Etude qualitative auprs des ambulants Rapport synthse Aot
Etude qualitative auprès des ambulants Rapport synthèse Août 2017 EXPERTS S. A. R. L Tél +243 99 99 39 460 Immeuble Botour 10ème Niveau Gombe Kinshasa / RDC www. experts@experts. cd
I. Contexte et objectif général ÉLAN RDC est un programme de développement du secteur privé financé par la Coopération Britannique pour le Développement (UKAID). Ce programme est mis en œuvre par Adam Smith International (ASI). Il vise à accroitre les revenus des populations pauvres à travers une approche dite Making Markets Work for the Poor , en sigle M 4 P. ELAN vise ainsi l’élimination des contraintes qui empêchent à près d’un million d’hommes et de femmes (vivant avec moins 1. 9$/jour) d’accéder à certains marchés rémunérateurs pouvant leur permettre de sortir de la pauvreté. A travers le secteur d’Accès au Financement, ELAN essaie d’améliorer l’inclusion financière des consommateurs et producteurs vivant sous le seuil de pauvreté. En améliorant l’inclusion financière de ces derniers, ELAN RDC recherche l’accroissement de leur pouvoir d’achat et leurs moyens d’investissements, afin de renforcer leurs options de sortie de pauvreté. Certains micro/nano-entrepreneurs réalisent des épargnes aux quotidiens qui sont confiées à des structures informelles qui facturent le service parfois jusqu'à 10%. Il s’agit notamment de vendeurs ambulants (vendeurs à pieds) et de chauffeurs-taxis qui utilisent bwakisa-carte. La proximité, la confiance mutuelle et la souplesse des formalités administratives sont les facteurs qui justifient les la présence de ces réseaux d’épargnes couteux. Le choix de vendeurs ambulants et chauffeurs taxis se justifient par le fait que parmi cette partie de la population, l’activité économique s’étend au-delà des heures (et jours) ou les structures formelles sont accessibles. L’existence de mécanismes d’épargne couteux, permet d’envisager une réduction de leurs frais par l’adoption de portefeuilles électroniques. 2
II. Les objectifs principaux de l’étude ü Déterminer la proportion de micro/nano entrepreneurs dans le centre-ville de Kinshasa qui utilisent ce type services financiers informels pour les dépôts et/l’épargne ; En connaitre la fréquence (quotidienne, hebdomadaire ou autre) ? ü Estimer les couts moyens (frais) encourus pour épargner 1$ ou 1000 CDF (ou plus) travers les mécanismes d’épargne couteux; ü Connaitre le revenu moyen des différents acteurs (chauffeurs-taxis, vendeurs ambulants, vendeurs de marché) et estimer le pourcentage d’entre-deux qui sont en dessous du seuil de pauvreté; ü Mesurer la proportion de micro/nano entrepreneurs qui utiliseraient déjà des portefeuilles électroniques ou autres mécanismes formels ? ü Comprendre pourquoi les différents opérateurs préfèrent épargner à travers les opérateurs qui facturent le service ? Quels sont les facteurs attrayants ? Quelle serait pour eux le système/modèle d’épargne idéale ? ü Donner des réponses a l’ensemble de ces questions en désagrégeant les tendances selon le genre, les activités (chauffeurs, vendeurs a pieds, autres vendeurs), les parties de la ville de Kinshasa ; 3
III. Méthodologie L’approche méthodologique adoptée dans ce sondage est celle de l’espace-temps. En effet, du fait que nous avons de populations difficiles a identifier dans l’espace (étant donne que les sujets sont mobiles), il serait préférable d’utiliser la méthode espace-temps pour faire des échantillons et des collectes de données a certains endroits et certains moments pendant l’enquête. Pour ce faire, il était d’abord d’identifier les sites où l’on trouve les shayeurs ou vendeurs ambulants afin de procéder à des interviews. Quant aux chauffeurs taxi-moto, tricycles et taxi, il a été question de se rendre au niveau des parkings pour les trouver facilement et les interviewer. Pour ce qui est de la collecte des données, cette étude a combiné deux techniques complémentaires qui ont permis de recueillir les données tant quantitatives que qualitatives. Sur le plan quantitatif, un questionnaire d’enquête a été adressé aux vendeurs ambulants et aux chauffeurs taxi, de tricycles et taxi-moto. Au niveau qualitatif, des entretiens semi-structurés ont été menés auprès des vendeurs ambulants, chauffeurs taxi, tricycles et taxi-moto afin de mieux saisir la question étudiée auprès de ces segments. 4
