Euthanasie D Lossignol Institut Jules Bordet Binche Mai
“Euthanasie” D Lossignol Institut Jules Bordet Binche, Mai 2007
2007 • • 428 euthanasies déclarées en 2006 79% des déclarations rédigées en néerlandais 21% des déclarations rédigées en français Augmentation de 10 % par an
Témoignages « Cher Docteur, C’est avec un peu de retard que je viens vous remercier de tout cœur pour votre gentillesse et votre générosité que vous avez apportées à mon mari pendant son séjour dans votre service. Grâce à vous mon époux est parti avec courage et dignité. Je vous en remercie encore. Mme H. »
Témoignages « Cher Docteur, De nouveau, grâce à Mme H, j’ai rencontré, à la fin de ma vie, un docteur, un « Monsieur » qui en peu d’heures est devenu pour moi un ami à qui je dis merci. Je ne signerai pas Mme X mais simplement, Adolphine. »
Témoignages « Je veux m’en aller, ma hotte lourde de souvenirs et les yeux pleins de fierté d’avoir vécu vivante jusqu’au bout. M’en aller à mon heure à moi, qui ne sera pas forcément celle des médecins, ni celle autorisée par le pape, encore moins la mort au ralenti proposée par Marie de Hennezel, avec son plateau de soins palliatifs en devanture et son sourire crémeux » …
ETHIQUE – Importance de l’attention portée au récit du malade – Complément aux principes de la bioéthique: • • Bienfaisance Non-malfaisance Autonomie Justice distributive
Définitions • • • Phase palliative Fin de vie Phase terminale Mort imminente Code de déontologie Belge (Vie finissante)
Euthanasie: Cas de figure • Demande explicite – Diagnostic – Rechute – Complications • Demande suggérée – Proches – personnel
Cas de figure • • • Douleur Dépression Atteinte de l’image de soi Sentiment d’abandon, d’inutilité… … Statuts cliniques: NTBR, NT, BSC, PME…
Le medecin face à la mort Euthanasie ? • • • Pourquoi une loi ? Essentiel de la loi Premier rapport d’ evaluation
Pourquoi une dépénalisation ? • • • Evolution vers une plus grande autonomie du patient Abandon de la notion de la souffrance « rédemptrice » Manque de communication et de concertation avec le pt • Les soins palliatifs ne sont pas toujours une panacée – Ils sont parfois inutiles – Ils sont parfois inefficaces – Ils prolongent parfois des agonies et des souffrances – Certaines structures ferment le dialogue…
Pourquoi une dépénalisation ? (suite) Quand l’euthanasie est légalement un « assassinat » – Le médecin n’utilise pas les techniques médicales plus adéquates mais pour se prémunir il augmente les doses d’analgésiques et de sédatifs entraînant un semicoma prolongé et pénible – On glisse parfois vers un acharnement thérapeutique ou un « acharnement palliatif » – On assiste à des actes de « compassion » sans contrôle – On assiste à des suicides par des moyens violents
Ce qui n’est pas une euthanasie… • Garantir une mort digne • Contrôler la douleur • Prévenir une mort « inconfortable » : – – – Dyspnée Hémorragie Atteinte du SNC • Protocoles de détresse
Le médecin face à la mort Euthanasie ? • Pourquoi une loi ? • Essentiel de la loi • Premier rapport d’ évaluation
Quelques définitions • « Arrêt de traitement » vital ou non - traitement , Autorisé en Belgique ! • sur demande du patient ou • sur demande de son mandataire légal s’il est incapable de s’exprimer (loi relative aux droits du patient) • sur décision médicale justifiée Toujours susceptible de contestation (précaution: décision collégiale) • « Traitement intensif de la douleur » ou d’autres symptômes Considéré comme une attitude médicale normale même si les doses peuvent accélérer le décès (double effet) Permet certaines ambiguïtés…. (Etat de nécessité)
Définition : Arrêts de vie actifs (suite) – Euthanasie : Arrêt de vie intentionnel pratiqué par un médecin à la demande explicite du patient. Légal sous conditions en Belgique et aux Pays -Bas. – Suicide médicalement assisté : Arrêt de vie pratiqué par le patient lui-même avec l’aide d’un médecin. Légal en Belgique et aux Pays-Bas dans le cadre de la loi relative à l’euthanasie.
