Etape 3 Mise au point scientifique Avant propos

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Etape 3 Mise au point scientifique

Etape 3 Mise au point scientifique

Avant propos : focus sur les attendus du programme DE IE TI A V

Avant propos : focus sur les attendus du programme DE IE TI A V LA TOCR RIS A ’ E L OIR V U PO LISE E G L L’E E D SPHÈRE SOCIÉTALE DOMINANTE ION NS PA LES X L’E S VIL DE E ISM M A YN D S LE DE NES G PA M CA SPHÈRE ÉCONOMIQUE ET SOCIÉTALE OIS T R A S DE UN ET UR PO SPHÈRE POLITIQUE RECHERCHE ARCHÉOLOGIQUE/RENOUVELLEMENT HISTORIOGRAPHIQUE EXTRAITS DE LA FICHE EDUSCOL Introduction : « L’Église est présente dans l’intitulé, mais les sous-thèmes excluent clairement une étude à part. » On chera à faire prioritairement comprendre aux élèves : élèves • ce que sont les rapports féodovassaliques et comment ils marquent en particulier l’économie rurale dominante • comment l’expansion économique modifie cependant les rapports sociaux au Moyen ge qui n’est pas une époque immobile ; • que l’essor urbain de cette période est lié à cette transformation de la société et de l’économie ; • comment les Capétiens reconstruisent une autorité politique qui entame la construction de l’État français. Les points forts du thème pour l’enseignant : l’enseignant • La domination des seigneurs est très nettement affirmée au début de la période et connaît par la suite certains assouplissements • Les villes elles-mêmes croissent aux XIIe et XIIIe siècles et desserrent les liens de la domination féodale. • L’Église par sa richesse foncière est à la fois immergée dans le monde féodal et porteuse de valeurs différentes. Rendue plus cohérente par la réforme grégorienne, elle est capable d’absorber certains discours apparemment hétérodoxes (celui des ordres mendiants du XIIIe siècle) que d’exclure tel ou tel groupe. Elle est seule capable de produire un discours global qui conforte sa situation de premier ordre. • C’est à partir de la féodalité et de l’appui de l’Église que les Capétiens construisent leur

Introduction : Le Moyen Age, une période de renaissances PROBLÉMATIQUE Pascal Brioist à propos

Introduction : Le Moyen Age, une période de renaissances PROBLÉMATIQUE Pascal Brioist à propos de la Renaissance Quelles dynamiques animent cette période féconde ? Quelles nouvelles visions de la société féodale « Plus qu’une rupture véritable, la Renaissance est le résultat d’une évolution longue, une époque qui, oublieuse du émergent des études archéologiques et historiques récentes ? Quelles grandes thématiques sont legs de ceux qui l’ont immédiatement précédée, n’a voulu retenir que les aspects les plus sombres » renouvelées ? Doit-on tout au Moyen Age ? Dans « L’Europe de la Renaissance » documentation photographique n° 8049 -2006 PÉRIODE FÉCONDE EN « PRÉ-RENAISSANCES » APPELÉES « RÉNOVATIO » RENAISSANCE CAROLINGIENNE (VIIIème / IXème siècles) : • Développement d'une élite savante (écoles + Cour de Charlemagne) • Renouvellement des livres par l'enluminure et la minuscule carolingienne (copie et diffusion des manuscrits plus faciles) • le renouveau architectural • • RENAISSANCE OTTONIENNE (autour de l’an mil) : Vitalité culturelle (Germanie + diffusion hétérogène sur le continent). Figures intellectuelles majeures : ex : Gerbert d'Aurillac Essor de l'enseignement Complémentaire de la Révolution Carolingienne • • • RENAISSANCE DU XIIÈME SIÈCLE Prospérité sur les plans démographique et économique Réforme de l’Eglise Affirmation de l’Etat Essor des villes Goût nouveau pour les disciplines scientifiques Naissance des « intellectuels » (Le Goff) SEUIL D’IRRÉVERSIBILITÉ

INTRODUCTION : LE MOYEN AGE, UNE PÉRIODE RICHE EN « RENAISSANCES » I. LA

INTRODUCTION : LE MOYEN AGE, UNE PÉRIODE RICHE EN « RENAISSANCES » I. LA SOCIÉTÉ « ARISTOCRATIQUE » AUM OYEN AGE : ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS. A. IDÉES REÇUES SUR LA SOCIÉTÉ FÉODALE Plan 1. Aristocratie/élite/ noblesse : quel vocable employer pour désigner la classe dominante de la société féodale ? 2. La société féodale, une société tripartite ? 3. La société féodale, une société pyramidale ? 4. Les châteaux ont-ils existé ? B. UNE ARISTOCRATIE DOMINÉE PAR LE ’ CCLÉSIA C. LES CARACTÉRISTIQUES DE L’ARISTOCRATIE. II. LES CAMPAGNES, DES ESPACES ORGANISÉS ET DYNAMIQUES A. IDÉES REÇUES SUR LE MONDE RURAL AU MOYEN AGE 1. Les paysans vivaient dans des cabanes 2. Les paysans étaient majoritairement des serfs (esclaves attachés à une terre) 3. L’agriculture était uniquement une activité de subsistance 4. Les paysans se nourrissaient de bouillies, les nobles mangeaient de la viande. B LA POPULATION AUM OYEN AGE 1. Quelle évolution ? 2. Consommation alimentaire des hommes du Moyen Age C. L’ORGANISATION DES VILLAGES : UN HABITAT COMPLEXE ET DIVERSIFIÉ 1. Chronologie de l’évolution des sites ruraux durant le premier Moyen Age. 2. Une pression de plus en plus importante sur l’environnement III. UNE RENAISSANCE DES VILLES À PARTIR DUX IIÈME SIÈCLE ? A. IDÉES REÇUES SUR LA VILLE AUM OYEN AGE 1. Ville, commune, cité : quel vocabulaire utiliser pour définir une communauté urbaine au Moyen Age ? 2. Les villes n’existaient plus au début du Moyen Age B. DES VILLES DYNAMIQUES DÈS LE DÉBUT DUM OYEN AGE 1. De nouvelles méthodes archéologiques pour appréhender la ville : l’analyse des terres noires et la micromorphologie 2. Des villes multiples et polynucléaires 3. Des paysages urbains structurés différemment. C. A PARTIR DUX IIÈME SIÈCLE : UNE NOUVELLE CONCEPTION DE LA VILLE 1. Urbs et civitas 2. La naissance d’une bipartition ville-campagne 3. Une intense circulation des hommes et des biens

