Euthanasie plan de cours Une dfinition gnrale le

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Euthanasie - plan de cours • • Une définition générale: « …le fait de

Euthanasie - plan de cours • • Une définition générale: « …le fait de tuer des personnes atteintes d’une maladie incurable et qui endurent de grandes souffrances ou sont dans une grande détresse » (Singer, p. 171 -172). Distinction entre différents types d’euthanasie (volontaire, involontaire et non volontaire). Discussion de la distinction entre l’euthanasie active versus passive. Évaluation de l’euthanasie selon deux angles normatifs: utilitariste (Singer), l’argument libéral qui vise l’autonomie individuelle.

Trois types d’euthanasie 1. 2. 3. L’euthanasie volontaire « …est pratiquée à la demande

Trois types d’euthanasie 1. 2. 3. L’euthanasie volontaire « …est pratiquée à la demande de la personne qui sera tuée » (Singer, p. 172). L’euthanasie involontaire Bien que la personne en question serait capable de donner son consentement, soit on ne l’a pas demandé, soit elle a explicitement refusé l’euthanasie (Singer, p. 174). L’euthanasie non volontaire « Si un être humain n’est pas capable de comprendre le choix à faire entre la vie ou la mort, l’euthanasie (…) est non volontaire. » (Singer, p. 175). Le problème du suicide assisté se pose uniquement dans le contexte de l’euthanasie volontaire (cas no. 1).

Nos connaissances médicales • Souvenez-vous du Sermon d’Hippocrate: interdiction absolue de nuire au patient

Nos connaissances médicales • Souvenez-vous du Sermon d’Hippocrate: interdiction absolue de nuire au patient et d’induire sa mort. • Entre temps, des changements fondamentaux de nos possibilités médicales: prolongation de vie, etc. Questions: 1) Est-ce que le problème de l’euthanasie est encore le même aujourd’hui? 2) Est-ce qu’il faut préserver la vie indépendamment de la qualité de la vie? 3) Qui devrait répondre à ces questions?

La situation légale • • Au Canada, l’euthanasie est interdite. Il y a trois

La situation légale • • Au Canada, l’euthanasie est interdite. Il y a trois pays ainsi que l’Oregon (États-Unis) qui permettent soit l’euthanasie volontaire soit le suicide assisté dans les conditions suivantes: 1) Oregon (É-U): Le suicide assisté est permis à des adultes en possession de leurs capacités mentales qui sont dans la phase terminale de leur maladie (6 mois); il faut 2 demandes écrites, séparées par 15 jours: 200 cas depuis 1997 (0. 1% des fatalités). 2) Pays-Bas: L’euthanasie volontaire et le suicide assisté sont permis. Il n’y a pas de restrictions quant à l’âge ni au stade de la maladie; 2 médecins sont requis: 10 000 demandes par an dont 3 800 effectuées; plus 1000 cas d’euthanasie non volontaire (3 -4% des fatalités). 3) Belgique: L’euthanasie volontaire est permise à des adultes qui souffrent et dont la maladie est incurable; 2 médecins sont nécessaires; demande volontaire, éclairée et répétée: 347 cas en 2004. 4) Suisse: Le suicide assisté est légal depuis 1942. Trois conditions: 1. en fin de vie, 2. compétent et ne pas être sous une pression externe, 3. considération des alternatives: 200 cas par an; crainte d’un « tourisme de suicide » .

L’euthanasie non volontaire • Singer établit des parallèles importants entre la discussion sur l’euthanasie

L’euthanasie non volontaire • Singer établit des parallèles importants entre la discussion sur l’euthanasie non volontaire et les débats relatifs aux statuts des animaux et des foetus humains (voir p. 176). • Critère de distinction de ces trois types d’êtres: conscience versus conscience de soi. • Deux cas: des êtres humains qui n’ont jamais eu la capacité de choisir entre la vie ou la mort (nourrissons et handicapés de naissance) et ceux qui l’ont perdue (à cause d’un accident, par exemple).

Clarification: le rôle de la conscience Selon Singer, « tuer un être conscient de

Clarification: le rôle de la conscience Selon Singer, « tuer un être conscient de lui-même est plus grave que de tuer un être simplement conscient » (p. 187), et ce, pour les raisons suivantes: 1. capacité de redouter sa propre mort; 2. argument de l’utilitarisme de préférence; 3. une théorie du droit qui exige que pour avoir un droit, il faut pouvoir désirer l’avoir; 4. respect des décisions autonomes. Comme nous l’avons vu, ceci ne veut pas dire que tuer un animal, par exemple, soit acceptable moralement, mais ceci veut dire que ce n’est pas aussi grave que de tuer un être qui a une conscience de soi.

