Enseigner un jeune vivant avec une surdit La

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Enseigner à un jeune vivant avec une surdité

Enseigner à un jeune vivant avec une surdité

La réussite scolaire des jeunes ayant une surdité La surdité néonatale touche de 4

La réussite scolaire des jeunes ayant une surdité La surdité néonatale touche de 4 à 6 nouveau-nés sur 1000. Si elle n’est pas diagnostiquée à la naissance, elle peut entraîner un retard du développement cognitif, langagier et social de l’enfant. Immédiatement après le diagnostic, les parents doivent choisir le mode de communication qu’utilisera leur enfant. Il peut s’agir d’un seul mode ou d’une combinaison de plusieurs. Le choix du mode de scolarisation dépend, entre autres, de ce mode de communication. La réussite scolaire dépend notamment de : ● la prise en compte des caractéristiques de l’élève ● le mise en place de mesures de soutien adaptées ● la collaboration et les échanges entre l’équipe pédagogique et les parents Aujourd’hui, grâce aux mesures d’adaptation mises en place et aux efforts de tous, il n’est plus rare de voir des jeunes aller jusqu’à un baccalauréat ou même une maîtrise, devenir ingénieur, réalisatrice, animatrice à la télévision, journaliste, professeur, orthopédagogue, personne ressource en milieu scolaire pour des élèves ayant des déficiences auditives et langagières, audioprothésiste, audiologiste, pédiatre ou autre profession. L’avenir s’offre autant à ces jeunes qu’à n’importe quel autre jeune de leur milieu. Voici donc quelques conseils pour contribuer à leur réussite.

Degrés de surdité et impacts sur la communication Degré de perte Effets possibles Léger

Degrés de surdité et impacts sur la communication Degré de perte Effets possibles Léger (de 20 à 40 d. B) Parole généralement bien perçue Sons de très faible intensité ou éloignés sont difficiles à entendre Modéré (de 41 à 55 d. B) Parole doit être assez forte pour être entendue Difficultés de compréhension possibles en groupe Modérément sévère (de 56 à 70 d. B) à sévère (de 71 à 90 d. B) Voix forte entendu si elle est proche Voyelles identifiées mais pas toutes les consonnes Profond (+ de 90 d. B) Sons forts détectés plutôt grâce à la vibration

Les modes de communication Auditivo-verbale Entrée auditive (parole) Orale Communication totale Gestuelle Codes suivant

Les modes de communication Auditivo-verbale Entrée auditive (parole) Orale Communication totale Gestuelle Codes suivant la syntaxe du français : Lecture labiale Gestes naturels - LPC Français signé Pidgin LSQ / ASL Pour en savoir plus sur les modes de communication : consultez le numéro 211 de la revue Entendre

Les approches d’enseignement ● L’approche orale (oralisme) Elle repose sur le principe que la

Les approches d’enseignement ● L’approche orale (oralisme) Elle repose sur le principe que la plupart des enfants sourds ont des capacités auditives, grâce aux prothèses auditives ou à l’implant cochléaire et peuvent utiliser la vision pour améliorer le décodage des sons de la parole. L’audition et la lecture labiale sont les canaux privilégiés pour la communication. ● L’approche bilingue (français-LSQ) Elle repose sur le principe que les langues signées sont des véhicules naturels de communication pour les enfants qui ont une surdité. Il s’agit donc de combiner l’enseignement du français écrit en parallèle à l’utilisation de la LSQ.

À savoir Les impacts d’une surdité sur l’apprentissage Sourd ou malentendant… pas sourd-muet !