I. La société « aristocratique » médiévale : entre mythe et réalité

I. La société « aristocratique » médiévale : entre mythe et réalité

A. Idées reçues sur la société féodale. 1. Aristocratie/Elite/Noblesse : quelle différence ? Pourquoi

A. Idées reçues sur la société féodale. 1. Aristocratie/Elite/Noblesse : quelle différence ? Pourquoi préfère-t-on le terme d’élite en archéologie ? Il désigne ceux qui dominent par tous les moyens. C’est un terme plus général et un concept emprunté à la sociologie, science humaine qui collabore étroitement avec l’archéologie. ELITE Terme qui insiste davantage sur la supériorité, quelle qu’en soit la raison (richesse, savoir-faire, habitat…). Archéologues NOBLESSE Quel problème avec le terme de noblesse ? Ce n’est pas un concept transparent car au Moyen Age, une partie de l’aristocratie n’est pas noble : c’est le cas des clercs, des aristocrates urbains ( « patriciens » ) souvent liés par Terme médiéval d’abord utilisé comme qualificatif pour désigner par exemple un acte « noble » . Il n’évoque un groupe social qu’à partir de la fin du Moyen Age et c’est le sens qu’il a encore en 1789. ARISTOCRATIE Terme utilisé pour désigner ceux qui exercent une domination réelle sur la société. Historiens Pourquoi préfère-t-on le terme d’aristocratie en histoire ? Il ne désigne pas seulement ceux qui sont « au-dessus » (couche supérieure de la société) mais insiste surtout sur la faculté à dominer les autres terme est plus précis et moins statique celui d’élite.

A. Idées reçues sur la société féodale 2. La société féodale, une société tripartite

A. Idées reçues sur la société féodale 2. La société féodale, une société tripartite ? Une popularité qui doit beaucoup à 1789 et aux trois ordres qui forment les Etats généraux. Les anthropologues identifient ORATORES cette structure dans toute société Ceux qui prient : elle n’est donc pas le fait de la société clergé occidentale de l’ancien régime. BELLATORES Ceux qui font la guerre Aristocratie/Noblesse LABORATORES Ceux qui travaillent Le peuple/Tiers-Etat ADALBÉRON DE LAON « Poèmes au roi Robert » (XIème siècle) Il existe peu de textes et de représentations au Moyen Age sur ce tripartisme. Les manuels reprennent toujours les mêmes documents Un système quaternaire ? Dès le premier Moyen Age, un personnage se détache des trois ordres : l’Empereur ou le Pape Une vision aujourd’hui remise en question pour plusieurs raisons

A. Idées reçues sur la société féodale 2. La société féodale, une société tripartite

A. Idées reçues sur la société féodale 2. La société féodale, une société tripartite ? Un système binaire qui se décline selon tout un ensemble de relations • Dieu • Spirituel Clerc = spirituel Aristocrate = • Les hommes • Charnel Femme = spirituel Femme = charnel Paysan = charnel

A. La société « aristocratique » au Moyen Age : quelles réalités ? 3.

A. La société « aristocratique » au Moyen Age : quelles réalités ? 3. La société féodale, une société pyramidale ? La « pyramide » vassalique VISION CLASSIQUE DE LA SOCIÉTÉ FÉODALE : rapports descendants qui vont du roi jusqu’aux petits nobliaux dominant un groupe de chevaliers errants, et soumis à de grands seigneurs laïcs et ecclésiastiques • • DEUX OBJECTIONS Vision qui repose sur des théorisations tardives (fin du Moyen Age) Vision largement reprise par les historiens du droit et des institutions. Ces rapports ont certes existé, mais : • ils sont loin d’être systématiques • ils ne sont pas limités à l’aristocratie EXEMPLE 1 DU FÉODUM À L’HOMO • Féodum désigne la terre reçue donnée par le dominus. • L’Homo qui la reçoit peut autant désigner un grand seigneur qu’un petit noble local voire un paysan (dépendant) EXEMPLE 2 LE SERVITIUM • Service militaire • Corvées et dépendances reçues par le paysan • Service dû à Dieu Pour désigner la société de l’Occident féodal on parlera davantage aujourd’hui d’une société aristocratique organisée en réseaux de clientèle qui se rattache au pouvoir royal et va être petit à petit dominé par lui.

A. La société « aristocratique » au Moyen Age : quelles réalités ? 4.

A. La société « aristocratique » au Moyen Age : quelles réalités ? 4. Les châteaux forts ont-ils existé ? L’HABITAT DES ÉLITES, UN « UNICUM » • HA Te les rme i rom nve ant nté iqu par e XIX s du èm e Ca « fo fortif strum rt » ié (q = = p ua Lie léo lifica u nas tif me ) Un centre de gestion Un lieu de pouvoir Dès avant l’an mille, les résidences seigneuriales pouvaient être de véritables palais, où le seigneur invitait d'autres seigneurs, donnait des banquets, organisait des chasses… Cet habitat devait montrer au monde sa richesse et sa puissance Re co réa uvre d l diff ités tr es Ré érent ès sid es gro ence priv upe d’un so ilé d’a cohab gié q cial utre ite ui y s g ave ro c soc upes iau x ! CŒUR ADMINISTRATIF Non autour duquel s’organisait la vie de la population locale : tous les actes de propriété, les dons, etc…y étaient établis et conservés ; on venait y régler ses impôts ou le fermage que les paysans payaient pour les terres qu’ils exploitaient RT CH T U F EA O BIT DE AT ÉL S ITE S • Dans sa conception : établir une typologie n’est pas possible (en l’état des recherches actuelles) Dans sa finalité : ces édifices sont ancrés dans une logique intrinsèque qui sert l’histoire de la famille qui l’habite. Un rôle symbolique avec les fortifications Ce n’est qu’à partir du Xème et du XIème siècle, avec la montée des rivalités et les querelles entre seigneurs voisins, qu’apparaissent les résidences fortifiées. À partir du XIIème siècle, la pierre tend à se généraliser. Auparavant, les habitations étaient faites de bois et de terre. Joëlle Burnouf, professeure d’archéologie médiévale à l’université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne.

A. La société « aristocratique » au Moyen Age : quelles réalités ? 4.

A. La société « aristocratique » au Moyen Age : quelles réalités ? 4. Les châteaux forts ont-ils existé ? La MOTTE CASTRALE, un habitat des élites privilégié durant le premier Moyen Age Tertre de la motte Castrale de Brion, Puy de dome Reconstitution de maisons (Saint Sylvain d’Anjou) Le seigneur choisit ou fait bâtir un lieu défensif Un fossé profond est construit (souvent dès l’édificatio n du tertre) En bas du tertre, un village se constitue Une tour en bois défensive est implantée en haut du Des palissades sont ensuite édifiées (en QUAND DISPARAISSENT LES MOTTES ? « La date à laquelle, dans telle ou telle région, l’on cesse de construire des mottes est souvent en relation avec la date où l’on avait commencé d’en édifier. Dans le nord-ouest de la France, ou en Angleterre, on n’en construit plus guère après la fin, voire après le Reconstitution d’une motte castrale Terra Maris Museum, Hollande troisième quart du XIIe siècle. Dans le sud-ouest, au contraire, où la motte est A noter : Certains châteaux sont apparue plus tard, nous savons qu’il en construits rapidement, pour répondre à fut élevé encore dans le second quart l’urgence de la guerre. Ces fortifications e siècle, voire au XIVe. Mais il est du XIII de bois suffisent pour résister aux certain employées que partout des : flèches, mottes armes à l’époque continuèrent d’être occupées lances, frondes, attaques de cavalerie. longtemps après que l’on eut cessé Pour éviter les incendies, il est courant d’en construire, surtout lorsque l’on de recouvrir le bois de cuir ou d’enduit avait installé sur la motte une tour de de terre.