IV. Synthèse des résultats A. zones de prédilection des shayeurs et taux de fréquentation D’une manière générale, les ronds points/carrefours, les grands artères d’intense activités et les alentours de certains marchés constituent les lieux de prédilection des vendeurs ambulants. Nombreux sont ceux qui débutent leurs activités entre 5 et 6 h pour terminer aux environs de 20 h. C’est aux alentours de 10 à 15 heures qu’on assiste à une grande d’affluence des vendeurs ambulants dans certains axes ou sites. Cette grande affluence peut même aller jusqu’à 18 h surtout dans les ronds-points ou carrefours. Le tableau du slide cidessous donne des indications détaillées sur les heures de grande et de faible affluence pour les différents sites et axes visités lors de l’enquête : 5
A. zones de prédilection des shayeurs et taux de fréquentation AXES ou SITES Entrée Masina Petro-Congo Entrée route Mokali & Pascal Kingasani ya Suka Bon marché Cité Verte - Triangle Bloc-Tshibangu Rond-point Magasin Kintambo Rond-point UPN De bonhomme Quartier I Ndjili Rond-point Super Lemba Terminus Rond-point Ngaba Rond-point Kinsaku Matete Grand Marché (Jardin du Zoo - Rwakadingi-Kasavubu) Righini Boulevard Salongo Marché Gambela (Lisala) Yolo Ezo Kimbondo-Moulaert Yolo Kapela Mariano Rond-point Gambela-Victoire Rond-point victoire et ses environs Av. Kasa-vubu vers Pont Gaby Rond-point Huileries et artères Heure de début 6 à 7 h 5 à 6 h 6 à 7 h 7à 8 h 5 à 6 h 6 à 6 h 5 à 6 h 6 à 7 h 8 à 9 h 6 à 7 h 7 à 8 h 7 à 8 h grande Fin de la grande Estimation du affluence Nombre d’ambulants 10 à 16 h 17 à 20 h 20 10 à 16 h 17 à 20 h ± 100 10 à 16 h 16 à 18 h ± 80 12 à 17 h 18 à 20 h 50 12 à 15 h 16 à 18 h 40 12 à 17 h 18 à 19 h 50 12 à 18 h 19 à 21 h ± 100 10 à 17 h 17 à 19 h ± 100 11 à 15 h 16 à 17 h ± 60 10 à 17 h 18 à 19 h 60 10 à 17 h 18 à 21 h ± 100 11 à 16 h 17 à 20 h 80 10 à 17 h 18 à 21 h ± 100 12 à 15 h 17 à 19 h 60 10 à 16 h 17 à 18 h ± 300 13 à 15 h 16 à 17 h 50 10 à 15 h 16 à 18 h ± 100 9 à 14 h 15 à 16 h 40 10 à 17 h 18 à 21 h 60 10 à 18 h 19 à 21 h 50 10 à 15 h 16 à 17 h 40 9 à 18 h 19 à 22 h 50 9 à 18 h 20 à 23 h ± 200 9 à 17 h 18 à 19 h ± 80 10 à 17 h 19 à 20 h ± 100 6
B. Typologie des services financiers Globalement, les vendeurs ambulants utilisent plus les services financiers informels que formels. La plupart utilise le Bwakisa carte et le Likelemba alors que d’autres préfèrent garder leur argent à la maison. La facilité d’accès et de retrait des fonds ainsi que l’absence des multiples procédures sont les raisons essentielles qui poussent la majorité des vendeurs ambulants à utiliser les services financiers informels. Les services financiers formels ne sont utilisés que par une infime minorité des chaufeurs taxi et taxi-moto; rares sont les vendeurs ambulants qui utilisent ces services. Avec la banque, il faut avoir le dollar que je ne possède pas ou avoir beaucoup d’argent, pour moi pousse-pousseur qui n’épargne que 500 à 1. 000 F par jour, je serai ridicule d’aller dans une banque, raison pour laquelle j’utilise bwakisa carte J’aime le Likelemba parce que ça me permet d’avoir un grand montant que je n’aurai pas pu réunir en gardant l’argent à la maison moi-même J’ai une caisse en bois à la maison, et j’y mets mon argent dedans pour ne l’ouvrir qu’en cas de besoin 7
C. Coûts des transactions L’usage des structures informelles implique pour les vendeurs ambulants un coût suivant la forme d’épargne utilisée: la pratique de Bwakisa nécessite des frais lors du retrait des fonds après plusieurs versements. Ces frais varient en fonction de la somme fixe versée pratiquement tous les jours. De même pour les Likelemba, l’épargnant est appelé à verser une somme au retrait, ce qui implique un coût. La fréquence de retrait dans le Likelemba dépend des arrangements entre adhérents. L’épargne par thésaurisation ou auprès d’un tiers n’implique généralement pas des coûts. Types de services Coût mensuel Fréquence Bwakisa carte 1. 000 à 5. 000 Fc Chaque jour ou presque Likelemba 1. 000 à 15. 000 Fc Dépend des arrangements entre adhérents. Les versements sont généralement mensuels ou hebdomadaire Thésaurisation Auprès d’un tiers 0 0 Pas de fréquence fixe mais selon la disponibilité des fonds 8