L’euthanasie non volontaire II 1) Cas des nourrissons handicapés: Singer souligne que la différence

L’euthanasie non volontaire II 1) Cas des nourrissons handicapés: Singer souligne que la différence entre les nourrissons handicapés et les nourrissons normaux ne se justifie pas par des droits différents, mais par des considérations conséquentialistes, à savoir : l’effet de cette mort sur d’autres personnes. • Distinction entre deux versions de l’utilitarisme: « existence préalable » versus « existence totale » . • Questionnement au sujet de la naissance comme ligne de démarcation moralement significative (encore une fois: conscience de soi). • Est-ce que la vie d’une personne handicapée vaut moins? 2) Cas des personnes comateuses: Singer souligne une différence entre ce cas et le 1 er cas: provocation d’une insécurité générale. • Réponse possible: refus explicite. => Conclusion: Tuer quelqu’un qui n’est pas conscient de lui-même, qui n’a pas la conscience de soi, « n’est pas moralement équivalent au fait de tuer une personne. Dans certains cas, ce n’est pas un mal. » (p. 185)

Justification de l’euthanasie volontaire • La forme de l’euthanasie la plus acceptée. • Question

Justification de l’euthanasie volontaire • La forme de l’euthanasie la plus acceptée. • Question centrale: est-ce que nous avons raison de penser que les raisons données pour la non acceptabilité de tuer une personne qui a une consciente de soi (diapositive 6) ne tiennent pas dans le cas de l’euthanasie volontaire? • Des soucis: Décision libre et éclairée? Décision indépendante? … • La réponse: conditions légales plus ou moins restrictives. • Des erreurs inévitables et la réponse utilitariste.

Ne pas justifier l’euthanasie involontaire Un argument pour l’euthanasie involontaire présuppose qu’on est dans

Ne pas justifier l’euthanasie involontaire Un argument pour l’euthanasie involontaire présuppose qu’on est dans une meilleure position pour juger si la vie du patient vaut ou non d’être vécue. Un tel paternalisme va à l’encontre des considérations relatives à l’autonomie élaborées à la diapositive 6. => Une règle absolue contre l’euthanasie involontaire.

L’euthanasie active versus passive: une distinction valable? Observation: l’euthanasie passive, p. ex. traitement sélectif,

L’euthanasie active versus passive: une distinction valable? Observation: l’euthanasie passive, p. ex. traitement sélectif, est pratiquée et acceptée dans plusieurs pays. Question: Est-ce qu’il existe une différence morale intrinsèque entre tuer et permettre de mourir? Argument: Si nous favorisons une éthique « qui juge les actes à leurs conséquences » (p. 197), distinguer entre les conséquences d’un acte versus d’une omission n’est pas acceptable. Analogie: « Seul le respect mal placé que nous avons pour la doctrine du caractère sacré de la vie humaine nous empêche de voir que ce qui est manifestement mal de faire envers un cheval est également mal envers un enfant handicapé. » (p. 202)

L’argument libéral pour un droit au suicide assisté et à l’euthanasie Conflit entre deux

L’argument libéral pour un droit au suicide assisté et à l’euthanasie Conflit entre deux interprétations du respect de l’autonomie individuelle: 1) L’argument libéral: Un droit (constitutionnel) au suicide assisté est justifié par la « capacité que possèdent les êtres rationnels à choisir et à agir selon leurs propres jugements » (Tappolet, p. 5; voir aussi les considérations de Singer sur la conscience de soi). Une question soulevée par Tappolet: comment justifier une limitation de ce droit qui n’inclut pas toutes les personnes compétentes? 2) Le contre argument: …est basé sur la prémisse que la « valeur d’une personne est indépendante des intérêts de cette personne » (Tappolet, p. 8).

En quoi réside le respect de l’autonomie? La défense de l’argument libéral: C’est à

En quoi réside le respect de l’autonomie? La défense de l’argument libéral: C’est à la critique de l’argument libéral de prouver que nous sommes dotés d’une valeur intrinsèque en tant qu’individus. L’exemple du ‘patient anglais’: « Il juge que la mort serait un bienfait pour lui; ce serait bon pour lui de mourir. Devrait-il de ce fait penser qu’il est doté d’une valeur intrinsèque la mort viendrait bafouer? Non, car ce ne serait pas irrationnel de sa part de penser le contraire. » (Tappolet, p. 12)

Une pente glissante? Il existe plusieurs candidats pour une pente glissante: • une pente

Une pente glissante? Il existe plusieurs candidats pour une pente glissante: • une pente de l’euthanasie vers des motifs racistes => réponse de Singer: « les nazis n’avaient pas de programme d’euthanasie au sens littéral du mot » (Singer, p. 204). • Comment distinguer des cas d’euthanasie pour des patients en phase terminale de n’importe quelle personne qui demande de l’assistance pour se suicider? (Tappolet) => Question des contrôles effectifs.

Quelle théorie normative pour l’euthanasie? Une perspective conséquentialiste (Singer): • Accepte l’euthanasie volontaire; •

Quelle théorie normative pour l’euthanasie? Une perspective conséquentialiste (Singer): • Accepte l’euthanasie volontaire; • Rejette l’euthanasie involontaire; • A tendance à accepter l’euthanasie non volontaire. Une perspective déontologique: • Mêmes conclusions, mais moins probable d’accepter l’euthanasie non volontaire. L’éthique de la vertu? • Jugements cas par cas => ? Question: Comment interpréter l’application peu stricte des lois contre l’euthanasie dans plusieurs pays?

Conclusions • L’évaluation morale de l’euthanasie dépend du type d’euthanasie dont on parle. •

Conclusions • L’évaluation morale de l’euthanasie dépend du type d’euthanasie dont on parle. • La distinction entre « euthanasie active » et « euthanasie passive » n’a pas de pertinence morale. • Le critère fondamental pour décider s’il est acceptable de supprimer une vie est: l’idée que l’être en question est conscient de lui-même. • Notre respect de la vie humaine vise l’autonomie de prendre ses propres décisions et non pas une valeur intrinsèque de la vie.