À savoir Les impacts d’une surdité sur l’apprentissage Sourd ou malentendant… pas sourd-muet ! La majorité des enfants qui naissent avec une surdité ont une perte qui varie de légère à sévère: ces enfants peuvent acquérir le langage oral et les sons de la parole avec une amplification appropriée, des séances d’orthophonie, etc. Sourd-muet = personne privée de la capacité physique d’entendre ET de parler. Les cordes vocales des personnes sourdes fonctionnent parfaitement. Mais leur incapacité ou leur difficulté à percevoir des sons influence leur capacité à oraliser. Certains sourds préfèrent donc s’exprimer en langue des signes (langue visuelle) sur le canal visuel – gestuel. Ils ne sont pas "muets" pour autant. Peu importe le degré de surdité, tous peuvent développer un retard de langage et de littéracie (c’est-à-dire l’apprentissage de la lecture et de l’écriture) et rencontrer des obstacles à la communication (en présence de bruit par exemple). Donc attention à utiliser le bon vocabulaire ! Ainsi, les apprentissages scolaires risquent de leur demander plus d’énergie, plus d’attention, plus de travail même. Les adaptations et les accommodements sont donc indispensables !

À savoir Entendre et comprendre sont deux choses différentes Entendre, ce n’est pas comme

À savoir Entendre et comprendre sont deux choses différentes Entendre, ce n’est pas comme comprendre. On peut avoir entendu un son sans avoir pu l’identifier ou le reconnaître : on utilise parfois le mot “détection” pour décrire le seul fait d’entendre quelque chose à un certain volume sonore. Pour identifier ou reconnaître un son, ou pour comprendre un mot, d’autres étapes de traitement du son par le cerveau sont nécessaires. On peut entendre un drôle de bruit dans notre voiture sans le reconnaître, donc sans savoir exactement ce que c’est, si on n’est pas un mécanicien professionnel; de la même façon, on peut entendre très bien (c’est-à-dire assez fort) quelqu’un parler le russe ou le japonais, mais on ne comprend rien du tout parce que notre cerveau, qui connaît seulement le français, est incapable d’aller cher le sens des mots en russe et en japonais. Donc soyez patient et assurez-vous que l’élève a bien compris les instructions.

Conseils pour communiquer avec un élève ayant une surdité (mode oral) ● Il faut

Conseils pour communiquer avec un élève ayant une surdité (mode oral) ● Il faut s’assurer d’être en face d’eux, pour leur permettre de s’aider en regardant vos lèvres pour décoder le message verbal. Ce sont des experts pour lire ce que vous dites, mais il ne faut surtout pas exagérer vos productions… À vouloir « bien parler » vous pouvez déformer la production naturelle des sons… À noter : la lecture labiale permet de comprendre environ 30% d’un message oral. ● Il faut aussi préférer être la personne qui fait face à la lumière pour éviter que l’élève vivant avec une surdité n’ait à se battre contre la lumière pour vous voir. ● Il faut éviter de placer les mains, ou toute autre chose, devant votre bouche et surtout ne pas mâcher de la gomme en parlant. Vos lèvres doivent être libres et accessibles pour la lecture. ● Il faut aussi être patient et leur donner la chance de bien comprendre ce que vous dites et de choisir leurs mots pour vous répondre adéquatement. Attention : prenez soin de ne pas écrire au tableau en même temps que vous parlez !

Conseils pour communiquer avec un élève utilisant les signes (LSQ ou ASL) Si votre

Conseils pour communiquer avec un élève utilisant les signes (LSQ ou ASL) Si votre élève utilise une langue des signes, qui vous est probablement inconnue, vous pourrez vous sentir déstabilisé ! Mais n’ayez crainte, c’est merveilleux de le voir communiquer ainsi. Vous pouvez commencer par utiliser des gestes naturels pour vous faire comprendre. Et il y a beaucoup de signes qui, une fois que vous en connaissez la signification, sont presque évidents. Conseil : ● ● ● Essayez d’apprendre quelques signes de base pour faciliter la communication au quotidien ! De nombreuses ressources existent, comme le cours gratuit de la Fondation des Sourds du Québec (www. courslsq. net). Vous trouverez également ici notre répertoire des cours de LSQ proposés à travers le Québec. Si un interprète est présent pour traduire vos échanges, adressez-vous à l’élève et non à l’interprète ! Profitez des semaines ou des journées thématiques (journée mondiale des sourds, mois de la communication etc. ) pour organiser des activités de sensibilisation et enseigner quelques signes à tous vos élèves.