B. Une aristocratie dominée par l’Ecclesia A partir des XIème-XIIème siècles On peut donc

B. Une aristocratie dominée par l’Ecclesia A partir des XIème-XIIème siècles On peut donc vraiment parler de prise de pouvoir de l’aristocratie de Le mot latin « Ecclésia » de Le mot latin « christianitas » l’Eglise notamment à partir de la réforme grégorienne : plus en plus employé pour (chrétienté) pour désigner - Elle prive la seigneurie des laïcs de toute dimension ecclésiale d’où désigner l’institution cléricale l’espace chrétien PAPE - des tensions entre les deux ordres Elle interdit à tout laïc d’exercer des pouvoirs de protection et de contrôle sur les biens patrimoniaux de l’Eglise et notamment les monastères Elle met en place un vaste mouvement d’archivage (copie de chartes, de cartulaires…) qui permet de mieux fixer la territorialité des biens ecclésiaux Elle favorise la construction d’églises, de cathédrales et de palais épiscopaux au cœur des villes Elle christianise le rituel de l’adoubement et rythme le temps de campagnes : elle scande la vie quotidienne des hommes. ARCHEVÊQUES, EVÊQUES ABBÉS DES GRANDS MONASTÈRES Andrea di Bonaiuto, fresque, Santa Maria Novella, Florence (vers 1350) Espace chrétien = un ensemble avec un centre : Rome SUR LE POIDS DE L’EGLISE DANS LA SOCIÉTÉ MÉDIÉVALE DOMINIQUE IOGNA-PRAT Un double pouvoir : ème De la fin du IV siècle et tout au long du premier • Spirituel sur le diocèse ou la millénaire, un processus s’est effectué menant à l’inclusion de communauté la société dans une structure • Temporel sur les terres (seigneur) « englobante » : l’Église. Cette dernière ne désigne pas seulement une communauté de foi mais est dotée d’une dimension institutionnelle ayant un centre (Rome) et des limites destinées à être sans cesse repoussées face aux païens et aux infidèles (logique JÉRÔME BASCHET La civilisation médiévale est « diverse et changeante … animée d’une profonde dynamique d’essor et de transformation » . Baschet s’attache à saisir les traits essentiels de l’organisation sociale de l’Occident médiéval, mais aussi les principales représentations qui donnaient du sens à cette organisation. L’Église, institution dominante et véritable épine dorsale de la société médiévale, est placée au cœur de son analyse.

C. Les principales caractéristiques de l’aristocratie Une liberté de circulation = « mobilité endorégulée

C. Les principales caractéristiques de l’aristocratie Une liberté de circulation = « mobilité endorégulée » (régulée par ellemême) relative Un comportement noble = un aristocrate n’a pas besoin de se montrer : c’est aux autres de faire attention Une infériorité numérique = obligation de fixer les populations au sol et de contrôler les hommes Une domination reproduite de génération en génération dans certains domaines précis

II. Les campagnes : des espaces organisés et dynamiques

II. Les campagnes : des espaces organisés et dynamiques

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 1. Les paysans vivaient

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 1. Les paysans vivaient dans des cabanes ARISTOCRATES VISION CLASSIQUE Une vision renouvelée : 1 La fin de « l'Age de bois » RELIGIEUX PAYSANS Multiplication des fouilles d’habitats ruraux datant du 1 er Moyen Age depuis les années 1990 Si les constructions sont Dans le domaine le plus souvent en bois religieux, la découverte et torchis sur une de plus en plus fréquente ossature de poteaux L’utilisation de la pierre d’édifices de culte en La grande majorité de la plantés, il ne s'agit pas Une classe dominante vivant Une classe dominante Existence de bâtiments est privilégiée dans bois est l’un des apports de cabanes mais de à vocations multiples, certaines régions, et des population, besogneuse et dans des monastères ou de vivant dans des récents de l’archéologie. véritables maisons, des fermes, des techniques de misérable, habitant dans de Les églises étaient magnifiques églises (haut « châteaux » (habitation parfois munies d'un hameaux, des bourgs. construction diverses beaucoup plus modestes constructions en bois des élites) étage, et toutes les clergé)sont mises en œuvre. nombreuses qu’on ne le Le pape Urbain II (1042 -1099) devant Les très riches heures du duc de Berry ressources des terroirs au sein de campagnes soupçonnait en l'autel de l'abbaye de Cluny, miniature (Mois d’Aout). Travaux des champs – environnants sont mises dévastées par les invasions mille. tirée d'un recueil liturgique et historique battage du blé sur les terres du à profit. Les architectures Livre d'astrologie, Allemagne, XVe siècle concernant Cluny, vers 1210, Paris, château d’Etampes (91), propriété de en bois sont également Paris, Bn. F, département des Manuscrits, Bibliothèque nationale de France, ms. Jean de Berry. confortables et parfois Allemand 106, fol. 251 v. Le rural part pour sa très élaborées. lat. 17716. journée de travail, son outillage agricole sur 1 Terme parfois utilisé par les historiens pour qualifier l’habitat paysan du premier Moyen Age l'épaule et un pot de terre à la main : sa boisson. Son costume brun est fait de textiles non teints, sans doute du chanvre,

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 1. Les paysans vivaient

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 1. Les paysans vivaient dans des cabanes DEUX EXEMPLES 1. UN ENSEMBLE RURAL ORGANISÉ À LAQUENEXY ENTRE DEUX COURS EN MOSELLE (2009 -2010) a. Une 1ère occupation à la fin de l’âge de Bronze. Un bâtiment d’habitat et sans doute une ou plusieurs annexes sont attestés. L’occupation quasi continue depuis le Bronze final jusqu’au XVe siècle a masqué ou fait disparaître une partie des vestiges protohistoriques. b. Une villa gallo-romaine (I er s. ap. J. -C. -Ve s. ) Des aménagements en dur organisés autour de la cour centrale (fours rectangulaires, bâtiments sur poteaux) masqués par la forte densité de l’occupation médiévale. Les études de mobilier galloromain concordent pour dire que la villa est en activité jusqu’au Ve Conclusion : pour ce site, la persistance d’occupations s. Le site antique est réoccupé (peut être après un temps successives témoigne qualité certaine terres d’abandon) dès l’époque d’une mérovingienne, sous des forme de exploitées : constructions en matériaux périssables. er Moyen ge (VIe-XIIe s. ) -c. Une occupation dense durant le 1 terroir fertile, exclusivement de bâtiments sur poteaux, le lieu -Composée bonne exposition, comporte une douzaine d’ensembles construits sur une surface - proximité de deux cours d’eau et du centre urbain de avoisinant les 4000 m². Metz… Une trentaine de fosses de taille moyenne à grande, localisées dans l’environnement immédiat des bâtiments, servaient d’extraction de matériaux (argile et calcaire) utilisés dans l’architecture mêlant torchis, pierres et bois. En limite sud de fouille, deux structures de combustion excavées constituent un même ensemble attestant une volonté de regroupement de certaines activités domestiques. d. Une ferme seigneuriale prospère au 2 nde Moyen Age (XIIIe. XVe s. ) Cette implantation en matériaux légers décline au cours du XIIe s. au profit d’une ferme « en dur » composée de deux bâtiments venue s’installer par dessus dès le XIIIe s. C’est à cette période

