettera fortement en se déclarant totalement athée. Très vite, elle se découvre une profonde passion pour la lecture et l’écriture et s’inscrit à des cours de philosophie à la Sorbonne où elle obtient l’agrégation trois ans plus tard mais abandonnera rapidement son métier de professeur pour suivre une carrière littéraire. Disciple et compagne de l'existentialiste Jean-Paul Sartre, rencontré en 1929, celle qu'il surnomme "Castor" ne vivra jamais avec son amour et aura avec lui une relation libérée mais aussi douloureuse. Très engagée, elle intègre dès 1926 un mouvement socialiste et publie en 1949 le Deuxième sexe, où elle prône la libération et l’émancipation de la femme aliénée par l’homme. Grande voyageuse, elle se lance en 1947 à la découverte du monde, des périples qui lui permettent d’enrichir ses ouvrages. En 1954, son roman les Mandarins remporte le prix Goncourt. Elle rejoint Sartre, mort en 1980, six ans plus tard.

Lucie Aubrac, la résistante amoureuse

Née Lucie Samuel, cette grande figure de la Résistance française n'hésitera pas à mettre en danger sa vie pour son pays et son amour pour son mari. En 1940, à l'âgé de 28 ans, elle s'engage dans un maquis sous le nom de guerre "Aubrac". Elle organise alors l'évasion spectaculaire de plusieurs résistants, dont celle de son mari, Raymond Aubrac, capturé en 1943 en même temps que Jean Moulin. Pour lui faire part de l'opération, elle avait eu le courage et l'idée d'organiser un faux mariage en prison avec lui. Lucie Aubrac entre ensuite dans la clandestinité avant de rejoindre Londres en 1944. La mémoire de la guerre, cette humaniste l'entretiendra toute sa vie en parcourant les écoles pour raconter son histoire inspirante. Si elle décède en 2007, les traces de sa vie resteront dans ses livres et dans les livres d'Histoire.

Simone Veil, la politique humaniste

Simone Veil, née Jacob le 13 juillet 1927, grandit avec la guerre. A l'âge de 16 ans, l'adolescente juive est contrôlée par deux SS, se fait appeler Simone Jacquier mais est finalement arrêtée en mars 1944 à Nice, où elle réside chez son professeur de lettres classiques. Déportée avec sa sœur Denise, entrée à 19 ans dans un réseau de Résistance à Lyon, dans le camps d'extermination tristement célèbre d'Auschwitz-Birkenau, elle ne reverra jamais son père et son frère Jean, déportés en Lituanie. Elle évite elle-même de peu la mort en se faisant passer pour une majeure à son arrivée. Epuisée, sa mère, elle, meurt du Typhus. Sauvée de justesse avec sa sœur par la Libération, elle décide de passer sa vie à défendre ses idéaux. Elle entre dans la magistrature comme haut fonctionnaire, est nommée ministre de la Santé en mai 1974 où elle fait notamment adopter la "loi Veil", promulguée le 17 janvier 1975, qui dépénalise le recours par une femme à l'interruption volontaire de grossesse. De 1979 à 1982, elle est la première femme à présider le Parlement européen élu au suffrage universel. Elle est ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement Édouard Balladur, puis siège au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007. Élue à l'Académie française le 20 novembre 2008, elle est reçue sous la Coupole le 18 mars 2010.

Marissa Mayer, la reine de Yahoo !

Ne vous fiez pas à son air angélique : Marissa Ann Mayer est, à seulement 38 ans, une des femmes les plus puissantes aux Etats-Unis. Née le 30 mai 1975 à Wausau dans le Wisconsin, elle obtient une licence en systèmes symboliques et une maîtrise en informatique de l'université Stanford où elle suit des études en ingénierie et en intelligence artificielle, tout en continuant la danse. Après ses études, en 1999, pas moins de quatorze entreprises veulent l'embaucher mais elle choisit une petite start-up de deux étudiants de l'université, qui deviendra le géant Google qu'on connaît aujourd'hui. Première femme ingénieur dans la société, son talent la hisse au poste de vice-présidente. Après 13 ans chez Google, elle devient en 2012 PDG d'une des plus puissantes entreprises américaines, Yahoo! Critiquée pour sa vie hyperactive de business woman, de mère, et de femme (elle pose dans le Vogue américain), elle est classée 14 e sur la liste 2012 des personnes les plus influentes dressée par le magazine Fortune. Création A. Pancho

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