Les aides techniques Prothèse auditive L’appareil auditif augmente le volume des sons pour qu’ils

Les aides techniques Prothèse auditive L’appareil auditif augmente le volume des sons pour qu’ils soient mieux entendus. Il permet donc à votre enfant de mieux entendre la parole, les bruits de l’environnement et le son de sa propre voix. À l’âge scolaire, il facilite à l’enfant l’accès aux apprentissages, ce qui peut améliorer l’estime de soi et diminuer l’effort pour comprendre la parole, les difficultés scolaires et le stress. Appareil auditif à ancrage osseux (BAHA) L’appareil auditif à ancrage osseux peut être recommandé dans des cas particuliers, par exemple pour une personne avec une surdité unilatérale (juste une oreille) ou une surdité conductive. Il comporte deux parties : le processeur et l’implant. Le processeur (petite boîte) s’attache à un implant inséré chirurgicalement dans l’os du crâne, derrière l’oreille. Les sont captés puis une vibration mécanique est transmise vers l’oreille interne. Cela permet de reproduire le fonctionnement de l’oreille moyenne ou de transférer l’information vers l’oreille qui entend. Généralement, les enfants de moins de 5 ans ne peuvent pas avoir la chirurgie, donc l’implant est placé sur la tête à l’aide d’un bandeau. Implant cochléaire Ce type d’implant est un neurostimulateur qui passe « par-dessus » le mécanisme de vibration du tympan et des osselets de l’oreille moyenne pour aller directement stimuler, de façon électrique, les fibres nerveuses : les cellules ciliées sont « remplacées » par des électrodes insérées dans la cochlée (l’implant compte une vingtaine d’électrodes : le nombre exact varie selon les différents manufacturiers d’implants). L’implant compte deux parties différentes : une partie externe et une partie interne. La partie interne est insérée chirurgicalement sous la peau derrière l’oreille. La partie externe est constituée de deux éléments : le processeur et l’antenne. L’antenne est déposée sur la peau ; elle est aimantée pour se « coller » avec la partie interne et le processeur s’accroche derrière l’oreille, à la manière d’une prothèse auditive contour d’oreille.

Les aides techniques Systèmes de modulation de fréquence (MF) Outil de communication sans fil

Les aides techniques Systèmes de modulation de fréquence (MF) Outil de communication sans fil entre un émetteur et un récepteur, dont le signal est transmis par des ondes radio par modulation de fréquence (MF). La voix de l’enseignant, captée par le microphone de l’émetteur MF est transmise directement dans les oreilles du jeune par son récepteur MF. Elle devient ainsi plus forte que le bruit présent dans la classe et facilite la compréhension du jeune. Boucles à induction magnétique Système utilisant une boucle d'induction magnétique permettant au son provenant du micro d'un orateur, d'un équipement de sonorisation, d'un poste de télévision ou autre est transmis à l'appareil auditif de la personne qui peut ainsi l'entendre sans être gênée par des éventuels bruits ambiants.

Les accommodements Le plan d’intervention prévoit divers accommodements. Il s’agit de mesures d’équité pour

Les accommodements Le plan d’intervention prévoit divers accommodements. Il s’agit de mesures d’équité pour pallier les difficultés liées à la surdité de l’élève et lui permettre d’accéder à l’enseignement. Voici quelques exemples d’accommodements : Applications et logiciels Antidote (correction grammaticale), Word Q (assistance à la rédaction), Inspiration (aide au traitement et à l’organisation visuelle de l’information)… Preneur de notes (à partir du secondaire) Il est souvent difficile pour un élève ayant une surdité de regarder l’interprète, le professeur ou le tableau et de prendre des notes en même temps. C’est pourquoi il lui sera possible d’avoir recours à un preneur de notes, parmi ses camarades de classe. L’enseignant peut aussi transmettre à l’élève une copie du contenu de son cours. Exemption du cours d’anglais En 2006 -2007, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport introduit l’apprentissage de l’anglais langue seconde au premier cycle du primaire pour tous les élèves. La Loi sur l’instruction publique prévoit cependant qu’une commission scolaire peut exempter un élève « pour raisons humanitaires ou pour lui éviter un préjudice grave » (LIP, art. 222). Pour cela, l’organisme scolaire doit avoir mis en place les mesures de soutien appropriées et avoir constaté que, malgré ces mesures, l’élève demeure incapable de réaliser des apprentissages dans cette matière. Temps supplémentaire pour les examens Selon le guide de sanction des études et épreuves ministérielles, il est possible de prolonger la durée prévue d’une épreuve jusqu’à un maximum équivalant au tiers du temps normalement alloué. D’autres accommodements peuvent être mis en place pour les examens (utilisation d’un outil d’aide à la lecture, d’un magnétophone, présence d’un accompagnateur etc. )