Essentiel de la loi • Conditions à remplir pour le patient : – Patient majeur ou mineur émancipé, conscient et capable – Patient irréversiblement inconscient ayant rédigé une déclaration anticipée – Affection incurable grave (maladie ou accident) – Souffrances physiques ou psychiques constantes, insupportables et inapaisables – Demande volontaire et ferme, sans pression extérieure
Essentiel de la loi • Procédures : – Informer le patient de son état de santé, des possibilités thérapeutiques ou palliatives – S’assurer de la volonté ferme et réitérée du patient (demande écrite, entretiens répétés) – Consulter au moins un autre médecin indépendant (si le décès n’est pas prévisible à brève échéance, 2 e médecin et délai d’un mois après la demande écrite) – S’entretenir avec l’équipe soignante si elle existe, avec les proches si telle est la volonté du patient – S’assurer que le patient a pu s’entretenir avec les personnes souhaitées par lui – Déclaration à la commission de contrôle dans les 4 jours suivant le décès
Essentiel de la loi Toutefois : • Aucun médecin n’est tenu de pratiquer une euthanasie (dans ce cas, il doit en informer le patient) • L’euthanasie est considérée comme une mort naturelle (déclaration de décès, assurances, etc. ) • Aucune personne n’est tenue de participer à une euthanasie
L’essentiel de la loi (suite) • Le formulaire de déclaration – Deux volets : • Volet 1 : contient les noms de tous les intervenants (scellé et ne peut être ouvert que par décision de la commission) • Volet 2 : strictement anonyme - est examiné par la commission
L’euthanasie en pratique Précautions préalables – S’assurer que toutes les conditions et procédures légales ont été respectées – Garantir l’intimité du patient – Assurer une voie d’accès IV si possible Technique I. V. (possible aussi PO) – Penthotal IV lent (20 mg/kg ) soit 1 à 2 gr dans 10 ml SP – Après la perte de conscience : Pavulon, , Tracrium 50 mg en IV lent
L’euthanasie en pratique Techniques à éviter – Sédation « terminale » par dormicum en perfusion avec arrêt de l’alimentation et de l’hydratation : complexe, durée imprévisible, persistance éventuelle de symptômes à traiter, complications, etc. – « Cocktails lytiques à base de morphine » : mêmes inconvénients + vômissements – Techniques violentes: KCl – Proposer le suicide – …
APRES 2 ANS… – Euthanasie dans une unité de soins palliatifs (Revue méd. Brux. 2005, 26, 3) 1998 Euthanasie interdite 22/09/02 -31/12/04 Euthanasie autorisée Nombre de demandes (% du nbre d’admissions) Nombre d’euthanasies (% du nbre de demandes) Nombre de demandes (%du nbre d’admissions) Nombre d’euthanasies (%du nbre de demandes) 22 (8%) 5 (23%) 37 (7%) 16 (46%)
Le médecin face à la mort Euthanasie ? • Pourquoi une loi ? • Essentiel de la loi • Premier rapport d’ évaluation
Réflexion • • 1. 2. 3. En Belgique, comment meurt-on ? 40 % des décès surviennent dans le cadre d’une intervention médicale Intention explicite de hâter la mort: 1. 8% Non initiation de traitement/désescalade: 14% Administration de médicaments puissants (antalgiques) dont un des effets est d’abréger la vie: 22% Prof J. Bilsen, VUB
Conclusions • Existence d’un cadre légal non contraignant • Moyens disponibles (relatif) • Le recours à un psychiâtre ne se justifie pas systématiquement • Le médecin généraliste est considéré comme un spécialiste vis à vis des décisions thérapeutiques • La déclaration est obligatoire…
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