D. Facteurs d’attachement aux services financiers informels Les facteurs ci-après explique en grande partie l’attachement des vendeurs ambulants et autres catégories aux services financiers informels: ü Facilité d’accès ou de retrait des fonds en cas de besoin; ü Facilité d’accès au service à moindre coût ou sans coût; ü L’absence des multiples procédures pour utiliser les services. Au-delà de ces facteurs, il y a lieu de souligner que les aspects relationnels ont également une influence non négligeables, particulièrement pour le Likelemba par exemple. Avec ce mode d’épargne, il est plus facile de mettre en commun des fonds lorsqu’on a certaines relations professionnelles ou autres. Par ailleurs, il n’est possible de thésauriser son argent qu’auprès d’une personne de confiance dont on connaît la probité morale. Quand je garde mon argent à la maison, je peux l’utiliser à tout moment quand j’en ai besoin plutôt que de se déplacer Le bwakisa carte me donne la possibilité d’emprunter parfois l’argent sans intérêt auprès du tenancier de l’activité commerciale Avec bwakisa carte je ne fais pas beaucoup des procédures et quand j’ai besoin de retirer c’est très facile Je préfère donner mon argent à quelqu’un que je connais et qui est crédible qu’à quelqu’un qui peut disparaître avec…. 9
E. Facteurs d’attrait aux services financiers formels Au regard des entretiens réalisés, Il apparaît que les structures financières formelles ne communiquent pas suffisamment auprès des différents segments que nous avons rencontré. Même si quelques acteurs reconnaissent le bien-fondé de l’épargne auprès des banques, nombreux sont ceux qui pensent qu’il faut nécessairement avoir beaucoup d’argent pour bénéficier des services bancaires. Par ailleurs, il y a lieu de souligner les problèmes récurrents d’indisponibilité des fonds et l’absence de connexion lors des opérations des retraits dans les banques qui ne permettent pas aux clients de retirer rapidement leur argent. S’agissant du Mobile Money, certains personnes l’utilisent par rapport à la sécurité (garder son argent sur soi) mais déplorent néanmoins le coût lié au retrait alors que d’autres déplorent le taux applicable en Franc Congolais au retrait même si la monnaie utilisée est le dollar. D’aucuns pensent que les opérateurs s’arrangent pour créer une indisponibilité des devises pour faire passer la transaction en Franc Congolais. 10
Le tableau ci-dessous présente quelques facteurs clés susceptibles d’amener les acteurs à utiliser d’avantages les services financiers formels: Forme d’épargne Mobile Money Facteurs d’intérêt § § Banque § § § § Rendre disponible à tout moment l’argent en dollar plutôt que payer plus en CDF avec des taux trop bas; Communiquer suffisamment sur le service financier par mobile même dans les milieux reculés; Réduire les frais ou coûts liés au retrait. Simplifier les conditions ou les procédures d’ouverture de compte; Communiquer davantage sur le fonctionnement des banques même dans le milieu reculé de la ville car il y a une méconnaissance du fonctionnement des structures formelles; Garantir la sécurité des fonds des épargnants surtout au niveau des Microfinances qui disparaissent parfois avec l’argent des épargnants; Communiquer sur l’aspect du premier versement qui ne doit pas être nécessairement élevé; Favoriser la proximité par rapport au secteur ou zone d’activité c’est-à-dire créer les agences même dans les milieux reculés par exemple à Mikondo, Kisenso, Camp Luka, …; Eviter les problèmes de d’indisponibilité de liquidité ou encore les problèmes de connexion; Bannir la discrimination de la clientèle par un service client prêt à recueillir, suivre et répondre aux besoins des clients. 11
H. Volume de transaction Les volumes de transaction des « banquiers informels » varient selon les types de services informels utilisés par les acteurs. Le tableau ci-dessous donne quelques indications sur ces volumes: Services Thésaurisation bwakisa carte Likelemba Epargne auprès tiers Nombre de personnes Entre 20 à 150 personnes Entre 8 à 50 personnes Entre 1 à 3 personnes Volume de transactions par mois Entre 200. 000 à 3. 000 FC Entre 80. 000 à 2. 500. 000 FC ± 50. 000 FC 12
F. Niveau d’intégration avec le système bancaire ou mobile money Le niveau d’intégration des Shayeurs et autres catégories d’acteurs que nous avons interviewé reste très faible. La grande majorité des vendeurs ambulants utilise plus les services financiers informels pour des que raisons évoquées précédemment (Facilité d’accès à ces fonds, absence de nombreuses procédures…). Toutefois, pour d’autres catégories d’acteurs, l’utilisations des services financiers formels est plus orientée vers la microfinance. 13
EXPERTS S. A. R. L Etudes de marché et Sondages d’opinion Immeuble Botour - Dixième niveau Commune de la Gombe Kinshasa / Gombe RDC E- Mail: experts@experts. cd Site : www. experts. cd Tél. : (243) 99 99 39 460 14
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