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 1. Les paysans vivaient

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 1. Les paysans vivaient dans des cabanes DEUX EXEMPLES 2. LA FOUILLE DES SITES DU MAS DE ROUX (HÉRAULT) : LA DÉCOUVERTE D’UN VILLAGE FORTIFIÉ (2013) Menée à hauteur de Castries, entre Nîmes et Montpellier, elle a révélé les vestiges d’un village médiéval occupé du IX e au XVe siècle de part et d'autre de l’ancienne voie domitienne, encore très fréquentée au Moyen Age. Que montrent ces deux exemples (Nord et Sud de la France) ? - Une permanence de l’occupation humaine - Des espaces organisés, rationalisés et aménagés Insérer ici la vidéo de l’Inrap sur la fouille des sites du Mas de Roux (anthropisés) - Des emplacements choisis avec stratégie (même si difficultés adjacentes dans l’exemple 2) Lien actif : http: //www. images-archeologie. fr/Accueil/Recherche/p-11 - Des espaces témoignant d’un dynamisme certain lg 0 -notice-VIDEO-Le-village-medieval-du-Mas-de. Roux. htm? notice_id=7422 Conclusion : les paysans du Moyen Age ne se contentaient pas de vivre dans des cabanes…

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 2. Les paysans étaient

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 2. Les paysans étaient majoritairement des serfs (esclaves attachés à la terre) DES STATUTS TRÈS DIFFÉRENTS SELON LES ÉPOQUES ET LES LIEUX Les serfs (10% de la population paysanne) Sans être des esclaves tels qu’en a connu l’Antiquité, ils jouissent d’une liberté très restreinte. Ils dépendent d’un maître, à qui ils doivent taxes et corvées, et sont attachés à un lopin de terre qu’ils cultivent pour lui Ils ne peuvent se marier ni transmettre leurs biens sa permission. Les paysans libres (alleutiers), vilains ou manants Les plus pauvres, sans terre, doivent louer leurs bras pour gagner leur vie Les plus riches vivent parfois comme de petits seigneurs dans des résidences imposantes Les XIe, XIIe et XIIIe siècles sont une période de croissance démographique marquée par la mise en culture de nouveaux espaces et l’accroissement des villes. Ils sont plus favorables aux paysans, qui obtiennent des avantages en échange de leur travail. La plupart des serfs sont alors affranchis. À la fin du Moyen ge, les paysans sont le plus souvent locataires ou fermiers, ces derniers payant une redevance (fermage) pour l’exploitation de terres.

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 3. L’agriculture était uniquement

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 3. L’agriculture était uniquement une activité de subsistance. Au Moyen ge, plus de 9 personnes sur 10 vivent à la campagne, dans un environnement anthropisé • Haies • Talus • Fossés • Charrue à versoir • Collier d’épaule • Fer à cheval clouté • Assolement biennal ou triennal … Augmentation des rendements … Une grande partie des paysages que nous voyons aujourd’hui a été façonnée au Moyen ge. DES CHAMPS DÉLIMITÉS ET DE STRUCTURÉS NOUVELLES TECHNIQUES DES PRODUCTION S DIVERSIFIÉES AMÉNAGEMEN TS IMPORTANTS • Céréales et légumineuses en grand nombre et différentes selon les régions • Culture de plantes textiles (chanvre, lin) • Elevage (bœuf, porc, mouton) … Diversification de l’alimentation chez les riches comme chez les pauvres • Aménagement des cours d’eau (déviations, digues…) • Perfectionnement des énergies (moulin, marais salants, charbon) • Création d’étangs pour la pisciculture … Pression de plus en plus forte

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 4. Les paysans se

A. Idées reçues sur le monde rural au Moyen Age 4. Les paysans se nourrissaient de bouillies, les nobles mangeaient de la viande. La nature et la quantité des aliments consommés, véritables marqueurs sociaux Préférence à la cuisson bouillie Consommat ion de viande salée ou fumée (surtout du bœuf) Préparation à base de céréales, légumineuses + plantes aromatiques et racines Cuisine paysanne Préférence à la cuisson rôtie ou grillée accompagn ée de sauces élaborées L’APPORT DE L’ARCHÉOLOGIE Les nombreux fours domestiques découverts ont mené à un constat : si les céréales sont la base de l’alimentation médiévale, elles ne sont pas consommées principalement sous forme de bouillies, mais de pain, ce que corrobore la culture privilégiée de céréales faciles à transformer en farine et en pain, comme le froment et le Consommat ion de viande de bœuf (fréquent), porc, volaille et gibier Fruits, fromages, œufs et grande variété d’épices Cuisine noble

B. La population au Moyen Age 1. Quelle évolution ? • • Connaissance s

B. La population au Moyen Age 1. Quelle évolution ? • • Connaissance s floues : globalement, stagnation 10 à 15 millions pour la France 5 à 8 millions pour l’Angleterre Remarque : Malgré cette baisse, la population reste plus importante à la fin qu’au début de cette longue période • Un constat : la démographie médiévale occidentale POM : réchauffement PAG et peste noire : est largement tributaire de l’environnement (climat, significatif du climat qui choc terrible et épidémie…) entraîne une augmentation division de la • Une difficulté majeure : chiffrer les hommes du de la population avec un population par 2, Moyen Age. Le peu de documents dont nous pic démographique vers voire par 4 ou 5 disposons ne concerne que les tous derniers 1300 selon les régions siècles de la période. Les termes documents CONCLUSION : le graphique ci-dessus donne à voir sont incertains (ex : le terme « homo » est parfois les fourchettes les plus probables et les plus récentes, trompeur ; à une autre échelle, un même individu mais elles sont encore sujettes à caution. peut porter plusieurs noms). • Des estimations : grâce à des recherches Graphique tiré du magazine « l’Histoire » , n° 428 –Oct 2016 - Article « la dynamisme des campagnes » , p. 41 archéologiques, à l’anthropologie combinées à une