Les accommodements Interprète L’élève peut avoir besoin de la présence d’une interprète pour :

Les accommodements Interprète L’élève peut avoir besoin de la présence d’une interprète pour : § avoir accès à tout ce qui est dit par l’enseignant, ainsi que par les autres élèves, § interpréter ses interventions, § que ce soit en LSQ, en français signé, en pidgin, ou en LPC. Attention : L’interprète sera un modèle linguistique, et souvent la principale source d’apprentissage d’une langue signée. L’interprète doit être une experte en langues, et doit donc être bien préparée puisqu’elle interprète pour des jeunes enfants en situation d’apprentissage. Il peut avoir besoin d’une interprète orale qui retransmet le message exact de l’enseignant en utilisant des mots et des phrases qui sont faciles à lire sur les lèvres, des expressions faciales et des techniques appropriées pour faciliter la communication. L’interprète doit : L’interprète ne doit pas : § transmettre fidèlement, de façon neutre § offrir une aide de nature psychologique, § prendre un rôle de guide ou de mentor, § faire le rappel des devoirs, des travaux etc. , § corriger les erreurs dans le discours de l’un ou l’autre des locuteurs, § répondre elle-même à une question de l’élève à laquelle les et objective, les informations d’une langue à l’autre. § permettre et même favoriser les interactions entre l’élève sourd et ses enseignants, le personnel de l’école ou les autres élèves. L’interprète peut : § aider l’enseignant en mettant en lumière les difficultés de communication que représentent certaines pratiques pédagogiques. § participer à des rencontres de préparation, constituer un répertoire de signes usuels, préparer des séances de sensibilisation à l’interprétation… enseignants ou les élèves peuvent répondre, § faire d’interprétation sélective ou différée. Conseil : Prévoyez une rencontre avec l’interprète afin de mettre en place ensemble un mode de fonctionnement clair (transmission des cours à l’avance pour préparation, organisation des interactions en classe…) et présentez-la aux autres élèves, pour leur expliquer la raison de sa présence.

La salle de classe idéale ● Elle est calme et bien éclairée. Le tableau

La salle de classe idéale ● Elle est calme et bien éclairée. Le tableau doit également être bien éclairé, § Il ne faut pas se placer devant une source lumineuse (fenêtre) § Demandez à l’élève où il préfère se placer (ce sera généralement à l’avant sur le côté, pour avoir une vision facile de la totalité de la salle de classe) § Certains enfants/jeunes ne peuvent intégrer qu’ 1/3 du message oral. Pensez donc à écrire autant que possible ! § Il sera sans doute difficile de suivre à la fois le discours oral et/ou l’interprète, et une prise de note : prévoir les photocopies des supports.

Vous avez besoin d’aide ou de conseils? ● N’ayez pas peur de poser des

Vous avez besoin d’aide ou de conseils? ● N’ayez pas peur de poser des questions à l’élève et à ses parents. L’échange et la collaboration sont primordiaux ! ● Contactez la personne ressource des services régionaux en déficience auditive dont dépend votre commission scolaire. ● Contactez l’AQEPA de votre région. Les équipes pourront vous donner des conseils et répondre à vos questions ! www. aqepa. org