Entretien dans la psychose O comment ne pas

Entretien dans la psychose Où comment ne pas devenir fou soi même…

Psychose et Névrose • La névrose : le moi, en situation d'allégeance par rapport à la réalité, réprime un fragment du ça (vie pulsionnelle) • La psychose : le moi se met au service du ça en se retirant d'un fragment de la réalité.

la surpuissance • Pour la névrose ce serait donc la surpuissance de l'influence du réel, • Pour la psychose la surpuissance du ça, qui seraient déterminantes. La perte de la réalité serait, pour la psychose, donnée au départ ; pour la névrose, il y aurait lieu de penser qu'elle y est évitée

Deux temps • Le premier coupant le moi de la réalité (la décompensation) • Le second essayant de réparer les dégâts et reconstituant aux frais du ça la relation à la réalité. (le délire)

Suite…. • Le second temps vise lui aussi à compenser la perte de la réalité aux frais de la relation au réel. • La psychose emprunte une voie plus autocratique, elle crée une nouvelle réalité à laquelle, à la différence de celle qui est abandonnée, on ne se heurte pas. 


Pour cela… un mot c’est la chose • Psychose sont une expression de la rébellion du ça contre le monde extérieur, de son déplaisir, • De son incapacité à s'adapter à la nécessité réelle, à l'Ananké (nécessité, destin …)

Du coup la réalité devient singulière • dans la psychose un fragment de la réalité est reconstruit. • La fuite initiale de la réalité est suivie d'une phase active, celle de la reconstruction.

Destin de la réalité • la psychose dénie la réalité et cherche à la remplacer • La névrose la fuit puis peu à peu tente de la modifier

dans la psychose • La refonte de la réalité porte sur les sédiments psychiques des précédentes relations à cette réalité, • C'est-à-dire sur les traces mnésiques, les représentations et les jugements que jusqu'alors on avait obtenus d'elle et par lesquels elle était représentée dans la vie psychique. • Mais cette relation est continuellement enrichie et modifiée par de nouvelles perceptions.

Un monde à lui et pas pour nous • La psychose a pour tâche elle aussi de créer de telles perceptions propres à correspondre à la nouvelle réalité, but qui est atteint de la façon la plus radicale sur la voie de l'hallucination.

Attaque du cadre… symbolique • Si les illusions mnésiques, les délires et les hallucinations ont un caractère si pénible et sont liés à une montée d'angoisse • tout le processus de refonte s'accomplit contre de violentes forces opposées.

Le registre symbolique est attaqué • La refonte de la réalité porte sur les sédiments psychiques des précédentes relations à cette réalité, • c'est-à-dire : des représentations

Cela conduit à ne pas avoir un rapport au langage commun • L’ accent est mis entièrement sur le premier temps, qui est morbide en soi et ne peut conduire qu'à un état morbide

le monde fantasmatique • Représente le magasin où sont pris la matière ou les modèles pour la construction de la nouvelle réalité. • Mais il veut se mettre à la place de la réalité extérieure – (la névrose aime s'étayer sur un fragment de la réalité) appeler symbolique. 


PI de Darren Aronofsky Dark City • C'est ainsi que pour la névrose comme pour la psychose, la question qui vient à se poser n'est pas seulement celle de la perte de la réalité, mais aussi celle d'un substitut de la réalité.

Entretien avec un psychotique • Bien plus difficile qu’avec un vampire • (surtout qu’ils n’existent pas)

S’exposer à la pensée délirante • On oublie neutralité bienveillante • et attention flottante…. • Le cadre, le calme, les rendez vous fixe, les patients qui vous reconnaissent, les entretiens qui se suivent, les paroles cohérentes, les discours soignés, le calme, la libre association, les constructions, l’impression d’être un bon psy, un bon clinicien, d’être même d’être…. .

Le contre transfert • Pour que le patient ne soit pas envahi par l’intensité des affects d’angoisse (menace sur le moi) – Une condition est que le clinicien ne soit pas lui envahi par les fantasmes destructeurs de son patient…. Et ce n’est pas rien

Contre transfert • Des pensées violentes de battre de votre patient (plus rare) • Une envie de fuir…. (plus souvent) comme seule réaction appropriée à son comportement durant la séance….

Position clinique • Se construit non pas en formation , ni dans cet amphi • Elle se construit dans la SOMME des entretiens, patient après patient • Elle va dépendre de votre style et de votre…. …. angoisse et de l’évolution transférentielle de chaque personne rencontrée

Presque inhumain • Supporter les rôles transférentiels que vous font jouer les patients…. • De ne pas interpréter sur interpréter et …. Fuir • Difficile parfois de vivre dans cette « zone de symbiose » immédiate ou construite que le psychotique va créer

Contre transfert • Sur investir le bureau le cadre les heures de rendez vous • Par contre se raccrocher à des objets pour tenir une position clinique vis à vis d’un patient est possible…. prise de note, stylo etc…

La culpabilité du clinicien • Sentiment qui repose sur l’omnipotence du clinicien: je n’arrive à rien avec untel… • Ou de ne pas arriver à donner la bonne réponse…. – La bonne réponse est de verbaliser que nous n’avons pas la réponse…. – Que nous avons le sentiment que cela ne marche pas….

• Le schizophrène est un gros producteur de culpabilité du clinicien…. – Au fur et à mesure on se sent de plus en plus libre d’éprouver des sentiments durant l’entretien – Le plus difficile demeure quand même la grande régularité des rencontres (deux fois par semaine, plus si possible)

Principes premier d’une psychothérapie des psychoses • L’expérience clinique d’un patient ayant un rapport au réel suppose l’usage simultané de deux fonctions corrélatives, la fonction imaginaire et la fonction symbolique … du clinicien puisque ce qui fait défaut c’est la fonction symbolique du patient… donc continuez de penser la relation clinique

Principe second de la psychothérapie des psychoses • Le noyau pathogène d’un état psychotique semble être le fait d’une expérience non dialectisée, non reconnue, non temporalisée: – Cela conduit le clinicien à remettre en question (au sens de réduire le domaine du certain) le sujet psychotique – Par l’écoute tenter de distinguer l’imaginaire (le moi et ses identifications) du symbolique (le sujet) dans son rapport à la réalité

Principe ter de la psychothérapie des psychoses • Faire revivre son langage tératologique (monstrueux) en lui redonnant une plasticité signifiant signifié • Restituer l’usage de sa subjectivité par notre témoignage sans faille • Tenter une symbolisation de ce qui a été forclos

Du bon usage de l’art thérapie • La médiation par un objet tiers est un possible • Méthode sans référence théorique • Du grand n’importe quoi dans ceux qui pratiquent • Des indications fantaisistes (comme la psychanalyse à ses débuts) • Ateliers peinture, danse, musique, chant, sculpture, théâtre etc… • Rehab …non non (il ne faut pas être artiste)

Psychothérapie institutionnelle • Groupe de supervision pour vous les cliniciens, • Formation permanente (vous en avez pas fini avec l’université ni avec moi) (rires) • Groupe de parole des patients • Toutes les formes imaginaires de rencontrer la réalité et donc un peu du réel (sortie, zoothérapie, musicothérapie, luminothérapie, ergothérapie…. )

Bibliographie • Sur le site Jalon des articles de Freud • Sinon « le contre transfert » et « l’effort pour rendre l’autre fous » de Harold Searles sont des monuments cliniques • « Principes d’une psychothérapie des psychoses » du très grand Serge Leclaire • « Le psychanalyste sans divan » de Racamier • Enfin Lacan… mais cela peut attendre Master 1

Alex Proyas

Darren Aronofsky