B. La population au Moyen Age. 2. Consommation alimentaire des hommes du Moyen Age

B. La population au Moyen Age. 2. Consommation alimentaire des hommes du Moyen Age A PARTIR DE L’EXEMPLE DEG UILLAUME DE MUROL, PETIT NOBLE AUVERGNAT PAIN/CÉRÉALES/LÉGUMINEUSE LEVAGE /V IANDE LESE F PRODUITS RUITS LBP ES OISSONS /ÉPICES LÉGUMES LAITIERS OISSON S ALIMENTATION DES ÉLITES (Quelques remarques sur le régime alimentaire de Guillaume de Murol) - Variété des produits consommés - Surabondance de la viande : si on ramène sa consommation sur le nombre de jours gras dans l’année : on obtient alors environ 600 g par jour ! (consommation actuelle : 150 g par jour par habitant en France) - A noter : la consommation de vin (non présente sur le graphique) : Guillaume de Murol en consommait environ 730 litres par an La place des fruits et des légumes dans l’alimentation Le régime carnassier des hommes du Moyen Age Le Pain, élément essentiel de l’alimentation Le poisson, un substitut à la viande durant les temps de carême La place des boissons dans l’alimentation Le lait et ses dérivés Les épices, une denrée recherchée médiévale « Companage » : tous les aliments qui l’accompagnent Elevage important : bœuf, porc, mouton (chair terrestre) Très consommé durant les : le temps par (- l’Eglise -- Boisson Difficulté de conservation la plus consommée vin à imposés faible titrage de 10°), (40 à 180 jours selon les Marqueur social : les épices coûtent très cher et viennent L’aristocratie se nourrit des fruits de l’arbre (ciel) -- jeune et plutôt blanc. Utilisé trempé ou comme liant pour les sauces Augmentation de du nombre de mazels (marchés aux congrégations) Autorisation consommer des laitages uniquement de loin Dans les la consommation de comme fruits frais Préférence au pain de froment (blanc) plutôt qu’à celui de viandes) dans les grandes villes Surexploitation de la ressource (surpêche ? ) dans certaines régions (diminution de la taille - Culture durant les jours gras de l'année, c'est-à-dire ni en carême, de banquets, la vigne dans les campagnes aux et abords L’homme médiéval aime à consommer épicé acides débutent le repas qui se clôt par des préparations son (noir) Aristocratie : préférence pour la volaille (chair aérienne ) des espèces péchées : travaux des archéozoologues) ni le vendredi ou le samedi - des villes Rôle d’exhausteur de goût (cuisine médiévale raffinée) chaudes (ex : poires cuites au vin) Pain de famine (orge + avoine) Augmentation de la consommation de viande à la fin de la Un commerce organisé dès l’époque mérovingienne : poisson salé ou fumé -- Autres Forme la boissons plus prisée majoritairement : fromage ou consommées beurre (stocké (et dans parfois plus que dissimulateur de goût pour les denrées avariées Le paysan se nourrit des plantes à racine : aulx, oignons, - préférées à l’eau dont la quantité peut poser problème aux plus En période : de la de chute disette de : la consommation population entraine de en « tourteaux un recul de » A partir du XIIème : multiplication des réseaux d’approvisionnement en poissons frais des pots grès au cellier ou conservé plaquettes Epices les plus prisées : gingembre, clou de girofle, raves, choux… (ager) (terre) à (bouillies de gruau) l’espace poireaux, cultivé en céréales au qui profit servent du saltus - pauvres notamment dans les villes) : bière, cidre et « bochet » Aristocratie : préférence pour la lamproie, l’esturgeon et le dauphin (alors considéré comme enveloppées dans des feuilles de choux) cannelle, poivre et safran confectionner purées et soupes (forêt). un poisson…). (boisson à base de miel) - Graphique tiré du magazine « l’Histoire » , n° 428 –Oct 2016 - Article « A table ! » , p. 49 : Très attentif à la gestion de ses biens, Guillaume de Murol tient lui-même une série de registres et nous a laissé un - Paysannerie et population urbaine pauvre : hareng testament. De ses comptes, très précis, l’historien Pierre Charbonnier a tiré, dans les années 1970, une estimation de son alimentation, dont des comparaisons et des fouilles réalisées ailleurs ont depuis confirmé la probabilité.

C. IIIème I L’organisation des villages : un habitat complexe et diversifié U 1.

C. IIIème I L’organisation des villages : un habitat complexe et diversifié U 1. Chronologie de l’évolution des sites ruraux durant le premier Moyen Age N EXEMPLE IVème VIème VIIIème IXème XIème XIIème Présence Occupation des I I I de hameaux I Multiplicatio I Généralisation d’aires de I I n de ces anciennes villae ou travail collectives (fours, Fixation de centres (domaines ruraux d’habitats silos pour le stockage…) l’habitat autour antiques) : ces pôles sont dispersés et gestion du territoire autour d’une église moins nombreux mais en plus rigoureuse (division église bâtie et de son plus concentrés et mieux périphérie en parcelles) cimetière organisés des villae L’ORGANISATION D’UN VILLAGE MÉDIÉVAL AU PREMIERM OYEN AGE : CHATEAUGIRON (ILE ET VILAINE) DESCRIPTION Première ferme (VIème siècle) 2 nde ferme (VIIIème/IXème siècle) : Habitat densifié dans le Nord Unité d’exploitation agricole (bâtiments agricoles, silos, traitement, aire de stockage) Activité agricole pratiquée (avoine et élevage) Chemins de circulation entre les parcelles habitées et celles réservées à l’activité agricole

C. L’organisation des villages : un habitat complexe et diversifié U 1. Chronologie de

C. L’organisation des villages : un habitat complexe et diversifié U 1. Chronologie de l’évolution des sites ruraux durant le premier Moyen Age N EXEMPLE UNE FORME PARTICULIÈRE D’HABITAT RURAL : LES VILLAGES PERCHÉS DESCRIPTION : UN LIEU OCCUPÉ DUVI ÈME AU VIIIÈME SIÈCLE Cet habitat Que montre cet exemple ? rural se développe Languedoc, -Provence, Jura, Massif central. Des fouilles ont mis Site de hauteur, siège d’une petite Plateforme sommitale de 160 m de longueur à jour des sites qui témoignent d’échanges agglomération sur 20 m de largeur en moyenne (habitat et avec les habitants des précoce plaines et ce, -dynamiques Intégration d’un édifice religieux : lieu édifices religieux) sur de pouvoir et de relais épiscopal (deux édifices de longues distances. Ces lieux, souvent ignorés des textes, concentrent des fonctions religieux sur un même site) 1ère terrasse en contrebas permettant de faire -économiques, politiques et administratives. Une communauté humaine qui s’est implantée le tour du site sur un espace stratégique surplombant un axe Le Mont Châtel prend place au centre de ces trois collines de circulation entre la Franche-Comté et les 2 nde terrasse, plus haute (circulation interne) pays de Savoie - Pas de présence dans la documentation Equipement (citerne, carrière…) textuelle et iconographique, hormis une tradition locale qui rapporte l’existence d’un Pré Sarrazin (Bourrelet de terre et de pierre) : Sarrasin, lié à d’hypothétiques invasions arabes dispositif défensif ? du VIIIème s. Point culminant (visibilité) : Eglise Conclusion : un exemple qui montre la complexité mérovingienne à chevet carré construite en du réseau de peuplement durant le premier Moyen pierre (toiture tuile à la romaine) Age NB : Découverte d’un 2 nde édifice religieux (culte) et d’un petit bâtiment en 2016 (non présent sur le relevé) à proximité du premier édifice. LE SITE DU MONT CH TEL À PRESSIAT (AIN/2013) Relevé général de l’établissement du Mont Châtel, état 2015. Alignement de sarcophages en grès (usage funéraire)

C. L’organisation des villages 3. Une pression de plus en plus importante sur l’environnement

C. L’organisation des villages 3. Une pression de plus en plus importante sur l’environnement UNE UTILISATION RAISONNÉE DE LA FORÊT • Rotation entre arbres jeunes et vieux observée dans des régions variées • Pratique de l’émondage dès le IXème siècle avec récupération des branches coupées comme combustible ou bois de construction DES ACTIVITÉS DE PLUS EN PLUS POLLUANTES DANS LE MILIEU RURAL • Les petits ateliers se situent en villes • Les sites de grandes échelles sont le plus souvent installés en milieu rural pour les besoins en énergie (combustibles, énergie hydraulique grâce aux moulins) et en matières premières D’IMPORTANTS TRAVAUX D’AMÉNAGEMENT • Marais salants solaires sur les rivages atlantiques (VIIème siècle) • Révolution des moulins • Multiplication des étangs pour la pisciculture • Friches hydrauliques et digues pour contenir les crues … = - formidable capacité d’adaptation des sociétés qui ont su très tôt utiliser les ressources offertes par leur environnement - conséquences irréversibles sur les milieux naturels

Conclusion partielle : peut-on parler d’une révolution industrielle au Moyen Age ? ELÉONORA CARUSWILSON

Conclusion partielle : peut-on parler d’une révolution industrielle au Moyen Age ? ELÉONORA CARUSWILSON UN EXEMPLE JOËLLE BURNOUF JEAN GIMPEL LA RÉVOLUTION DU MOULIN (réapparition au Xème siècle) • ANNÉES 40 • ANNÉES 70 • AUJOURD’HUI Thèse développée par La révolution Il est temps de parler l’historiographie angloindustrielle du XVIII ème d’industrialisation au saxonne. L’historienne plonge ses racines au Moyen Age (et non : utilisé pour transformer le blé en farine Eléonora Carus-Wilson MOULIN À MOUDREMoyen Age, époque d’artisanat), terme (utilisation initiale) met en perspective le qui a révolutionné le longtemps réservé au mécanisme du foulage monde du travail par le XVIIIème siècle et à mis en place au XIII ème. M OULIN À FOULONS : permet de battre les draps après le tissage, renouvellement des l’utilisation massive siècle avec la sources d'énergie et des énergies fossiles et d’augmenter son épaisseur et sa résistance (système qui modernisation de par l'invention la mise en circulation remplace 40 artisans foulons) l’industrie textile cinq technologique de productions de siècles plus tard pour masse. L’archéologie rapprocher les deux MOULIN À TAN : utilisé pour broyer les écorces de chênes pour le montre aujourd’hui tannage des peaux afin d’en faire du cuir révolutions qu’il y a production de masse dès le Moyen Age. MOULIN À PAPIER : ses maillets transforment les fibres végétales en pâte à papier SCIE HYDRAULIQUE : système qui remplace les scieurs de long pour la fabrication de poutres et de planches MOULIN À FER : dans la métallurgie, on l’utilise pour la meule à Thèse encore en débat actuellement même s’il est scientifiquement prouvé que aiguiser, pour activer des soufflets, pour piler des minerais. des « révolutions » technologiques ont fait exploser la production dite « artisanale » (gain de productivité, économie de main d’œuvre, augmentation de la production)

III. Une renaissance des villes au ème XII siècle ? Armorial de Revel, France

III. Une renaissance des villes au ème XII siècle ? Armorial de Revel, France (Auvergne, château et ville de Bussy-la-Ville), 1456, Paris, Bn. F, département des Manuscrits, Français 22297 fol. 443

A. Idées reçues sur la ville au Moyen Age 1. Quel vocabulaire pour définir

A. Idées reçues sur la ville au Moyen Age 1. Quel vocabulaire pour définir une agglomération au Moyen Age ? TROIS CONSTATS UNE MULTITUDE DE MOTS SONT EMPRUNTÉS POUR DÉFINIR UNE ENTITÉ URBAINE AU MOYEN AGE Désigne l’ensemble des citoyens (commune) formant la cité Aucun de ces vocables ne s’impose comme unique et dominant. Terme originel pour désigner la ville chez les romains. Terme développé à partir du XIIIème (à mettre en relation avec le terme de vilains) Pas de principe explicatif unique permettant d’ordonner ces réalités selon un seul critère quantitatif ou qualitatif BURGUS VILLAGIU CIVITAS Désigne souvent une agglomération à proximité d’un château, d’une église. M URBS CASTRUM, CASTELL VILLAE UM Utilisés différemment selon les lieux, ces termes sont polysémiques. Exploitation agricole sous l’antiquité, elle désigne une ville à partir du XIIIème. SUBURBI PORTUS Renvoie à un contexte particulier : positionnement fluvial ou littoral UM Désigne un espace fortifié parfois emmuraillé urbain ou rural Désigne souvent un quartier à l’intérieur de la ville (un faubourg)

A. Idées reçues sur la ville au Moyen Age 2. Les villes n’existaient plus

A. Idées reçues sur la ville au Moyen Age 2. Les villes n’existaient plus au début du Moyen Age UNE CONCEPTUALISATION TARDIVE LA DIFFICILE INTERPRÉTATION DES MATÉRIAUX 2. Une unité ARCHÉOLOGIQUES politique TERRES NOIRES Couches sédimentaires formées avant (un le IXème siècle qui peuvent faire gouvernement municipal ayant plusieurs mètres. Ces niveaux de un pouvoir sur 1 structure très spécifiques contrastent ESSAI DE DÉFINITION 1. Une unité tout l’espace par la pauvreté du matériel « Cette période ne doit pas être vue spatiale urbain) Concevoir la ville comme archéologique qu’ils recèlent et leur comme un trou noir entre l’Antiquité (un espace absence de stratification. Ils ont une entité géographique continu et et le XIIème-XIIIème siècle. INTERPRÉTATION ACTUELLE longtemps été interprétés comme des délimité) « Une configuration à la fois Ces couches résultent en réalité de friches, de la terre à jardin ou au mieux L’archéologie nous permet de l’accumulation des déchets produits sociale et spatiale, marquée des espaces cultivés. comprendre que le changement de par les habitants, transformés au fil du par la densité et la diversité formes d’occupation du sol n’en temps. Dans les terres noires, il n’est de la population » pas rare de retrouver des morceaux de Problème : cette signifie pas l’absence » conception de la ville poteries et d’os, des coquilles d’œuf, Cette notion implique des déjections, des cendres, des n’apparait qu’à partir du implicitement : Hélène Noizet p. 66 (L’histoire n° 428) pépins de raisin, du verre… XIIIème siècle lorsque se met en place la bipartition villecampagne. Elle ne fait pas sens auprès des hommes du premier Moyen Age. 1 Définition donnée par Hélène Noizet (conseillère historique de l’expo : quoi de neuf au Moyen Age ? ), l’Histoire N° 428. Article « Il y a toujours eu des

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 1. De nouvelles méthodes

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 1. De nouvelles méthodes archéologiques pour appréhender la ville L’interprétation des terres noires Mise en place d’un système de canalisation au XIIème-XIIIème siècles …. INTERPRÉTATION CLASSIQUE PREUVE D’UNE RURALISATION DE L’ESPACE URBAIN ANTIQUE ET DONC UNE RÉTRACTION DE LA VILLE INTERPRÉTATION ACTUELLE Espace de circulation MARQUEURS DE LA DENSITÉ URBAINE DU occupé depuis l’Antiquité, PREMIER MOYEN AGE CAR : mais matérialisé, selon les • occupation selon de nouvelles modalités qui ne produisent pas le périodes, par des couches même sol de natures différentes et, • pour le premier Moyen Age, Résultats similaires dans toute l’Europe par des terres noires • Un environnement densément essentiellement. fréquenté, et parfois, déjà extrêmement pollué, notamment en métaux lourds (méthodologie d’analyses nouvelles à partir des années 70 + combinaison des fouilles et des analyses archéoenvironnementales) Rue marquée par de nouveaux empierrements datant du XIIème siècle …. Recouvrement de la rue datant de la fin du Moyen Age Coupe issue des fouilles préventives réalisées dans le centre-ville de Noyon (Oise) …bordée par un fossé Nouvelles terres noires formées aux IXème-XIème siècle terres noires formées avant le IXème siècle surmontant le tracé de la voie antique Grosses pierres plates = empierrement stabilisant la surface de roulement de la

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 1. De nouvelles méthodes

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 1. De nouvelles méthodes archéologiques pour appréhender la ville LA MICROMORPHOLOGIE Etude au microscope de l’organisation des couches archéologiques, à partir d’échantillons en bloc non perturbés, prélevés lors des fouilles, et spécialement traités à la résine synthétique pour être taillés en lames minces de 35 micromètres d’épaisseur. QUE NOUS APPREND CETTE ANALYSE SUR L’HABITAT ? Ils sont enfin recouverts par les nouveaux aménagements en terre. Les déchets du quotidien (consommation culinaire, usage d’un foyer, déjections) se déposent directement sur ces sols Ils sont ensuite recouverts de jonchées de graminées (comme l’atteste l’observation des phytolithes) Les sols de maison sont construits en terre (mélange de limon et de sable) L’analyse micromorphologique Couche de déchets domestiques microphotographie, prise lors de fouilles à Gien représente une tranche de sol de maison CHARBON NOIR VERRE FONDU Tranche de 0, 5 mn d’épaisseur jonchée de graminées, dans laquelle on distingue les lits horizontaux de phytolithes (microfossile, résidu d'origine biologique résultant de la décomposition des plantes) DÉJECTIONS sol en terre, contenant quelques charbons (taches noires)

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 2. Des villes multiples

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 2. Des villes multiples et polynucléaires UN HABITAT DISJOINT : Les villes ne sont pas regroupées matériellement dans un même espace par une enceinte (ce ne sera le cas qu’à la fin du Moyen Age). PAS FORCÉMENT D’UNITÉ SPATIALE : elles peuvent réunir plusieurs seigneuries autour desquelles se structurent des bourgs UN LIEN FORT AVEC LES TERROIRS AGRICOLES ENVIRONNANTS : la bipartition ville-campagne n’est effective qu’à la fin de la période DES FONCTIONS PLUS VARIÉES (à mettre en relation avec le développement des activités industrialo-artisanales et l’essor du grand commerce) UNE POPULATION PLUS DENSE (à mettre en relation avec le petit optimum médiéval) PAS FORCÉMENT POLITIQUE : D’UNITÉ elles ne sont pas dirigées par un pouvoir municipal unique

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 2. Des villes multiples

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 2. Des villes multiples et polynucléaires UN EXEMPLE LIMOGES (HAUTE VIENNE) AU DÉBUT DUM OYEN AGE, UNE VILLE DOUBLE L’amphithéâtre est transformé en carrière au fil du Moyen Age. Les pierres extraites servent à la construction de la ville nouvelle. La ville se développe sur les ruines d’une cité antique : Augustoritum (le gué d’Auguste). Construction de murailles …. … et portes… … permettant de lier les deux espaces Emprise croissante de la ville sur la campagne UNE VILLE DOUBLE : • Le château, polarisé par l’abbaye Saint Martial (pouvoir monastique et seigneurial) • La cité polarisée par la cathédrale Saint Etienne Croissance des deux pôles mais prééminence du château Emuraillement complet à l’époque moderne avec un tissu urbain discontinu (présence de vergers et de jardins) et une spécialisation des activités en quartiers

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 3. Des paysages urbains

B. Des agglomérations dynamiques dès le début du Moyen Age. 3. Des paysages urbains pensés et structurés différemment PAS DE REPLI, DE RÉTRACTATIONL’espace comme catégorie de NI DE DÉSERTION DE Un espace fondamentalement LA VILLE DURANT LA PREMIÈRE PÉRIODE DUM OYEN pensé de manière segmentée : le AGE pensée n’existe pas chez les partage des droits fractionne les médiévaux : « spatium » = différents espaces de la ville, intervalle, une notion aussi bien UNE CROISSANCE DES VILLES À L ’ ÉPOQUE déconnectés les uns des autres spatiale que temporelle CAROLINGIENNE • • • l’habitat urbain était aussi dense au premier qu’au second Moyen Age mais il Une n’était pas organisé de la même manière. UNE AUTRE CONCEPTION DE LA communau La conception « moderne » de la ville VILLE, DE L’ESPACE té urbaine (espace constitué de maisons en dur, URBAIN non mitoyennes, ouvrant sur une rue sur Absence Un organisation fondamentalement Quasi formalisée laquelles s’alignent avec des de réticulaire, discontinue chapeautée absence de bâtiments L’absence totale de préoccupation annexes, situés en fond de conception par l’Eglise : les moteurs dans la ème siècle. documents parcelles) n’apparait qu’au XII concernant la limite de la ville : urbanistiq pratique sociale ne sont pas les écrits Dans les premiers siècles du Moyen Age, contenir l’extension urbaine n’est ue villes elles-mêmes, mais le tissu urbain tout simplement pas une est composé de maisons VISION congrégations religieuses qui ont en matériaux périssables (bois et torchis), préoccupation des hommes du PESSIMIS la capacité de structurer et qui ne possèdent même pas de sol en dur Moyen Age. d’imposer des circulations TE DE LA (pas de dallage, pas d’empierrement de centripètes. VILLE voirie…) régulièrement reconstruites (d’où l’importance du travail sur les terres noires) = Schéma qui peut paraitre chaotique mais

C. A partir du XIIème siècle : une nouvelle conception de la ville 1.

C. A partir du XIIème siècle : une nouvelle conception de la ville 1. Urbs et civita POUVOIR SOUVENT DUAL UNITÉ POLITIQUE : CIVITA UNE NOUVELLE CONCEPTION DE LA VILLE REPOSANT SUR UNE DOUBLE UNITÉ Un gouvernement municipal (Renaissance en Flandres et dans le Nord de l’Italie) Un pouvoir seigneurial (laïc ou ecclésiastique) possesseur du sol Les murs d’enceinte, délimitation et protection UNITÉ SPATIALE : URBS Construction de bâtiments spécifiques : maison de ville, beffroi, halles…

C. A partir du XIIème siècle : une nouvelle conception de la ville 2.

C. A partir du XIIème siècle : une nouvelle conception de la ville 2. La naissance d’une bipartition ville-campagne. A travers l’étude de la fresque des effets du bon gouvernement réalisée par le peintre Ambroglio Lorenzetti entre 1337 et 1339 dans le palazzo pubblico de Sienne, première œuvre représentative de cette bipartition médiévale 1 LA VILLE, L’ESPACE DU DEDANS • • • Place centrale de LA CAMPAGNE, L’ESPACE DU DEHORS Un pôle économiquement prospère : l’enceinte qui QUE NOUS APPREND CETTE ŒUVRE • SURUn LA espace VILLE ? cultivé et entretenu : nombreux commerces, sépare autant vignobles, champs de blés, paysans • La ville devient donc ici une entité, un objet spécifique, marchandises et une unité de lieu en soi. denrées entrent qu’elle à l’ouvrage. Elle est belle et dans la ville. • Elle domine et soumet politiquement, homogénéise entretenue. juridiquement et Un lieu festif et culturel : des • Un espace nourricier : de nombreux économiquement la campagne à ses règles. citoyens s’amusent dans les rues. personnages entrent dans la ville • Marqueur de cette nouvelle conception de la ville : dès le ème Un espace en expansion : plusieurs XIV siècle et surtout à partir du XVI avec des marchandises. siècle, les vues constructions sont en cours. • Un espace protégé (par la ville) : une et portraits de villes vont se multiplier. vertu ailée est représentée (la sécurité). La mise en place d’un bon gouvernement implique la sécurité dans la campagne 1 Etudiée sous le prisme du pouvoir et de ses représentations par Patrick Boucheron, elle livre une image assez représentative de cette dualité ville- campagne et était destinée à montrer au visiteur l’administration et la domination idéales de la ville.

C. A partir du XIIème siècle : une nouvelle conception de la ville 3.

C. A partir du XIIème siècle : une nouvelle conception de la ville 3. Une intense circulation des hommes et des biens. Les hommes Les marchandises Les savoir-faire EN OCCIDENT HORS OCCIDENT Les connaissances Les inventions UNE SOCIÉTÉ MOUVANTE MAIS PEU DE DOCUMENTS ATTESTANT DU DÉPLACEMENT DE CES HOMMES • • • EXEMPLE 1 : LES LETTRES DE RÉMISSION DES ROIS DEF RANCE Colporteurs • Diffusion rapide • Exportation dans • Transitent via le • Transitent par route ème. En Afrique, le mythe du prêtre Jean toutes les régions monde des ou par mer… Accordées à certains En terre sainte, lieu de reconquête condamnés à partir du XIV (milieu du XII siècle, elles ème siècle) est l’une Marchands • Ex : l’imprimerie : Au Xème siècle, en Scandinavie : les comme de « tourisme » spirituel à d’Occident marchands missionnaires font des campagnes 1454 : Mayence/ • Via des sociétés montrent les trajectoires de ces condamnés jetés sur la route, louant des motivations religieuses pour Navigateurs partir du XIème siècle, fréquentée pour y propager l’Evangile Invention rapide du • Ex : le travail minier • A la fin du Moyen commerciales ou partir sur les mers à la fin du leur force de travail à la campagne (d’où ils viennent) puis allant à la par des milliers d’occidentaux Etudiants Moyen Age livre de poche par se rationnalise. Age, diffusion bancaires Prêteurs du gage ville pour trouver un métier licite ou illicite. Ces hommes n’ont jamais un vénitien : Aldo L’emploi de termes rapide grâce à • Fournitures de base Hommes d’affaire…réussi à se fixer mais ils ont souvent parcouru des distances longues Manuce. germaniques dans l’imprimerie. : sel, vin, céréales, avant d’arriver dans les geôles parisiennes. le vocabulaire • Ex : les lunettes • Ex : en 1263, le roi balles de draps, fer Cette intense circulation des minier et dans les utilisées par les de Sicile offrait à • Luxe : Coton, contrats moines copistes et l’université de Paris hommes et des biens montre safran, poivre, EXEMPLE 2 : LE CAS DESA LPES d’embauche est un se diffusent en des manuscrits qu’avant même Entre la soie…. découverte le monde germanique et italien, on identifie dès le Moyen Age marqueur de la grande quantité grecs et arabes à des Amériques, l’Occident diffusion et de la une vingtaine de passes dans cette chaîne de montagne (ex : le col du durant tout le traduire et à diffuser. présence des médiéval est au cœur de ce que Moyen Age au-delà Brenner) qui seront empruntées autant par les villageois sur des techniciens des frontières de FERNAND BRAUDELdistances courtes que par les hommes d’affaires, les ambassadeurs, a appelé « une allemands dans les l’Europe. Entre les pèlerins. Des biens mines d’Europe. de consommation courante (sel, blé, vin…) économie-monde » : « un 1466 et 1475, à des produits de luxe (soieries, safran …) transitent par cet morceau de comme la planète Venise, un • Gui, archevêque de Rouen, baptisant Rollon, espace. apothicaire en économiquement autonome, chef des Normands vers 911(Bibliothèque A la fin du XIIIème siècle, la Chine expédie près de municipale de Toulouse) s’ouvre aux milieux cultivés capable pour l'essentiel de se 100 000 paires vers • Combat entre croisés et Sarazins européens par le biais de Marco suffire à lui-même et auquel ses Damas. • Le prêtre Jean représenté sur un portulan de la Polo (livre des merveilles) liaisons et ses échanges intérieurs confèrent une certaine fin du Moyen âge • Marco Polo, son père et son oncle présentant à

Conclusion : alors…doit-on tout au Moyen Age ? LE MOYEN AGE, DIX SIÈCLES DE

Conclusion : alors…doit-on tout au Moyen Age ? LE MOYEN AGE, DIX SIÈCLES DE CLICHÉS ICONIQUES : • Cathédrales • Chevaliers • Châteaux-forts • Croisades … = Impression d’une période uniforme LE MOYEN AGE, UNE PÉRIODE FOISONNANTE ET INVENTIVE, DE PROFONDE MUTATION : • apports scientifiques de l’archéologie préventive • historiographie renouvelée = dynamisme et diversité ENTRE « DARK AGES » ET LÉGENDE DORÉE « Entre le néolithique et les révolutions industrielles et politiques deux derniers siècles …, le Moyen Age n’est ni un creux dans la vague du temps ni un pont mais une grande poussée créatrice coupée de crises, nuancée de décalages selon les régions, les catégories sociales et les secteurs d’activités, diversifiée dans ses processus » JACQUES LE GOFF